Prier pour la Paix



Hommes et femmes de bonne volonté, qui croyez 
en la puissance de la prière et en son universalité et qui rêvez d'un monde plus paisible et plus juste, 

A vous qui cherchez la paix en ce mois de janvier

LES SCOUTS GUERRIERS DE PAIX EN CENTRAFRIQUE


Dans un Etat fantôme déchiré par les stigmates de la guerre, les quelque 20 000 scouts et guides du pays sont parmi les seuls à pouvoir offrir aujourd’hui d’inestimables services à la population civile : sensibilisation à la vaccination, au dépôt des armes, aide dans les camps de déplacés…. Ils y incarnent l’espoir, ténu, d’un retour de la paix.

L’association des scouts catholiques centrafricains (ASCCA) revendique entre  1O OOO et 12 000 membres dans les neuf diocèses à travers le pays.

Les scouts sont identifiés comme des gens de confiance car ils aident beaucoup la population.

-         Des  premières missions traumatisantes :

Après la guerre sanglante entre  Saleka  et anti-balaka, l’Ascca avait fait appel à ses unités pour assurer la gestion Logistique des camps de déplacés …….diverses missions bénévoles.

Ce qu’il faut maintenant c’est travailler avec nos mouvements éducatifs à reconstruire la cohésion sociale

-         Le spectre d’une nouvelle crise :

Depuis 2018, le conflit a baissé d’intensité mais le contexte sécuritaire reste fragile. Des groupes armés contrôlent toujours des pans de territoire mais les agglomérations ont été reprises début 2022 par les forces loyalistes

L’Ascca dispose de centres régionaux comme à Sibut où sont formés les futurs chefs scouts.

Comme de nombreux autres cadres des mouvements, Bienvenu en est intimement convaincu : « dans ce pays où, selon l’ONU près d’un enfant sur deux n’achève pas sa scolarité à l’école primaire, le scoutisme peut bel et bien représenter une alternative au désœuvrement de la jeunesse et l’enrôlement dans les milices qui sévissent toujours activement dans l’arrière-pays. Les scouts sont une pépinière de grâces ici. Ils sont pleins d’enthousiasme, de joie et leur énergie doit être canalisée pour qu’ils prennent leurs responsabilités dans l’Eglise, et continuent à œuvrer justement pour la réconciliation ».

En République Centrafricaine existe UNE GALAXIE DE MOUVEMENTS SCOUTS

L’association des scouts catholiques centrafricains (ASCCA) – l’association nationale des guides de Centrafrique (10 700) – les scouts musulmans de Centrafrique (300 jeunes contre 500 avant la guerre). Depuis quelques mois des « scoutes musulmanes » (une trentaine à Bangui)  - les autres confessions ont aussi leurs mouvements  dont notamment l’association des scouts et guides de Kibango (« aconfessionnelles ») – les scouts du christianisme prophétique en Afrique (protestants) – les scouts de Centrafrique (laïcs). Leurs effectifs demeurent difficiles à mesurer.

Fontana « Un VILLAGE DE PAIX » : aux portes de Bangui, le Centre national de formation scout de Fontana a été inauguré le 15 août après quatre ans de rénovation en lien avec les scouts et guides de France (SGDF) et la fondation Don-Bosco. Ouvert au dialogue interconfessionnel, le site entend faire rayonner le scoutisme en terre centrafricaine.

Quand, en août 2018, des soupçons d’épidémie d’Ebola avaient gagné une zone frontalière de la RDC gravement touchée, des scouts avaient encore été déployés, en première ligne, pour évaluer les risques de propagation

Le 22 février,  pour la journée mondiale du scoutisme, un gigantesque défilé inter confessionnel avait paradé devant de nombreux officiels dont le couple présidentiel. C’était un évènement pour réaffirmer devant tous notre vocation à construire la paix. Mais comme association nous respectons la neutralité et n’appelons pas à soutenir un candidat affirme Chabeille. De fait, il y a dans leurs rangs des « pro » et des « anti » Touadéra. Mais c’est encore la cheftaine Pélagie qui résume le mieux le sentiment dominant. « Tout ce qu’on veut c’est que la situation sécuritaire nous permette de poursuivre nos actions éducatives. Est-ce qu’on serait sinon capable de traverser un conflit plus violent que les précédents ? »

 

Prions pour que l’Esprit de Dieu mette au cœur de chacun  le désir d’œuvrer pour la paix en transmettant  une culture de solidarité  telle que celle de tous ces groupes de scouts, jeunes, courageux, pleins d’espoir en un avenir de paix et de fraternité.

 

Source : la Croix l’Hebdo - les scouts guerriers de paix en Centrafrique.



A vous qui cherchez la paix en ce mois de décembre

Intention de prière : l'organisation « Leaders pour la paix »


L’organisation « Leaders pour la paix » a pour vocation de « proposer une sagesse politique au service de la paix et de l’intérêt général en sensibilisant les dirigeants et les opinions publiques sur les risques de conflits armés ». Son réseau international d’Écoles itinérantes de la Paix a pour but d’assurer « la transmission des outils et des méthodes de construction de la paix » pour faire des jeunes « des producteurs de paix dans leurs propres environnements ».

 

Discours du pape François aux membres de l'organisation, en visite au Vatican le 2 décembre

Je suis heureux de ce temps de rencontre avec vous, membres des Leaders pour la Paix, et je vous remercie pour votre présence et pour ce que fait votre École itinérante de la paix, qui se tient ces jours-ci à l’Université pontificale du Latran.

Être un Leader pour la Paix dans la période que nous traversons est une grande responsabilité et pas seulement un engagement. Nous avons pris conscience que la famille humaine, menacée par la guerre, court un danger plus grand encore : le manque de volonté de construire la paix. Le manque de volonté de construire la paix. Par votre expérience vous savez que, face à la guerre, faire taire les armes est le premier pas à accomplir. Mais ensuite il faut reconstruire le présent et l’avenir de la coexistence, des institutions, des structures et des services. La paix requiert des formes de réconciliation, des valeurs partagées et – chose indispensable – des parcours d’éducation et de formation.

Construire la paix nous demande d’être créatifs, de dépasser si nécessaire les schémas habituels des relations internationales, et en même temps de nous opposer à ceux qui confient à la guerre le rôle de résoudre les différends entre États et à l’intérieur des États, ou qui pensent même réaliser par la force les conditions de justice nécessaires à la coexistence entre les peuples. Nous ne pouvons oublier que le sacrifice de vies humaines, les souffrances de la population, la destruction aveugle de structures civiles, la violation du principe d’humanité ne sont pas des « effets collatéraux » de la guerre, non, ce sont des crimes internationaux. Cela nous devons le dire et le répéter.

Le recours aux armes pour résoudre les conflits est un signe de faiblesse et de fragilité. Négocier, faire de la médiation et engager la conciliation demande du courage. Le courage de ne pas se sentir supérieur aux autres ; le courage de s’attaquer aux causes du conflit, en abandonnant intérêts et projets d’hégémonie ; le courage de dépasser la catégorie d’ennemi, pour devenir des bâtisseurs de la fraternité universelle qui trouve sa force dans la diversité et son unité dans les aspirations communes à toute personne.

Face au défi des derniers qui demandent non pas une paix théorique, mais un espoir de vie, le courage de travailler ensemble est encore plus nécessaire. Construire la paix signifie alors initier et soutenir des processus de développement pour éradiquer la pauvreté, vaincre la faim, garantir la santé et les soins, sauvegarder la maison commune, promouvoir les droits fondamentaux et surmonter les discriminations causées par la mobilité humaine. Ce n’est qu’alors que la paix deviendra synonyme de dignité pour chacun de nos frères et sœurs.

J’invoque sur vous tous et sur votre travail les grâces abondantes de Dieu et je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi. Et si l’un ou l’autre ne prie pas, parce qu’il ne sait pas ou ne le peut, qu’il m’envoie au moins de « bonnes ondes »: j’en ai besoin pour ce travail. Merci.

Prière avec les paroles du Pape François à l'Angelus du 30 novembre  « que l’intercession des saints frères apôtres Pierre et André accorde bientôt à l’Église de jouir pleinement de son unité et de la paix dans le monde entier » Le pape François a aussi évoqué la guerre en Ukraine soulignant que « la chère et martyre Ukraine » est « toujours dans nos cœurs et dans nos prières ».





A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de novembre 2022

LA  MUSIQUE, PORTE D’ENTREE VERS LE CIEL


En cette époque troublée par des guerres, des dictatures, des persécutions, où l’on peut s’inquiéter de voir que les droits de l’homme  sont bafoués dans de nombreux pays ,  nous serions tentés par le fatalisme et la désespérance, il semble important  de retrouver le chemin  vers ce qu’il y a de meilleur en nous , la quête de sens, de la beauté qui élève l’âme….

La musique serait-elle une porte d’entrée vers le ciel ? le chant sacré touche le cœur et l’âme, lorsque nous chantons, nous sommes traversés  par quelque-chose de plus grand que  nous.  La musique est une forme de liturgie et aide à retrouver l’unité perdue ; plus de barrière culturelle et de langage, il n’y a plus que des êtres humains et des cœurs, la musique engage un processus d’unité elle nous unifie dans ce que l’être humain a de plus beau .

« Le chant, véritable instrument d’évangélisation fait sentir la beauté du Paradis » a déclaré le pape François à l’occasion des 50 ans de la rencontre internationale des chorales ,Musicam Sacram : «  que la musique soit un instrument d’unité pour rendre efficace l’évangile dans le monde d’aujourd’hui  à travers la beauté qui fascine encore et qui rend possible de croire  en se confiant à l’amour du Père  (…)  votre chant et votre musique , surtout dans la célébration, rendent évident que nous sommes un seul Corps et que nous chantons d’une seule voix notre unique foi même si nous parlons des langues différentes, tout le monde peut comprendre la musique par laquelle nous chantons la foi  que nous professons et l’espérance qui nous attend ».

Parmi les promoteur de la paix à travers la musique il est  indispensable de mettre à l’honneur le chef d’orchestre Daniel BARENBOIM, nommé messager de paix des Nations Unies qui a créé plusieurs fondations qui œuvrent en collaboration  dont   « l’orchestre du Divan »  qui développe plusieurs  projets éducatifs et culturels visant à promouvoir les valeurs humanistes à travers  le langage  universel de la musique.  Avec Edwards Saïd  il crée un orchestre dans lequel des musiciens d’Israël , de Palestine du moyen orient et d’Afrique du nord joueraient de la musique ensemble et créeraient ainsi une base de discussion avec une possibilité de compréhension mutuelle, projet contre   l’ignorance  « la musique est un pont  et l’on ne peut pas séparer l’esthétique de l’éthique ».

Expérience est faite par diverses organisations non-gouvernementales quand elles rassemblent des palestiniens et des juifs pour vivre ensemble et apprendre à mieux se connaître ; que les peurs et les craintes sont transformées en un sentiment d’amitié et de considération. Nous pouvons croire à la possibilité pour l’humanité  de transcender les conflits et d’effectuer une profonde réconciliation  en dépassant les préjugés et les divisions et réaliser plus que jamais  que la paix est possible et n’est pas une illusion, quand on travaille sérieusement pour elle dans toutes ses dimensions : politiques, sociales, économiques mais aussi culturelles et spirituelles.

« la  musique naît du silence et retourne au silence, elle remplace tout ce qui manque à la louange »,  « paradoxalement, la nature éphémère de la musique nous permet de prendre conscience de notre appartenance à l’infini ». Pensée spirituelle, que nous devons à la pianiste  Elisabeth SOMBART qui a créé la « Fondation Résonnance » dont les missions sont d’offrir la musique classique dans les hôpitaux, maisons de retraite, et les établissements pénitentiaires.

« Le chant  Grégorien  a façonné l’Europe, une culture et une civilisation » pour Louis- Marie VIGNE qui  a fondé le chœur grégorien de Paris , grand apôtre du renouveau de ce chant en France et dans le monde. Ce passionné nous  emmène à la découverte d’un  trésor longtemps oublié.  «  La musique liturgique est là pour  exécuter le culte dans sa totalité ,la Parole de  Dieu nous est donnée par la liturgie, elle nous habite et nous la rendons à Dieu par le chant c’est un mouvement puissamment  liturgique, le chant grégorien est une pratique de l’oraison. Alors que tout passe , toutes les modes, ce chant lui, ne passe pas il est vivant, souple, il joue sur des registres très différents, il y a un renouvellement constant de la prière dans le grégorien.  Le grégorien peut offrir à l’homme moderne une aventure de liberté, ayant la fluidité d’un chant d’oiseau il permet l’envol de l’âme ,  c’est une musique pour Dieu, rien n’y fait obstacle entre Dieu et l’homme ; chanter le grégorien c’est  brûler comme l’encens à l’offertoire  comme si nous donnions notre respiration, notre souffle pour qu’il monte vers Dieu, c’est le  cri de l’homme à Dieu, c’est l’homme nu devant Dieu sans artifice, le grégorien est le chant à son degré le plus dépouillé, il est une école du silence.

Prions : l’hymne « Ode à la joie, » a été choisi pour élever  l’âme de l’Europe vers  un  idéal de paix qui paraît inaccessible, mais Seigneur, donne-nous ta paix  et conduis-nous vers l’unité parfaite, nous t’en prions.

 

Sources : France Catholique- Wikipedia – émission « en quête d’Esprit » - Liturgie et Sacrements -(frère Irénée Rezende Guimares : Correspondance avec Irène p.459 et 460)




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de octobre 2022

Si tu veux la paix, prépare la paix !

Une réflexion du sociologue Frédéric de Coninck sur la "fabrique de la paix".

  • Frédéric De Coninck
  • 06/09/2022

 

La pause de juillet août touche à son terme. Je vais donc laisser de côté, ici, mes réflexions sur les Béatitudes, qui suivront leurs cours au travers d’autres canaux.

Une transition me permettra de revenir à l’actualité directe en méditant sur la formule des Béatitudes, qui parle « d’artisans » ou de « fabricants de paix ». Oui la paix, quand elle survient, est l’aboutissement d’un travail. On a du mal à penser à ce genre de considérations, en ce moment où nous sommes impressionnés par la guerre en Ukraine. Mais c’est peut-être justement le moment de voir plus loin que l’actualité immédiate, en regardant autant le passé que l’avenir.

La guerre juste ? Attention !

L’Ukraine ayant été envahie par l’armée Russe, les ukrainiens sont considérés comme en état de légitime défense. Je ne le conteste pas du tout et, à court terme, c’est ainsi que je vois les choses, moi aussi.

Les Béatitudes ne parlent évidemment pas de légitime défense. Ce n’est pas un aveuglement de leur part. Le fond du problème est que la fabrique de la paix, si on s’y intéresse, ne peut pas seulement reposer sur la mise en œuvre de cette légitime défense. Quand je discute avec des chrétiens moins concernés par la paix que moi, ils m’opposent souvent, précisément, l’exception de la légitime défense. Mais regardons quelques exemples récents.

Le réseau Al-Qaïda s’est structuré lors de l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS. Il a ensuite continué à prospérer du fait que l’armée américaine soutenait certaines factions dans le pays. Ces personnes étaient donc en état de légitime défense, au départ. Par la suite, le projet a dérapé et a mené à des actes terroristes, un peu partout dans le monde, légitimés (il faut souligner le mot) par les agressions subies sur le territoire afghan.

Daech, pour sa part, a vu le jour à l’occasion de l’invasion de l’Irak par les troupes américaines en 2003, avec le chaos qui s’en est suivi et les comportements contestables de l’armée d’occupation. Une fois encore, ces personnes étaient en état de légitime défense, au départ. Et l’organisation a légitimé (une fois encore) ses actes terroristes par les agressions qu’elle subissait sur le terrain.

Mais l’Irak avait été envahi, lui-même, au nom de la légitime défense des USA qui prétendaient y avoir décelé des armes de destruction massive, tout comme l’Afghanistan avait été envahi par l’URSS, au départ, au nom de la défense de ses frontières méridionales.

Chacun peut, en son for intérieur, considérer que telle réaction est plus légitime qu’une autre. Et, je le répète, les ukrainiens qui défendent leur territoire ont beaucoup plus de sympathie, à mes yeux, que d’autres usages des armes. Mais j’ai insisté sur le recours au vocabulaire de la légitimité pour souligner la difficulté.

Qui parle de « légitimité » parle de loi et donc d’un juge pour la faire appliquer et trancher les différends. Or le juge doit être indépendant des parties. Et c’est précisément ce qui est impossible dans la quasi-totalité des conflits armés : il n’existe pas de tiers indépendant des parties qui puisse servir d’arbitre. Dès lors n’importe qui peut invoquer la légitime défense, sans risque d’être contredit … sinon par ses adversaires.

La fabrique de la paix doit emprunter d’autres voies.

Pour souligner la différence, notons qu’aujourd’hui, un policier qui fait usage de son arme au nom de la légitime défense doit, ensuite, s’en expliquer devant des enquêteurs et, souvent, devant un juge, qui écoute les deux parties et décide si, oui ou non, cette qualification peut être retenue. Là il y a un tiers.

Mais, pour l’heure, qui pense que construire la paix est possible autrement qu’en jouant le rapport de force armé ?

L’origine des guerres est souvent une autre guerre

Ces dernières années, la plupart des gouvernements ont considéré, en fait, que le seule manière de mettre fin à des opérations militaires était de mater militairement les ennemis. Tous les gouvernements qui ont lutté contre les mouvements terroristes se réclamant de l’Islam ont cherché à diminuer leur puissance par les armes. Ces stratégies ont rencontré un certain succès (mais pas en Afrique, par exemple). Mais qu’a-t-on fait, pendant ce temps-là, pour tenter de construire quelque chose de positif avec les territoires qui abritaient ces mouvements ? La guerre économique ne s’est nullement apaisée et l’incompréhension entre des visions du monde divergentes a continué à prospérer.

Or, il faut bien voir que si l’on ne tente rien, à la fin d’une guerre, elle donnera naissance à une autre guerre. Les pays d’Europe de l’Ouest (d’abord) ont décidé d’œuvrer de concert et de renoncer au conflit armé entre eux, à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, notamment parce que tout le monde s’était rendu compte que l’humiliation de l’Allemagne, à la fin de la Première Guerre mondiale avait soufflé sur les braises des mouvements revanchards.

J’ai lu et relu récemment deux livres de l’écrivaine Biélorusse, Svetlana Alexievitch. Dans le premier, Les cercueils de zinc, qui parle de la guerre en Afghanistan, elle a interrogé les familles de soldats tués au combat ainsi que des anciens combattants. Elle a mis en forme ces témoignages. Il en ressort beaucoup de tristesse, ainsi que l’humiliation subie par toutes ces personnes qui ont contribué à une guerre perdue et jugée, après coup, illégitime. Ils ne peuvent guère parler autour d’eux de ce qu’ils vivent ou ont vécu, car personne n’a envie de les entendre. Ce livre a été publié en 1990, peu après le retrait des troupes d’URSS.

L’enlisement de ce conflit a ouvert la voie à la Perestroïka. Mais le sentiment d’humiliation a refait surface quelques années plus tard, quand les russes ont constaté que la Perestroïka avait abouti à la fragmentation et à la dilapidation de leur empire passé. C’est ce que racontent des personnes, dans l’autre livre de Svetlana Alexievitch : La Fin de l’homme rouge ou le Temps du désenchantement, paru en 2013. Pour nous, Gorbatchev est un héros. Pour les russes, on le comprend en lisant ce livre, c’est un « loser » : c’est lui qui a précipité la chute de l’URSS et, avec elle, le glorieux souvenir des armées de Staline qui avaient vaincu les armées nazies.

Et cela explique que la popularité de Vladimir Poutine s’est nourrie d’expéditions militaires d’abord au Moyen -Orient, puis vers les frontières de l’ouest de la Russie. Aujourd’hui, la réaction de l’OTAN aux agressions de la Russie est d’associer de nouveaux pays, autrefois neutres, à l’alliance atlantique. On joue force contre force et, à court terme, cela a sans doute du sens. Mais la fabrique de la paix ne passera assurément pas par une nouvelle humiliation de la population russe. Il faudra envisager autre chose.

Semer des germes de paix

Les Béatitudes s’adressent en priorité aux croyants. Cela dit, lorsque Jésus parle des fabricants de paix, il le fait sans exclusive. Disons que pour lui, il était évident que des guerres se produiraient, comme il le dit dans ses discours eschatologiques (cf. Mt 24.6-7). Au milieu de ce contexte sombre, les fabricants de paix pourraient passer inaperçus, mais il les valorise.

En fait, si les chrétiens commençaient par ne pas bénir les discours belliqueux de leurs gouvernements et gardaient un recul critique sur la stigmatisation des adversaires, ce serait déjà un point important. Certains, il faut le souligner, sont fidèles à cette vocation au risque de s’attirer des ennuis.

Pour le reste, on ne peut pas demander à des gouvernements de se comporter comme des Églises. Mais on peut les rendre sensibles à certains engrenages. La guerre fait des victimes civiles. Elle fait aussi des victimes militaires. Et les combattants qui survivent, même sans être blessés, en portent des séquelles de longue durée. Elle construit aussi du ressentiment et de l’hostilité. Par ailleurs, les sommes engagées dans l’achat d’armes et dans l’entraînement des armées, limitent les actions civiles que l’on pourrait mener, car les budgets ne sont pas extensibles à l’infini.

Et que pourrait-on faire ? Ces dernières années, c’est surtout dans le dépassement des guerres civiles que l’on a trouvé des voies de construction de la paix. Un point important qui émerge des commissions « vérité et réconciliation » est qu’il est impossible de tout juger. Au bout d’un moment, on doit donner quitus à ses adversaires, car les motifs de condamnation sont trop nombreux. Si on veut retrouver la paix civile, il faut admettre que toute injustice ne soit pas poursuivie. Dans les commissions « vérité et réconciliation », les personnes sont censées raconter ce qu’elles ont fait en tant qu’acteur d’une des parties belligérantes (certains crimes restant, en tout état de cause, passibles des tribunaux). Il s’agit donc de prendre acte d’une hostilité aiguë qui a existé et d’accepter, d’un commun accord, de passer à autre chose.

Pourrait-on vivre quelque chose du même ordre dans une guerre de nation à nation ? C’est ce qui a été fait après la Deuxième Guerre mondiale. Les crimes contre l’humanité ont fait l’objet de procès. Mais, pour le reste, il a fallu passer l’éponge… un peu trop vite au gré de certains.

Et puis sortons du conflit ukrainien et regardons ce qui est à notre portée aujourd’hui en France. On pense sortir des tensions religieuses en limitant les expressions publiques de la religion, mais le dialogue inter-religieux (non limité à des échanges entre spécialistes), avec toutes ses difficultés, est sans doute plus utile pour la fabrique de la paix. Parlons même de dialogue entre des convictions (religieuses ou non).

On sait, autre exemple, que le réchauffement climatique va provoquer des conflits. Or on n’agit pas suffisamment pour mettre en œuvre les solutions d’économie d’énergie ou la production d’énergies renouvelables. C’est un domaine où les fabricants de paix peuvent être nombreux : aussi bien dans les entreprises, dans l’administration que dans le tissu associatif.

Et que dire de tous les conflits, petits et grands, que l’on règle provisoirement par la force, sans s’interroger plus avant sur les démarches qu’il faudrait mettre en place, ensuite, pour faire évoluer la situation.

Je mentionnerai un dernier point : la guerre s’alimente des ressources de marchés qui existent du fait de nos dépendances diverses. On le voit avec la question de l’énergie aujourd’hui. Mais, dans nombre de cas, la guerre se finance par l’argent de la drogue qui n’existe que parce qu’il y a des consommateurs. Et il y a quand même un lien entre l’usage de la drogue et la désespérance dans laquelle évoluent des pans entiers de nos sociétés.

Ce sont quelques notes sur la fabrique de la paix. Il ne s’agit, assurément pas, d’un travail facile et dépourvu d’embuches. Mais c’est pourtant l’horizon de ce que devraient être les relations sociales, sans avoir besoin, sans cesse, d’exhiber son revolver pour tenir l’autre en respect.


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de septembre 2022



 
Yann Boissière, un rabbin à l’écoute des Voix de la paix


De retour d’un voyage en Terre sainte, en juin, avec l’association qu’il préside, « Les Voix de la paix », Yann Boissière , rabbin de JeM (Judaïsme en Mouvement), courant libéral juif , prêche le « dialogue interconvictionnel » pour remédier aux passions identitaires.

Ancrés dans la laïcité – « qui n’est pas une opinion, mais une norme, » selon Yann Boissière –, l’association anime des débats d’idées dans les milieux associatifs, éducatifs et confessionnels, mais aussi dans celui de l’entreprise. « Le dialogue interreligieux est très intéressant, mais si nous souhaitons nous adresser à toute la société il faut passer non seulement par la foi mais aussi par la conviction, explique-t-il. Car, si on ne parle que de foi on perd 90% des gens qui nous écoutent. »

Le rabbin puise en partie cette idée dans son parcours personnel, n’étant pas né juif, et ne s’étant pas destiné à la voix pastorale. Sa foi est aussi porteuse que cette perspective. «On l’appelle emouna en hébreu » c’est-à-dire «fidélité » -« c’est différent de la fides chrétienne, explique-t-il. Il y a une notion de transmission, qui met autant l’accent sur l’étude que sur la foi. »

Les participants se réunissent dans la ferme familiale de Khaled Abu Awwad, au sud de Bethléem en Cisjordanie. C’est une oasis au milieu d’un territoire meurtri. « À 200 mètres, au rond-point, je ne peux pas marcher sans prendre le risque de me faire tirer dessus par un soldat israélien, assure l’homme palestinien, la quarantaine, le regard pour toujours blessé. Mais ici, on peut tous se retrouver en paix. A côté de lui, Eliaz Cohen, une kippa brodée posée sur des cheveux hirsute, hoche la tête.

 Cette scène se déroule en plein milieu du Goush Etzion, une grappe d’implantations israéliennes dans les monts de Judée qui datent d’avant 1948. Tous ici ont été meurtris par le conflit ouvert et par l’occupation militaire. Mais dans cette ferme, depuis 2014, Palestiniens et colons israéliens membres de l’association Shorashim/Judur (« racines » en français) s’écoutent, et surtout acceptent de se remettre en question. Un exercice difficile, mais nécessaire, que tente d’expliquer Noor Awad, la vingtaine « Notre message ce n’est pas d’essayer de changer les autres, mais de remettre en question notre propre identité. »

Ce message résonne chez les participants du voyage depuis la France avec l’association « Les Voix de la paix ». Ils sont une quarantaine de juifs, chrétiens,- dont Mgr Michel Dubost, évêque émérite d’Evry-, ou des agnostiques , ainsi que deux musulmans à être venus. Leur but : mieux comprendre la réalité israélo-palestinienne grâce à une diversité de voix de la société civile. Pendant une semaine, ils ont constaté les manifestations du conflit et la pression du joug bureaucratique de l’occupation militaire israélienne et les problèmes sociaux dont souffre la société palestinienne.

Aux manettes de ce voyage, Yann Boissière, rabbin du courant juif libéral JeM (Judaïsme en mouvement). L’association «Les Voix de la paix », qu’il a fondée en 2016 en réponse aux attentats de Paris avec leurs conséquences sur les communautés d’identité, cherche à dépasser les clivages en prenant une perspective « interconvictionnelle ».

Les participants du voyage ne sont pas revenus très optimistes. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est de constater à quel point la solution à deux Etats était brocardée », souligne Yan Boissière. Même la diplomatie française, que le groupe a pu rencontrer, semble apporter un soutien officieux à une solution à un Etat. « L’héritage de Benyamin Netanyahou est d’avoir fait oublier le conflit au profit de l’idée de start-up nation, affirme Yann Boissière. Or, le nationalisme au sens noble, l’autodétermination des peuples, est un paradigme inévitable. Mais, il est en train de se faire dévorer par la passion identitaire et religieuse. »

Une passion qui n’est pas inconnue en France, où l’association compte mener toutes ses activités. « La notion d’identité revient très fort en ce moment, c’est un filtre sécurisant dans un monde de plus en plus instable, analyse le président des Voix de la paix. En face, nous défendons une vision simple, qui dit simplement : « Je veux  aller voir de l’autre côté ».

 

Prions : Sois loué Seigneur d’avoir suscité des hommes de paix, comme Yann Boissière, qui luttent pour prouver que la compréhension et la fraternité entre les peuples de toutes  convictions religieuses ou

agnostiques peut exister dans ce monde gangrené par le communautarisme.

 

Source : Nicolas Rouger (correspondant à Tel-Aviv du journal La Croix, édition du 05.08.2022)

 

Le 8 novembre prochain, en partenariat avec Judaïsme en mouvement, une soirée de « retour » sur ce voyage sera organisée à la synagogue de la rue Copernic, dans le 16e arrondissement de Paris


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de juillet 2022

« RECHERCHER LA  PAIX A L’ECOLE DE SAINT BENOIT »

 


L’Eglise célèbre le 11 juillet  la solennité de Saint Benoît, père des moines d'Occident et  patron de l’Europe.

Sa vie même est un exemple d’invitation à pratiquer la non-violence  pour sauvegarder la paix. Dans le chapitre 4 de la Règle, est dressée une liste de 74 attitudes, appelées « instruments des bonnes œuvres » liste qui comprend Iun petit code  pratique de non-violence : «  Ne pas agir sous le coup de la colère, ne pas ruminer la vengeance, ne pas méditer la ruse, ne pas donner une fausse paix, ne pas se départir de la charité, ne pas jurer de crainte de se parjurer. Dire la vérité de cœur comme de bouche. Ne pas rendre le mal pour le mal.  Ne pas commettre d’injustice, mais supporter patiemment celle qu’on  nous fait. Aimer nos ennemis. Ne pas maudire qui nous maudit mais plutôt le bénir » A la fin de ce même chapitre, Saint Benoît ajoute : « détester la contestation (…) par amour du Christ, prier pour nos ennemis. Après un désaccord faire la paix avant le coucher du soleil » On ne peut nier que la vie monastique est une alternative à ce monde de violence. Ce n’est pas par hasard  si les monastères bénédictins inscrivent sur les portes du monastère le mot latin « pax » - « paix » adressé comme et un salut à tout hôte.
               Le psaume 33, plusieurs fois repris,  affirme qu’il faut chercher la paix et la poursuivre (…) qu'on ne doit pas donner une fausse paix . Par trois fois, Saint Benoît mentionne le « baiser de paix », qui pour lui, n’est pas simplement un geste fraternel entre frères, mais bien plutôt « un signe et un sacrement pour le monde » (cf 1).

Saint-Benoît ne voyait pas dans l’hôte un ennemi, mais bel et bien un frère. Insistant beaucoup sur l’hospitalité et l’accueil ces propos sont étonnamment contemporains. Saint Paul VI donna Saint Benoît comme patron de l’Europe le 24 octobre 1964.

Dans son allocution prononcée au Mont-Cassin, Saint Paul VI déclare ; « La paix, nous la trouvons comme un trésor jalousement gardé (…) la paix que nous célébrons ici comme une lumière resplendissant de nouveau après la guerre  qui avait éteint sa flamme sainte et bienfaisante, la paix nous apparaît aussi vraie que vivante, active et féconde, elle montre combien elle est capable de reconstruire de renaître, de régénérer.  Saint Benoît est à l'origine de l’unité spirituelle de l’Europe. La foi que lui et son ordre ont prêché spécialement dans la famille Europe, est la foi chrétienne, celle de la Sainte Eglise, mère et éducatrice des nations et l’unité » (cf 2) par laquelle le grand moine nous a appris à être frères et par laquelle l’Europe fût terre de chrétienté. Que pourrions-nous souhaiter de meilleur pour le monde entier et spécialement pour cette portion de choix qu’est l’Europe ? Qui y a-t’il de plus moderne, de plus urgent, de plus difficile et de plus contrarié, de plus nécessaire et de plus utile pour la paix ? C’est pour que cet idéal de l’unité spirituelle de l’Europe soit désormais sacré et intangible pour les hommes d’aujourd’hui, ceux qui peuvent agir et ceux qui ne peuvent que « désirer pour que ne leur manque pas l’aide d’en Haut,  pour mettre cet idéal en pratique par d’heureuses décisions que nous avons voulu proclamer Saint-Benoît patron et protecteur de l’Europe »

Un autre « père de l’Europe » : Robert Schuman homme politique lorrain et chrétien exemplaire né à Luxembourg en 1886 et décédé le 4 septembre 1963, est considéré comme l’un des pères fondateurs de la construction européenne. L’Institut St Benoît est demandeur de la Cause de béatification de Robert Schuman car “l’Eglise a besoin de saints qui répondent aux grands problèmes de l’heure qui sont en relation avec la science et la foi, la reconciliation et la paix”. Le 19 juin2021, il est déclaré « vénérable » par le pape François (cf3). Le rapport Schuman sur l’Europe, offre une vue complète de l’union européenne, analyse les défis auxquels l’Europe fait face depuis sa création. La fondation Robert Schuman s’intéresse à l’Ukraine, à sa relation avec l’UE et ses enjeux géopolitiques. Elle  propose des études qu’elle a consacrées à ce pays voisin de l’Europe ; dans « questions et entretiens d’Europe » (cf 4 elle souligne la destruction profonde des échanges alimentaires mondiaux conséquence de la guerre menée à l’Ukraine par la Russie (…) « ce qui était devenu problématique avant la guerre en Ukraine est devenu catastrophique sauf à défendre la décroissance mondiale, le repli européen et le chacun pour soi .»

 

Prions Saint-Benoît   « Saint-Benoît, apprend nous la paix intérieure à l’exemple du Christ dans sa

passion… » «  Pax : la Paix comme fruit de cette prière pour chacun de nos cœurs, pour ceux qui nous entourent et pour le monde entier,  Amen. »

 Cf – 1 -   frère Irénée  “Correspondance avec Irène »  p.161 édition les ateliers de l’abbaye 65190 Tournay.

Cf  - 2 -  Allocution du pape Paul VI à Montecassino le 24 octobre 1964, après avoir consacré la basilique de l'abbaye détruite le 15 février 1944

Cf – 3 - http://www.robert-schuman.com/fr/pg-saintete/institut_st_benoit.htm  




A vous qui cherchez la paix en ce mois de juin 2022

 

Le chapelet pour la paix du Pape François



Le pape a présidé un « chapelet pour la paix » en la fête liturgique de la Visitation de Marie, mardi 31 mai 2022 à 18h, en liaison par streaming avec les sanctuaires de différents pays et en présence de nombreux fidèles ukrainiens, rapporte Vatican News. Dans la basilique papale comble, des délégations de différents groupes, représentant le peuple de Dieu, étaient présents ainsi que des personnes directement touchées par les guerres.

Habitué à apporter lui-même son bouquet sous l’icône de Marie « Salus Populi Romani », dans la chapelle Pauline de la basilique, avant et après chacun de ses voyages apostoliques, c’est à un jeune homme, cette fois, que le pape en fauteuil roulant a confié un simple bouquet de roses et orchidée qui a été déposé au pied de la statue « Ave Regina Pacis ».

Après cet hommage marial, le pape s’est adressé à la Vierge : « Ce soir, à la fin du mois qui t’est particulièrement consacré, nous voici de nouveau devant toi, Reine de la Paix, pour te supplier : accorde-nous le grand don de la paix, fais que cesse bientôt la guerre qui fait rage depuis des décennies dans diverses parties du monde, et qui a maintenant aussi envahi le continent européen ».

« Nous sommes certains qu’avec les armes de la prière, du jeûne, de l’aumône et le don de ta grâce, il est possible de changer le cœur des hommes et le sort du monde entier », a poursuivi François. « Aujourd’hui, nous élevons nos cœurs vers Toi, Reine de la Paix : intercède pour nous auprès de Ton Fils, réconcilie les cœurs remplis de violence et de vengeance, redresse les pensées aveuglées par le désir d’enrichissement facile, fais régner Ta paix sur toute la terre ».

Le pape a évoqué les supplications adressées à Marie, « Mère de Dieu », pendant la pandémie, en faveur des malades et du personnel médical, des mourants et de « ceux qui souffraient en silence et dans la solitude ». Et, plus récemment, la consécration de l’Ukraine et de la Russie au Cœur Immaculé de Marie le 25 mars dernier, dans la Basilique Saint-Pierre, pour demander le « grand don de la conversion des cœurs ».

A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Mai  2022

 Prière à Marie "reine de la paix"

Consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie

 


Ce vendredi 25 mars, fête de l’Annonciation et donc grande fête mariale, le pape en union avec les évêques du monde entier, les prêtres, et l’ensemble de l’Église, consacre l’univers, mais particulièrement la Russie et l’Ukraine, au Cœur immaculé de Marie. Nous pouvons apprécier combien le 
texte de cette consécration correspond à la situation terrible, dont nous ressentons chaque jour les effets sur des populations meurtries.

Auparavant, dans une lettre d’introduction, le Saint-Père fait part des sentiments qui président à une telle initiative. Je le cite : « Il se veut être un geste de l’Église universelle qui, en ce moment dramatique, porte à Dieu, par sa Mère et notre Mère, le cri de douleur de tous ceux qui souffrent et implorent la fin de la violence, et qui confie l’avenir de l’humanité à la Reine de la paix. » On ne peut mieux définir l’étau qui s’est resserré sur l’Ukraine et dont on se demande comment il pourrait être levé. Il ne faut pas oublier non plus que la souffrance et la mort concernent l’armée russe, qui compte des victimes par milliers. Le recours à la prière et à cette consécration solennelle se comprend d’autant mieux qu’à vue humaine il apparaît très difficile de se sortir de cet affrontement.(…)

 

ACTE DE CONSÉCRATION AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

 

Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.

Mais nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire

Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.

C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.

 

Reçois donc, ô Mère, notre supplique.

Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.

Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.

Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.

Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.

Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.

Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.

Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.

Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.

 

Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Cœur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.

Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.

Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.

Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen

 

Sources :-  France Catholique vendredi 25 mars 2022 Gérard Leclerc «  Consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie     Consécration à Marie »

 http://www.vatican.va › francesco › prayers › documents 25.03.22  Acte de Consécration au Cœur Immaculé de Marie


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’avril 2022

       Le Pape au Forum Mondial de l'Eau : « Le monde a soif de paix. L'accès à l'eau nous concerne tous »


              


La communauté mondiale de l'eau et de l'assainissement s’est réunie à Dakar (Sénégal) du 21 au 26 mars 2022, pour le 9ème Forum mondial de l'eau, sous le thème : La sécurité de l'eau pour la paix et le développement. Le 9e Forum mondial de l'eau, le premier du genre en Afrique subsaharienne, représente un défi de taille.
La journée mondiale de l’eau, promue par l’ONU est célébrée chaque année le 22 mars.

Elle nous invite à réfléchir à la valeur de ce don merveilleux et irremplaçable de Dieu a expliqué le pape François « pour nous croyants « sœur eau » n’est pas une marchandise c’est un symbole universel et une source de vie et de santé » a souligné le Saint-Père. Regrettant que trop de frères et sœurs aient accès à une quantité d’eau insuffisante ou polluée, il est nécessaire de garantir une eau propre et des installations sanitaires pour tous a demandé le pape. L’accès à l’eau, et en particulier, à l’eau potable est désormais un point critique pour le présent et le futur proche de la famille humaine, un enjeu prioritaire pour la vie de la planète et pour la paix entre les peuples.

 L’accès à l'eau potable dans différents pays, notamment en Asie du Sud, en Afrique et en Amérique latine risque de voir éclater des conflits pour cette ressource. L'eau potable est une ressource capable de provoquer des conflits sanglants entre des pays qui se disputent avec leurs voisins. Selon un rapport de l'ONU sur l'eau, en 2020, environ 2,2 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable à travers le monde. 800 enfants meurent toujours quotidiennement de maladies résultant de l'utilisation d'eau non potable. Ho Avuto Sete («J'ai eu soif» en italien), organisation humanitaire créée en 2012, a fait sienne les paroles du Christ : «J'ai eu soif et vous m'avez donné à boire». L'association italienne travaille depuis 10 ans à pourvoir en eau potable les régions du monde où elle fait toujours défaut, notamment à travers le développement de réseaux d’acheminement et la construction de puits.
Lors du forum sur l’eau, présidé par
le cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin, le message transmis a rappelé que l’eau constitue « un atout précieux pour la paix et que le droit à l’eau potable et à l’assainissement est étroitement lié au droit à la vie. L’accès à l’eau constitue le droit humain primordial, fondamental et universel parce qu’il détermine la survie des personnes. »

               Quand des pays voisins n’ont pas d’accord sur le partage de l'eau et si l'un d'entre eux construit un barrage en amont, il y a conflit et dans la plus part des cas des tensions politiques. La sécheresse ou les changements climatiques entraînent des tensions. En cause, les réservoirs et barrages érigés ou en construction qui bloquent les cours d’eau longeant des frontières entre deux ou trois pays. Dans ces lieux, l'absence de frontières «justes» et «équitables» établies entre Etats pèse particulièrement sur les populations, a-t-il noté. Mentionnant les fleuves du Nil, du Niger et du Sénégal, le cardinal Secrétaire d'Etat a invité les dirigeants présents au Forum à faire de l’eau «un symbole d’accueil et de bénédiction, un motif de rencontre et de collaboration qui fasse grandir la confiance mutuelle et la fraternité»

               Une responsabilité partagée. L'eau, insiste-t-il, est une ressource encore trop peu appréhendée comme un bien commun à échelle internationale. «On ne saurait considérer (l'eau) simplement comme un bien privé, générateur de profit mercantile et sujet aux lois du marché», exprime-t-il. Par conséquent, le monde a «une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable», mais aussi envers tous ceux «pour qui les sources d’eau potable traditionnelles ont été polluées au point de les rendre dangereuses, détruites par les armes et rendues inutilisables, ou encore taries suite à une mauvaise gestion forestière.»

Les multinationales qui veulent privatiser cette ressource vitale favoriseraient ainsi une élite de l’eau. Dans un tel scénario, l’eau ne serait plus disponible que pour ceux qui en auraient les moyens.

L'eau, motif de «rencontre et de collaboration» ? Pietro Parolin a ensuite lancé un appel à tous les responsables et dirigeants politiques et économiques, afin «qu’ils aient à cœur de servir dignement le bien commun, avec détermination, intégrité et dans un esprit de coopération.» Coopération d'autant plus importante dans les nombreuses régions du monde où coulent des eaux douces transfrontalières. De fait, l’eau nous est un don de Dieu et un héritage commun dont il convient d’assurer la destination universelle pour chaque génération.

 

               Prions : Seigneur, Notre Père, nous t’en prions, que l’Esprit Saint, fasse comprendre aux dirigeants des nations, la nécessité des accords sur le partage de l’eau, et l’intérêt de la non-marchandisation de cette ressource essentielle à la vie, pour l’humanité.

 

Sources : Vatican news 21. 03.21, Zenith 21.03.21 


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de mars 2022

Prions pour la paix en Ukraine et dans le monde…


 

Nous sommes tous conscients qu’il est évident que le sujet est bien sûr la paix à retrouver entre la Russie et l’Ukraine  mais nous n’oublions pas pour autant tous les lieux de guerre dans le monde … sans oublier les réfugiés terrestres et ceux qui migrent par différentes mers du monde.

Dimanche dernier, 6 mars 2022,  la Messe de l’émission « le Jour du Seigneur » avait lieu en l’Eglise Ste Marie à Anglet dans les Pyrénées Atlantiques.

 Lors de son  homélie du Frère Franck Dubois, dominicain disait :  "Hier, j’ai profité d’un peu de temps libre pour aller voir la mer, j’y ai vu des vagues terribles, menaçantes et quelques surfeurs à leur sommet...Et j’ai pensé aux vagues si sombres qui ces derniers jours semblent vouloir tout engloutir autour de nous. Allons-nous sombrer ?" 

Dans cette même célébration, il a été rappelé la prière du Pape Jean-Paul II pour la paix

« Entends ma voix, Seigneur, car c’est celle des victimes de toutes les guerres
et de toutes les violences entre les individus et les peuples.


Entends ma voix, car c’est celle de tous les enfants qui souffrent
et qui souffriront tant que les gens mettront leur confiance dans les armes et la guerre.


Entends ma voix quand je te prie d’insuffler dans le cœur de tous les humains

la sagesse de la paix, la force de la justice et la joie de l’amitié.


Entends ma voix car je te parle pour les multitudes qui dans tous les pays,

en tout temps ne veulent pas la guerre et sont prêts à parcourir la route de la paix.


Entends ma voix et donnes-nous la force de répondre toujours à la haine par l’amour,

à l’injustice par un total engagement pour la justice, à la misère par le partage.


Entends ma voix ô mon Dieu et donne ta paix éternelle au monde. »

 

 …"Que le Seigneur éclaire les gouvernants, convertisse les cœurs qui doivent l’être et soutienne tous ceux qui se mobiliseront pour restaurer la paix, le dialogue et la concorde entre les peuples. Qu’il inspire aux évêques des différentes confessions les paroles et les gestes qui réconforteront et qui serviront le véritable esprit de paix"….

Extrait de la déclaration de soutien et  de prière pour l’Ukraine de Mgr de Moulins-Beaufort,  archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, le 24 février 2022. 

«  Seigneur, entends notre prière ! Ouvre nos yeux et nos cœurs, infuse en nous le courage de construire la paix. Maintiens en nous la flamme de l’Espérance, afin qu’avec persévérance nous fassions des choix de dialogue et de réconciliation, pour que la paix gagne enfin. » Pape François, le 2 mars 2022.




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de février 2022

           à Dieu à Mgr Desmond Tutu, un prince de la pais


Icône de la lutte non violente contre l’apartheid, prix Nobel de Ia paix en 1984, l’archevêque anglican est mort le 26 décembre 2021, à 90 ans. Retour sur le destin d’un homme d’exception

« On est un être humain à travers d’autres êtres humains. Nul ne vient au monde achevé » disait Mgr Desmond Tutu, né à Kleksdorp, en Afrique du Sud, le 7 octobre 1931. Alors qu'il se destine à la médecine, faute de moyens, il devient enseignant en 1953. Il démissionne en 1957, lorsque la loi instaurant l'apartheid dans les établissements scolaires est promulguée et se tourne alors vers la théologie, à Johannesburg. En 1955, il se marie avec Nomalizo Leah Shenxane, enseignante. Le couple a quatre enfants. "C'est en famille que les enfants apprennent ce que sont le pouvoir et la justice, la paix et la compassion. Ils deviendront des adultes oppresseurs et opprimés, ou libres et libérateurs, selon que nous leurs parents nous les aurons opprimés ou libérés.

« NOUS SERONS LIBRES, UN JOUR» -  A 30 ans, en 1961, Mgr Desmond Tutu devient prêtre anglican, et son destin prend un tour nouveau. En 1975, il devient le premier noir élu doyen de la cathédrale Sainte Mary à Johannesbourg. Accordant déjà ses convictions et ses actes, il renonce à son logement de fonction et s'installe dans le ghetto de Soweto. C'est ainsi qu'il se retrouve en première ligne, en 1976, quand éclatent des émeutes sanglantes dans le quartier. Excellent orateur, il plaide pour des actions non violentes, tout en défendant avec fermeté les droits des Noirs et dénonçant la ségrégation dans le pays. Cette même année, il lance un avertissement au gouvernement qui instaure l’apartheid. «  Nous serons libres, un jour, vraiment libres, tous, Blanc et Noir, dans une Afrique du Sud libre. Rien, je répète, rien n’arrêtera notre libération … Nous ne voulons pas de violence, nous ne voulons ni la mort ni la destruction. Nous voulons la paix, la justice, l’ordre. »

En 1978, Mgr Desmond Tutu est nommé secrétaire général du Conseil œcuménique d'Afrique du Sud. Sa stature et sa voix pèsent de plus en plus dans Ia lutte contre l’apartheid, « pire régime depuis Ie nazisme … » « Si vous restez neutres dans les situations d'injustice, alors vous avez choisi le côté de l’oppresseur », pensait l'homme d'Église. «Il faut aller plus loin que la justice, lL FAUT ARRIVER AU PARDON car sans pardon il n’y a pas d’avenir.» Il est un opposant infatigable aux violences contre les Noirs, mais aussi entre Noirs. Son engagement pacifiste et sa stature internationale lui valent de se voir décerner le prix Nobel de Ia paix. « C’est notre dernière véritable chance de changement. Car, si cela ne se produit pas, nous ne sommes plus rien ; si cela n’arrive pas, le bain de sang est inévitable ».  Par sa popularité et son aura, bien au-delà de I’ Afrique du Sud, il joue un rôle déterminant dans la fin de l’apartheid. Nommé au plus haut poste de l'Église anglicane d'Afrique du Sud, archevêque de la ville du Cap, en 1986, dès l‘année suivante, il devient président de la Conférence de toutes les Églises du pays, jusqu'en 1996.

«  A partir de 1991 Nelson Mandela  élu premier président noir d'Afrique du Sud et Frédérik de Klerk instituent la Commission de la Vérité et de la Réconciliation, dans le but de mettre à jour les violations des droits de l’homme commises à partir de 1960, de manière à reconstituer le tissu social déchiré par le régime de l’apartheid. En 1995, Nelson Mandela nomme Mgr Desmond Tutu à la tête de cette commission. Les victimes des violations rencontraient leurs tortionnaires, ces derniers reconnaissaient leur responsabilités, tandis que les premiers accordaient leur pardon, cette procédure a permis de dépasser tout sentiment de vengeance en évitant toutes représailles où les victimes deviennent des bourreaux… l’African National Congress a abandonné le concept de clivage de race pour celui de clivage social, grâce notamment aux actions conjuguées de Mgr Desmond Tutu et de la Commission de la Vérité et de la Réconciliation.* « Le courage, ce n’est pas de ne jamais avoir peur, mais de faire son devoir même quand on a peur, » affirmait-il.

DE TOUTES LES LUTTES - Les Églises ont joué un rôle significatif dans la lutte contre l’apartheid. Mgr Desmond Tutu en est I‘exemple. Devenu émérite, l’archevêque continue de faire entendre sa voix pour les causes qui lui tiennent à cœur. Il continue de défendre Ia cause palestinienne, qu'il a embrassée depuis 2002 (faisant ressurgir épisodiquement à son égard des accusations d'antisémitisme) et soutient celle des tibétains et des Rohingyas, en Birmanie. Par de multiples prises de position contre la corruption, l'homophobie, le commerce des armes ou encore en faveur des malades du sida, il prend aussi fait et cause pour la lutte contre le réchauffement climatique

               Si la figure de Mgr Desmond Tutu a tant marqué, c'est aussi parce qu'il savait susciter la sympathie et l'attachement par sa proximité avec les gens, mais aussi par son sens de l'autodérision... et les plaisanteries ou les chansons dont il agrémentait souvent discours et sermons, ponctuées de gigantesques éclats de rires. Mgr Jan de Groef, évêque catholique du diocèse Bethléem dans l’est de l’Afrique du Sud a souligné le caractère œcuménique du personnage. « C'était quelqu’un d'extrêmement ouvert qui entretenait de bonnes relations avec toutes les communautés, et notamment avec l’Eglise catholique. Il a aussi fait grandir l’unité entre nous. »

 

Prions :

Seigneur, sois loué d’avoir suscité de grands hommes de paix comme Monseigneur Desmond Tutu. Suscite encore de nombreuses personnalités religieuses et politiques qui poursuivront son combat, nous t’en prions.

 

* cf. Irénée Rezende Guimaraes, « correspondance avec Irène. » édition de l’Abbaye de Tournay page 459.



A ceux qui cherchent la paix en ce mois de Janvier 2022

Intention de prière : relire le discours du Pape François à Chypre

« Pas d'alternative à la paix »

 


Je suis venu en pèlerin dans ce pays, petit par la géographie, mais grand par l’histoire ; une île qui, au fil des siècles, n’a pas isolé les peuples, mais les a reliés ; une terre qui a la mer pour frontière ; un lieu qui forme la porte orientale de l’Europe et la porte occidentale du Moyen-Orient. Vous êtes une porte ouverte, un port qui relie : Chypre, carrefour de civilisations, porte en elle une vocation innée à la rencontre, facilitée par le caractère accueillant des Chypriotes.

Nous venons de rendre hommage au premier Président de cette République, l’archevêque Makarios, et en faisant ce geste, j’ai voulu rendre hommage à tous les citoyens. Son nom, Makarios, évoque les paroles initiales du premier discours de Jésus : les Béatitudes (cf. Mt 5, 3-12). Qui est makarios, qui est vraiment bienheureux selon la foi chrétienne, à laquelle cette terre est inséparablement liée ? Tous peuvent être bienheureux, mais surtout les pauvres en esprit, les blessés de la vie, ceux qui vivent avec douceur et miséricorde, ceux qui, sans le montrer, pratiquent la justice et construisent la paix. Les Béatitudes, chers amis, sont la constitution pérenne du christianisme. Les vivre permet à l’Évangile d’être toujours jeune et de féconder d’espérance la société. Les Béatitudes sont la boussole qui guide, sous toutes les latitudes, les itinéraires que les chrétiens affrontent sur le chemin de la vie.

C’est ici même où l’Europe et l’Orient se rencontrent que la première grande inculturation de l’Évangile a commencé sur le continent, et il est émouvant pour moi de marcher à mon tour sur les pas des grands missionnaires des origines, en particulier les saints Paul, Barnabé et Marc. Me voici donc pèlerin parmi vous pour marcher avec vous, chers Chypriotes ; avec vous tous, dans le désir que, d’ici, la Bonne Nouvelle de l’Évangile puisse apporter à l’Europe son joyeux message sous le signe des Béatitudes. Ce que les premiers chrétiens ont donné au monde par la douce force de l’Esprit était un message de beauté sans précédent. Ce fut la nouveauté surprenante du bonheur à portée de tous, à gagner les cœurs et les libertés de tant de personnes. Ce pays a un héritage particulier à cet égard, en tant que messager de beauté entre continents. Le territoire de Chypre resplendit de beauté, une beauté qui doit être protégée et sauvegardée par des politiques environnementales appropriées et concertées avec ses voisins. La beauté transparaît également à travers l’architecture, l’art, notamment l’art sacré, l’artisanat religieux et les nombreux trésors archéologiques. En utilisant une image à partir de la mer qui nous entoure, je dirais que cette île est comme une perle de grande valeur au cœur de la Méditerranée.

Une perle, en effet, se forme au fil du temps : il faut des années pour que les différentes stratifications la rendent compacte et brillante.(...) Une perle fait ressortir sa beauté dans les circonstances difficiles. Elle naît dans l’obscurité, lorsque l’huître « souffre » après une visite inattendue qui menace son intégrité, comme par exemple un grain de sable qui l’irrite. Pour se protéger, elle réagit en assimilant ce qui l’a blessée : elle enveloppe ce qui lui est dangereux et étranger, et le transforme en beauté, en perle. La perle de Chypre a été obscurcie par la pandémie, qui a empêché de nombreux visiteurs d’y accéder et d’en voir la beauté, aggravant, comme en d’autres lieux, les conséquences de la crise économique et financière.

Mais la blessure dont souffre le plus cette terre est la terrible lacération subie au cours des dernières décennies. Je pense à la souffrance intérieure de tous ceux qui ne peuvent pas retourner dans leurs maisons ni dans leurs lieux de culte. Je prie pour votre paix, pour la paix de toute l’île, et je la souhaite de toutes mes forces. Le chemin de la paix, qui guérit les conflits et régénère la beauté de la fraternité, est balisé par un mot : dialogue. Nous devons nous aider à croire à la force patiente et douce du dialogue, en puisant cette force dans les Béatitudes. Nous savons que ce chemin n’est pas facile, qu’il est long et sinueux, mais il n’y a pas d’alternative pour parvenir à la réconciliation. Nourrissons l’espérance par la force des gestes, plutôt que d’espérer des gestes de force.

Ce sont précisément les périodes en apparence peu propices et durant lesquelles le dialogue piétine, qui peuvent pourtant préparer la paix. C’est encore une fois la perle qui nous le rappelle, lorsqu’elle devient elle-même en tissant, dans une obscure patience, de nouvelles substances avec l’agent qui l’a blessée. Dans ces moments-là, ne laissons pas la haine l’emporter, ne renonçons pas à panser les plaies, n’oublions pas le sort des disparus. Et lorsque vient la tentation du découragement, pensons aux générations futures qui souhaitent hériter d’un monde pacifique, coopératif et uni, qui ne soit pas habité par d’éternelles rivalités et pollué par des querelles non résolues. C’est à cela que sert le dialogue, sans lequel la suspicion et le ressentiment grandissent. Que la Méditerranée soit notre point de référence, aujourd’hui malheureusement lieu de conflits et de tragédies humanitaires. Dans sa profonde beauté, elle est la Mare nostrum, la mer de tous les peuples qui l’entourent pour être reliés et non divisés. Chypre, carrefour géographique, historique, culturel et religieux, bénéficie de cette position pour mettre en œuvre une action de paix. Qu’elle soit un chantier ouvert pour la paix en Méditerranée.

Bien souvent, la paix ne vient pas des grands personnages, mais de la détermination quotidienne des plus petits. Le continent européen a besoin de réconciliation et d’unité, il a besoin de courage et d’élan pour aller de l’avant. Parce que les murs de la peur et les vetos dictés par des intérêts nationalistes ne contribueront pas à sa progression, pas plus que la reprise économique ne garantira à elle seule sa sécurité et sa stabilité. Regardons l’histoire de Chypre et voyons comment la rencontre et l’accueil ont porté des fruits bénéfiques à long terme. Cet esprit d’ouverture, cette capacité à regarder au-delà de ses propres frontières rajeunit, et permet de retrouver le lustre perdu.




A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois décembre 2021

intention de prière : La situation du LIBAN

 


Douze mois après la terrible explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a tué plus de 200 personnes, en a blessé des milliers et a laissé environ 300 000 habitants sans abris, la descente dramatique du Liban dans la crise économique et politique s’aggrave.

Le Liban, république démocratique parlementaire semi-présidentielle, s’inscrit dans le cadre général du confessionnalisme mis en place depuis la création de l’Etat sous mandat français.  La répartition des pouvoirs entre communautés religieuses et celle des postes les plus élevés sont proportionnellement réservées aux représentants de certaines communautés religieuses. Le sectarisme politique a abouti à une situation dans laquelle un groupe de 'seigneurs de la guerre civile' et de magnats ont utilisé leur position de chefs de communautés élues pour s’emparer des institutions économiques de l’Etat et cette situation a entraîné une haine de l’autre qui leur permet de s’assurer l’allégeance de ces communautés.

L’économie du pays reposait essentiellement sur le tourisme et le secteur bancaire, deux secteurs effondrés suite à la pandémie de la Covid 19. L’effondrement économique du pays est si grave que la Banque mondiale le classe parmi les trois plus graves jamais observés depuis le milieu du 19ème siècle. Un million de Libanais ne sont plus en mesure de se procurer suffisamment de nourriture et de bénéficier des services de base, eau, électricité, essence… Les prix ont augmenté de 580 % depuis octobre 2020, le taux de chômage officiel a augmenté de 35% et la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Les services de base, soins, électricité, gaz et hôpitaux sont de plus en plus contrôlés par des factions communautaires et privées. L’inquiétude règne car un conflit socio-économique manipulé par des hommes politiques pourrait devenir confessionnel. Une dégradation de la situation pourrait entraîner des tensions avec les réfugiés syriens dont l’afflux a créé un sentiment de racisme et de xénophobie chez certains libanais. A Beyrouth, nombreux sont les candidats au départ pour Minsk, prêts à tout pour se rendre en Biélorussie. L’occident considère encore le Liban comme un acteur clé de la stabilité dans la région.

Les communautés chrétiennes du Liban sont parmi les plus anciennes du monde  puisque le christianisme a pris racine dans l’ancienne Phénicie dès les premiers siècles de notre ère. L’islam n’y est pas religion d’Etat et un accord informel impose même que le président soit catholique maronite Le Liban a accueilli des milliers de chrétiens fuyant les persécutions en Irak et en Syrie.

Les Chrétiens du Liban représentent environ 40 % de la population, pourcentage le plus élevé de tous les pays du Proche et Moyen Orient. L’explosion du 4 août  qui a frappé de plein fouet les quartiers chrétiens de Beyrouth, s’inscrit dans la logique des grands drames qui ont précipité la fin douloureuse de maintes minorités non musulmanes au Moyen-Orient. Les Chrétiens du Liban pourraient cesser d’exister politiquement dans les prochaines années. Partir est le nouveau mot d’ordre et les demandes d’immigration se comptent par centaines de milliers. Si les Chrétiens quittent le pays c’est pour chercher sous des horizons plus cléments la stabilité et la prospérité qu’ils ont perdues depuis trop longtemps au Liban. Actuellement les écoles catholiques sont menacées de fermeture et les Hôpitaux et cliniques luttent pour survivre. L’église maronite a plaidé dernièrement pour un statut de neutralité pour le Liban, ultime tentative de sauver ce qui peut l’être ; si cette démarche échoue les choix seront alors réduits à deux options ; soit partir en masse définitivement, soit  protéger les régions chrétiennes via un processus de séparation avec les régions musulmanes

 

Prière : Sainte Marie, vénérée et respectée par toutes les religions, intercède pour le Liban auprès de ton divin Fils, afin que ce pays parvienne à articuler unité et différences, et qu’il s’ouvre sur de nouvelles réalités en restant un modèle où toutes les confessions religieuses pourront coexister dans la paix, nous t’en prions.

 


                                     A tous ceux qui cherchent la paix

intention de prière pour ce mois de novembre 2021




Cardinal Parolin à l'ONU : la paix se construit par la fraternité

 

Au service de la personne

Dans la perspective de la COP26 à Glasgow, le cardinal Secrétaire d'Etat a exhorté à saisir l'occasion de prendre un nouveau départ après des décennies d'inaction qui ont eu des effets dévastateurs sur le climat mais aussi sur la vie des gens. Ses pensées se sont tournées vers Haïti, un pays frappé par des catastrophes naturelles, avec «un peuple qui souffre déjà des défis politiques et des urgences humanitaires» auxquels il est confronté. Il a appelé la communauté internationale à intervenir pour aider au développement «durable et soutenable» du pays.

Pour un cessez-le-feu mondial

«La récente situation humanitaire en Afghanistan et les tensions politiques actuelles en Syrie et au Liban, ainsi que dans d'autres endroits, nous rappellent clairement l'impact que les conflits ont sur les peuples et les nations», a regretté le cardinal Parolin. «Le Saint-Siège appelle les États à tenir compte de l'appel du Secrétaire général et du Pape François en faveur d'un cessez-le-feu mondial, et d'une responsabilité humanitaire partagée». Il a salué l'entrée en vigueur, en janvier dernier, du traité sur l'interdiction des armes nucléaires. «Le Saint-Siège espère fermement que cela stimulera également les progrès dans la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (Tnp), dont la conférence de révision est prévue en janvier prochain», a précisé le cardinal Parolin.

Devenir des artisans de la paix

Les Nations unies doivent être revitalisées dans leur mandat et ne pas être un instrument des puissants, mais une institution au service de tous. Face à cette responsabilité, le cardinal Parolin a livré une lecture très critique de la paralysie récurrente de certaines instances onusiennes d’une importance fondamentale, comme le Conseil de Sécurité. «Le Saint-Siège voit avec inquiétude la poussée de certains à briser la division utile du travail entre les comités, les commissions, les réunions et les processus, les transformant tous en organes qui se concentrent sur un nombre limité de questions controversées», a-t-il expliqué.

En conclusion de son discours, le cardinal Parolin a souligné qu'il existe «de nombreux signes d'espérance, même dans nos sociétés fatiguées»«Être des bâtisseurs de paix, c'est trouver ces graines et ces pousses de fraternité», a-til souligné, invitant notamment à ne pas se détourner de la souffrance des migrants et des réfugiés.

«Travaillons ensemble pour leur donner l'avenir, pour qu'ils s'épanouissent dans la paix»«La paix n'a pas besoin de gagnants ou de perdants, mais plutôt de frères et de sœurs qui, malgré tous les malentendus et les blessures du passé, passent du conflit à l'unité», a-t-il martelé en reprenant les mots du Pape François en Irak, lors de son voyage apostolique de mars dernier.

 

Message du pape François à la COP 26

Le changement climatique et la pandémie de Covid-19 mettent en évidence la vulnérabilité radicale de tous et de tout et soulèvent bien des doutes et des questions sur nos systèmes économiques et l’organisation de nos sociétés. Nos sécurités se sont effondrées, notre soif de pouvoir et notre besoin de tout contrôler s’effritent.Nous avons découvert que nous sommes faibles et remplis de peurs, plongés dans une succession de «crises» : sanitaires, environnementales, alimentaires, économiques, sociales, humanitaires et éthiques. Ce sont des crises transversales, fortement interconnectées, annonciatrices d’une « tempête parfaite », capable de briser les « liens » qui tissent notre société au sein du don précieux qu’est la création.

Toute crise exige une vision, une capacité de planification et une rapidité d’exécution, ainsi que de repenser l’avenir de notre maison commune et de notre projet commun. Ces crises nous mettent face à des choix radicaux qui ne sont pas faciles. En effet, tout moment de difficulté comporte également des opportunités que nous ne pouvons pas gaspiller.

On peut y faire face en faisant prévaloir des attitudes telles que l’isolationnisme, le protectionnisme ou l’exploitation ; ou bien elles peuvent représenter une véritable occasion de transformation, un véritable point de conversion, pas seulement dans un sens spirituel. Cette dernière voie est la seule qui conduise vers un horizon « lumineux » et ne peut être poursuivie qu’à travers une coresponsabilité mondiale renouvelée, une nouvelle solidarité fondée sur la justice, sur le partage d’un destin commun et sur la conscience de l’unité de la famille humaine, projet de Dieu pour le monde. C’est un défi de civilisation en faveur du bien commun et d’un changement de perspective, dans l’esprit et dans le regard, qui doit placer au centre de chacune de nos actions la dignité de tous les êtres humains d’aujourd’hui et de demain.

La leçon la plus importante que ces crises nous donnent est qu’il est nécessaire de construire ensemble, parce qu’il n’y a pas de frontières, de barrières ou de murs politiques derrière lesquels il est possible de se cacher. Et nous le savons : d’une crise, on ne sort pas tout seul. Il y a quelques jours, le 4 octobre, je rencontrais des chefs religieux et des scientifiques pour signer un appel conjoint demandant une action plus responsable et cohérente de notre part et de celle de nos gouvernants. À cette occasion, j’ai été frappé par le témoignage de l’un des scientifiques qui a déclaré : « Ma petite fille, qui vient de naître, devra vivre dans un monde inhabitable d’ici 50 ans, si les choses continuent ainsi ». Nous ne pouvons pas permettre cela !

L’engagement de chacun pour ce changement de cap si urgent est fondamental ; cet engagement doit aussi être nourri de la foi et de la spiritualité de chacun. Dans notre appel conjoint, nous avons rappelé la nécessité d’œuvrer de manière responsable en faveur de la « culture du soin » de notre maison commune et également de nous-mêmes, en cherchant à extirper les « graines des conflits : l’avidité, l’indifférence, l’ignorance, la peur, la justice, l’insécurité, et la violence ».

L’humanité n’a jamais eu autant de moyens pour y parvenir qu’aujourd’hui. Les décideurs politiques qui prendront part à la COP 26 de Glasgow sont appelés de toute urgence à offrir des réponses efficaces à la crise écologique dans laquelle nous vivons et, ainsi, un espoir concret aux générations futures. Mais tous – il est bon de le répéter, qui que nous soyons et ou que nous soyons – nous pouvons jouer un rôle en modifiant notre réponse collective à la menace sans précédent du changement climatique et de la dégradation de notre maison commune.


A tous ceux qui cherchent la paix,

intention de prière pour ce mois d’octobre 2021

LA CONDITION DES FEMMES AFGHANES SOUS LE REGIME TALIBAN


 

La condition des femmes en Afghanistan est sujette à de nombreuses difficultés dans un pays traditionnellement patriarcal et ayant connu de nombreuses années de guerre civile. Après une période plus favorable sous l’occupation soviétique, les conditions de vie des femmes se dégradent avec l’application de la charia depuis 1992 . L’arrivée des talibans au pouvoir en 1996 renforce cette situation. En 2021, après le retrait des troupes américaines la reprise en main du pays par les talibans fait craindre une nouvelle dégradation de leur condition. En 2010, la chercheuse Sonia Jedidi affirmait déjà à propos de l’Afghanistan, l’histoire des femmes n’est qu’une succession d’avancées vers un statut moderne puis de régression suite aux violentes oppositions des hommes qui ne veulent pas perdre leur pouvoir de contrôle sur les femmes.

Les talibans sont sur le point d’annoncer la formation de leur nouveau gouvernement qui ne devrait pas inclure de femmes, une fermeture contre laquelle des dizaines d’afghanes ont protesté en manifestant, illustrant les défis auxquels le pouvoir va être confronté. Ce genre d’expression publique de mécontentement est une nouveauté pour les talibans qui réprimaient impitoyablement toute contestation lors de leur régime précédant, cela montre qu’ils vont devoir s’adapter à une société afghane devenue plus libérale et plus ouverte sur le monde extérieur ces 20 dernières années. Lors des manifestations, des femmes de tous âges étaient entièrement voilées, brandissant des pancartes appelant au respect de leurs droits « la liberté est notre devise, elle nous rend fières » peut-on lire sur certaines d’entre elles, elles n’étaient pas plus d’une centaine, mais leur courage vaut un millier, alors qu’elles risquent leur vie en marchant dans les rues sous les yeux des soldats islamistes.

Le porte parole du groupe talibans a déclaré qu’ils s’engageaient à respecter les droits des femmes et qu’elles travailleraient «côte à côte avec nous » qu’elles pourraient continuer d’étudier à l’université, quoique en accord avec la charia, loi islamique, et sans que les femmes et les hommes ne soient mélangés, des promesses insuffisantes pour rassurer les femmes pour qui le souvenir du régime taliban, qui avait strictement interdit l’éducation pour les filles et femmes est encore présent. A l’époque des talibans les femmes ont subi une vie limitée, elles étaient enfermées dans leur maison, elles n’avaient aucun droit sans permission de l’homme de la famille, les femmes n’avaient pas le droit d’aller à l’école. Lorsqu’ils dirigeaient le pays entre 1996 et 2001, les talibans avaient imposé leur version ultra rigoriste de la loi islamique, les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, le port de la burqa était obligatoire et elles ne pouvaient quitter leur domicile qu’accompagnées d’un chaperon masculin de leur famille, les flagellations et les exécutions y compris les lapidations pour adultère étaient pratiquées sur les places des villes et les stades, L’Afghanistan est classé comme étant le pire endroit au monde pour une femme

Malgré les efforts du gouvernement précédent et des donateurs internationaux pour éduquer, on estime que deux tiers des filles n’allaient pas à l’école en 2020. Il est important de savoir que plus de 87 pour cent des femmes sont analphabètes et que 70 à 80 pour cent d’entre elles sont victimes du mariage forcé avant l’âge de 16 ans pour la plupart. Les associations s’étaient engagées pour l’amélioration de la condition des femmes mais le résultat ne fut pas satisfaisant. Les femmes travaillant dans l’espace public à Kaboul portaient moins le voile et étaient contre le voile intégral contrairement aux zones rurales où elles restaient totalement dépendantes de la loi islamique. En l’absence d’éducation, la santé sociale et la santé des femmes vont se détériorer et la société sera dans une crise totale, un cauchemar pour les femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour elles-mêmes et les générations futures. Aujourd’hui, alors que les magasins vendant des burqas ne désemplissent pas, des jeunes femmes disent avoir caché leurs diplômes et pièces d’identité. Dans certaines régions, toutefois les filles retournent à l’école voilées en tunique noire, mais trop heureuses de reprendre la classe, mais la peur est là indéracinable, « la peur reste en vous comme un oiseau noir, il déploie ses ailes et vous ne pouvez plus respirer » explique la maîtresse de conférence à l’université américaine.

 Les images de femmes sont désormais prescrites dans l’espace public, une photo devenue virale montre un homme recouvrant de peinture la photo d’une mariée souriante affichées sur la vitrine d’un magasin avant même l’entrée des talibans dans Kaboul., les devantures des instituts de beautés sont recouvertes de peinture noire afin de dissimuler les visages des mannequins. Ces gestes montrent qu’il faut désormais effacer les femmes de l’espace public. Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres s’est dit horrifié de voir que les droits durement acquis par les femmes afghanes sont en train de leur être enlevés. Chékéba Hachemi première femme diplomate auprès du gouvernement provisoire déclare « les femmes vont être emmurées vivantes ».

Prions : Sainte Marie, notre Mère à tous, protégez les femmes afghanes et toutes celles qui sont opprimées par le rigorisme islamique. Que se lèvent des voix, dans le monde entier, pour faire évoluer leur condition vers l’égalité entre les hommes et les femmes, et qu’elles puissent promouvoir la paix pour l’avenir de leurs enfants. 






A tous ceux qui cherchent la paix

intention de prière pour ce mois de Septembre 2021

 

Bâtir une culture de la paix, le défi des responsables politiques

 


L'ancien Premier ministre français, président de la Fondation "Leaders pour la Paix", a répondu à Radio Vatican après l'audience du 3 septembre  2021 accordée par le Pape François à cette organisation rassemblant des responsables politiques et institutionnels engagés dans l'éducation à la paix et à la fraternité.

"Leaders pour la Paix", en fait, c'est une coopérative de leaders. Nous sommes neuf anciens Premiers ministres, huit anciens ministres des Affaires étrangères, des diplomates, des professeurs, des entrepreneurs, le président de la Fédération internationale de judo, c'est-à-dire un certain nombre de gens qui ont eu l'expérience des responsabilités mais qui sont aujourd'hui libres, et qui peuvent donc avoir une certaine flexibilité, notamment dans les conflits, pour trouver les marges de manœuvre, de négociation. Nous sommes une coopérative, un par pays, et donc nous pouvons, les uns et les autres, construire une réflexion collective.

Et puis nous avons un certain nombre de nos leaders qui avaient des responsabilités avant, mais aussi d’autres qui ont pris des responsabilités. Par exemple, M. Antony Blinken, qui était le représentant des États-Unis, est aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères. Nous avons M. Enrico Letta qui a pris des responsabilités ici en Italie. Nous avons la nouvelle directrice de l'OMC, qui est avec nous aussi. Donc nous avons un certain nombre de leaders qui sont aujourd’hui dans des organisations internationales puissantes.

Voilà notre idée, nous avons d'abord un rôle de think-tank, en publiant un rapport annuel, et puis nous travaillons sur le terrain, notamment en essayant d'inventer une pédagogie de la paix. La paix, c'est quelque chose de complexe, c’est un travail, ça ne tombe pas du ciel - même au Vatican, on peut dire ça ! -, et au fond, ça demande des efforts.

Il y a partout des écoles de guerre, il n’y a pas beaucoup d’écoles de paix! Nous voulons créer une école itinérante de la paix qui va aller transmettre, notamment aux jeunes dans les pays en conflit, ce qu’est la paix, comment on la prépare, comment on négocie, comment on fait des médiations. Tout ceci peut être enrichi par le travail que nous pouvons développer avec les équipes du Vatican, notamment pour définir certains sujets d'études qui sont essentiels à la paix. Je pense à la dignité humaine, je pense à la fraternité.

Bien sûr nous travaillons sur l'histoire des guerres, sur les techniques de la diplomatie, mais il faut quelquefois aller plus en profondeur. Quand on porte atteinte à la dignité de quelqu'un, on crée souvent de la violence. Et la violence, ce n’est pas loin de la guerre.

Cette pédagogie de la paix dont vous parlez, c'est l'un des leitmotivs du Pape François depuis le début de son pontificat. Il ne cesse de prendre des risques en allant physiquement dans des pays dangereux, comme la Centrafrique par exemple. Comment le Pape est-il perçu par vos confrères des Leaders pour la Paix qui ne sont pas tous de culture catholique? Qu'est-ce que le Pape représente dans cette géopolitique mondiale instable?

D’abord, c'est une reconnaissance de sa stature personnelle. C'est-à-dire que les musulmans, les gens qui sont athées, tout le monde voulait venir dans cette délégation, on a été obligé de la réduire. Et donc il est clair qu’il y a un certain nombre de gens qui avaient exprimé à cette occasion une forme de respect, de considération, et, pour ceux qui étaient présents, une forme d'émotion. Donc il y a déjà ce prestige, ce charisme, dirions-nous, cette grâce que porte le Pape.

Et puis il y a aussi naturellement les efforts qu'il a pu faire. Il y a les encycliques, il y a cette pensée de la fraternité, cette pensée de la dignité, et au fond cette volonté de communiquer la paix. Et donc ça c'est assez structuré, aujourd'hui, au Vatican. Nous avons travaillé avec la Communauté Sant’Egidio, avec l’Université du Latran, où, visiblement, on voit que le Pape veut nourrir la culture de la paix. Et ça c'est très important, parce qu’au fond la politique, quelquefois, ne remplit pas ce vide de la pensée.

Et cette pensée de la fraternité, de la paix, c'est une culture. C'est aussi quelque chose qui est plus grand que nous et qui doit se travailler. Et finalement l'un des lieux où l'on travaille cette réflexion, c'est quand même le Vatican. Et donc, je suis assez étonné de voir que mes amis musulmans, juifs, athées, tous ceux qui aujourd'hui s'intéressent aux questions de paix, écoutent le Pape, et le Pape a une influence stratégique très importante aujourd'hui.

La pandémie de coronavirus a été largement abordée par le Pape dans son intervention. Cette pandémie a eu des conséquences dévastatrices sur le plan sanitaire, mais aussi psychologique, politique. Beaucoup de gens ont peur, y compris parmi les dirigeants des États. Est-ce que la dimension spirituelle et la voix que porte le Saint-Siège dans le monde peut être un moteur dans la reconstruction des peuples et aussi la reconstruction la confiance des peuples aussi dans leurs dirigeants ?

Moi, je crois qu'il n'y a que la pensée, le spirituel, qui peut répondre à la peur, qui peut rassurer. Et au fond, on voit que la peur, elle entraîne le repli. On voit aujourd'hui que ce virus qui est mondial, qui se moque des frontières, a réveillé un certain nombre d'égoïsmes, et chacun a voulu travailler pour soi.

Dans la grande crise de 2008-2010, on avait vu des initiatives multilatérales qui avaient renforcé la coopération. Aujourd’hui, on a vu surtout la compétition être renforcée par le virus. Et donc, au fond, il y a aujourd’hui une sorte de vide de la relation internationale, qui ne s'exprime que par des coups de menton, par des tensions aujourd’hui, voire une "guerre froide", quand il s'agit des États-Unis et de la Chine. Et donc on voit bien qu'il y a aujourd’hui un déficit de pensée. Et la politique sans pensée, c'est dangereux.

C'est pour ça que quelles que soient les sources, quand une source crée une pensée, une culture, il faut y être attentif. C'est ce que fait aujourd'hui le Pape. Il donne au fond des arguments, tout en donnant sur une certaine forme d’altitude. C’est vrai que quand il parle des migrants, et quand vous êtes gouvernant, ce n'est pas facile de trouver les mesures cohérentes avec le discours, mais ça c'est le problème de toute pensée qui doit entrer en action. La pensée, elle est quelquefois éloignée d’un certain nombre de réalités, mais elle est nécessaire.

Vous savez, je suis un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le pèlerin, il a besoin du chemin et de la destination. L’un va avec l'autre : sans destination, le chemin est difficile, mais sans la marche quotidienne, la destination n'existe pas. Et c'est ça, aujourd'hui, le rôle de la pensée: c'est d'être un peu la destination de notre chemin.




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2021

La souffrance du peuple Malien entre conflits et corruption…

 

La république du Mali est un état francophone d’Afrique de l’ouest, ancienne colonie française du Soudan français devenue indépendante le 22 septembre 1960. La capitale est Bamako ;

L’islam est présent au Mali depuis le 10ème siècle. Les musulmans représentent environ 90 % de la population pour leur majorité des sunnites. L’état est aconfessionnel et la liberté de religion est garantie. Les relations entre la majorité musulmane et les minorités religieuses chrétiennes sont plutôt bonnes. Cependant depuis 2012, le Mali est la cible d’attaques djihadistes et confronté à des conflits communautaires. Trois groupes djihadistes, Al quaida, Ansar Dine et Mudjao ont voulu imposer un régime de terreur avec les châtiments corporels. Le religieux semble clairement vouloir prendre le dessus sur le politique à travers les idées que les organisations musulmanes imposent progressivement. Le 21 Décembre 2012, Le Conseil de sécurité des Nations Unies autorise le déploiement d’une force africaine au Mali. Le 12 janvier 2013, les troupes françaises interviennent en appui de cette force africaine, c’est le début de l’opération Serval suivie de l’opération Barkhane.

            Insuffisamment diversifiée, l’économie malienne est fortement dépendante de l’extérieur, c’est le cas pour ses importations notamment de denrées et intrants agricoles ainsi que de produits raffinés comme le gas-oil et l’essence mais également pour ses exportations d’or, de coton et de produits agricoles, principales productions et exportations du Mali. Dans le domaine agricole, la forte exposition aux aléas climatiques doit être prise en compte, les revenus agricoles sont extrêmement bas, le système de stockage de conservation et de transformation se traduit par des pertes post-récoltes particulièrement élevées pour certaines cultures. Le coût de la vie est élevé, ainsi que celui de l’alimentation, du logement, de la terre. Se rajoutent le manque des possibilités d’emploi, la pression démographique, la pauvreté, la pollution. Le manque d’infrastructures et d’approvisionnement en eau potable accompagné d’une pluie dérisoire est particulièrement problématique, l’accès à l’eau potable est médiocre en milieu urbain. L’eau non-potable est responsable de nombreuses maladies. Le taux de mortalité infantile est important. La moitié, environ, des enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition, la part de la population dont les besoins nutritionnels de base ne sont pas satisfaits reste élevée. Les performances en matière d’éducation sont également faibles. Les taux d’alphabétisme les plus bas ont été observés en Afrique subsaharienne. Moins de la moitié de la population adulte était en mesure de lire et d’écrire. L’enclavement géographique du Mali constitue un handicap naturel à son développement économique et social. Le Mali est un pays en marge des technologies. La plupart de la population ne bénéficie même pas de la diffusion des technologies anciennes telles que le téléphone et l’électricité. Le réseau ferroviaire ne comporte qu’une ligne reliant Dakar à Bamako.

Les femmes sont sous-représentées au sein du gouvernement. Certaines lois accentuent la limitation des droits des femmes ainsi que leur participation politique. L’ordre politique ne tient pas compte des préoccupations des citoyens, ne respecte pas ses promesses et s’engage dans la corruption et le favoritisme. Tous les secteurs de la société sont touchés par le fléau de la corruption qui gangrène le pays et freine le développement à tel point que l’on parle de corruption systémique.

La troisième République a fait naître un espoir dans la population qui aspirait à des changements plus judicieux et plus équitables. Malheureusement les pratiques comme celles de la corruption continuent de faire le chemin.

Le Président Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane et la mise en œuvre d’une alliance internationale associant les états de la région. La France a annoncé la fin de ses opérations militaires conjointes au Mali secoué par deux coups d’Etat en 9 mois. La France reste tiraillée entre une réelle volonté de renforcer la coopération stratégique contre le terrorisme et l’islamisme et le souhait d’asseoir durablement des régimes fondés sur la démocratie et l’Etat de droit. Lors de l’annonce du désengagement de la France, le Président Macron a déclaré « nous ne pouvons pas sécuriser des régions qui retombent dans l’anomie parce-que des Etats décident de ne pas prendre leur responsabilité ». Cependant si Barkhane se retirait brutalement, on risquerait d’assister à une extension des mouvements djihadistes dans tout le Sahel et l’ouest africain.

La présence de l’armée française évite aux régimes en place de prendre vraiment en charge leur sécurité, à leurs yeux les français sont là pour s’en occuper. Les missions de formation et d’encadrement européennes ne suffisent plus à empêcher cette recrudescence des actions terroristes au Sahel. La réponse militaire, si dense soit-elle, ne suffira jamais à juguler l’attirance que ces groupes exercent sur certaines populations, expliquant la poursuite des recrutements dont profitent les organisations djihadistes…

 

Prière : Seigneur, nous Te confions le sort de tous ces pauvres habitants du Mali, qu’ils ne perdent pas l’espoir et la foi en ta miséricorde, que l’alliance internationale parvienne à promouvoir la démocratie et la paix. Nous t’en prions.

 

Réf : l’Express- Le Point –Le Monde-La Croix.




A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois de juin 2021

La journée mondiale des réfugiés, Dimanche 20 juin 2021


Pendant des années, plusieurs pays et régions ont célébré leur propre Journée des réfugiés. La plus connue est la 
Journée africaine des réfugiés, célébrée le 20 juin dans plusieurs pays. Par solidarité avec l'Afrique, qui abrite le plus  grand nombre de réfugiés, et envers qui elle a toujours montré une grande générosité, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution le 4 décembre 2000. Constatant que l’année 2001 marquait le cinquantième anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) avait accepté que la Journée internationale des réfugiés coïncide avec la Journée  africaine du réfugié du 20 juin, l'AG des Nations Unies a décidé qu’à compter de 2001, le 20 juin marquerait la Journée mondiale des réfugiés. Elle met à l'honneur la force et le courage des personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays d'origine pour échapper à un conflit ou à la persécution. Elle est aussi une occasion de susciter l’empathie et la compréhension à l’égard de la situation difficile que connaissent les réfugiés et de souligner leur capacité à résister aux épreuves et à reconstruire leur vie.

La France prend sa part de responsabilité dans l’accueil des réfugiés. L’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) conduit notamment des missions de soutien en Europe et dans les pays tiers dans le cadre de programmes de relocalisation et de réinstallation de réfugiés. Elle poursuit sans relâche son action, notamment à travers la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés adopté en 2018. En décembre 2019, la France s’est par aussi fortement impliquée dans la préparation du premier Forum mondial sur les réfugiés  tenu à Genève. Dans ce cadre, elle a renouvelé son engagement de réinstaller 10 000 réfugiés en 2020/2021. Elle a également parrainé un groupe de travail sur l’énergie et les infrastructures et elle a soutenu le « Clean Energy Challenge » lancé par le Haut-Commissaire aux réfugiés, M. Filippo Grandi. Elle salue l’engagement et l’efficacité de l’action du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), qui agit dans des conditions toujours plus difficiles, avec lequel elle nourrit un dialogue continu, à Genève, à Paris et sur le terrain à travers la forte implication du réseau des ambassades françaises dans le monde. La France a augmenté ses contributions volontaires au HCR en 2020. 

Un record dont on se passerait volontiers...

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) dans un récent rapport annuel  un nombre record de plus de 70 millions de déracinés ayant fui des guerres ou des persécutions. Niveau jamais atteint depuis la création du HCR, chiffre ayant doublé en 20 ans. Le mode de calcul de l'ONU permet de catégoriser le nombre total de "déracinés" dans le monde de la façon suivante :les réfugiés (25,9 millions), les déplacés internes (41,3 millions), les demandeurs d'asile (3,5 millions) .

Lors d’une audience privée tenue le 16 avril 2021 au Saint-Siège, le Haut Commissaire, Filippo Grandi, a salué l’approche holistique du pape François concernant les déplacements à travers le monde et les besoins des personnes les plus vulnérables – notamment celles qui ont été forcées de fuir leurs foyers – telle qu’énoncée dans l’encyclique « Fratelli Tutti ». Le Haut Commissaire a souligné l’importance du renforcement de la coopération entre le Saint-Siège et le HCR, en vue d’accueillir, de protéger et d’intégrer les demandeurs d’asile et les réfugiés. En remettant au Haut Commissaire un exemplaire signé de son message pour les célébrations de la 54ème Journée mondiale de la paix, François a fait part de ses préoccupations face à l'ampleur des situations d'urgence humanitaire à travers le monde.  les pays les plus pauvres étant les plus durement touchés. «  Le pape François porte la voix des personnes les plus marginalisées : réfugiés, déplacés internes et migrants », a déclaré Fiiippo Grandi. « Son engagement sans faille a apporté une amélioration concrète à la réponse mise en œuvre au bénéfice des personnes qui ont été forcées de fuir des crises humanitaires massives, en offrant un lieu sûr et une assistance efficace pour favoriser l’intégration des plus vulnérables dans les pays d’accueil », a-t-il ajouté.


 La Journée mondiale du réfugié met en lumière les droits, les besoins et les rêves des réfugiés, et contribue à sensibiliser la classe politique et à mobiliser des ressources pour que les réfugiés puissent non seulement survivre, mais aussi s’épanouir. S’il est important de protéger et de chercher à améliorer la vie des réfugiés chaque jour, la Journée mondiale du réfugié contribue à attirer l’attention du monde entier sur le sort des personnes qui fuient les conflits ou les persécutions. 

Chaque année, la Journée mondiale du réfugié est marquée par une série d'événements en leur faveur. Ces activités sont menées par les réfugiés eux-mêmes et/ou impliquent des réfugiés, des représentants gouvernementaux, des membres des communautés d'accueil, des entreprises, des célébrités, des écoliers etc.

En cette période de Covid, bien des réfugiés sont en première ligne pour combattre la pandémie, avec le soutien de leurs pays d’accueil et des travailleurs humanitaires. 


L'église catholique a institué  la journée mondiale du migrant et du réfugié, célébrée le dernier dimanche de septembre avec pour thème cette année  : « Vers un nous toujours plus grand ».




A vous qui cherchez la paix en ce mois de mai 2021 

Etre témoins de la paix du Christ

Une méditation de Dietrich Bonhoeffer



Il ne s’agit pas seulement de faire preuve de bienveillance envers les gens bienveillants, mais justement aussi envers les malveillants ; pas seulement d’être pacifique avec les pacifiques, mais justement avec ceux qui ne veulent pas nous laisser vivre en paix. Le reste, les païens le peuvent aussi ; Jésus-Christ n'est pas mort pour les bienveillants et les pacifiques, mais pour les pécheurs et les ennemis, les malveillants, ceux qui haïssent, qui donnent la mort. Jésus, lui, se tenait au milieu de ses ennemis. C'est là qu'il voulait être. C'est là qu'il nous faut être aussi. Cela nous distingue des adeptes de toute autre doctrine ou religion. Leurs fidèles aiment à rester entre eux. Mais le Christ veut que, comme lui, nous nous tenions parmi nos ennemis. C'est au milieu de ses ennemis qu'il a souffert la mort de l'amour de Dieu, et qu'il a prié : «Père, pardonne leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » (Luc 23, 34) C'est parmi ses ennemis qu'il veut remporter sa victoire. Ne battez donc pas en retraite, ne vous écartez pas, mais ayez de bonnes intentions envers chacun, procurez la paix à tous, pour autant qu'il dépend de vous.

« Pour autant qu'il dépend de vous » (Rom 12, 18) Ce n'est donc pas à votre portée, quand on ne vous laisse pas la paix, quand on vous outrage et vous persécute. « Pour autant qu'il dépend de vous », cela veut dire: Vous ne devez jamais être la source du conflit. Il faut que votre coeur soit toujours plein de paix. Cela implique-t-il que la Parole de Dieu aussi doit se taire par amour de la paix ? jamais. Existe-t-il en effet parole ou œuvre plus chargés de paix que la prédication de celle que Dieu a conclue avec le monde et l'humanité qui lui appartiennent ? Une chose ne dépend pas de vous : taire la parole divine. Mais il dépend de vous de la dire pour la paix, celle des hommes avec Dieu, au milieu d'une humanité divisée, déchirée. Le Christ a fait la paix avec nous quand nous étions ennemis. Il a aussi fait la paix sur la Croix avec tous nos ennemis. Puissions-nous être, devant n'importe qui, les témoins de cette paix là !

 

 Dietrich Bonhoeffer

pasteur protestant a été un opposant au régime nazi.

Arrêté et conduit en camp de concentration, il a été pendu le 9 avril 1945 ; il avait 39 ans.



« Pâques, la mort n’aura jamais le dernier mot ! »

 

A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’avril

prions en particulier pour les chrétiens persécutés de par le monde.

Mais n’oublions pas également toutes les personnes persécutées au nom de leur religion …

 


Les guerres qui secouent plusieurs pays du Moyen Orient ont conduit à l’exode de nombreux chrétiens d’Orient, au moins 300 000 chrétiens ont fui la Syrie. Le nombre d’églises fermées, attaquées, endommagées, incendiées a été multiplié par 5 dans le monde. En Corée du nord, la foi en Dieu est considérée comme un crime contre le régime, raison suffisante pour finir sa vie en camps de travaux forcés… puis l’Afghanistan, la Somalie, la Lybie, le Pakistan, l’Erythrée, le Soudan, Le Yémen, l’Inde, l’Iran, La Syrie. Les médias occidentaux ne parlent presque pas des nettoyages ethniques en cours qu’endurent des chrétiens au Mozambique ou au Nigéria alors qu’on parle des Ouïghours musulmans  en Chine.

Lorsqu’on parle des chrétiens persécutés on pense d’abord au Proche-Orient où ils tendent à disparaître, que ce soit en Irak en Syrie, voire au Liban,  mais de jeunes chrétiens ont été sauvagement tués au Mozambique et ailleurs en Afrique. L’islamisme se répand d’une façon préoccupante sur la Bande du Sahel et dans de  nombreux pays comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger et bénéficient de l’appui des trafiquants en tous genre. On voit des mosquées être érigées partout grâce aux investissements venus d’Arabie saoudite, du Qatar, du Koweit de Turquie et des Emirats. Avec 1350 morts, le Nigéria est en tête des pays qui compte le plus grand nombre de chrétiens tués pour leur foi.

L’A.E.D (Aide à l’Eglise en détresse) fondation pontificale, fondée par le père Werenfried en 1947, soutient les chrétiens partout dans le monde, là ou ils sont confrontés à des persécutions. Elle organise une « nuit des Témoins » soirée de témoignages et de prières dédiée à tous ceux qui sont persécutés à cause de leur foi à travers le monde et qui la vivent en silence au prix de leur vie, pour interpeller sur la situation dramatique de la liberté religieuse  dans le monde et soutenir ceux qui sont persécutés. L’A.E.D. a été fondée après guerre pour aider les chrétiens de l’Est, vivant sous le joug communiste mais la doctrine marxiste a cessé d’être la principale menace à laquelle les chrétiens sont confrontés, les différentes formes d’islamisme ont désormais pris le relais. La haine est dirigée contre celui qui croit différemment parce qu’il est perçu comme une menace pour sa propre croyance,   Aujourd’hui en Irak, l’A.E.D. finance la rénovation de 2086 maisons et reconstruit d’importantes infrastructures ecclésiales pour permettre aux communautés et aux familles de revenir sur leurs terres.

L’O.N.G  Portes Ouvertes  estime que plus de 260 millions de chrétiens (1 sur 8) sont fortement persécutés dans le monde ! Il est utile de considérer que la persécution a deux aspects :

-          La persécution marteau qui consiste en une violence physique et matérielle soudaine et brutale. Plus choquante, elle est chiffrable et manifeste pour les médias. Cette visibilité de la persécution est le but recherché par ceux qui la perpètrent.

-          La persécution étau moins visible mais avec un impact plus néfaste. Il s’agit d’une discrimination faite de rejet, d’oppression discrète, de déni des droits, d’exclusion et de procès truqués subis au quotidien.

 

De Bagdad à Erbil en passant par Ur et Qaraqosh, le pape François n’a eu de cesse, au cours de son voyage en Irak du 5 au 8 mars dernier, de consoler un peuple affligé par les guerres et de bâtir des ponts. « Je viens comme pèlerin de paix, au nom du Christ, Prince de la paix » s’est-il exclamé devant le président Barham Salih. Ce qui ne l’a pas empêché de dénoncer avec fermeté « la plaie de la corruption » ! « Il a touché du doigt le cœur de notre maladie » relève le frère dominicain irakien Amir Jagé.

Le pape François a exhorté  à dépasser les « intérêts partisans » et « à donner la parole aux artisans de paix. » Venu réconforter les chrétiens, le Saint Père souhaitait s’adresser à tous les Irakiens ; à commencer par les musulmans, pour bâtir l’avenir du pays ensemble. Après avoir relancé le dialogue avec l’islam sunnite à Abu Dabi en 2019, il a tendu la main à sa composante chiite. Son tête à tête, le samedi 6 mars, avec  le grand ayatollah Al-Sistani, sommité du chiisme à Nadjaf, au sud du pays, fut un moment historique. La très belle rencontre interreligieuse d’Ur, cette plaine désertique liée à la mémoire d’Abraham, père des croyants des trois monothéismes fut également historique. De manière inédite, les responsables religieux du pays, jadis ennemis, ont récité autour du Saint Père « une prière des fils d’Abraham » : sunnites, chiites, yézidis, chrétiens, sabéens kakais rejetant le terrorisme commis au nom de la religion. Comme François d’Assise qui était allé vers les musulmans, le pape François, avec son esprit prophétique, affirme que « nous sommes capables de vivre en frères. »  A Mossoul la visite du pape « a apporté paix et courage ». Eclatant symbole de renaissance à Qaraqosh où  la moitié des habitants est revenue après des années d’exil ! « En ce temps de Carême, c’est déjà un peu Pâques à  Qaraqosh. »

 

Pâques est LA grande fête de l'Église chrétienne, célébrée depuis les premiers jours du christianisme. C'est un moment de réjouissance pour tous ceux qui suivent Jésus. Parfois, il faut du courage pour célébrer une fête… Pour de nombreux chrétiens dans le monde, Pâques est synonyme de danger. C'est une période où l'Église devient beaucoup plus visible et donc plus vulnérable aux attentats. Mais à travers ce constat de la dure réalité jaillit l’espérance, comme le précise Kasim (pseudonyme):«Nous essayons de rester ici et d'aimer comme Jésus-Christ aime. Nous essayons de donner au christianisme cette signification : que l'amour et la vie sont meilleurs que la mort et le meurtre.»

 

Prière : Formons dans la prière un lien d'amour pour la protection des chrétiens qui célèbrent Pâques partout dans le monde. Joignons-nous à nos frères et sœurs persécutés pour proclamer le grand message pascal: Jésus-Christ est ressuscité, il est vivant ! Dieu est vie et lumière. Les ténèbres et la mort n’auront jamais le dernier mot 

 




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de mars 2021.

Prendre soin : un  parcours de  paix pour 2021 

               

 

                       

          
  L' éditorial du n° 264 du Bulletin Justice et Paix, daté de janvier 2021, signé de Mgr Jacques BLAQUART, évêque d'Orléans et Président de Justice et Paix France, s'appuie sur le message du 1er Janvier du Pape François, pour inviter au « prendre soin » comme parcours de paix pour 2021.

 

            Le reproduire comme lettre de la paix en ce début d'année est une manière de faire connaître ce texte très pertinent en ces temps de pandémie.

 

            « Dans son message pour le 1er Janvier, journée mondiale de la paix, le pape François nous invite à prendre comme parcours de paix pour 2021 la culture du soin et à prendre soin les uns des autres.

 

            « Rappelant que la crise de la COVID 19 aggrave des crises liées entre elles, climatique, alimentaire, économique et migratoire, il nous propose les principes de la Doctrine Sociale de l'Eglise comme boussole et la dignité inaliénable de la personne humaine comme gouvernail pour un cap réellement humain.

 

            « Il est intéressant de voir que le Pape s'adresse prioritairement aux chefs d'Etat et de gouvernement, leur rappelant inlassablement que tout est lié. La Doctrine sociale de l'Eglise, écrit François, s'offre à toutes les personnes de bonne volonté comme un précieux patrimoine de principes dont on peut tirer la grammaire du soin: la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité avec les pauvres et les personnes sans défense, la sollicitude pour le bien commun, la sauvegarde de la Création.

 

            « On peut dire que cette affirmation, qui est la raison d'être de la commission Justice et Paix, devrait l'être pour toute personne de bonne volonté.

 

            « L'incarnation de Dieu nous oblige à cette fraternité large où tout être vivant est reconnu comme un frère ou une sœur à aimer, sans exclusion de quiconque, sans séparer le cri des nécessiteux et celui de la Création. Le Pape pose la question : Qu'est ce qui a conduit à la normalisation du conflit dans le monde ? Et surtout : Comment  convertir notre cœur et changer notre mentalité pour chercher vraiment la Paix ? En prenant soin les uns des autres, spécialement des plus faibles, répond-il à la fin de son message.

 

            « Je pense souvent à cette parole de St Jean de la Croix : 'au terme de cette vie, nous serons jugés sur l'amour' ! Alors, quel souhait formuler pour une année 2021 de paix ? La réponse est claire : prenons soin les uns des autres. »

                                                   + Jacques BLAQUART

 

            Aimer, c'est prendre soin de l'autre ; par là même se placer résolument du côté du bien. Le bien ? s'interrogeait Zundel, « quelqu'un à aimer et pas d'abord quelque chose à faire »


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de février 2021

Le prix Nobel de la paix a-t-il vraiment un sens ?

 


 

Le prix Nobel de la Paix a été créé le 29 juin 1900 à la demande d'Alfred Nobel, riche industriel suédois qui avait honte d'avoir inventé la dynamite ! Avant son décès, le 10 décembre 1896, il a demandé que soit créé ce prix en le finançant avec l'argent gagné grâce à la dynamite et décida que le prix Nobel serait décerné « à ceux qui au cours de l'année écoulée auront rendu à l'humanité les plus grands services » par un comité de cinq membres qui ne sont pas des personnalités indépendantes mais presque toutes d'anciens hommes et femmes politiques nommées par le parlement.  

Dans les faits, les récipiendaires correspondent rarement à cette description Le premier fut décerné en 1901.

L'histoire du prix Nobel est entachée de lauréats polémiques, de revirements honteux et de décisions incompréhensibles. La figure d’Aung San Suu Kyi en est un exemple récent.

En fait, personne ne sait réellement quels sont les critères actuels d'attribution du prix Nobel de la Paix. « C'est normal, tout se déroule dans le plus grand secret depuis la remise du premier Nobel en 1901 », confirme l'avocate norvégienne Unni Turrettini (cf sources). L'année précédant la cérémonie, les noms proposés sont transmis aux cinq membres du comité Nobel par des personnes habilitées (des parlementaires, des professeurs et d'anciens Prix Nobel de la paix). Les heureux(ses) lauréats ont souvent été choisis pour servir des intérêts politiques.

Mais il existe aussi, dans l'histoire contemporaine, des personnalités hors du commun qui ne seront jamais récompensées. Gandhi, par exemple, a été sélectionné plusieurs fois mais ne l'a jamais reçu. Le comité regrette aujourd’hui que Gandhi devenu une icône de la non-violence et du pacifisme n’ait pas été primé (il s‘opposait á l'Angleterre qui était un allié très important de la Norvège...)

Le comité a parfois fait des choix courageux qui ont même mis l'État norvégien dans une position difficile. Le premier d'entre eux fut Carl von Ossietzky, un journaliste allemand engagé dans la lutte contre le nazisme, primé en 1936 (au titre de l'année 1935) alors même que la Norvège avait opté pour la neutralité face au régime hitlérien.

La plupart des lauréats du prix connaîtront une même destinée. Une fois distinguée, la personnalité va devenir une sorte de saint laïc. Une particularité qui s'explique en partie par le charisme de son fondateur, Alfred Nobel « Dès sa naissance, le prix Nobel a eu une portée mondiale ! »

Le Programme alimentaire mondial (PAM), prix Nobel de la paix 2020, pour l'amélioration des conditions de paix dans les zones de conflit, a été récompensé pour avoir agi comme force motrice des efforts pour empêcher l'utilisation de la faim comme arme de guerre et de conflit : alors que près de 9 % de la population mondiale ne mange pas à sa faim, le PAM, prix Nobel de la paix, redonne une visibilité à ce drame, encore aggravé par la pandémie de la Covid-19.

 

Prions ... Seigneur, fais que le prix Nobel, destiné à récompenser des personnes ou organismes ayant œuvré pour la promotion des droits de l’homme, soit décerné avec discernement et ne serve pas des intérêts politiques, nous t’en prions. Amen !

 

La Vie « Le prix Nobel de la paix a-t-il vraiment un sens ? » 10.12.2020,

France Culture « Prix Nobel de la paix : ceux qui ont déçu » 11/10/2019 

Unni Turrettini qui vient de publier Betraying the Nobel : The Secrets and Corruption Behind the Nobel Peace Prize (« La trahison du Nobel. Secrets et corruption dans les coulisses du prix Nobel de la paix »)

 



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de décembre 2020.

Le pape encourage à « vivre au milieu du monde » pour y « faire grandir la paix »

                « Le  XXème siècle a témoigné d’un tournant dans le Magistère de l’Eglise catholique qui, d’une certaine indifférence au mouvement pour la paix,  est passée à un engagement explicite pour la paix et la non-violence. On peut vraiment parler d’un enseignement systématisé et ordonné, qui a permis à l’Eglise une ouverture bien au-delà des limites de la théologie de la guerre juste et lui aussi a donné la possibilité d’apporter des contributions bien concrètes, au niveau de la pratique et au niveau de la théorie, pour la paix du monde. »

                                                                                                                                                             ( fr Irénée Rezende Guimaraes   « Correspondance avec Irène »  p 311 §1)

 

Préface du pape François : la paix s’apprend ! »


Le changement d’époque que connaît l’humanité est habité par ce que j’ai souvent appelé « une troisième guerre mondiale en morceaux ». Nous savons combien la crainte d’un conflit mondial, capable de détruire l’ensemble de l’humanité, a marqué notre passé récent. St Jean XXIII a consacré sa dernière encyclique, adressée à tous les hommes de bonne volonté, au thème de la paix.  Et comment ne pas rappeler l’appel vibrant de st Paul VI à l’Assemblée des Nations unies : « Jamais plus les uns contre les autres, jamais, plus jamais la guerre! » (4.10.1965)  Malheureusement, nous devons constater que le monde est encore aujourd’hui plongé dans un climat de guerre et de violence mutuelle : cette douloureuse réalité exige non seulement que nous maintenions vivant l’appel à la paix, mais nous oblige presque à nous poser des questions décisives. Pourquoi, dans un monde où la mondialisation a fait tomber tant de frontières, où nous sommes tous, dit-on, interconnectés, la violence continue-t-elle à être pratiquée dans les relations entre les individus et entre les communautés ? Pourquoi ceux qui sont différents de nous nous effrayent-ils souvent, au point que nous adoptons une attitude de défense et de suspicion qui se transforme trop souvent en agression hostile ? Pourquoi les gouvernements des États pensent-ils que le fait d’afficher leur force, même avec des actes de guerre, peut leur donner une plus grande crédibilité aux yeux de leurs citoyens et accroître le consensus dont ils bénéficient ?

Il n’est pas possible de répondre à ces questions et à d’autres de manière générale et hâtive. Il faut s’engager à étudier, il faut aussi investir dans la recherche scientifique et la formation des jeunes générations. Pour ces raisons, j’ai jugé nécessaire d’instituer à l’Université pontificale du Latran un cycle d’études en Sciences de la paix, en partant de la conviction que l’Eglise est appelée à s’engager à trouver la solution aux problèmes concernant la paix, l’harmonie, l’environnement, la défense de la vie, les droits de l’homme et les droits civils. Dans cet engagement, le monde universitaire a un rôle central, une place qui symbolise cet humanisme intégral qui a continuellement besoin d’être renouvelé et enrichi, afin de pouvoir produire un courageux renouveau culturel que le moment présent exige. Ce défi interpelle également l’Église qui, grâce à son réseau mondial d’universités ecclésiastiques, peut apporter la contribution décisive du levain, du sel et de la lumière de l’Évangile de Jésus-Christ et de la Tradition vivante de l’Église, toujours ouverte à de nouveaux scénarios et à de nouvelles propositions, comme je l’ai rappelé récemment lors de la réforme de l’organisation des études universitaires dans les institutions ecclésiastiques. Cela ne signifie certainement pas qu’il faille modifier le sens institutionnel et les traditions consolidées de nos réalités académiques, mais plutôt d’en orienter la fonction dans la perspective d’une Eglise plus sensiblement “en sortie” et missionnaire. En effet, il est possible d’affronter les défis du monde contemporain en répondant avec des contenus adaptés et un langage compatible, en s’adressant avant tout aux nouvelles générations.

Le présent volume offre un premier aperçu de centres d’intérêt de cette nouvelle entreprise académique. Celle-ci est nécessairement interdisciplinaire et exprime un dialogue fécond entre philosophie, théologie, droit et histoire. Je suis confiant qu’un approfondissement rigoureux de ces pistes de recherche, alimentées aussi par des contributions des sciences humaines, pourra favoriser la croissance d’un “savoir de la paix” afin de former vraiment de précieux ouvriers de paix, prêts à se mettre en jeu dans les milieux les plus divers de la vie de nos sociétés. J’ai à cœur de souligner qu’un bon ouvrier de paix doit être en mesure de faire mûrir un regard sur le monde et sur l’histoire qui ne tombe pas dans un “excès diagnostique”, qui n’est pas toujours accompagné de propositions de solutions réellement applicables.

Il s’agit, en effet, d’aller au-delà d’une approche purement sociologique qui a la prétention d’englober toute la réalité de façon neutre et aseptique. Celui qui entend devenir expert des sciences de la paix a besoin d’apprendre à être attentif aux signes des temps : le goût de la recherche scientifique et de l’étude doit être accompagné d’un cœur capable de partager les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’hui, pour savoir faire un vrai discernement évangélique.

Nous avons vraiment besoin d’hommes et de femmes, bien préparés, dotés de tous les instruments nécessaires pour lire et interpréter les dynamiques sociales, économiques et politiques de notre temps. S’engager dans ces parcours de formation pourra aider efficacement tant de jeunes à découvrir que la vocation laïque est avant tout la charité dans la famille et la charité sociale ou politique : c’est un engagement concret à partir de la foi pour la construction d’une société nouvelle, c’est vivre au milieu du monde et de la société pour en évangéliser ses diverses instances, pour faire grandir la paix, la coexistence, la justice, les droits humains, la miséricorde, et ainsi étendre le Royaume de Dieu dans le monde.

Je suis reconnaissant au Prof. Marengo, qui a préparé ce volume, ainsi qu’aux intervenants dont les contributions ouvrent la voie à la maturation de ce domaine de recherche scientifique indispensable, destiné à nourrir des pratiques de paix et de concorde entre les hommes et les peuples.

 

            PAPE FRANÇOIS 15 septembre 2020 - Traduction de Zenit, Hélène Ginabat et Anne Kurian-Montabone

 

Prière : Seigneur, notre Dieu, Tu as envoyé ton Fils Jésus Christ pour nous guider sur les chemins de la paix, il a proclamé bienheureux les artisans de paix… d'auprès de Toi, il a envoyé l'Esprit qui réconcilie.  Aide les communautés chrétiennes à se souvenir que l'engagement pour la paix est une composante essentielle de la vie chrétienne. – extrait d’une prière de fr. Irénée

Prière pour l’Avent        IL N’Y AURA PAS DE NOËL ?

Bien sûr que si ! Plus silencieux et plus profond, Plus semblable au premier dans lequel Jésus est né, dans la solitude.

Sans beaucoup de lumières sur terre, mais avec celle de l’étoile de Bethléem,

Illuminant des chemins de vie dans son immensité.

Sans parades royales colossales  mais avec l’humilité de nous sentir

des bergers et des jeunes à la recherche de la Vérité.

Sans grandes messes et avec des absences amères, mais avec la présence d’un Dieu qui emplira tout.
IL N’Y AURA PAS DE NOËL ?
Bien sûr que si !

Sans les rues débordantes, mais avec un cœur ardent pour celui qui doit venir
sans bruits ni festivals, ni réclamations ni bousculades ...

Mais en vivant le mystère sans peur aux « Hérodes-covid » qui prétendent

nous enlever même le rêve d’espérer.
Noël aura lieu parce que DIEU est de notre côté

et qu’il partage, comme le Christ l’a fait dans une crèche,

notre pauvreté, nos épreuves, nos pleurs, nos angoisses et notre orphelinat.
Noël aura lieu parce que nous avons besoin d’une lumière divine au milieu de tant d’obscurité.
Jamais la Covid-19 ne pourra atteindre le cœur ou l’âme de ceux qui mettent dans le ciel leur espérance et leur idéal.

NOËL AURA LIEU !
NOUS CHANTERONS DES CHANTS DE NOËL!

 DIEU VA NAÎTRE ET NOUS APPORTER LA LIBERTE !

 

P. Javier Leoz, curé de la paroisse San Lorenzo, Pampelune (Navarre en Espagne)

(texte qui lui a valu un appel téléphonique du pape François le 7/11/2020).





A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois de novembre 2020

Discours du Pape François à Rome le 20 Octobre 2020

à l'occasion de la 34° Rencontre internationale  pour la paix

 

Chers frères et sœurs,


C'est un motif de joie et de gratitude à Dieu de pouvoir rencontrere ici au Capitole, au cœur de Rome, d'illustres leaders religieux, d'éminentes autorités et de nombreux amis de la paix. Nous avons prié, les uns proches des autres, pour la paix.  (…) Je suis heureux de me retrouver avec mon frère, Sa Sainteté le patriarche oeucuménique Bartholomée. J'apprécie tellement que, malgré les difficultés de voyage, lui et d'autres personnalités ont voulu participer à cette rencontre de prière. Dans l'esprit de la rencontre d'Assise, convoquée par saint Jean-Paul II, la communauté de Sant'Egidio célèbre annuellement, de ville en ville, cet événement de prière et de dialogue pour la paix entre croyants de diverses religions.

 Dans cette vision de paix, il y avait une semence prophétique qui, pas à pas, grâce à Dieu, a mûri, avec des rencontres inédites, des actions de pacification, de nouvelles pensées de fraternité. En effet, en regardant en arrière, alors que malheureusement nous rencontrons ces dernières années des évènements douloureux comme des conflits, le terrorisme ou le radicalisme, parfois au nom de la religion, nous devons au contraire reconnaître les progrès fructueux dans le dialogue entre les religions. C'est un signe d'espérance qui nous incite à travailler ensemble comme des frères. Ainsi nous sommes arrivés à l'important Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune que j'ai signé avec le Grand Imam d'Al-Azhar, Ahmed-al-Tayeb, en 2019.

 En effet « le commandement de la paix est profondément inscrit dans les traditions religieuses » (Encyclique  Tous frères, n° 284) Les croyants ont compris que la diversité de religion ne justifie pas l'indifférence ou l'inimitié. Mieux, à partir de la foi religieuse nous pouvons devenir des artisans de paix et non des spectateurs inertes du mal de la guerre et de la haine. Les religions sont au service de la paix et de la fraternité. C'est pourquoi la présente rencontre pousse les leaders religieux et tous les croyants à prier avec insistance pour la paix, à ne jamais se résigner à la guerre, à agir avec la douce force de la foi pour mettre fin aux conflits.

 Il y a un besoin de paix ! Plus de paix ! Nous ne pouvons pas rester indifférents. Aujourd'hui le monde a une ardente soif de paix. Dans de nombreux pays on souffre de guerres souvent oubliées, mais qui sont toujours causes de souffrance et de pauvreté. Le monde, la politique, l'opinion publique risquent de s'habituer au mal de la guerre, comme une compagne naturelle de l'histoire des peuples.  « N'en restons pas aux discussions théoriques, touchons les blessures, palpons la chair des personnes affectées. Prêtons attention aux réfugiés, à ceux qui souffrent de radiations atomiques et d'attaques chimiques, aux femmes qui ont perdu leurs enfants, à ces enfants mutilés ou privés de leur jeunesse. » (Tous frères, n° 261) Aujourd'hui, les douleurs de la guerre sont aussi aggravées par la pandémie du Coronavirus et par l'impossibilité, dans de nombreux pays, d'accéder aux soins nécessaires.

 Pendant ce temps, les conflits continuent, et avec eux  la souffrance et la mort. Mettre fin à la guerre est un devoir urgent de tous les responsables politiques devant Dieu. La paix est la priorité de toute politique. Dieu demandera compte à celui qui n'a pas cherché la paix ou a attisé les tensions et les conflits, de tous les jours, les mois, les années de guerre qui sont passés et qui ont frappé les peuples !

 La parole du Seigneur Jésus s'impose par sa profonde sagesse : rentre ton épée, dit-il, car tous ceux qui prennent lépée périront par l'épée (Mt 26, 52) Ceux qui prennent l'épée, peut-être en croyant résoudre rapidement des situations difficiles, expérimentent sur eux-mêmes , sur leurs proches, sur leur pays, la mort qui vient de l'épée.  Cela suffit ! (Lc 22, 38) dit Jésus quand les disciples lui montrent deux épées avant la Passion. Cela suffit : c'est une réponse sans équivoque contre toute violence. Ce ça suffit  de Jésus dépasse les siècles et parvient avec force jusqu'à nous aujourd'hui : ça suffit avec les épées, les armes, la violence, la guerre.

 St Paul VI , aux Nations Unies en 1965 a fait écho à cet appel en disant : « Plus  jamais la guerre !  C'est l'imploration de nous tous, des hommes et des femmes de bonne volonté. C'est le rêve de tous les chercheurs et artisans de paix ; bien conscients que 'toute guerre laisse le monde pire que dans l'état où elle l'a trouvé' ». (Tous frères, n° 261)

 Comment sortir de conflits bloqués et gangrenés ? Comment dénouer les nœuds enchevêtrés de nombreuses luttes armées ? Comment prévenir les conflits ? Comment pacifier les seigneurs de la guerre ou ceux qui comptent sur la force des armes ? Aucun peuple, aucun groupe social ne pourra atteindre tout seul la paix, le bien, la sécurité et le bonheur. Personne ! La leçon de la récente pandémie, si nous voulons être honnêtes, est « la conscience que nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau, où le mal de l'un porte préjudice à tout le monde. Nous nous sommes rappelés que personne ne se sauve tout seul, qu'il n'est possible de se sauver qu'ensemble » (Tous frères, n° 32)

 La fraternité qui jaillit de la conscience d'être une unique humanité, doit pénétrer dans la vie des peuples, dans les communautés, parmi les gouvernants, dans les enceintes internationales. Ainsi lèvera la conscience qu'on ne se sauve seulement qu'ensemble, en se rencontrant, en négociant, en arrêtant de se combattre, en se réconciliant, en modérant le langage de la politique et de la propagande, en développant des parcours concrets pour la paix.

 Nous  sommes ensemble ce soir comme des personnes de différentes traditions religieuses, pour communiquer  un message de paix. Cela manifeste clairement que les religions ne veulent pas la guerre, que bien au contraire elles démentent ceux qui sacralisent la violence, demandent à tous de prier pour la réconciliation et d'agir afin que la fraternité ouvre de nouveaux chemins d'espérance. En effet, avec l'aide de Dieu, il est possible de contruire un monde de paix, et ainsi, frères et sœurs, de nous sauver ensemble. Merci.

 François, 



A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois d’octobre 2020
 La paix demande travail et engagement 

N
ous avançons dans le brouillard d’un nouveau monde. La grande majorité de la population ne veut plus du monde d’avant basé sur le productivisme, la recherche de rentabilité, l’influence de la finance et réclame un protectionnisme économique beaucoup plus strict aux frontières de l’Union Européenne. L’envolée des réflexes nationalistes a ses conséquences sur l’expression  de la solidarité, «à l’heure du coronavirus, il ne fait pas bon être un réfugié syrien»… Le monde étant interconnecté, la concertation doit être globale au niveau des continents. La Covid ne signe pas la fin de la mondialisation mais sans doute une certaine pratique de la mondialisation ; on peut conclure en souhaitant qu’une fois l’épreuve passée on n’oublie pas les bonnes résolutions, les épidémies ne changent que rarement le cours de l’histoire, mais elles l’accélèrent… 
L'Assemblée générale des Nations Unies a accueilli le jeudi 10 septembre 2020 dernier, un évènement de haut niveau sur la culture de la paix. Cette initiative a permis aux Etats membres de renouveler leur engagement envers la Déclaration el le Programme d'action sur une culture de la paix, approuvés le 13 septembre 1999. Le Président de l'Assemblée générale, Lijjani Muhammad-Bande et le Secrétaire général, António Guterres, ont souligné les risques causés par la pandémie de la Covid-19. Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies est intervenu. Il a mis en garde contre l'exclusion des plus démunis dans la recherche de solutions à la crise sanitaire actuelle. « Si nous voulons améliorer notre monde autrement dit si nous voulons vraiment cultiver la paix, nos efforts doivent être concentrés sur la personne et la dignité de chaque être humain » a souligné Mgr Gabriele Caccia, "La culture de la paix : changer notre monde pour le meilleur à l'ère de la Covid-l9". 
          La traditionnelle réunion annuelle sur la culture de la paix ne pouvait être dissociée de la crise actuelle qui a mis en exergue la situation des pauvres et les grandes inégalités régnant dans le monde. D'où la mise en garde de Mgr Caccia, selon qui la recherche hâtive de solutions - pour le travail, l'éducation par exemple - ou d'un vaccin ne doit pas laisser de côtés les plus démunis. « Nous devons non seulement espérer, mais aussi travailler pour un monde post-Covid19 plus juste et plus durable » a-t-il déclaré. «La paix n'est pas seulement une solution magique qui tombe d'en haut, c'est quelque chose qui se réalise par le travail et l'engagement », «une nouvelle mentalité qui pense en termes de communauté et de priorité de la vie de tous». Il a également évoqué les innombrables interventions du Pape François sur l'interdépendance entre les êtres humains, révélée de la manière spectaculaire par la pandémie, et sur la façon dont la solidarité et l'entraide mutuelle se sont révélées indispensables face à cette situation. «Ce n’est qu’en se concentrant sur les membres les plus faibles, les plus vulnérables et souvent ignorés de nos sociétés que notre croissance sera véritablement humaine et capable de semer les graines nécessaires pour cultiver la paix durable à laquelle nous nous sommes tous engagés» a conclu Mgr Cassia. Pour le Président de l'Assemblée générale, «la pandémie est loin d'être terminée et ses conséquences à long terme ne sont pas encore connues». Il a souligné l'augmentation de la violence contre les femmes el les enfants el contre les travailleurs de première ligne. Selon lui, «les effets de la Covid-19 sont exacerbés pour les femmes et les filles simplement en raison de leur sexe». Selon lui, la crise est «une opportunité de changer le monde », de mieux reconstruire et d'atteindre les objectifs de développement durable. L’ONU a déclaré être déterminée à garantir à tous, les outils pour vaincre la pandémie ; la solidarité mondiale n’est pas seulement un impératif moral elle est dans l’intérêt de tous. Le Secrétaire général de l'ONU, a déclaré que les conséquences économiques de la crise touchent de manière disproportionnée les États les plus fragiles, surtout en cas de conflits ou de crises humanitaires. Selon lui, «au fur et à mesure que la dévastation s'accroît et se répand, elle menace de saper la confiance dans les institutions publiques et les processus démocratiques, même dans les pays les plus développés». Il a déclaré que depuis sa création, les Nations Unies n'ont jamais été confrontées à «une menace aussi complexe el multidimensionnelle pour la paix el la sécurité». 

Prière : « Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers…. Inonde-nous de Paix. ….. Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux. ...Merci parce que tu es avec nous tous les jours. Soutiens-nous, nous T’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. Ainsi soit-il. »   

A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2020
Forum de Paris sur la Paix du 11 au 13 novembre 2020

Le Forum sur la paix est un évènement international, programmé du 11 au 13 novembre, portant sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme. Il est né du constat qu’un monde mal gouverné serait rapidement un monde en guerre.
 Le Président Emmanuel Macron a soutenu qu’il ne fallait pas considérer la paix comme acquise. Il a appelé à des actions concrètes et a annoncé le 4 Janvier 2018 la création du « Forum de Paris sur la paix » dont la première édition a eu lieu à Paris du 11 au 13 novembre 2018, cette date ayant été choisie pour célébrer le centenaire de l’Armistice. La 3ème édition est prévue du 11 au 13 Novembre 2020 à la Grande Halle à de la Villette à Paris. 150 projets proposeront des solutions concrètes pour répondre à des problématiques à caractère international qui traiteront des questions relatives à l’établissement et au maintien de la paix, à la protection des droits de l’homme et au droit international humanitaire
Ce Forum a pour but de soutenir des projets concrets, normatifs (instruments juridiques, standards et bonnes pratiques) ou organisationnels (nouveaux mécanismes, institutions et solutions) qui apportent des solutions innovantes pour relever les défis mondiaux. Six thématiques : paix et sécurité, développement, environnement, nouvelles technologies, économie inclusive, culture et éducation. Tous les acteurs de gouvernance mondiale peuvent soumettre un projet (ONG, Etats, entreprises, fondations, agences de développement, groupes religieux, associations Think tanks et universités). En 2020, une attention particulière sera portée à l’architecture, au financement du développement, aux efforts pour le climat, à l'amélioration de nos outils de résilience après le coronavirus, inventer un capitalisme durable, protéger les océans, l’accès à l’eau potable, rendre l’espace extra-atmosphérique plus sûr et mieux régulé, sécuriser le cyberespace et réguler l’utilisation de l’intelligence artificielle, faire progresser la gouvernance de l’éducation et assurer l’égalité femmes-hommes. Dix projets seront sélectionnés (résultat le 3 août 2020 - https://parispeaceforum.org/fr/) et un comité de suivi accompagnera les projets pendant une année complète.
 Ainsi nous pourrions considérer avec notre Frère Irénée que « l’action pour la paix n’est pas une action pour laquelle importe seulement le résultat final, au contraire le processus de cette action a un poids décisif (…) la méthode que nous utilisons est elle-même porteuse de ce que nous voulons atteindre (…) si la fin peut nous échapper parce-que trop lointaine, les moyens sont à notre portée et de notre totale responsabilité »  (Correspondance avec Irène, p  413)

Prions : Seigneur tu nous a fait comprendre que pour connaître une adhésion unanime, durable et sincère des peuples, la paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité qui serait gage de paix, de prospérité et de dignité pour tous , ainsi l’œuvre de tes mains renouvelée par ton Esprit célèbrera la louange de ton nom. Amen

Une proposition de deux livres sur la paix à lire, éventuellement, cet été …
- Messages  de la journée mondiale de la paix des Papes Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François présentés et commentés par Mgr Gérard Defoix, président émérite des commissions justice et paix pour l’Europe aux éditions St Léger. (4 tomes).
Le 1er septembre 1964, Raoul Follereau fondateur de l'œuvre qui lutte contre la lèpre et la pauvreté et promeut l'accès à l'éducation, écrivait une lettre à Monsieur U Thant alors Secrétaire Général de l'ONU pour lui demander « que toutes les nations présentes à l'ONU décident que chaque année, à l'occasion d'une Journée Mondiale de la Paix, elles prélèveront sur leur budget respectif ce que leur coûte un jour d'armement, et le mettront en commun pour lutter contre les famines, les taudis et les grandes endémies qui déciment l'humanité (...) ». Le pape Paul VI relaya cet appel lors d'une visite en Inde à Bombay le 4 décembre de la même année. À la suite d'une pétition organisée par Raoul Follereau, entre 1964 et 1969, l'ONU reçut la signature de trois millions de jeunes de 125 pays appuyant cette démarche. C'est à l'occasion de cette campagne que la première Journée Mondiale de la Paix fut instituée et que le 8 décembre 1967, fête de l’Immaculée Conception, Paul VI signe son premier message en vue de la Journée de la Paix le 1er janvier  1968.

- Ensemble vers la paix Véronique Francou aux éditions St Léger – des croyants de toutes traditions témoignent.
Cet ouvrage sous forme de questions réponses sur la paix, est élaboré de façon a être très accessible. Il se propose, dans le prolongement des rencontres d’Assise, de faire témoigner des personnes, hommes, femmes, religieux ou laïques, jeunes et moins jeunes, représentants de diverses traditions œuvrant pour la paix et la fraternité à travers leurs engagements divers.



A vous qui cherchez la paix en ce mois de Juillet 2020


 RACISME, VIOLENCE ET QUETE INLASSABLE DE LA PAIX

Le Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU s’est emparé de la question du racisme à la demande des pays africains qui souhaitent une enquête sur le « racisme systémique » ou « racisme institutionnel »  notamment aux Etats Unis, point de départ d’un mouvement de protestation sur les violences policières, devenu mondial après la mort de George Floyd. Ce mouvement a donné lieu à de nombreuses manifestations de violence aux Etats Unis pour lutter contre la « suprématie blanche » racine d’un système économique et qui a tout préempté, les violences policières ne sont que l’expression d’une violence de la société. Les manifestants ont déboulonné des statues de personnalités accusées d’avoir favorisé ce racisme systémique. C’est comme une vague qui menace d’emporter ceux qui s’accrochent à ce qu’ils croyaient acquis, leur supériorité, leurs statuts. La communauté afro-américaine s’élève aussi contre le racisme ordinaire, les clivages sociaux qui souffrent toujours de l’héritage social et économique de l’esclavage et de la ségrégation, ; la mort de George Floyd est l’occasion de replacer la question des minorités au cœur du débat politique. Seul le dialogue permettra l’apaisement des mémoires…
Pour le Père Serge BIDOUZO, directeur de publication de l'hebdomadaire catholique La Croix du Bénin depuis 2018,  c’est une question de conscience. Peut-on continuer à fermer les yeux quand le phénomène du racisme continue de gagner du terrain ? Tel est le problème qui se pose plus que jamais à l’humanité. Le monde entier est concerné. Les autorités publiques ont du mal à entendre les appels des associations de défense de ces populations marginalisées comme des impératifs. La question est également posée à l’ensemble des pays africains qui ont une responsabilité historique d’assistance vis-à-vis des Afro-Américains et des nombreux immigrés noirs qui vivent hors du Continent. Curieusement, le drame de Minneapolis n’a soulevé qu’une faible mobilisation au sein des peuples africains. Pourtant, à eux comme aux autres, il est demandé de lutter contre les réflexes de la xénophobie, de la discrimination raciale et de l’ethnocentrisme. La peur de l’autre ne fait pas une société ni une politique. Le monde ne peut plus se voiler la face. Il doit agir efficacement contre le virus du racisme.
En France, Le père Claude Sirvent, retraité de la police nationale, aumônier de l’association « Communauté Chrétienne des Policiers de France-Police et Humanisme » ne cache pas une certaine amertume face aux accusations auxquelles est confrontée la police française, car pour lui il ne fait aucun doute que la police n’est « ni raciste, ni violente mais républicaine » même s’il ne nie pas la possibilité de comportements individuels violents ou racistes.
Le communautarisme exacerbe le racisme. L’émergence du communautarisme serait un élément d’une mutation du discours public dans un contexte marqué par de multiples changements internes et externes à la France, souvent identifiés par les expressions néolibéralisme, mondialisation, terrorisme islamique, ethnicisations des rapports sociaux, crise du modèle d’intégration, retour du religieux etc.….
Des millions d’hommes et de femmes subissent toutes sortes de discriminations partout dans le monde, parce qu’ils sont « différents », la mondialisation et les migrations croissantes engendrent l’émergence de sociétés multiculturelles et multiethniques à travers le monde ce qui est très enrichissant, mais les craintes que cela suscite du point de vue de la perte d’identité sont la source d’une certaine haine et de violences à l’égard des étrangers. Aujourd’hui des individus d’extrême droite et des groupes racistes répandent leurs idées via Internet. En Allemagne, les partisans du racisme, idéologie postulant une hiérarchie des races, veulent revenir à une religion nationale et raciale nordique antérieure au christianisme.
Irena Sendlerowa (1910-2008) catholique, résistante, déclarée « Juste parmi les nations" par le gouvernement israélien en 1963 pour avoir sauvé 2500 enfants du ghetto de Varsovie a été très marquée par une phrase de son père : « les gens doivent être divisés en deux catégories : les bons et les méchants. Leur race, religion ou nationalité n'a aucune importance. » L'antisémitisme lui est extrêmement pénible à supporter. Quand la guerre prend fin, Irena déterre une jarre qu’elle avait enfouie dans son jardin et en extrait les papiers sur lesquels elle avait inscrit au fur et à mesure les noms des 2500 enfants dont beaucoup seront retrouvés par le Comité juif de Pologne. Elle ne parle à personne de ce qu'elle a fait, estimant normal d’avoir agi ainsi, regrettant même d’avoir fait trop peu ! Elle appelle  "Tous les êtres de bonne volonté à l’amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix."
                Comme le rappelle le pape Benoit XVI « la paix présuppose un humanisme ouvert à la transcendance. Il est fruit du don réciproque d’un enrichissement mutuel grâce au don qui jaillit de Dieu et permet de vivre avec les autres et pour les autres ».







A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de juin2020

MUSICIENS POUR LA PAIX

A travers les siècles, le monde de l’art, sous toutes ses formes, n’a cessé de parler de paix et d’amour. Le domaine de la musique et des chants sur la paix ou sur le thème de l’anti guerre s’avère un territoire presque impossible à parcourir dans son entier tellement sa diversité, sa richesse et sa profondeur recoupent mille dimensions. Les problématiques liées à la guerre et à la paix comme sources d’inspirations peuvent nous conduire à des recherches ethnologiques et historiques sans fin. Le champ est très vaste.
En 1972, l’Europe a choisi l’Ode à la joie pour hymne officiel, sublime et intemporel, il a été écrit par Freidrich von Schiller en 1785. La mélodie a été tirée de la 9eme symphonie de Ludwig Van Beethoven, sans doute la plus célèbre. Il évoque, grâce au langage universel de la musique, les idéaux de liberté et de paix et de solidarité incarnés par l’Europe…
Chaque année du 14 au 28 juillet, en la Côte de Nacre, dans le Calvados, les Rencontres Européennes de la Paix réunissent 160 musiciens d’une douzaine de nationalités, sans oublier les plus jeunes, avec un atelier d’éveil musical et une académie Jeunes Cordes pour les virtuoses en herbe.  Un Festival qui a du sens. Avoir une meilleure connaissance de l'Europe, de histoire  des peuples qui la composent grâce à ces deux semaines de travail musical collectif intense, telle est la démarche des Rencontres Européennes qui, si proches des plages du Débarquement, veulent porter des valeurs de paix, de liberté et d’harmonie, bien au-delà d’un simple festival de musique parmi d'autres. Depuis sa création en 2008, c’est une occasion de rencontre et d’échange entre musiciens de tous horizons, français et étrangers…
Dans le même esprit, depuis 1999, grâce au pianiste et chef d’Orchestre Israélien Daniel Barenboïm et à son ami, l’intellectuel palestinien, Edward Saïd (décédé en 2003), a été créé un orchestre, le West-Eastern Divan Orchestra, pour « atténuer la haine » et montrer qu’un dialogue est possible entre israéliens et palestiniens. Cette formation qui paraissait inimaginable est devenue incontournable … Cet orchestre compte quatre-vingts jeunes musiciens israéliens et arabes (en particulier des palestiniens) pratiquant des instruments classiques occidentaux. Daniel Barenboïm a annoncé, samedi 12 janvier, à l'issue d'un concert à Ramallah (Cisjordanie), avoir accepté un passeport palestinien, évoquant le "grand honneur" qui lui était fait. "J'ai aussi accepté l'offre parce que je crois que les destinées (...) du peuple israélien et du peuple palestinien sont inextricablement liées. Nous avons le bonheur – ou le malheur – de vivre ensemble. Je préfère croire le premier au second", a-t-il ajouté.
De même, au nombre des musiciens engagés pour la paix, le chanteur algérien Idir (Hamir Cheriet) voix de la Kabylie, s’est éteint le 2 mai dernier, à l’âge de 70 ans à Paris. Il avait grandi dans les monts du Djurdjura en Kabylie, entre un père berger et une mère poétesse, bercé par les contes et les chants kabyles. Très attaché à ses racines berbères, il aime s’ouvrir à d’autres influences. Artiste engagé, en 1995 avec son ami Khaled,  Il chante en arabe et en kabyle pour appeler à la tolérance et à la paix en Algérie. En 2001, Idir soutient la révolte du printemps berbère, dans un grand concert au Zénith. Domicilié en France, en 2007, il sort un album intitulé « la France des Couleurs », vibrant plaidoyer pour des identités plurielles, composé avec de jeunes artistes comme Akhénaton ou Grand Corps Malade. En janvier 2018, Idir reviendra chanter à Alger, pour la première fois depuis trente huit ans, à l’occasion du Nouvel An berbère. En avril 2019, à l’occasion des manifestations populaires en Algérie et du départ d’Abdelaziz Bouteflika, il salue « l’intelligence de cette jeunesse, son humour et sa détermination à rester pacifique » et des « instants de grâce ».
On ne saurait oublier de rendre hommage aux femmes porteuses de paix au premier rang desquelles on peut mentionner la courageuse et talentueuse Fatoumata Diawara, née en 1982, artiste malienne qui bravant tous les tabous, est devenue citoyenne du monde, comédienne, compositrice et interprète.  Elle vit entre Bamako et Milan. Son village d'origine est Madina Kouroulamini situé à 23 km de Bougouni dans la région de Sikasso au Mali. Son jeu de guitare ultra-contemporain, se fait la voix d’une Afrique moderne, fière et résolument tournée vers l’avenir. Elle est aujourd’hui l’une des plus belles voix de la musique contemporaine africaine, elle envoûte les foules et abolit les frontières pour porter sans relâche un message résolument humaniste. En 2019, elle fait chanter par 47 artistes maliens, une chanson de paix pour le Mali « Maliko » qu’elle écrit en message d’espoir ; sa musique est une ode à la liberté, la paix et la tolérance. "Quand j'ai composé la chanson, j'ai d'abord eu peur de brutaliser mes frères artistes, dit Fatoumata. Mais je me suis rendue compte que chacun avait quelque chose à dire par rapport à son pays, particulièrement symbolique dans un pays où manque l'unité. Par exemple beaucoup de rappeurs se sont exprimés par rapport aux jeunes filles violées, battues, aux hommes qui ont des mains coupées, aux injustices au Nord. Le Nord, ce sont nos frères ! Où les groupes islamistes imposent déjà leur loi depuis des mois 







 A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de mai 2020
SANCTUAIRE DE LA PAIX A SOUVIGNY

           
Le sanctuaire de la paix à Souvigny  (Allier) est une  cité  monastique clunisienne fondée en  915 par la donation d’Aymar l’ancêtre de la branche des Bourbons qui ont fait ici leur sépulture.  A l’époque médiévale, le pèlerinage de St Mayeul et St Odilon, réputés pour leurs miracles dont le témoignage évangélique était charité, humilité, paix et miséricorde, comptait parmi les plus grands de l’occident chrétien sur le chemin de St Jacques de Compostelle. Leurs reliques attiraient des foules de fidèles. En 1990 s’installe au prieuré une communauté des frères  St Jean et en 1995 Souvigny est élue Grand site de la région Auvergne. Dans les années 2000 sont découverts  des tombeaux ;  en 2003, l'église devenue  paroisse  est proclamée grand sanctuaire d’Auvergne.  Les  6 et 7 avril 2016,  sous l’impulsion de Monseigneur Percerou évêque de Moulins, le premier pèlerinage est instauré puis un second  les 6 et 7 mai 2017 et depuis chaque  premier dimanche de mai.
           Le 7 mai 2017  le lieu  est officiellement proclamé  Sanctuaire de la Paix : paix intérieure, paix en famille, entre personnes, régions, peuples et nations.

          La section française du mouvement catholique pour la paix « Pax Christi », reconnue comme ONG consultative auprès des Institutions Internationales de l’O.N.U et de l’Union Européenne, devait célébrer son 75ème anniversaire au sanctuaire de Sauvigny, les 2 et 3 mai. Pélerinage  annulé pour cause de pandémie. 
                      Pax Christi soutient l’appel d’Antonio Guterres, secrétaire Général des Nations Unies, pour que  « toutes les parties aux conflits armés dans le monde déposent les armes et que seul soit dorénavant mené le combat fait contre le Covid 19 » Plus de 70 Etats, mouvements et organisations y ont répondu positivement.
          Le virus ne connaît ni confins ni sauf-conduits, il se propage à la barbe et au nez des déclarations tonitruantes de celles et ceux qui, pareillement pris de  folie de grandeur, déclarent leurs territoires à l’abri, leurs économies insubmersibles, leurs armées à même de terrasser cet ennemi sans visages.
            Non, les « terrassés » sont avant tout les pauvres, les millions d’hommes et femmes sans accès aux points d’eau, ou trop éloignés d’un dispensaire pour pouvoir y chercher refuge et soins, enfermés dans les prisons, bloqués sur des plages et des camps de réfugiés qui risquent de se transformer en immenses mouroirs.
Faut-il ajouter la guerre, le conflit armé, à ce déluge de malheurs ?  A. Guterres voudrait proclamer une  « trêve universelle » un peu comme celle qui s’imposait aux cités de la Grèce antique le temps des Jeux Olympiques. Si les Jeux Olympiques prévus cet été au Japon ont été reportés, plus que jamais nous avons besoin de « trêve ».
              
Aux dernières nouvelles, aucun des belligérants de la planète – et ils  sont nombreux, dans tous les continents– n’a répondu à M. Guterres pour lui signifier que sa voix avait été entendue, et qu’il serait écouté. Un seul homme, seul chef d’un Etat sans armée et guide d’un peuple « de rachetés » à qui la paix a été donnée, à qui le Christ a laissé « sa » paix, a répondu : ce cri-là est le mien aussi, écoutez-le, vous qui avez le pouvoir de commander à « vos » hommes de déposer les armes. Ecoutez-le vous aussi qui avez en toute circonstance le pouvoir de faire la paix. (Pape François)

                Pax Christi lance un appel : « éviter de reprendre l’escalade des conflits après la trêve, arrêter de vendre des armes aux belligérants, soutenir les organisations vouées à la paix et la non-violence. Que les peuples de tous les continents poursuivent leur engagement pour un mode non-violent qui adopte la solidarité, la générosité, la compassion, la pitié et l’affection aimante dans chaque éventualité.

« Oser le dialogue et bâtir la paix entre personnes, peuples et nations »


 A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’avril 2020
DES FEMMES DE PAIX AU CŒUR DU CHAOS CENTRAFRICAIN

En Centrafrique, alors que leur pays s'enfonçait dans une guerre civile meurtrière, des femmes musulmanes et chrétiennes ont  décidé de travailler ensemble pour aider à rétablir la paix.
En mars 2013 la séléka,  une coalition hétéroclite composée en majorité de musulmans s’est emparée de Bangui, la capitale, a chassé  le président de la République François Bozizé et a multiplié ses exactions. En décembre, les anti-balaka des milices d’autodéfense  ont repris la capitale et commis à leur tour des massacres de musulmans.
 Hadja Moussa , présidente de l’association des femmes musulmanes ainsi que des femmes chrétiennes se sont retrouvées  pour faire face à cette crise violente, et à l’instar des leaders religieux qui ont créé en fin 2012, la plate forme des confessions  religieuses de Centrafrique ont décidé  de tout faire pour que le conflit ne tourne pas à la guerre de religion et ont appelé à la paix «  nous avons toutes un mari ou un enfant susceptible d’être tenté par la violence et que nous pouvons stopper » explique
Clarisse Martial Manehou, coordinatrice des Femmes chrétiennes catholiques de Centrafrique. Parler leur paraît  d’autant plus nécessaire que ce sont parfois les mères  elles-mêmes qui poussent leurs enfants à rejoindre les milices en espérant que cela leur rapportera  de quoi faire vivre leur famille.
N’hésitant pas à prendre des risques au plus fort du conflit, « pour ouvrir des brèches », les femmes musulmanes sortent en cachette pour se rendre à la radio. Le 22 mai 2014, alors que l’enclave musulmane est encore fermée, une délégation chrétienne décide de s’y rendre.
Pour libérer la parole, engagées les femmes le sont aussi dans l’arrière pays. Certaines d’entre elles, accompagnent le Cardinal Nzapalainga, archevêque de Bangui, Omar Kobine, imam de la ville et Nicolas Guere Koyamie-Gbangou, pasteur, les 3 têtes de pont de la plateforme des confessions religieuses, pour tenter d’engager les protagonistes sur le chemin de la réconciliation. En avril 2018, alors que le Cardinal Nzapalainga et l’imam Kobine tentent  de mettre d’accord ex séléka et anti-balaka, qui font régner la terreur Clarisse Martial Mamehou, déclare «  je leur ai parlé comme une mère à ses enfants, je me suis mise à genoux, j’ai pleuré. Ces jeunes chefs de guerre  ont couru pour me relever » : en Centrafrique une femme à genoux est signe de malédiction. « Nous vous avons mis au monde pour que vous assuriez la relève, pas pour que vous vous fassiez tuer ! » Silence. « Eux-mêmes nous ont dit plus tard que ce sont ces paroles qui ont fait bouger leur conscience », témoigne Rachida Mamba, musulmane. Les miliciens acceptent de rejoindre la réunion qui permettra d'élaborer un accord de paix.
« Mais ce qui est difficile dans ce conflit c'est que nous ne connaissons pas nos bourreaux et que personne ne vient demander pardon, explique Clarisse Martial Manehou. Il faut chercher à oublier pour se libérer le cœur. » Pour les aider dans ce processus de guérison du traumatisme, les groupes de femmes ont rencontré des rescapés du génocide rwandais
Écoutées, elles ont pris conscience de la force de leur parole. « Avant, nous les femmes étions perçues uniquement comme la voix du foyer, mais nous l'avons fait porter bien au-delà », s'enorgueillit Syba Katidja , une des femmes du groupe. Cependant toutes déplorent la persistance des violences. En décembre 2019, une trentaine de personnes ont été tuées, opposant des groupes d’auto-défense et des commerçants excédés par les taxes qu’ils prélèvent. Le processus de désarmement  entamé à la suite de l’accord de paix de février 2019 peine à se mettre en place, car  il faut arriver, en particulier,  à intégrer les jeunes dans la société en luttant contre le sous-emploi. estime Syba Katidja. Sur ce point il y a encore du travail, l’expérience du pardon est difficile :
À leurs paroles et à leurs actions, les musulmanes et les chrétiennes ajoutent la prière et le jeûne.

Prions : «La prière et le jeûne sont nos armes. Quand c'était chaud et qu'il n'y avait personne pour nous protéger, nous implorions Dieu pour qu'il change les cœurs. » 
Seigneur écoute nos prières, unies à celles de ces femmes pacifistes et héroïques, avec elles nous t’implorons  pour que Tu changes nos cœurs de pierre en cœurs de chair. Amen


source : Jean-Mathieu Gautier/Hans Lucas pour La Vie publié le 05/03/2020




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de mars 2020
Opportunité de paix pour le peuple haïtien ?

Haïti est le pays le plus pauvre des Caraïbes, marqué par les conséquences désastreuses du séisme du 12 janvier 2010 dans lequel plus de 200 000 personnes ont trouvé la mort. Il est ruiné par une crise institutionnelle, sociale et économique. Depuis juillet 2018, de nombreuses manifestations de rues réclament la démission du président  Jovenel Moïse, englué dans un scandale de corruption, et mettent le pays à feu et à sang. Selon les Nations unies, 42 personnes sont mortes dans le cadre de ces manifestations, dont 19 morts sont imputables aux forces de l’ordre.
Dix ans après le séisme  qui a laissé l’économie du pays exsangue, on peut faire le constat de l’échec de la reconstruction qui n’est pas faite selon les normes parasismiques, un nouveau tremblement de terre aurait des conséquences encore plus dramatiques.  D’après Jules Girardet, chargé de mission CCFD Terre Solidaire pour la zone Caraïbes, «la reconstruction n’a été presque que cosmétique». La population fait face  à une pénurie alimentaire, d’eau et d’énergie. L’ONG Médecins sans frontières manque de sang, de médicaments, d’oxygène, de carburant et de personnel. Le système de santé  est au bord du gouffre, 60% de la population survit avec moins de 2 dollars par jour. 
 Par ailleurs, la violence se propage dans le pays, Jules Girardet parle «d’une gangstérisation» de la société, qui motive la colère des Haïtiens ; les territoires sont accaparés «par des gangs criminels qui bien souvent sont de mèche avec les partis au pouvoir». Dans un pays où les jeunes de moins de 25 ans composent deux tiers de la population «les jeunes aujourd’hui veulent redevenir maîtres de leur destin et sortir de cette image de pays maudit»…  La corruption s’érige  en méthode de gouvernance, les pouvoirs exécutifs et législatifs  s’entendent pour se partager le petit gâteau que sont devenues les ressources de l’Etat. Haïti figure parmi les 10 pays les plus corrompus au monde, pots de vin, détournement de fonds et de biens publics, népotisme,  fraude etc.… il ne s’agit plus d’actes isolés mais d’actes socialement tolérés. La  mauvaise utilisation et le gaspillage des fonds publics nuisent à l’économie et au développement du pays. Sans  véritable prise de conscience de cette problématique et de ses impacts toutes les réformes risquent de se solder par des échecs…
Suite à la demande du Président Jovenel Moïse, de diverses forces politiques et de certains membres de la société civile, le pays étant à majorité catholique, le Saint Siège et le Pape François  ont donné l’autorisation de mettre à disposition, les locaux de  la nonciature apostolique en Haïti, pour héberger des négociations. Elles réunissent représentants du président et de l’opposition et sont parrainées par les Nations Unies ainsi que par l’Organisation des Etats américains. Selon la Constitution haïtienne, les mandats des 119 députés et ceux d’une partie des sénateurs sont arrivés à leur terme le lundi 13 janvier 2020. Mais les élections qui auraient dû se tenir au mois de novembre 2019 n’ont pas été convoquées.  Depuis mars 2019, Haïti n’a plus de gouvernement. De ce fait,  Haïti se trouve donc sans parlement fonctionnel or, la désignation d'un nouveau premier ministre par le président doit être obligatoirement validée par le Parlement. La nonciature ne soutient aucun parti politique, ni acteur politique ; elle est uniquement animée par le désir d’offrir une opportunité pour la paix et ne participera pas aux discussions. Le Saint Père  suit de près les pourparlers.
Prions  afin que l’Esprit du Seigneur continue à travailler  efficacement au cœur des débats et des initiatives en cours. Que les jeunes haïtiens puissent  redevenir maîtres de leur destin et sortir de cette image de pays maudit et retrouvent une raison de vivre et d’espérer. Amen !

Sources : La Croix, le Nouveliste, CCFD-Terre Solidaire, Vatican news






A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de février 2020
dans le chaos syrien !

En octobre 2019, en retirant les troupes américaines du Nord-Est de la Syrie, Donald Trump a implicitement donné son accord à l’opération militaire turque. Les chrétiens syriens, en particulier, devraient payer un lourd tribut, au moyen Orient. Le sort des chrétiens n’a jamais pesé lourd, face à d’autres enjeux, comme l’approvisionnement en pétrole, le maintien de la puissance américaine et le soutien à  Israël. Le groupe djihadiste Etat Islamique  a prospéré en Irak puis en Syrie sur les faiblesses américaines et occidentales. Pour l’Hydre islamiste, la minorité chrétienne  est une cible de choix. Le Nord-est Syrien qui comptait près de 150 000 chrétiens au début du XXIème siècle  a vu leur nombre y être divisé par trois depuis le début de la guerre.
Les Nations Unies chiffrent à plus de 300 000 le nombre de déplacés arrivés à la frontière Syro-Turque…
En hiver dans le nord de la Syrie, les températures nocturnes se rapprochent peu à peu de 0°c, aussi à la difficulté du froid et de la pénurie  du combustible pour se chauffer, s’ajoute pour les civils, l’urgence de fuir, face à l’avancée des
troupes du régime de Damas. Le sud de la province rebelle de Syrie se vide en masse et la population fuit en direction de la frontière turque  fermée par un mur de 900 km de long, tout convoi d’aide alimentaire risque d’être bombardé.  L’aide humanitaire transfrontalière de l’ONU en Syrie a été reconduite « a minima ». Les malades sont soignés dans des caves. 47000 personnes vivent sans électricité ni eau courante dans le camp de Washukanni, à 50 km de la ligne de front ; civils, kurdes, arabes et chrétiens sont unis par un même destin tragique, victimes d’une guerre civile qui dure depuis bientôt 9 ans. Le conflit en Syrie déclenché en 2011 a fait au moins 370 000 victimes, le pire conflit de la décennie !!!
Au 11 janvier 2020,  on constate  que le Conseil de sécurité des Nations unies, acculé par la Russie, n’a pu renouveler que la moitié des points de passage transfrontaliers où transitait l’aide humanitaire, vitale pour 4,3 millions de Syriens dans le nord du pays. Le bras de fer a opposé le principal allié du régime de Bachar Al-Assad, la Russie, aux corédacteurs de la résolution, la Belgique et l’Allemagne, jusque quelques heures à peine avant l’expiration du mandat du programme d’aide. Les Occidentaux ont dû faire de nombreuses concessions pour ne pas risquer des vétos russe et chinois, comme ceux qui leur avaient été opposés le 20 décembre, et qui auraient entraîné de facto la fermeture des quatre points de passage existants, privant ainsi ces 4,3 millions de Syriens de l’aide humanitaire dont ils dépendent intégralement.
Face à l’opération militaire en cours les réactions internationales sont rares, la Turquie qui veut se créer une zone de sécurité dans le nord de la Syrie a  fermé sa frontière et a  prévenu qu’elle n’accepterait pas sur son sol de nouveaux réfugiés syriens. Le nombre de déplacés atteint 6,2 millions et le nombre de réfugiés ayant fui le pays  atteint 5,6 millions dont plus de la moitié en Turquie. Ankara  souhaite  les renvoyer en Syrie dans la zone frontalière qu’il occupe. Un plan de relocalisation d’un million de syriens  réfugiés en Turquie est à l’œuvre mais les déplacés craignent  qu’Ankara ne se livre à un nettoyage ethnique.
Lancée à la mi-décembre, l’offensive finale sur Idlib par le régime de Damas laisse entrevoir la fin du conflit en Syrie, mais sera certainement suivie d’une violence endémique et d’actes de terrorisme, la région d’Idlib etant dominée par les djihadistes du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (qui signifie « Organisation de libération du Levant »).
Les Etats-Unis appliquent  une politique d’asphyxie économique, le pays est en train de sombrer dans la faim et le chaos sanitaire.



Prière : Dieu de miséricorde, donne-nous de regarder avec tes yeux compatissants la longue épreuve de l’humanité: les guerres, les millions d’affamés, les innombrables réfugiés, les désastres des nations, les morts cruelles et inutiles, notre manque d’humanité les uns à l’égard des autres. Hâte la venue de ce temps où les nations seront en paix et où les peuples vivront à l’abri de la peur et du besoin, où il n’y aura plus ni douleurs ni larmes, dans la certitude de ta volonté et l’assurance de ton amour qui nous ont été manifestées en Jésus-Christ, Sauveur de tous les hommes. Amen

Sources : La Vie, La Croix




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de janvier 2020
Le rôle des femmes dans le processus de paix

Les femmes sont souvent les premières à percevoir une montée des tensions susceptible de dégénérer en violence. Elles sont également les premières à intervenir à la suite d’un conflit, assumant ainsi la charge la plus lourde en matière de soins aux familles et de réparation des économies détruites. Elles restent encore trop souvent tenues à l’écart des processus de paix alors qu’elles demeurent les premières victimes des conflits, déplacements forcés, absence de biens primaires ou de services essentiels comme l’accès à l’eau ou un système sanitaire adéquat et par ailleurs victimes du viol comme arme de guerre qui sont perpétrés dans une vaste impunité. Les femmes du monde entier restent exclues des processus politiques de paix, en raison de lois discriminatoires, de stéréotypes sociaux et d’obstacles institutionnels. Même dans les cas où elles jouent un rôle déterminant dans la négociation et le maintien de la paix, leur contribution est rarement visible.
Depuis le vote à l’unanimité de la résolution 1325 sur les ‘Femmes, la paix et la sécurité’ par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, le 31 octobre 2000, «des progrès ont été faits» reconnait Mgr Auza, observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU. La voix des femmes est de plus en plus entendue, et plus de place leur a été accordée en raison de «leur unique contribution» pour l’obtention de la paix et de la réconciliation. Néanmoins beaucoup reste à faire pour rendre leur présence plus visible dans ce domaine. D’un endroit à l’autre de la planète, a expliqué le prélat philippin, de grandes divergences existent entre les femmes, «en raison principalement de facteurs socio-économiques», soulignait encore récemment le Pape François.
Les femmes sont des agents au service de la paix et de la réconciliation dans leur famille ou leur communauté : « la paix ne peut pas fleurir où elle n’a pas été semée …. »
Des femmes en uniforme pourraient intégrer les équipes des casques bleus.  Première femme à être promue Commandant de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) le 12 mai 2014, le général de division Kristin Lund a participé au processus de paix , l’a soutenu et l’a encouragé. 
Des milliers de religieuses inspirées par l’exemple de Ste Térésa de Calcutta, prix Nobel de la paix, travaillent partout dans le monde pour construire et maintenir une société pacifique. Le prix Nobel de la paix a été décerné 54 fois à des femmes dont deux fois à Marie Curie, première récipiendaire féminine. Avec seulement 4 % de lauréates, la faible proportion de femmes révèle le fossé traduisant la disparité dans ce domaine.
Dans son ouvrage «Correspondance avec Irène, méditations bibliques sur la paix et la non-violence », frère Irénée Rezende Guimarães cite plusieurs femmes ayant joué un rôle important dans le processus de paix :
* l’Impératrice d’Autriche Zita (1892-1989) épouse de Charles 1er qui l’inspira pour instaurer une nouvelle façon de gérer les conflits afin d’éviter les opérations militaires.
* Dorothy Day (1897-1980) journaliste catholique américaine, oblate bénédictine, qui protestera contre la politique nucléaire pendant la guerre froide, soutiendra les objecteurs de conscience qui refuseront l’enrôlement pendant la guerre du Vietnam. Elle passera plusieurs jours en prison.
* Maria Montessori (1870-1952), après l’expérience de la première guerre mondiale, a proposé la voie éducative pour éviter la répétition de ce malheur, proposition reprise par l’UNESCO qui a stimulé quelques initiatives afin d’établir dans les esprits humains la défense de la paix. 
Il y aurait encore beaucoup à dire : l’engagement en première ligne des opératrices humanitaires ! Les microcrédits du CCFD Terre solidaire utilisés par des femmes ! Au Vatican en 2019, une cinquantaine de femmes juges ou procureures venant essentiellement du continent africain ont pu échanger pendant deux jours, rassemblées pour la deuxième fois par l’Académie pontificale des Sciences sociales…
 … « La paix véritable n’est pas l’absence de guerre, mais le fruit d’une relation fraternelle entre les hommes et pour cela, des transformations et des réformes radicales sont nécessaires. »
Prière : Seigneur fais que le rôle des femmes dans les initiatives de paix soit reconnu et que la parité soit effective dans les institutions chargées de veiller sur le maintien de la paix ainsi que dans celles qui couronnent les engagements de nombreuses femmes pacifistes demeurées dans l’ombre… … Seigneur nous t’en prions, soutiens-nous pour que notre terre soit plus humaine Amen !   
Sources : News Vatican, CCFD Terre solidaire, Nations Unies - centre d’informations pour l’Europe occidentale, 




A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de décembre  2019

Jean- Louis TAURAN, Cardinal français, créé le 21 octobre 2003 par le pape St Jean-Paul II, s’est révélé comme un fin diplomate et un artisan inlassable du dialogue de l’Eglise avec l’Islam qu’il voyait comme le seul  chemin possible vers la paix. Né à Bordeaux le 5 avril 1943, il est décédé aux Etats-Unis où il était soigné de la maladie de Parkinson, le 5 juillet 2018. C'était la veille de la prière pour la paix  à Bari où se sont retrouvés plusieurs patriarches du Moyen-Orient, à l'invitation du Pape François.  Ses funérailles ont été célébrées le 12 juillet dans la Basilique Saint-Pierre; son corps a été ensuite enterré dans la basilique Saint-Apollinaire de Rome rattachée à son titre cardinalice. Exceptionnellement le pape François a assisté à la totalité des funérailles, et présidant ensuite comme d'habitude le rite du dernier adieu.
Après son ordination, Jean-Louis Tauran est vicaire dans une paroisse bordelaise  avant d'être appelé en 1975 dans les services diplomatiques du Saint-Siège. Il sert ainsi dans les nonciatures de la République dominicaine, puis du Liban, où il passa quatre ans. Cela sera pour lui la porte d’entrée au Moyen Orient et le creuset de son affection pour les Chrétiens d’Orient, les exhortant à rester sur leur terre millénaire, à être des ponts de dialogue au milieu des fractures, « sans jamais ignorer les effrayantes persécutions qui les frappaient ». Par la suite, il représente le Saint-Siège auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
En 1988, il est nommé sous-secrétaire du Conseil pour les affaires publiques de l'Église puis devint le ministre des  affaires étrangères du pape St Jean-Paul II pendant une douzaine d’années (1991-2003), avant  de présider le très stratégique Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux du 25 juin 2007 au 5 juillet 2018 auprès du pape Benoit XVI puis du pape François. 
Son dossier le plus sensible concerne les relations avec les musulmans dans un monde touché par la résurgence de formes radicales de l’Islam. Il grondera contre l’ignorance de l’Islam en Occident y voyant la raison de la peur qu’il inspire à beaucoup. Le 18 avril 2018 il est reçu par le roi Salman d’Arabie Saoudite à Riyad, fief très rigoriste du wahhabisme. Les deux hommes ont notamment appelé les religions à s’opposer à l’extrémisme et au terrorisme. Si le Saint-Siège et l’Arabie Saoudite n’entretiennent pas de relations diplomatiques bilatérales, des visites de haut niveau ont déjà eu lieu. Le Cardinal Tauran plaida pour la liberté religieuse et l’égale dignité de tous les croyants et affirmant : «  la religion peut être proposée mais jamais imposée et ensuite acceptée ou refusée. » Pour ce promoteur inlassable du dialogue  «  le grand problème n’est pas l’athéisme mais l’idolâtrie » précisant « je pense que nous avons deux ennemis, l’extrémisme et l’ignorance ».
Il n’a eu de cesse de revenir tout au long de sa vie sur l’importance d’éduquer pour dialoguer. Il s’est battu toute sa vie en fonction de l’urgence éducative pour que les convictions communes des musulmans et des chrétiens forment le socle d’action commune au service de la société «  servir soigner, éduquer ». « L’avenir n’est pas de s’entretuer mais de voir ce que l’on peut faire ensemble ». «Les religions ne sont pas à l’origine du chaos actuel mais on ne peut comprendre le monde d’aujourd’hui sans prendre en compte les religions » affirmait-il. «La guerre contre l’occident ne peut mettre fin au dialogue avec l’Islam » assure t-il. « Nous n’avons pas d’autre chemin que celui du dialogue afin de favoriser la paix ». Que ce soit dans le cadre général de la diplomatie du Saint-Siège ou dans la recherche plus particulière des chemins de dialogue entre croyants de diverses religions, il n'a cessé d'œuvrer en disciple du Christ, en serviteur de l'Eglise et en artisan de paix. Les récents voyages apostoliques du pape François à Abu-Dhabi (février 2019) puis à Rabat (mars 2019) permettent de mesurer la fécondité posthume de l'œuvre du cardinal Tauran

Prions : Sois Loué Seigneur d’avoir suscité de grands hommes de paix comme  le Cardinal TAURAN.  Suscite  encore  de nombreuses personnalités religieuses et politiques qui poursuivront son combat pour la compréhension mutuelle entre les peuples de toute religion ….

Je crois en l'homme: "Les religions font partie de la solution, pas du problème" J. L Tauran (2016)   Ed Bayard

« Jean-Louis Tauran, le courage et la liberté » un collectif sous la direction de Jean-Marc Aveline (2019)

                                                                                                                                                                                             Ed Chemins de Dialogue



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de novembre 2019


La guerre de l’eau ?


Au cours du XXe siècle, la population mondiale est passée de 1,7 milliards d'individus en 1900 à plus de 6 milliards en l'an 2000, (estimée à 8 milliard en 2025). La consommation en eau est due à cette démographie galopante, ainsi qu’à l’augmentation de la demande moyenne en eau par habitant : accès de plus en plus facilité à l’eau potable,  exceptionnel développement industriel et surtout agricole qu’a connu le XXe siècle pour subvenir aux besoins alimentaires d'une population sans cesse croissante, augmentation des surfaces agricole, intensification de l'agriculture principalement en Asie (Chine, Inde, Pakistan) et aux États-Unis.. Aujourd'hui, à l’échelle mondiale, les hommes prélèvent environ 3 800 kilomètres cubes d'eau douce chaque année pour leurs différents usages.
 Un tiers de l'humanité vit dans une situation de « stress hydrique », avec moins de 1700 m3 d'eau douce disponibles par habitant et par an. L’eau douce est une denrée rare ! Répartie de façon très inégale à la surface du globe : 9 pays se partagent 60 % des réserves mondiales d’eau douce : Brésil, Russie, États-Unis, Canada, Chine, Indonésie, Inde, Colombie et Pérou. Population très hétérogène augmentant parfois les disparités : « la bande de Gaza 59 m3 par habitant et par an », l'Islande 630 000 m 3 par habitant et par an. L'Asie concentration de 60 % de la population mondiale, ne dispose que de 30 % des ressources mondiales, l'Amazonie 0,3 % de la population du globe, possède 15 % de ces ressources. Le manque d'eau structurel dans le vaste triangle qui s'étend de la Tunisie au Soudan et au Pakistan (20 pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient) moins de 1 000 m3 d'eau par an, situation de « pénurie chronique ». Des déséquilibres apparaissent au sein d'un même pays. Ils peuvent même concerner parfois des régions peu sèches du monde : la Californie ne couvre pas ses besoins en eau, l’Espagne, région de Barcelone proche du déséquilibre devra résoudre son problème d'approvisionnement en eau d’ici 10 ans .Tous les experts prédisent que le réchauffement climatique en cours va encore accentuer ces inégalités.
Toute cette eau est le plus souvent consommée avec excès : le niveau de vie des populations, les nombreux équipements qui apparaissent dans les foyers facilitant l’usage de l’eau. Les Européens consomment aujourd'hui 8 fois plus d'eau douce que leurs grands-parents pour leur usage quotidien. On le constate aussi d’un pays à l’autre : A Sydney , un habitant consomme plus de 1 000 litres d'eau potable par jour, un Américain de 300 à 400 litres, un Européen de 100 à 200 litres... alors que dans certains pays en développement, la consommation moyenne par habitant ne dépasse pas quelques litres ! Les pertes également peuvent être très importantes. Globalement, seuls 55 % des prélèvements en eau sont réellement consommés. Les 45 % restants sont soit perdus, par drainage, fuite et évaporation lors de l'irrigation et par fuite dans les réseaux de distribution d’eau potable, soit restitués au milieu après usage ce qui est le cas par exemple de l’eau utilisée pour le refroidissement des centrales électriques. Dans certaines grandes villes d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique Latine comme Le Caire ou Mexico, jusqu'à 70 % de l'eau distribuée est perdue par fuite dans les réseaux. Autre exemple : plus de la moitié de l’eau requise par les modes traditionnels d’irrigation encore les plus couramment utilisés est perdue par évaporation. Le problème de l’eau dans le monde n’est pas uniquement quantitatif, il est aussi qualitatif. Plus la consommation d’eau augmente, plus les rejets d’eaux usées et d’effluents sont importants, polluent et dégradent les écosystèmes aquatiques de façon impressionnante parfois. La pollution pose un grave problème elle pourrait rendre les réserves progressivement inexploitable.
L’eau source de conflit entre nations : récurrents, lorsqu’un cours d’eau traverse une frontière, l'eau devient alors un véritable instrument de pouvoir aux mains du pays situé en amont. Selon une étude des Nations Unies, l'eau pourrait même devenir, d'ici à 50 ans, un bien plus précieux que le pétrole. C’est dire toute l’importance de cette ressource que d’aucuns appellent déjà « l’or bleu »...Aujourd'hui encore, les contentieux à propos de l'eau sont nombreux à travers le monde, notamment au Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en Amérique centrale, au Canada et dans l'Ouest des États-Unis. Au Proche-Orient, par exemple, une dizaine de foyers de tension existent. Ainsi l'Égypte, entièrement tributaire du Nil pour ses ressources en eau, doit néanmoins partager celles-ci avec dix autres États du bassin du Nil notamment avec l'Éthiopie et le Soudan. L’Irak et la Syrie sont tous deux à la merci de la Turquie, deux fleuves les alimentent, le Tigre et l'Euphrate. Avec l’essor démographique et l’accroissement des besoins, ces tensions pourraient se multiplier à l’avenir. C’est ce que prédisent certains experts pour le XXIe siècle. D’autres en revanche pensent que la gestion commune de l'eau peut être un facteur de pacification. Ils mettent en avant des exemples étonnants de coopération : le plus fameux est celui de l'Inde et du Pakistan qui, au plus fort de la guerre qui les opposait dans les années 1960, n'ont jamais interrompu le financement des travaux d'aménagement qu'ils menaient en commun sur le fleuve Indus.
Lors de la première conférence internationale sur l’eau, à Mar del Plata en Argentine en 1977, l’eau fut définie comme « bien commun », en 1992 à la conférence de Dublin, elle fut cette fois clairement déclarée « bien économique ». Par la suite, lors du premier Forum mondial de l'eau, en mars 1997 à Marrakech (Maroc), les experts exprimèrent leur crainte que l'eau ne devienne, comme le pétrole, une denrée monnayable et chère à courte échéance, et l'enjeu de nouvelles guerres. Quant aux deux grands Sommets mondiaux de la Terre (juin 1992 à Rio et juin 1997 à New York), ils n’ont rien apporté. Lors du deuxième Forum mondial de l'eau en mars 2000 à La Haye (Pays-Bas) dans une déclaration commune, les divers ministres de l’environnement ou des ressources hydriques se sont finalement contentés de qualifier  « l'eau d'élément Indispensable à la vie et à la santé des hommes et des écosystèmes et une condition fondamentale au développement des pays ».
Aujourd’hui, la principale inquiétude porte sur les pays en développement. Dans ces pays, les réseaux de production et de distribution de l’eau répondent rarement aux normes de potabilité, quand ils existent. Selon le Conseil mondial de l'eau, ONG soutenue par l'Unesco et la Banque mondiale, si rien n’est fait, la démographie de ces pays et surtout des pays du Sud va entraîner de très graves problèmes d'approvisionnement en eau potable. Le défi majeur du XXIe siècle en matière d’eau sera donc vraiment d'assurer la rentabilité de la gestion de l'eau, tout en garantissant aux plus pauvres le droit d’accéder à cette ressource vitale

Prions : Seigneur, Notre Père, tu as créé le monde comme un grand jardin afin que l’humanité puisse vivre en  harmonie et en concorde. Nous t’en prions, que l’Esprit Saint fasse comprendre aux  dirigeants des nations, la nécessité des accords sur le partage de l’eau, essentielle à la vie, ainsi que l’intérêt de l’aide au développement écologique.  




A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois d’octobre 2019


Dom Helder Camara, apôtre d’une église pauvre pour les pauvres
20ème anniversaire de son décès.
Dom Helder Camara (1909-1999) né dans une famille brésilienne de treize enfants, sera, entre 1950 et 1980, l’une des figures les plus estimées et les plus controversées de l’épiscopat brésilien. Profondément marqué par Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, il deviendra un défenseur actif des plus pauvres et œuvrera pour eux sans relâche, puisant son inspiration spirituelle dans des groupes qui s’identifient avec l’expérience de la pauvreté, notamment les prêtres ouvriers français.
Grégory Roth le présente comme Architecte des Communautés ecclésiales de base. Connu comme le «messager de l’espoir», |…] Son engagement social a été en permanence au centre de son activité religieuse. En plus d’être responsable de la Jeunesse Ouvrière Catholique, il a fondé en 1933 le Syndicat ouvrier féminin, une entité qui a lutté pour les droits des employées domestiques et des lavandières. Durant la 2e Guerre mondiale, il a accueilli des migrants et réfugiés arrivés sur le territoire brésilien. Il est devenu évêque auxiliaire de Rio de Janeiro en 1952.
 Très vite, il a incarné la résistance à la dictature militaire brésilienne qui le surnomme «l’évêque rouge» ce qui lui fit dire : « je nourris un pauvre et l’on me dit que je suis un saint. Je demande pourquoi le pauvre n’a pas de quoi se nourrir et l’on me traite de communiste !». Les militaires organisèrent une stratégie pour le mettre à l’écart : ils interdirent toutes mentions de son nom dans les journaux du pays, et exercèrent une pression sur le comité norvégien du Prix Nobel de la Paix pour supprimer sa candidature à laquelle il avait été pressenti 4 fois. En 1964, il est nommé archevêque d’Olinda et Recife dans le Nordeste, une des régions les plus pauvres du Brésil.
Frère Irénée dans son livre « correspondance avec Irène » écrit : il fut un évêque brésilien qui, pendant la dictature militaire, défendit les droits de l’homme et promut la non-violence. Il soutint les paysans et les ouvriers dans la reconnaissance de leur dignité ; il organisa un accompagnement pastoral pour les prostituées. Il justifia son refus absolu de la violence comme méthode de libération des opprimés de la terre et présenta la force libératrice de la non-violence ainsi: « Toute une vie d’effort pour comprendre et vivre l’Evangile m’amène à la conviction profonde que l’Evangile, s’il peut et s’il doit être appelé révolutionnaire, c’est dans le sens qu’il exige une conversion de chacun de nous. Nous n’avons pas le droit de nous enfermer dans l’égoïsme ; nous devons nous ouvrir et à l’amour de Dieu et à l’amour des hommes. Mais il suffit de penser aux béatitudes – quintessence du Message évangélique – pour découvrir que le choix pour les chrétiens semble clair : nous chrétiens, nous sommes du côté de la non-violence, qui n’est nullement un choix de faiblesse et de passivité. La non-violence, c’est croire, plus que dans la force des guerres, des meurtres et de la haine, dans la force de la vérité, de la justice, de l’amour. Si cela vous semble du moralisme, patientez un moment. L’option pour la non-violence, si elle s’enracine dans l’Evangile, elle se fonde aussi dans la réalité. Voulez-vous du réalisme? Alors je vous dis: si dans n’importe quel coin du monde, mais surtout dans l’Amérique latine, une explosion de violence devait éclater, vous pouvez être sûrs que, tout de suite, les Grands arriveront – même sans déclaration de guerre – les Super-Puissances seront là et nous aurons un nouveau Vietnam... Voulez-vous encore du réalisme : justement parce qu’il nous faut arriver à la révolution structurelle, il est indispensable de promouvoir d’avance, mais dans un sens nouveau, une « révolution culturelle ». Car si les mentalités n’arrivent pas à changer en profondeur, alors les réformes de structures, les réformes de base, resteront, elles, sur le papier, inefficaces. » 
 Dans un texte, paru au jour de sa mort, signé Marcelo Barros, moine bénédictin au Brésil publié le 3 avril 2017. « Dom Helder n'est plus. Il se peut que, au Brésil, beaucoup de la jeune génération ne l'aient même pas connu. Effectivement pendant des années, le nom et la parole de cet évêque prophète furent censurés par la dictature militaire. Peu après l'événement de "l'ouverture politique" du Brésil, Dom Helder se retira de la charge d'archevêque d'Olinda et Recife. Notre cher archevêque, qui n'a jamais accepté le titre de "Dom" en tant que symbolisant la noblesse, fut véritablement un "don" de Dieu à l'humanité. J'ai travaillé et vécu avec lui pendant douze ans[…]Avec lui, j'ai appris que le projet de Dieu est l'unité des religions et des cultures orientée vers la paix et la justice de par toute la terre. En 1970, alors que je l'aidais à se préparer pour participer au Parlement des religions pour la paix à Kyoto (Japon), je l'entendis dire : "Les religions doivent dialoguer et marcher ensemble pour être la conscience éthique de l'humanité et le cri pacifique des pauvres." Je voulus réunir groupes et personnes affamés et assoiffés de justice de par le monde entier, en leur disant que, malgré leur petit nombre et leur faiblesse, ils recèlent une grande fécondité évangélique. Dom Helder les appelait "minorités abrahamiques». Ce fut sa confiance dans la responsabilité partagée qui le conduisit à fonder la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), le Conseil épiscopal latino-américain (Celam), après avoir suggéré la création de la Sudena (Surintendance de développement du Nordeste) et bien d'autres organismes de promotion humaine. Celui qui ne retint jamais pour lui le pouvoir vécut et mourut comme le pauvre qu'il voulut toujours être. Son désir : "Être une simple flaque d'eau reflétant le ciel." Il repose dans la petite église des Frontières, appellation symbolique de ce qu'il aurait voulu que toute l'Église fût. "Un lieu de frontières ouvert à ceux de dehors." De loin, dans les dernières années, je suivis sa campagne pour un an 2000 sans misère. En 1996, il écrivit avec l'abbé Pierre qui lui rendit visite à Recife : "Nous avons plus de 80 ans et il y a encore beaucoup de choses à faire pour remettre de l'ordre dans le monde. Avec le peu de forces qui nous restent, nous continuerons à combattre contre la misère." Dom Helder est décédé le lendemain de la marche de protestation contre le gouvernement, qui réunit des milliers et des milliers de personnes à Brasilia. Les journaux se demandent si la manifestation fut suivie par les 100 000 prévus par les mouvements populaires ou seulement par les 40 000 calculés par le gouvernement. Si Dom Helder le pouvait, il leur répéterait aujourd'hui ce qu'il proclamait il y a vingt ans et, de fait ce qui est l'unique chose qui soit importante : "Celui qui est éveillé aux injustices engendrées par la mauvaise distribution de la richesse, s'il a la grandeur d'âme, il captera les protestations silencieuses ou violentes, des pauvres. La protestation des pauvres, c'est la voix de Dieu".



Prière : Seigneur, que l'œuvre de Dom Helder Camara nous inspire ainsi qu’à de nombreuses communautés humaines de poursuivre le combat de Dom Helder contre les régimes autoritaires et en faveur des pauvres. Ainsi nous témoignerons de Ta tendresse et de Ta miséricorde envers les plus faibles, nous t'en prions. Amen !

Textes tirés :: Grégory Roth Echo Magazine Suisse. 27 août 2019, fr. Irénée dans son livre « Correspondance avec Irène » 2015.
La Croix - Croire , « Dom Helder Camara, avocat des pauvres » fr. Marcelo Barros,23.09.17.



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de septembre 2019

La mort de frère Roger : pourquoi ?

Au  mois d’août nous avons évoqué la vie de frère Roger fondateur de la Communauté de Taizé en 1940, communauté monastique chrétienne œcuménique basée à Taizé en France qui rassemble une centaine de frères venant du monde entier et qui ont choisi de vivre ensemble une vie de prière et de célibat dans la simplicité. Ce mois-ci, nous laissons le soin à frère François de mieux  nous le faire connaître.
Voici un extrait de la lettre de frère François de Taizé un an après son assassinat
« Dans beaucoup de messages que nous avons reçus l’an dernier, la mort de frère Roger a été comparée à celle de Martin Luther King, de Mgr Romero ou de Gandhi. Toutefois, on ne peut pas nier qu’il y ait aussi une différence. Car ceux-là se trouvaient dans un combat d’origine politique, idéologique, et ont été assassinés par des adversaires qui ne pouvaient pas supporter leur opinion et leur influence.
               Certains diront qu’il est vain de chercher une explication à l’assassinat de frère Roger. Le mal déjoue toujours toute explication. Un juste de l’Ancien Testament disait qu’on le haïssait « sans raison », et saint Jean a mis cette même affirmation dans la bouche de Jésus : « Ils m’ont haï sans cause. »
Cependant, en côtoyant frère Roger, un aspect de sa personnalité m’a toujours frappé, et je me demande si cela n’explique pas pourquoi il a été visé. Frère Roger était un innocent. Non pas qu’il n’y aurait pas eu de fautes en lui. Mais l’innocent est quelqu’un pour qui les choses ont une évidence et une immédiateté qu’elles n’ont pas pour les autres. Pour l’innocent, la vérité est évidente. Elle ne dépend pas de raisonnements. Il la « voit » pour ainsi dire, et il a de la peine à se rendre compte que d’autres ont une approche plus laborieuse. Ce qu’il dit est pour lui simple et clair, et il s’étonne que d’autres ne le ressentent pas ainsi. On comprend aisément qu’il se trouve souvent désarmé ou se sent vulnérable. Pourtant, son innocence n’a en général rien de naïf. Pour lui, le réel n’a pas la même opacité que pour les autres. Il « voit à travers ».
Je prends l’exemple de l’unité des chrétiens. Pour frère Roger, il était évident que si cette unité était voulue par le Christ, elle devait pouvoir être vécue sans tarder. Les arguments qu’on lui opposait devaient lui paraître artificiels. Pour lui, l’unité des chrétiens était avant tout une question de réconciliation. Et dans le fond il avait raison, car, nous autres, nous nous demandons beaucoup trop peu si nous sommes prêts à payer le prix de cette unité. Une réconciliation qui ne nous touche pas dans notre chair mérite-t-elle encore son nom ?
On disait de lui qu’il n’avait pas de pensée théologique. Mais ne voyait-il pas beaucoup plus clair que ceux qui disaient cela ? Depuis des siècles, les chrétiens ont eu besoin de justifier leurs divisions. Ils ont artificiellement agrandi les oppositions. Sans s’en rendre compte, ils sont entrés dans un processus de rivalité et l’évidence de ce phénomène leur a échappé. Ils n’ont pas « vu à travers ». L’unité leur paraissait impossible.
Frère Roger était un homme réaliste. Il tenait compte de ce qui demeure irréalisable, surtout du point de vue institutionnel. Mais il ne pouvait pas s’arrêter là. Cette innocence lui donnait une force persuasive très particulière, une sorte de douceur qui jamais ne s’avouait vaincue. Jusqu’au bout, il a vu l’unité des chrétiens comme une question de réconciliation. Or la réconciliation est une démarche que chaque chrétien peut faire. Si tous la faisaient effectivement, l’unité serait toute proche.(…)
Le plus précieux de l’héritage de frère Roger se trouve peut-être là : ce sens de l’amour et du pardon, deux réalités qui avaient pour lui une évidence et qu’il saisissait avec une immédiateté qui nous échappait souvent. Dans ce domaine, il était vraiment l’innocent, toujours simple, désarmé, lisant dans le cœur des autres, capable d’une extrême confiance. Son très beau regard traduisait cela. S’il se sentait si bien avec les enfants, c’est que ceux-ci vivent les choses avec la même immédiateté ; ils ne peuvent se protéger et ils ne peuvent croire ce qui est compliqué ; leur cœur va droit à ce qui les touche. Le doute n’était jamais absent chez frère Roger. C’est pour cela qu’il aimait les paroles : « Ne laisse pas mes ténèbres me parler !  (…)J’ai voulu écrire cette réflexion, car elle permet de faire ressortir un aspect de l’unité de la vie de frère Roger. Sa mort a mystérieusement mis un sceau sur ce qu’il a toujours été. Car il n’a pas été tué pour une cause qu’il défendait. Il a été tué à cause de ce qu’il était.   -                                                                                           


Frère François, frère de Taizé


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2019

Qui était frère Roger, le fondateur de Taizé ?

Frère  Roger est le fondateur de la communauté  de Taizé, petit village de Bourgogne, religieux suisse, né de parents protestants, son père était pasteur.
En 1940, à 25 ans il décide de venir en France, pays occupé, et c’est à Taizé  qu’il choisit de vivre ; il y accueille des réfugiés juifs.
Frère Roger  pense essentiel de créer une communauté, basée sur la réconciliation. En 1949, ils sont sept hommes à s’engager et à l’heure actuelle la Communauté  se  compose d’une centaine de frères venant d’une trentaine de nations. Dès les débuts la communauté atteste son caractère oecuménique réunissant frères catholiques, évangéliques et orthodoxes. A partir des années 1950, certains partent vivre au Brésil, au Sénégal, au Bangladesh et en Corée auprès des populations défavorisées.  Les frères gagnent leur vie par leur travail et leurs héritages personnels sont donnés aux plus démunis.
Au cours des années, Frère Roger s’est rapproché  de l’église et de la foi catholique, prenant ses distances avec l’ecclésiologie protestante et se prononçant en faveur d’un ministère universel du pape. Il vénérait la Vierge Marie et espérait une proche restauration de l’unité visible entre tous les chrétiens. Le pape Jean XXlll  puis Jean-Paul  ll, lui témoigneront leur confiance. Invité comme observateur par Jean XXlll, frère Roger vivra à Rome avec quelques frères durant le concile œcuménique Vatican ll.
Au milieu des années 1960, frère Roger, conscient des mutations profondes de la société demande à sa communauté d’écouter les  jeunes qui  ont commencé à se rendre à Taizé et n’ont cessé d’augmenter en nombre pour participer à des rencontres.  Environ 5000 jeunes  séjournent chaque année à Taizé.
De 1962 à 1989 frère Roger visite les pays d’Europe de l’Est parfois pour de simples visites  sans possibilité de parler en public . Il part pour vivre simplement parmi les pauvres (Calcutta, Mer de Chine, Nairobi, Sahel )  pour encourager les jeunes à être porteurs de confiance et de réconciliation.
Le 16 août  2005, alors qu’il participait comme tous les soirs à la prière communautaire avec plusieurs milliers de jeunes pèlerins, durant les journées mondiales de la jeunesse, qui se déroulaient  à Cologne, il est poignardé mortellement par une personne déséquilibrée.
Sa  succession  à la tête  de la communauté est assurée par frère Aloïs, de nationalité allemande et de confession catholique, qu’il avait lui-même désigné pour lui succéder.

Prions : Seigneur, toi qui connaîs le cœur humain, tu le sais : «  au tréfonds de la condition humaine repose l’attente d’une présence, le silencieux désir d’une communion » (F.Roger).




A vous qui cherchez la paix en ce mois de juin 2019

LA GUERRE AU YEMEN, CRISE HUMANITAIRE ?

   En février 2018, notre intention de prière était  déjà pour la fin du conflit au Yémen .
      La guerre continue, malheureusement quatre ans après le début du conflit, personne n’a véritablement  envie de s’asseoir à la table des négociations. Les Houthis sont certainement capables de tenir encore un certain temps, pas très longtemps : les stocks d’armes venant à s’épuiser. Ils se savent en position de force. Les Saoudiens aimeraient se débarrasser du problème yéménite mais redoutent un affront supplémentaire par une forme de défaite militaire ou des négociations qui les forceraient à reconnaître une forme d’échec. Ils sont partagés entre cette volonté de sortir du conflit qui finit par leur coûter cher financièrement , déconsidère leur image de marque internationale et le fait de laisser se déprécier leur image régionale en donnant l’impression qu’ils s’affaiblissent en négociant. Ce conflit ne rencontre que peu d’intérêt. Pourquoi une telle indifférence ?  Comment  mobiliser l’opinion ?
    Cette guerre oppose le gouvernement central, soutenu par une coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite et appuyée par Washington, aux rebelles houthis, chiites zaydistes, dans ce pays à majorité sunnite. La situation humanitaire a été qualifiée de « pire crise au monde » par les Nations unies : plus de 22 millions de yéménites ont besoin d’aide alimentaire soit trois habitants sur quatre ! C’est une des guerres actuellement oubliées.
       Cette guerre a commencé  par une révolte des chiites dans un pays peuplé à 60 % par des musulmans sunnites ; la rébellion est nommée « houthiste » du nom de son chef, Hussein Badreddine al-Houthi, tué en septembre 2004. En 2011, dans la foulée des printemps arabes,  les rebelles se joignent à la contestation et sont  durement réprimés. Les houthistes  réclament une région qui leur soit propre et un accès à la mer. Le président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi s’enfuit et trouve refuge à Riyad. L’armée saoudienne bombarde le palais présidentiel, l’aéroport international, une base militaire et le bureau politique des rebelles. la guerre s’enlise.
       Sur les 22 millions de Yéménites en grave danger, on compte 11 millions d’enfants, un enfant meurt toutes les dix minutes d’une maladie qui aurait pu être évitée et près de 30 000 enfants meurent chaque année à cause de la malnutrition. De plus, est constaté le retour de la diphtérie, des épidémies de rougeole et le choléra. Les Nations Unies estiment qu’il y aurait 3,4 millions de déplacés dans ce pays dépendant à 80 %  de l’aide humanitaire et 7 millions de personnes sont exposées au risque de famine. A ce déjà bient triste tableau, il faut ajouter les effets désastreux des nombreuses mines installées par les rebelles houthis. 
        
L’ONU  dit avoir de bonnes raisons de croire que les belligérants aient commis des crimes de guerre : torture, viols, enrôlement d’enfants, violations de la dignité humaine… Il a fallu  l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istambul par un commando venu de Ryad  pour que les médias  américains dénoncent l’attitude de l’Arabie Saoudite, ainsi que la publication de la photo d’une fillette yéménite squelettique, à l’agonie.
       Jusque-là soutien indéfectible de Mohamed Ben Salmane, Donald Trump doit désormais composer avec son opinion publique. La France est également  mise en cause, pour ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis, des rapports d’experts ayant certifié que l’Arabie Saoudite se sert des armes contre la population civile. Martin Griffith, émissaire de l'ONU pou le Yémen se démène pour donner une chance à la paix, ayant comme objectif premier de faire appliquer les accords obtenus en  Suède en décembre 2018 portant sur le  retrait des combattants de la ville de Hodeida, principal point d’entrée de l’aide humanitaire internationale.

       Jusques à quand la souffrance de tout un peuple ?… Invités par le pape François à ne pas tomber dans le piège de « la mondialisation de l’indifférence » osons intercéder auprès du Seigneur.

Prière 
: Seigneur, en ce mois de juin où nous fêtons la venue de l'Esprit de paix, que l’Esprit-Saint inspire les dirigeants de toutes les nations pour que cesse le commerce honteux des armes utilisées  contre des êtres humains innocents et que les populations civiles  ne soient plus persécutées
Seigneur nous t'en supplions.  Amen !

Source : reportage d'Anne Brigaudeau /
France Télévisions


A vous qui cherchez la paix en ce mois de mai 2019
25ème anniversaire du génocide Rwandais

Le 7 avril,  le Rwanda a  commémoré le 25ème anniversaire du génocide de 1994 et ses 800.000 morts. Un traumatisme dont il a trouvé la force de se relever mais qui  continue un quart de siècle après à  jeter son ombre sur le pays. Cette journée a ouvert une semaine  d’activités en liaison  avec la mémoire du génocide,  faite d’échanges et de réflexions sur des thématiques diverses et de programmes de sensibilisation dans tout le pays, ainsi qu’un deuil  officiel de cent jours qui s’achèvera le 4 Juillet,  date de la fin du massacre.
             
 Pour les survivants,  cette commémoration reste une épreuve bouleversante, qui fait resurgir les images des tueries. Pour comprendre les raisons de ce massacre, il faut remonter à l’époque de la colonisation du  pays. Sous domination allemande, dès le début du 20éme siècle, le Rwanda subit les affres d’une idéologie ethnologique, qui désigne la tribu Tutsie comme étant supérieure à celles des Hutu et des Twas. A la fin de la première guerre mondiale, la Belgique reprend le flambeau de la colonisation et ne trouve rien à redire à cette situation qui lui paraît bien établie.  D’un côté les Tutsi  ont accès à l’instruction et occupent des postes à responsabilité dans l’administration, de l’autre, les Hutus cultivent la terre et restent  cantonnés aux classes  socioéconomiques inférieures.
         A l’indépendance, l’alliance historique s’inverse et de nombreux Tutsi sont contraints à l’exil au début des années 1960. L’animosité entre Tutsis et Hutus ne cesse de croître, les exilés tentent à plusieurs reprises de rentrer au pays, mais la répression est sanglante. En 1990, une guerre civile éclate, l’attentat perpétré contre le Président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, signe le début du génocide. Le 4 juillet, la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais  dirigée par Paul  Kagamé, homme fort qui  a présidé depuis lors au redressement de son pays sorti du néant, entre à Kigali.
              En interdisant toute référence à l’appartenance ethnique dans la vie publique et en faisant une priorité de la justice à l’égard des acteurs du génocide, à l’aide des tribunaux  populaires, les autorités ont réussi à faire coexister pacifiquement bourreaux et victimes. Toutes les plaies de la tragédie  ne sont en effet pas cicatrisées. La réconciliation tant célébrée est encore imparfaite. Pour les familles des victimes, le pardon reste difficile à accorder quand les corps de leurs proches n’ont pas été retrouvés ou que les tueurs ont échappé à la justice. Faute d'hommes, morts par centaines de milliers après le génocide, les femmes rwandaises ont dû reconstruire le pays. Elles se sont impliquées dans les postes clés du pays alors qu’avant le génocide elles étaient exclues du pouvoir et sous la tutelle de leur mari.  Aujourd'hui, elles sont majoritaires à l'Assemblée et occupent partout des postes stratégiques.
              M. Kagamé, depuis toujours, reproche à la France d’avoir été complice du régime Hutu responsable du génocide,  à  l’armée française d’avoir pris une part active dans les massacres, de par l’ampleur  de l’assistance militaire apportée  au régime  du président  rwandais Hutu de 1990  à 1994 et les circonstances de l’attentat  qui lui coûta la vie, élément déclencheur du génocide.
             Une association œuvre pour la paix et la réconciliation : «  Never Again Rwanda » (plus jamais ça au Rwanda). Le but de cette association est d’organiser ce dialogue communautaire, des espaces thérapeutiques pour que les gens parlent. Elle s'adresse notamment aux jeunes : les générations qui n'ont pas directement vécu le génocide. Au Rwanda, 80% de la population a moins de 25 ans.

Prière, Seigneur que ton esprit de miséricorde anime les membres  des associations qui œuvrent  pour la réconciliation et la paix au Rwanda, à faire que le pardon à donner et  à recevoir devienne  réalité. Amen !
 


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’avril 2019
Intention de prière : la déclaration du pape François et de l'Imam d'Al Azhar sur la fraternité.

           

   Le Pape et le grand Iman d’al-Azhar montrent que la promotion de la culture de la rencontre n’est pas une utopie mais la condition nécessaire pour vivre en paix .

Le 4 février 2019, lors de son voyage à Abou Dabi (Emirats Arabes Unis),  un document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune a été signé par le Pape François et Ahmed al Tayeb,  l’Imam d’al-Azahr,  prestigieuse institution de l’islam sunnite.  Ce document rappelle que le croyant est appelé à exprimer la fraternité humaine en sauvegardant la création  et tout l’univers,  en soutenant ceux qui sont le plus dans le besoin et les plus pauvres. Tout croyant est appelé au partage fraternel des joies, des tristesses, des problèmes du monde contemporain suscités par les progrès scientifiques, les injustices sociales, la course aux armements, le terrorisme  et bien d'autres sujets.
Ce document est un appel pressant à répondre au mal par le bien, à renforcer le dialogue interreligieux et à promouvoir le respect réciproque pour barrer la route à ceux qui soufflent sur les braises du choc des civilisations.
De cette rencontre pleine d’espérance en un avenir lumineux est née l’idée de ce document sur la fraternité humaine : déclaration commune de bonne et loyale volonté, guide pour les nouvelles générations dans la compréhension de la grande grâce divine qui rend frères tous les êtres humains.
Dans sa forme, ce document est une exhortation :  « Au Nom »de Dieu qui a créé tous  les êtres humains ; « Au nom » des pauvres, des orphelins, des veuves, des réfugiés, des exilés, des victimes des guerres, des persécutions et des injustices, des systèmes de profit effréné ; « Au nom » de la justice et de la miséricorde, fondements de la prospérité et pivots de la foi  (…) Al-Azahr al-Sharif  avec les musulmans d’Orient et d’Occident, conjointement avec l’Eglise Catholique, déclarent  adopter la culture du dialogue  comme chemin, la  collaboration  commune comme conduite, la connaissance réciproque comme méthode et critère (…)  Nous demandons à nous-mêmes et aux leaders du monde, aux artisans de la politique internationale et de l’économie mondiale de s’engager sérieusement pour répandre la culture de la tolérance , la coexistence et la paix (…) de mettre fin aux guerres, à  la dégradation environnementale et au déclin culturel et moral que le monde vit actuellement (…) l’éloignement des valeurs religieuses ainsi que la prépondérance de l’individualisme et des philosophies matérialistes.
En conclusion,  est affirmé le souhait que cette déclaration 
-          soit une invitation à la réconciliation et à la fraternité entre tous les croyants ainsi qu’entre croyants et non-croyants ;
-          soit un appel à rejeter la violence et l’extrêmisme aveugle ;
-          soit un témoignage de la grandeur de la foi en Dieu ;
-          soit un symbole de l’accolade entre  Orient et Occident, Nord et Sud, entre tous ceux  qui croient que Dieu  nous a créés pour vivre comme des frères qui s’aiment (…) dans le but d’atteindre une paix universelle dont puissent jouir  tous les hommes dans cette vie ….

Prière : Seigneur aide-nous, pour qu’ensemble, frères  dans l’unique famille humaine voulue par Dieu, nous nous engagions contre la logique de la puissance armée, contre la monétisation des relations, l’armement des frontières, l’édification de murs, le bâillonnement des pauvres.

A tout cela opposons la douce force de la prière et de l’engagement quotidien dans le dialogue.
Dieu qui es avec l’homme qui cherche la paix, du ciel Bénis tout ce qui, sur ce chemin, s’accomplira sur la terre. Nous te le demandons par Jésus le Christ notre Seigneur Amen.



A vous qui cherchez la paix en ce mois de mars 2019
“soyons des artisans de paix”

À l'heure où les conflits se multiplient sur la planète, Andréa Riccardi lance un ardent plaidoyer pour la paix dans deux ouvrages parus récemment aux Editions du Cerf :  Tout peut changer. La force désarmée de la paix

 En février 1968, dans un lycée de Rome, Andréa Riccardi, humaniste chrétien, fonde la communauté Sant'Egidio.. Cette communauté chrétienne est souvent citée pour son rôle actif de médiation dans des négociations de paix.  Elle est également très engagée pour les migrants et les Roms. Acteur rassemblant plus de 60 000 personnes dans 74 pays à travers le monde, Sant’Egidio est reconnue par le Saint-Siège. Proposant de vivre l’amitié sous toutes   ses formes depuis 50 ans, sa doctrine est d’organiser le dialogue direct entre des ennemis irréductibles. Son action enracinée dans la prière, est service des plus pauvres et travail pour la paix.

 Andréa Riccardi né à Rome en 1950, est professeur d’histoire contemporaine à l'Université. En 2009, il reçoit le Prix Charlemagne pour la promotion d’une Europe unie et la diffusion d’une culture de la Paix et du Dialogue.  Dans un entretien publié dans le Pèlerin n° 7103 du
17 janvier 2017, il nous explique : “
Malgré le retour des frontières, le terrorisme, les crises migratoires, je ne suis pas pessimiste car l'Histoire estpleine de surprises. Mais il faut avoir le sentiment de notre responsabilité et regarder le monde tel qu'il est. Je ne        suis pas non plus nostalgique de la guerre froide, mais je dis que nous sommes face à une situation pleine de dangers.“La guerre est la mère de toutes les pauvretés, et elle constitue un drame aussi bien pour les perdants que pour les vainqueurs.” Après la chute du mur de Berlin en 1989, on a pu croire que la paix serait éternelle ! Mais nous n'avons pas su profiter de toutes les chances qu'offrait la fin de la guerre froide. Nous n'avons pas bâti un nouvel ordre international, ni une culture de la paix.                    
 N'oublions pas que l'Union européenne a vu le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de consolider la paix. Il nous faut trouver un nouveau langage pour parler de la paix aux jeunes générations, qui n‘ont pas connu la guerre.

La question des migrants est complexe car les situations sont différentes : il y a ceux qui fuient la guerre,      ceux qui cherchent un avenir meilleur, les réfugiés climatiques…La crise migratoire doit être traitée à plusieurs niveaux. Tout d'abord, mettre les moyens pour réussir l'intégration des nouveaux arrivants. En Europe, cette    assimilation est capitale ; d'ailleurs certains États ont besoin des migrants pour.
combler leur vide démographique. Ensuite, il faut s'attaquer aux réseaux de trafiquants d'êtres humains. Enfin, il est nécessaire de créer et développer l'emploi des jeune dans leurs pays, afin qu'ils puissent vivre dignement en restant chez eux. Nous devons comprendre que les migrations sont un phénomène global, et ce n'est pas une frontière qui arrêtera ce flux. Le pacte de Marrakech, Pacte mondial sur les migrations adopté en décembre 2018 à l'ONU, est en cela important.
 
Nous encourageons le dialogue interreligieux afin que les représentants des religions œuvrent pour la paix ensemble. Aujourd'hui, la religion est utilisée comme une justification des conflits.  L'islam, c'est un monde ! Certaines composantes de cette religion se montrent violentes, d'autres pacifiques. L'islam est utilisé            par les radicaux comme une idéologie de guerre. La seule solution consiste à multiplier les contacts avec les       représentants musulmans. Il faut aussi se poser la question du vivre-ensemble avec les musulmans. Un défi    particulièrement prégnant dans les grandes villes européennes.

 Dans la Bible, après avoir créé l'homme, Dieu a dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. » Là réside aussi le sens de la communauté Sant'Egidio : la valeur d'être ensemble.
Il faut bâtir la paix au cœur de nos  societés.  Aujourd'hui, le monde est moins pauvre, il y a moins de guerres, nous avons les ressources pour bâtir un avenir meilleur. Ne les gaspillons pas en vivant de manière individualiste.
Selon moi, c'est le moment de l'Église. Nous ne devons pas avoir peur. L'Église nous rappelle que tous les hommes sont frères, qu'il y a une fraternité entre les peuples. Elle nous rappelle à travers la vie de Jésus qu'il ne faut pas vivre pour soi-même mais pour les autres. Le message du christianisme dévoile qu'il y a plus de joie à donner qu'à recevoir. Alors je pense que c'est le moment pour l'Église de peser sur la scène internationale. Il ne faut pas avoir peur. Le christianisme, c'est la grâce de Dieu pour l'humanité. “


Prière : Seigneur aide nous, là  où nous sommes, à être des artisans de paix. Que l’Esprit Saint éclaire également l’âme et le coeur des dirigeants de tous les pays afin qu’Ils aient l’audace de vouloir bâtir un monde en PAIX en toute personne de bonne volonté.


A vous qui cherchez la paix en ce mois de février 2019


Extraits du Message du Pape François à l’occasion de la  célébration de la Journée mondiale de la Paix, le 1er  janvier 2019
« La bonne politique est au service de la paix »

1.‘‘Paix à cette maison !’’
 « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘‘Paix à cette maison’’ (Luc 10, 5-6). La ‘‘maison’’ dont parle Jésus, c’est chaque famille, chaque communauté, chaque pays, chaque continent, dans sa particularité et dans son histoire ; c’est avant tout chaque personne, sans distinctions ni discriminations. C’est aussi notre ‘‘maison commune’’ : la planète où Dieu nous a mis pour y vivre et dont nous sommes appelés à prendre soin avec sollicitude.
2.  Le défi de la bonne politique
La paix est « comme une fleur fragile qui cherche à s’épanouir au milieu des pierres de la violence » écrivait Charles Péguy dans le Porche du mystère de la deuxième vertu, Paris 1986.
3. Charité et vertus humaines pour une politique au service des droits humains et de la paix.
L’action de l’homme contribue à l’édification de cette cité de Dieu universelle vers laquelle avance l’histoire de la famille humaine » [Caritas in veritate (29 juin 2009), n. 7]
4. Les vices de la politique
Ils mettent en danger la paix sociale : la corruption – sous ses multiples formes d’appropriation indue des biens publics etc. …
5. La bonne politique promeut la participation des jeunes et la confiance dans l’autre
Quand l’exercice du pouvoir politique vise uniquement à sauvegarder les intérêts de certains individus privilégiés, l’avenir est compromis, les jeunes peuvent être tentés par la méfiance parce que condamnés à rester en marge de la société, sans possibilité de participer à un projet pour l’avenir. Quand, au contraire, la politique se traduit, concrètement, dans l’encouragement des jeunes talents et des vocations qui demandent à se réaliser, la paix se diffuse dans les consciences et sur les visages. Elle devient une confiance dynamique, qui veut dire ‘‘j’ai confiance en toi et je crois en toi’’, dans la possibilité de travailler ensemble pour le bien commun. La politique est pour la paix si elle se manifeste donc, dans la reconnaissance des charismes et des capacités de chaque personne. « Quoi de plus beau qu’une main tendue »
À ce sujet, méritent d’être rappelées les ‘‘béatitudes du politique’’, proposées par le Cardinal vietnamien François-Xavier Nguyễn Văn Thuận, mort en 2002, qui a été un témoin fidèle de l’Évangile :
Heureux le politicien qui a une haute idée et une profonde conscience de son rôle.
Heureux le politicien dont la personne reflète la crédibilité.
Heureux le politicien qui travaille pour le bien commun et non pour son propre intérêt.
Heureux le politicien qui reste fidèlement cohérent.
Heureux le politicien qui réalise l’unité.
Heureux le politicien qui s’engage dans la réalisation d’un changement radical.
Heureux le politicien qui sait écouter.
Heureux le politicien qui n’a pas peur
. [Discours à l’exposition-colloque ‘‘Civitas’’ de Padoue, ‘’30 giorni’’, n. 5 de 2002]
Chacun peut apporter sa pierre à la construction de « la maison commune ». Nous vivons ces temps-ci dans un climat de méfiance qui s’enracine dans la peur de l’autre ou de l’étranger, dans l’angoisse de perdre ses propres avantages, et qui se manifeste malheureusement aussi, au niveau politique, par des attitudes de fermeture ou des nationalismes.
 6. Non à la guerre et à la stratégie de la peur
La paix ne peut jamais être réduite au seul équilibre des fous et le la peur. Maintenir l’autre sous la menace veut dire le réduire
l’état d’objet et en nier la dignité. L’escalade en termes d’intimidation et la prolifération incontrôlée des armes sont contraires à la morale ainsi qu’à la recherche d’une vraie concorde. La terreur exercée sur les personnes les plus vulnérables contribue à l’exil d’entières populations en quête d’une terre de paix [….] Un enfant sur six est touché par la violence de la guerre ou par ses conséquences, quand il n’est pas enrôlé pour devenir lui-même soldat ou otage de groupes armés
7. Un grand projet de paix
La paix, en effet, est le fruit d’un grand projet politique qui se fonde sur la responsabilité réciproque et sur l’interdépendance des êtres humains. Mais elle est aussi un défi qui demande à être accueilli jour après jour. La paix est une conversion du cœur et de l’âme ; – la paix avec soi-même – la paix avec en osant la rencontre et en écoutant le message qu’elle porte avec elle ;
– la paix avec la création, en redécouvrant la grandeur du don de Dieu et la part de responsabilité qui revient à chacun d’entre nous, en tant qu’habitant du monde, citoyen et acteur de l’avenir.

Prière : Aujourd’hui plus que jamais nos sociétés ont besoin d’artisans de paix qui puissent être des messagers et des témoins authentiques du Père qui veut le bien et le bonheur de la famille humaine. Seigneur, nous te prions avec Marie, Mère du Christ Sauveur et Reine de la Paix : que Tu élèves les humbles […]  Amen !
(Luc 1, 50-55).



A vous qui cherchez la paix en ce mois de janvier 2019

Cardinal Dieudonné Nzapalainga : « Le conflit en Centrafrique n’est pas religieux »

  

          L’évêché d’Alindao, dans le centre de la Centrafrique, a été attaqué, jeudi 15 novembre, par l’Union pour la paix en Centrafrique, un groupe armé musulman. Près de soixante personnes, dont deux prêtres, ont été tuées lors decetteattaque. Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, membre de la Plateforme des confessions religieuses revient sur ce drame et sur le conflit en Centrafrique.
             L’évêché d’Alindao abrite un camp de déplacés qui accueille des populations civiles. Des anti-balaka, groupe armé majoritairement chrétien, se sont infiltrés parmi elles. Des membres de la Séléka son adversaire musulman, sont plusieurs fois venus exiger que les anti-balaka soient exfiltrés. Mais là n’est pas le rôle des prêtres qui gèrent ces camps de réfugiés. Ces derniers temps, il y a   eu des évènements successifs qui ont fait monter la tension. Des gens qui allaient aux champs ont été tués et l’on a soupçonné la Séléka. Le 14 novembre, deux compatriotes musulmans ont été tués, l’un à Alindao, l’autre à Bambari (centre). Cela a été l’élément déclencheur car les Séléka de l’UPC –union pour la paix en Centrafrique  - ont supposé que ces meurtres ont été commis par des anti-balaka cachés à l’évêché. Ils ont mis le feu au camp et tiré à balles réelles. Malheureusement, ce sont des enfants et des personnes âgées qui ont été tués, les personnes valides ayant fui. L’évêque et les prêtres sont restés sur les lieux mais un des prêtres qui était sorti chercher sa valise a été arrêté et tué. Trois vagues de groupes armés ont tout pris à l’évêché. Le vicaire général, le gardien et un scout ont été tués par le dernier groupe. L’évêque s’est finalement réfugié à la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).Pendant 8 jours, la population a fui et s’est réfugiée dans un petit village situé à 8 km de là. Mais la localité est petite pour accueillir 26 000 personnes. Un drame humanitaire s’y déroule. Les gens n’ont rien à manger. Ils grattent à même le sol pour trouver des restes de nourriture. L’école est fermée et de nombreux enfants sont malades » Le Cardinal persiste et signe : «  le conflit en Centrafrique n’est pas religieux. Je donne un exemple. À Alindao, le responsable d’un groupe armé avait demandé à l’imam de s’opposer au redéploiement de l’armée régulière. Cet imam a refusé, arguant qu’il est apolitique. Après ce refus, il a été destitué et remplacé par une équipe qui fait allégeance à ce groupe armé. Et ce groupe fera des provocations qui feront croire que tous les musulmans sont impliqués. Ce n’est pas le cas. Les musulmans également sont pris en otage dans ce conflit. Nous devons être vigilants car on nous tend un piège pour que nous nous entre-déchirions au nom de la religion. Il y a eu des cas très concrets où certaines troupes de la Minsuca ont eu des comportements qui laissent à désirer. Par exemple, le contingent mauritanien n’a rien fait lors des exactions d’Alindao, pas un seul coup de feu. Le mandat de la Minusca affirme pourtant qu’elle doit protéger les populations. Il est souvent reproché à l’Église d’être complaisante avec les anti-balaka. Est-ce le cas ? L’Église catholique accueille des réfugiés musulmans et chrétiens. C’est le cas à Bagassou, Berbérati, etc. J’ai moi-même accueilli des musulmans peuls qui étaient en difficulté. Nous accueillons tout le monde. Le prêtre ne peut pas désarmer des personnes armées qui s’infiltrent dans les camps. Les évêques demandent toujours aux personnes armées de sortir des camps des réfugiés mais avec 6 000 réfugiés à gérer, il est difficile de vérifier. L’Église ne protège pas les anti-balaka. Elle demande à ceux qui peuvent les désarmer de le faire, mais elle n’a ni les moyens ni la force de le faire. Elle est, en outre, une mère qui accueille tout le monde.  Le chrétien est habité par l’espérance. Nous allons bientôt entrer dans le temps de l’Avent, qui prépare à la venue du Messie. Je me dis que quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par se lever. Christ a vaincu la mort, c’est la vie qui triomphera. Il n’y a pas d’alternative pour nous, Centrafricains, que de dialoguer et de chercher des solutions sans exclusion. Personne n’écrira l’histoire à notre place. Que tous, musulmans, protestants, catholiques, main dans la main, construisent ce beau pays. »
Recueilli par Lucie Sarr, le 28/11/2018 pour le journal La Croix du 28.11.18

Prière : Seigneur Jésus tu as vaincu la mort, c’est la vie qui triomphera fait que tous, musulmans, protestants, catholiques, main dans la main construisent la Centrafrique.
Nous te confions, également, tous les pays qui connaissent un conflit de quelque ordre qu’il soit comme nous y invite le Pape François, à l’occasion de
la Journée mondiale de la Paix célébrée le 1er janvier.






A vous qui cherchez la paix en ce mois de décembre 2018

intention de prière : le journalisme de paix

Porter une information positive et constructive, tel est le but d’un nouveau journalisme qui se développe, le journalisme de paix. Plusieurs représentants de ce mouvement étaient invités au Vatican le samedi 13 octobre 2018 pour en parler. La Libanaise Vanessa Bassil est la fondatrice de la MAP, Association des Médias pour la Paix, seule association prônant le journalisme de paix au Moyen-Orient et Afrique du Nord. Pour elle, journalisme de paix signifie par exemple réaliser des reportages sur l’intégration positive des réfugiés syriens au Liban :

«  il est important que le public soit sensibilisé à la question du journalisme de paix, afin qu’il comprenne comment les médias peuvent avoir un rôle dans la paix. Une question qui passe par le respect des droits de chaque être humain »



Le journalisme de paix est une forme de journalisme qui structure les reportages de telle sorte qu'ils encouragent l'analyse des conflits et l'émergence d'une réponse non-violente. Il braque les projecteurs sur les causes structurelles et culturelles de la violence. Il cadre le conflit comme un événement qui met en jeu beaucoup d'acteurs différents motivés par des objectifs très variés, plutôt que de façon dichotomique. Il cherche explicitement à mettre en exergue les initiatives de paix d'où qu'elles viennent et à permettre au lecteur/auditeur/téléspectateur de bien faire la distinction entre les prises de position officielles et les véritables "buts de guerre" des parties en présence. A titre d'exemple, la couverture journalistique de la guerre du Golf était très visiblement contrôlée par les autorités politiques et militaires françaises et surtout américaines. Les journalistes de paix se veulent professionnels c'est-à-dire autonomes, ne voulant pas être les instruments dociles d’une propagande grossière. Les médias doivent clairement manifester qu’ils sont vigilants à l’égard des tentatives de manipulations des autorités

D’après Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la communication du Vatican, «dans le temps qui court vite, il est important de prendre le temps de s’informer».  Il a également rappelé l’importance d’employer les bons mots et de «rester attaché à la réalité, dans ce temps hyper connecté».



Dans son message pour la 52e Journée mondiale des Communications sociales, le Pape François invite à combattre les fausses nouvelles (les «fake news»), à promouvoir un journalisme au service de la paix, une urgence pour les médias d’aujourd’hui. Pour les combattre, il appelle les personnes, et notamment les journalistes, à un dialogue sincère qui laisse émerger la vérité, qui, seule, rend libre. Le Pape François invite «à promouvoir un journalisme de paix», «sans duperies, hostile aux faussetés, aux slogans à effet et aux déclarations emphatiques». Il défend le journaliste «gardien des nouvelles», qui  «n’exerce pas seulement un métier, mais une véritable mission».
Pour le norvégien Johan Galtung, fondateur de l’irénologie, la science de la paix, il est important de différencier une paix positive et une paix négative pour traiter l’information de la meilleure façon qui soit. Une paix négative, «marquée par une absence de violence n’est pas réelle», «c’est un problème, car beaucoup de gens croient que c’est la vraie paix», alors qu’il s’agit réellement d’une situation de coexistence, «comme dans un mariage malheureux».
Le journalisme de paix est particulièrement en vigueur en Indonésie, en Colombie, en Afrique du Sud et au Népal. Il est complémentaire d'une autre approche, plus ancrée aux Etats-Unis : le journalisme préventif, qui applique une approche similaire aux rubriques sociale, économique, environnementale et institutionnelle. Le journalisme préventif combine le journalisme d'investigation avec le reportage didactique, en mettant l'accent sur les solutions et en vérifiant que les solutions trouvées sont efficaces ou pas. Il s'efforce de détecter les problèmes sociaux au moment où ils émergent ainsi que les solutions possibles de façon à alerter la société et les autorités avant que ces problèmes ne prennent l'ampleur d'une crise.

Prière : Seigneur nous te confions tous les acteurs des métiers de la communication. Qu’ils aient le souci de la vérité et de la cohérence pour que tous découvrent le sens exact des évènements qui surviennent. Que par ta grâce tout hhomme de bonne volonté devienne messager de la Bonne Nouvelle que ton Fils est venu apporter au monde dans la nuit de Béthléem.


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de novembre

intention de prière : le prix Nobel de la paix
         
  Le prix Nobel de la Paix a été décerné vendredi 5 octobre au gynécologue congolais Denis Mukwege, surnommé « le Docteur miracle » et à l’irakienne ancienne esclave sexuelle Yézidie de Daech, Nadia Murad. Ces deux personnalités combattent, depuis des années, l’emploi des violences sexuelles  comme « arme de guerre dans les conflits. ».
           L’un gynécologue de 63 ans,  l’autre victime de 25 ans, ils incarnent un élan planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits comme en témoigne le raz de marée avec le hashtag //MeToo.  Pour le « Docteur miracle », son surnom, ces violences sexuelles sont des armes de destructions massives hélas pas chères et efficaces. L’hôpital de  Panzi, en République démocratique du Congo, fondé par Denis Mukwege en 1999, a traité quelques 50 000 victimes de viol en deux décennies : femmes, enfants et même bébés de quelques mois !
           Quant à la jeune Yézidie, Nadia Murad, elle fut une esclave sexuelle de Daesh en 2014. La communauté yézédie étant jugée hérétique, les djiadistes tuent les hommes et kidnappent des milliers de femmes pour en faire des esclaves sexuelles.  Citons, Patrick Desbois, prêtre : «  ma grande surprise c’est de constater que lorsqu’une famille de Daech fuit les bombardements elle emmène ses esclaves. Soit les disparues sont devenues Daech en quelque sorte, soit la stratégie c’est de s’en servir comme arme terroriste pour commettre des attentats » (….) « Il faut accepter d’entendre que  l’islamisation forcée est à un moment intégré comme un lavage de cerveau » (…. ) « D’autre part, les femmes esclaves qui ont eu des enfants avec leurs ravisseurs restent avec Daech pour ces enfants. 
           Le Père Desbois ajoute cette précision : « une femme mariée à un juge islamique avait été forcée de voir chaque jour des scènes de torture. Elle nous a dit : « au bout d’un moment cela ne me faisait plus rien, j’étais Daech … ».  Certaines fabriquaient et portaient des ceintures explosives. » Les plus jeunes subissaient une destruction de la filiation très dure : ainsi une petite fille de 8 ans insultait sa mère depuis des mois la traitant de Koufar (mécréante) ! Un des enfants interrogés mettait tout le temps ses bras en croix, on a compris qu’il avait vu de nombreuses crucifixions ». Un centre a été ouvert pour ces enfants dans le but de les réintégrer dans une communauté yézidie. Il y a vraiment une espérance, car certains parmi les plus marqués redeviennent eux-mêmes à force de patience.
« La communauté yézédie, très traditionnelle,  procède à un rite de purification et de réintégration au grand sanctuaire yézidi de Lalish mais la difficulté pour ceux qui reviennent c’est de raconter ce qui s’est passé ! C’est de la pudeur mais aussi la certitude que les autres ne comprendront pas ou pire qu’ils n’y croiront pas ! C’est un point commun avec tous ceux qui sont revenus des camps d’extermination à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec le temps qui passe, les personnes sont comme emmurées, la parole ne se dit plus. Je sens aussi dans la communauté yézidie que la fissure du temps commence à faire son œuvre. »
              
           Nadia Murad précise que le prix Nobel signifait beaucoup, « pas seulement pour moi mais pour toutes ces femmes en Irak et dans le monde entier »
Prière : Seigneur, notre Dieu, ton Fils Jésus a été livré et condamné injustement à la mort. Par l'offrande de sa vie, il s’identifie à toutes ces femmes devenues esclaves du mal. Que l’Esprit Saint accorde à toute l’humanité le don de la sagesse, afin que les initiatives  de paix soient toutes mieux connues et reconnues. Que ta miséricorde et ta tendresse couvrent toute blessure.  Amen



A vous qui cherchez la paix en ce mois d'Octobre 2018
Intention de prière : La non-violence comme style d'une politique de paix

Le 10 Octobre 2015 frère Irénée rendait son dernier souffle à Dieu. Voilà donc trois ans qu'une petite équipe poursuit l'initiative qu'il avait prise de rédiger chaque mois une lettre proposant une intention de prière pour la paix. Les thèmes ne manquent pas … car la paix est fragile dans notre monde actuel.
Chaque 2 Octobre est « journée internationale de la non-violence » car c'est le jour anniversaire de Mahatma Gandhi, pionnier de la philosophie de la non-violence. C'est ce thème que nous vous proposons de reprendre tant il est d'actualité. Dans son message pour le 1er Janvier 2017, à l'occasion du 50° anniversaire de la Journée mondiale pour la paix, le Pape François demandait « à Dieu de nous aider à puiser à la non-violence dans les profondeurs de nos sentiments et de nos valeurs personnelles ». Et il ajoutait : « Engageons-nous, par la prière et par l'action à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence et à construire des communautés non-violentes qui prennent soin de la maison commune. Rien n'est impossible si nous nous adressons à Dieu dans la prière. Tous nous pouvons être des arisans de paix. »
La diffusion de cette culture de la non-violence doit commencer dans les familles « entre les murs de la maison pour se diffuser ensuite dans l'entière famille humaine. »
Depuis des années, la non-violence comme style de vie et de relations entre les gens est une préoccupation constante du Saint Siège ne cessant d'affirmer par la voix du Pape et aussi par les prises de paroles fréquentes de son représentant à l'ONU que « la violence est une profanation du nom de Dieu, jamais le Nom de Dieu ne peut justifier la violence ; seule la paix est sainte. » En avril 2016, lors d'un congrès organisé à Rome sur le thème « Non-violence et paix juste » François avait déclaré : « Dans notre monde complexe et violent, c'est une entreprise véritablement formidable de travailler pour la paix en vivant la pratique de la non-violence. ». Tout récemment, le 27 septembre 2018, Mgr Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats, réaffirmait  lors de la 73° session de l'Assemblée Générale de l'ONU que « la paix ne sera jamais atteinte par la violence » et lançait un appel à toutes les bonnes volontés pour « un dialogue honnête, fondé sur la bonne foi et ouvert au pardon et à la réconciliation car c'est le seul moyen d'arriver à la stabilité nécessaire aux niveaux social, économique et politique. »
En ce jour de la mémoire de St François d'Assise, sa prière peut devenir la nôtre :

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à

être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »



A vous qui cherchez la paix en ce mois de Septembre 2018
Intention de prière : UN DESSIN POUR LA  PAIX
Cartooning for Peace / dessins pour la paix, se définit comme « un réseau international de dessinateurs  de presse engagés qui combattent, avec humour, pour le respect des cultures et  des libertés ». Par le dessin et l’humour, il œuvre pour la liberté d’expression, la tolérance et la démocratie. L’association mène aussi un travail salutaire de médiation et de pédagogie.
L’embrasée de violences dans le monde, suite à la publication des caricatures de Mahomet dans le journal danois Jyllands Posten  en 2005, avait conduit des dessinateurs à s’interroger sur la manière dont le dessin de presse pouvait contribuer à la promotion d’une meilleure compréhension et d’un respect mutuel entre des peuples de différentes croyances et cultures.
Dès lors, un congrès fondateur de l’association s’est tenu le 16 octobre 2006 à l’O.N.U. à l’initiative de Kofi Annan, à l’époque  secrétaire général  des Nations Unies, et de Plantu,  dessinateur au journal Le Monde et à l’Express , ces deux personnalités ont réuni douze des plus grands dessinateurs  de presse mondiaux pour  réfléchir sur le thème « désapprendre l’intolérance ». Les problématiques qui ont présidé à la création  de Cartooning For Peace il y a dix  ans sont évidemment et malheureusement plus que jamais d’actualité.
Afin  de renforcer ce mouvement unique en son genre et financer des activités au niveau local et  international, la Fondation de droit suisse  Cartooning For Peace  est créée le 17 juin 2009, avec  le soutien du Ministère helvétique des Affaires Etrangères et des Nations Unies à Genève. La  Fondation est cofondée par  les dessinateurs de presse Chappatte et Plantu ainsi que Marie Heuzé, ancienne porte-parole des Nations Unies à Genève.
Les attentats de 2015, contre le journal Charly Hebdo et ceux qui s’en sont suivis  et  la prise de conscience du fossé qui se creuse entre certaines composantes de nos sociétés font que la création d’un espace de rencontre et de dialogue autour du dessin de presse, comme outil  pour débattre  entre autres de sujets qui fâchent, reste plus  que  nécessaire… Mais le travail d’explication, de débat, de contextualisation, de médiation, doit permettre à chacun de sortir par le haut des sujets sensibles  ou difficiles, c’est un axe central du travail de l’association. Internet et les réseaux sociaux peuvent  naturellement « décontextualiser » un dessin en un clin d’œil et faire des dégâts  chez ceux qui le reçoivent, il faut donc désamorcer les tensions et faire surgir le dialogue. L’association Cartooning for Peace est active plus particulièrement  dans  les établissements scolaires,  les collèges et les lycées, dans ce cadre, à titre d’exemple  un partenariat privilégié  a été  élaboré avec le département de la Seine Saint Denis , où elle intervient dans les collèges depuis deux années.
Le prix international du dessin de presse 2018 de la ville de Genève et de la  fondation Cartooning For Peace , a été attribué  au célèbre caricaturiste turc, Musa Kart ,menacé à cause de ses dessins, pour son talent et son courage dans la défense de la liberté d’expression et de création artistique.

Prière : Seigneur, Dieu de la Paix, donne-nous la grâce de célébrer le 70ème anniversaire de la déclaration des droits de l’homme en ce 21 septembre, avec intensité et que ces artistes courageux soient comme ta Croix Glorieuse dressée devant nous pour nous indiquer le chemin de la paix ! Amen .




A vous qui cherchez la paix en ce mois d'Août 2018
Intention de prière : L’Eglise agressée au Nicaragua

Le 10/07/2018 une dépêche de l'AFP annonçait au monde : «  Nicaragua : la tension s’accentue,  des évêques  agressés dans une basilique » . A ce jour les tensions ne sont pas encore apaisées.
Le Nicaragua est une République d’Amérique Centrale, peuplée de 6,1 millions d’habitants, frontalier du Costa Rica au sud et du Honduras au nord, bordé à l’est par l' Océan Pacifique et à l’ouest par l' Océan Atlantique ; sa capitale est Managua. Malgré ses abondantes ressources naturelles présentes dans son sol : or, argent, cuivre, tungstène, plomb et zinc, le pays est lourdement endetté. Deuxième producteur de café d'Amérique centrale après le Honduras, la production se son agriculture surtout à base de maïs, sorgho, et haricot est importante. Le Nicaragua est considéré comme l’un des pays les moins violents du continent américain : en 2015 la FAO le félicite pour la réduction significative de la sous-nutrition.
L’élection au suffrage universel de Daniel Ortega en 2011 est aussitôt contestée. Mgr Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, dénonce l’arrivée au pouvoir de l’ancien révolutionnaire sandiniste et déclare «  Si les institutions s’en tenaient à la Constitution, elles ne couvriraient pas cette candidature illégale ». Plus de 60 % de la population du pays est catholique ce qu'atteste la devise nationale : En Dieu nous avons confiance. Le 9 juillet,   : un édifice religieux est pris pour cible. Les forces gouvernementales ont encerclé la basilique Diriamba pour empêcher l’ouverture des portes aux manifestants blessés. Les évêques et les prêtres présents ont été insultés et malmenés.
L’Eglise catholique fait office de médiatrice au Nicaragua en annonçant une reprise du dialogue. Le peuple nicaraguayen voit en l’Eglise un porte-parole des opprimés : « ses membres ont sauvé beaucoup de vies grâce à leur médiation et leur intervention. Des prêtres et des laïcs sont considérés comme des héros au Nicaragua car ils se sont mis au rang des opprimés et ont su élever leurs voix face au régime. » affirme Tim Rogers, spécialiste du de Nicaragua.
Depuis le début de la crise en avril 2018, 244 morts sont à déplorer et prés de 2000 blessés ; le pays est au bord de la guerre civile et exige le départ du président accusé de confisquer le pouvoir. La Conférence épiscopale du Nicaragua a proposé le jeudi 14 juin au président d’avancer les élections générales en 2019 au lieu de 2021 et d’instituer des réformes constitutionnelles. Le 15 juin le cardinal Leopoldo Brenes et les évêques du Nicaragua ont convoqué les deux camps à une réunion de concertation pour saisir une occasion de plus de servir la paix.  Déjà à la fin du mois d’avril,  les évêques du pays ont déclaré :  « Nous exhortons le peuple nicaraguayen à exercer son droit de manifester pacifiquement sur la base des valeurs civiques et évangéliques. » Dans une homélie, Mgr Silvio Baez, évêque auxiliaire de Managua a déclaré : « Nous ne pouvons pas continuer à nous asseoir avec les représentants d’un gouvernement qui ment, qui n’accepte pas sa responsabilité et continue d’attaquer et de massacrer la population. » Le prélat a annoncé « que l’Eglise continuerait à miser sur le dialogue mais s’il est rompu ce sera à cause de la dureté du cœur, de la fierté et de l’ambition du pouvoir de ceux qui détiennent l’autorité politique au Nicaragua. Ils seront responsables de ne pas avoir voulu une sortie pacifique de cette crise nationale qu’ils ont eux-mêmes provoquée. »
Prions : Seigneur nous t’en prions, par l’intercession de la Vierge Marie, donne à l’Eglise du Nicaragua la force, le courage et la persévérance nécessaire pour continuer sa lutte contre la 




A vous qui cherchez la paix en ce mois de juillet 2018
Intention de prière : dire non aux robots tueurs

  Le développement de plus en plus sophistiqué des systèmes d'armes soulève de nombreuses questions éthiques. Au nombre des Systèmes d'Armements Létaux Autonomes (SALA) on distingue notamment les robots terrestres et sous-marins, les drones, les big-data, l'intelligence artificielle. Ces engins ne sachant pas reconnaître seuls un civil d'un combattant, remplacer des troupes conventionnelles par des machines c'est laisser à ces dernières un droit de vie ou de mort ce qui revient à franchir les lignes  morales fondamentales. Par ailleurs, les Etats sont prêts à s'engager d'autant plus volontiers dans ces conflits qu'ils auraient l'assurance de se prévaloir auprès de leurs opinions publiques d'opérations « zéro mort » ! Un sentiment d'impunité en sortirait renforcé et, loin de favoriser la paix, ces nouvelles armes rendraient plus facile le déclenchement des guerres.
Pour exemple, le robot conçu par le groupe Samsung est un robot tueur, d'autant plus inquiétant qu'il peut très facilement devenir complètement autonome et se passer de toute autorisation pour guerroyer. L'activation de son mode « automatique » le lui permet, de sa propre et seule initiative.
Les américains font de leurs drones armés, depuis de longues années, un usage qui, en Afghanistan et au Pakistan, a déjà tué des civils par centaines.
Les britanniques, les français, les russes, les chinois, quant à eux cherchent à se doter de leur propre système automatisé et tous communient dans le même projet d'équiper leurs armées de machines de guerre toujours plus autonomes ; tous semblent, en somme, préparer un avenir cauchemardesque  où les robots, comme dans les pires scénarios de science-fiction pourront librement  « porter atteinte » à des êtres humains. D'autre part, leur confection ne nécessitant aucun matériel de base coûteux ou difficile à obtenir, ces robots risquent de tomber entre les mains de terroristes, de dictateurs désireux de contrôler davantage leur population  et de seigneurs de guerre souhaitant perpétrer un nettoyage ethnique.
De nombreux pays, non des moindres, sourds aux alertes des ONG et de la société civile se sont lancés dans ce qu'il faut bien appeler une course aux armements robotisés.

Prions : Seigneur, que l 'Esprit Saint, Esprit de paix, éclaire  les dirigeants de tous les pays afin qu'ils mesurent toutes les répercussions néfastes que peuvent entraîner leur course à l'armement et que les progrès de la science servent à favoriser la  paix plutôt que la destruction et la mort. 


Pour plus d’information, est recommandée la lecture de la récente chronique d'Amnesty International, n°371


A vous qui cherchez la paix en ce mois de Juin 2018
Intention de prière : l’Association coexister Interfaith tour

L’association Coexister est un mouvement de jeunesse et d'éducation populaire, apartisan et aconfessionel qui promeut la Coexistence Active et donc la paix en utilisant une méthode d’éducation par les pairs auprès de jeunes entre 15 et 35 ans.  Son but est de favoriser  le lien social et le mieux vivre ensemble, tout en s’appuyant sur les différences en les respectant. Ainsi, la cohésion sociale est créée non plus « malgré » mais  « grâce » aux différences. Pour les jeunes de Coexister, il y a trois étapes successives :  
·       le dialogue qui  permet d’apprendre à se connaître
·    la solidarité qui permet de dépasser le simple cadre du dialogue en agissant ensemble, au service de la société
·      la sensibilisation qui permet à ces jeunes de devenir des agents de la coexistence active.
Coexister est porteur du projet « InterFaith Tour » dont une des équipes  composée de quatre jeunes gens, athée, musulman, juive et catholique partis pour visiter 20 pays dans les cinq continents  pendant sept mois afin de recenser toutes les initiatives interreligieuses et interconvictionnelles du monde dans le but de les étudier, de les mettre en relation et d'en rapporter les plus pertinentes en France en  choisissant le format attractif de conférences, ateliers participatifs et expositions ambulantes qui passeront de villes en villes.
Le public qu’ils visent est large, à la fois enfants, jeunes et adultes, associations religieuses ou interreligieuses et institutions laïques. La forme des interventions est pensée pour répondre aux attentes de ces différents publics. C’est aussi un très bon moment d’échange de partage que tous ces jeunes vivent ensemble. Leur lien avec la communauté de Taizé a fait participer l’association à plusieurs « pèlerinages de la paix ».

Prions : Seigneur, envoie ton Esprit-Saint afin que d'autres initiatives semblables à celle  d'Interfaith, se multiplient à travers le monde, pour faciliter le vivre ensemble et promouvoir la paix.


Pour plus d’information, consulter le site web de l’association créée en 2009 et qui comptait environ 2000 membres en 2015. www.coexister.fr



A vous qui cherchez la paix en ce mois de Mai 2018
Intention de prière : les Maldives

Les Maldives, archipel de plus de 1100 îles dont 200 seulement sont habitées par 330 000 habitants, forment un état indépendant depuis le 26 Juillet 1965. Ancienne colonie du Royaume Uni, elle est aujourd’hui une république présidée par Abdallah Amen Abdu. L'Islam y est religion d'état. D'abord bouddhistes, les habitants ont été convertis à l'islam, sans doute au XIIe siècle. L'application de la charia est stricte les autres religions sont interdites.
La capitale Malé est surpeuplée et recouverte de bâtiments, la plupart des autres îles sont destinées essentiellement au tourisme qui constitue la principale ressource, ressource fortement menacée par la montée des océans rendant l’accès difficile et par ailleurs sévèrement réglementé, le logement chez l'habitant y est notamment interdit.
L’archipel connaît deux graves problèmes : le chômage et la drogue. De plus, sévit une crise politique émaillée de violences, après la démission le 7 février 2017 de Mohammed Nasheed,  ancien président qui figure parmi les opposants, et par ailleurs  champion de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le rétablissement récent de la peine de mort des enfants dès l'âge de 7 ans a suscité l'indignation dans le monde et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a fait part de sa profonde inquiétude. En effet,  selon le droit international, « les personnes inculpées et condamnées pour des infractions commises avant l'âge de 18 ans, ne peuvent ni être condamnées à mort, ni à la prison à vie sans possibilité de libération», a rappelé Ravina Shamdasani,  porte-parole du Haut -Commissariat des Nations Unies.
« Ceux qui ont manifesté pacifiquement contre l'état d'urgence n'auraient jamais dû être incarcérés et doivent être libérés immédiatement et sans condition. Le gouvernement des Maldives se sert de l'état d'urgence comme d'un permis de réprimer, et s’en prend à des membres de la société civile, des juges et des opposants politiques », a déclaré de son côté, Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Asie du Sud à Amnesty International qui a également constaté un recours à la force injustifiée et excessive par la police contre des journalistes et des manifestants pacifiques,

Prions : Vierge Marie, Reine de la Paix, intercède auprès de ton Fils, afin que, dans les pays soumis à des régimes totalitaires, cessent  oppression et terreur. Seigneur, viens en aide à tous les acteurs de non-violence et à tous les artisans de paix pour que leurs voix soient entendues et leurs actions respectées. Amen



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’Avril 2018
Intention de prière : Martin Luther King, apôtre de la paix, 50 ans après


 Quand il a prononcé son discours « I have a dream », lors de la marche de Washington en 1963,  Martin Luther King était désapprouvé par deux tiers des américains. Devenu l’homme le plus dangereux des Etats Unis, il était assassiné le 4 avril  1968, il y a cinquante ans !

Aujourd’hui le combat non violent du pasteur noir américain inspire toujours dans le monde entier. Des milliers d'hommes et de femmes, guidés par la foi qui les anime, se dévouent partout dans le monde aujourd'hui pour soulager la misère et être des artisans de paix. Martin Luther King demeure un symbole fort et vivant. Alors que vient d’être célébré le cinquantième anniversaire de sa mort, n'oublions pas que c'est dans la Bible que, Prix Nobel de la paix, il puisait ses motivations profondes.

La force de ce pasteur baptiste était l’action non-violente.  Au-delà des sa lutte pour les droits civiques des noirs, c’est la critique du capitalisme et de la guerre du Vietnam qui expliquent sa mort. En condamnant la guerre et les inégalités de richesse, il aspirait à une nouvelle orientation des structures de son pays, selon lui trop orientées vers l’enrichissement d’une petite poignée dont la domination était assurée en divisant la classe ouvrière entre blancs et noirs, ces derniers étant envoyés avec les pauvres blancs « faire la guerre au Vietnam ».

A l’exemple de Gandhi, la non-violence était d’emblée son choix, l’histoire lui ayant montré que chaque fois que les noirs avaient eu recours à la violence, la répression s’était déchaînée contre eux. Le choix de la non-violence n’avait rien d’une passivité ni d’un refus de la lutte. Dès1955, il prend la tête d’un mouvement qui a déjà commencé et met en place des ateliers pour former à la non-violence ; il était convaincu que la non-violence était le seul moyen de changer le cœur de celui qui vous agresse, pour le désarmer en l’aimant malgré-lui.

Enfin, On ne saurait faire mémoire de Martin Luther King sans rappeler deux phrases  de son discours : « Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux » et  « je rêve qu’un jour (…) les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main comme frères et sœurs, Je fais aujourd’hui un rêve ». Le rêve n’est pas encore devenu pleine réalité ! Notre prière et notre engagement n’en sont que plus indispensables.

Prions :

Seigneur, que Martin Luther King inspire encore de nombreux leaders religieux et politiques pour continuer le combat non-violent pour l’égalité de tous et que, par la grâce de l’Esprit du Ressuscité, vainqueur de la mort et du péché, nous soyons tous des hommes et des femmes de paix là où nous sommes.



A vous qui cherchez la paix en ce mois de Mars 2018
Intention de prière : L'agro-écologie, espoir de paix et de cohésion sociale dans les pays du sud


Au Burkina Faso, au Burundi, au Timor oriental et dans d’autres pays, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) dont PAIES (Programme d'Appui aux Initiatives Économiques et Sociales) PERMATIL (Permaculture pour le Timor Leste), CCFD TERRE SOLIDAIRE, luttent pour instaurer une nouvelle agriculture capable d’ouvrir un nouvel avenir en réparant les dégâts causés par toutes sortes de méthodes dévastatrices, telles que coupe anarchique du bois, feu de brousse, surpâturage et emploi de pesticides.
                       
Parmi ces pratiques  écologiques, on distingue entre autres, la reconstitution du bocage qui consiste en des prairies entourées de haies vives afin d'éviter l'érosion liée à la mousson ; les plantations dans des zaîs, (petites cuvettes permettant la rétention de l'eau,) la permaculture qui consiste en la préparation de compost et l’usage de pesticides et fertilisants naturels, les séchoirs solaires, le creusement de rigoles de drainage et le forage de puits pour capter l'eau des nappes souterraines très importantes dans le sous-sol africain, réhabilitation des variétés paysannes adaptées au terroir et capables de résister au dérèglement climatique actuel.

L'évolution des pratiques mettant en œuvre ces nouvelles techniques agro-écologiques ont permis d'améliorer les rendements agricoles et surtout de renforcer la cohésion sociale, notamment  à travers la reconnaissance du rôle important  des femmes qui maintenant commencent à accéder à la propriété de la terre. Au Burundi, l'espoir d'une vie meilleure est palpable ainsi que des espoirs de paix sociale, alors que le délitement de la production agricole avait alimenté, le désoeuvrement, l'individualisme, l'alcoolisme et surtout la violence. La contribution à l’avènement d’une paix juste et équitable est ainsi reconnue

La deuxième phase du programme du PAIES se prépare. Sa mise en œuvre est prévue en avril 2018 avec les partenaires africains et une dizaine d'organisations du Moyen Orient, des Andes et d'Asie.

Prions :

Seigneur, nous t'en prions, fais que les nations prospères comprennent l'intérêt de l'aide au développement des  pays du sud pour qu'ils jouent un rôle pacificateur. Que ces pays deviennent des modèles de développement écologique, qu'ils puissent subvenir aux besoins de leur population et ne soient plus la proie des prédicateurs de haine qui prospèrent sur la misère. Amen.


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de février 2018
Intention de prière : la fin du conflit au Yémen

Le site du Vatican s’interrogeait le 30 janvier : « La situation est-elle en train de basculer au Yémen ? Les combats s’intensifient autour du Palais présidentiel à Aden où le pouvoir exécutif semble sur le point de s’effondrer » La paix adviendra-t-elle enfin dans ce pays déchiré par une guerre qui oppose les rebelles chiites Houthis, soutenus par l’Iran et la coalition sunnite menée par l’Arabie Saoudite ?
Dans la foulée du printemps arabe en Tunisie et en Égypte, le Yémen connaît une série de manifestations populaires qui démarrent au début de l'année 2011. Les rebelles chiites houthistes se joignent à la contestation lancée par des étudiants. Les houthistes originaires du nord du Yémen  frontalier de l'Arabie Saoudite, sont soutenus par l'Iran son rival. Le sud du pays colonisé par les britanniques est devenu indépendant en 1967, affichant une idéologie socialiste. Mais depuis cinquante ans, les élites politiques, les forces militaires et les puissances tribales se déchirent pour la conquête du pouvoir.
Malgré les annonces répétées du président Ali Abdallah Saleh concernant l'organisation anticipée d'élections et une révision de la Constitution, les manifestations ne faiblissent pas et se terminent souvent par une répression sanglante. Il faut l'intervention des États-Unis et des pays du Golfe pour négocier le départ du président Saleh. Ce dernier accepte de céder le pouvoir dans le cadre d'un accord de transition et au début 2012, le vice-président Abd-Rabbo Mansour Hadi prend la tête du pays puis remporte les élections organisées dans la foulée. Le Président Saleh sera assassiné le 4 décembre 2017.

Pendant toutes ces années mouvementées,  Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique (AQPA) profite du chaos pour étendre son influence territoriale à laquelle s’opposent  les États-Unis  par  une guerre sans merci. Depuis, le pays est le théâtre, selon les observateurs de l’ONU, de la «pire crise humanitaire au monde» : 8,4 des 30 millions d'habitants sont directement menacés par la famine. A cause de l'effondrement des services de santé, 2000 personnes sont décédées du choléra dans la plus grande épidémie jamais enregistrée (près d'un million de cas suspectés depuis mars 2017, selon la Croix-Rouge). Des cas mortels de diphtérie ont également été signalés en raison de la faible couverture par vaccination des enfants de moins de cinq ans. Par ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) indique que deux millions et demi d'habitants sont privés d'accès à l'eau potable. Selon l'ONG Acted, 21 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire. Près de dix millions nécessitent une aide d'urgence, dont de nombreux enfants.

Jusques à quand la souffrance de tout un peuple ? Invités par le pape François à ne pas tomber dans le piège de « la mondialisation de l’indifférence » osons intercéder sur le cœur de Dieu.

Prions :

En ce mois où nous fêtons le 160ème anniversaire des apparitions de  Lourdes, demandons à la Vierge Marie d’intercéder pour le peuple Yéménite et tous les pays d'Afrique qui subissent les mêmes conflits. Que chacun puisse avoir accès à la nourriture, à l'eau potable et aux soins nécessaires. Que cessent ces guerres qui ruinent les pays et déstabilisent l'équilibre fragile de cette partie du monde.  Amen.


A vous qui cherchez la paix en ce mois de Janvier 2018
Intention de  prière : les Rohingyas, une minorité en danger
 
Avant la colonisation la Birmanie n'existait pas comme entité nationale ; en colonisant cette région du monde, l’Empire britannique a rassemblé des royaumes qui se sont absorbés les uns dans les autres. Du point de vue religieux, les deux tiers sont des bouddhistes, les Bamars, le tiers restant étant composé de toutes sortes de groupes ethniques et  religieux. En 2015, le triomphe électoral du parti d'Aung San Sun Kyi (prix Nobel de la paix en ) a engagé la Birmanie sur la voie de la démocratie mais sans avoir aucun pouvoir sur les affaires sécuritaires réservées à l’armée  composée presque uniquement de Bamars bouddhistes ; en conséquence les généraux occupent les postes clés en particulier le ministère de l'intérieur.

Fin août 2017, l'insurrection des rohingyas musulmans qui depuis 2012 n'ont pas d'accès aux écoles, au marché du travail, aux hôpitaux et sont privés de citoyenneté, a déclenché une répression sanglante de la part  des forces armées birmanes contraignant contre leur volonté des centaines de milliers de rohingyas à fuir vers le Bangladesh, pays très pauvre enclavé dans la partie orientale de l'Inde.

Actuellement, quelques  900 000 musulmans Rohingyas  s'entassent dans des cités de toiles de tentes du Bangladesh où plus de 600 000 d'entre eux sont arrivés depuis fin août pour fuir ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique. Les autorités bangladaises redoutent une explosion démographique au sein de cette communauté dont les familles sont traditionnellement nombreuses, ce  qui aggraverait la précarité des conditions de vie dans les camps. Le planning familial bangladais, après des distributions de moyens contraceptifs parmi les Rohingyas, réfléchit à des méthodes plus radicales comme des vasectomies et des ligatures de trompes, sur la base du volontariat. Piégés dans des camps qu'ils ne peuvent quitter, interdits de travailler au Bangladesh, les réfugiés rohingyas  vivent, selon plusieurs rapports de l’ONU, dans des conditions de vie proches de l’inhumanité : surpeuplement, manque d’accès aux soins, inactivités etc.

Avec  les rohingyas de Birmanie, ressurgit le spectre d'une oppression des minorités ethniques et religieuses pratiquée dans d'autres pays et depuis longtemps. Lors de sa récente visite aux  chrétiens de Birmanie, et du Bangladesh, le Pape François a insisté sur la nécessité que la communauté internationale défende les intérêts et les droits des minorités religieuses.

Prions : Seigneur Jésus, toi qui as connu l’exil et la persécution, que l'Esprit Saint inspire les dirigeants de toutes les nations afin  que cessent les persécutions envers les minorités et que soient respectés les droits de l'homme dans tous les pays. Amen


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de décembre 2017
Intention de prière : le rôle des femmes dans le maintien de la paix


Lors de la dernière assemblée générale de l’ONU, Mgr Auza, représentant permanent du Saint Siège, a fait plusieurs déclarations sur les moyens à mettre en œuvre pour qu’advienne la paix. Tout particulièrement, il a souligné « l'importance de la pleine participation des femmes en tant qu'agents actifs dans la paix et la sécurité » et a reconnu « la contribution louable des femmes dans les missions de maintien de la paix de l'ONU dans diverses parties du monde ».  En ce mois où la figure de la Vierge Marie se fait plus présente jusqu’à Noël, il est heureux de reconnaître le rôle vital que les femmes peuvent jouer dans la prévention de la guerre par la médiation et la diplomatie préventive, mais aussi dans les situations d’après- guerre en  participant pleinement aux travaux de réconciliation, de réhabilitation et de reconstruction des sociétés, pour prévenir les rechutes.

Le représentant du Saint-Siège a encouragé la communauté internationale à trouver de nouvelles voies pour mettre en œuvre les différentes résolutions du Conseil de Sécurité qui visent à impliquer les femmes dans les médiations pour les opérations de maintien de la paix et de la sécurité des populations. Comme  l’a rappelé le Pape François avec insistance au cours de l’audience générale du 25 janvier 2017, « c'est souvent une femme,  pleine de foi et de courage, qui redonne de la force à son peuple et le conduit sur les routes de l'espérance. Tant de femmes témoignent de la résilience de l'esprit humain face à l'exclusion systémique. Ceci est particulièrement vrai en temps de violence et de conflit, lorsque la résilience et la miséricorde sont plus que jamais nécessaires. »

Une étude canadienne a fait les constats suivants :
·        lorsque le pourcentage de femmes au Parlement augmente de 5%, un État est cinq fois moins susceptible de recourir à la violence face à une crise internationale.
·        un accord de paix est 35 fois plus susceptible de durer au moins 15 ans si des femmes participent à son élaboration. De même lorsque 35% des parlementaires sont des femmes, le risque de reprise d'un conflit est proche de zéro.

Aujourd'hui comme hier, l’annonce du Royaume de Dieu est confiée à tous mais les femmes y ont un rôle privilégié. Les Évangiles nous les montrent présentes et actives autour de Jésus et elles sont nombreuses à soutenir de leurs ressources Jésus et les douze apôtres.    

Prions Marie, Mère de Jésus, le Prince de la Paix, afin que,  par son intercession, le Seigneur fasse reconnaître l'importance du rôle des femmes dans tous les processus de paix à l’œuvre  dans le monde. Prions aussi pour que leur engagement pour la paix ne fasse pas d’elles des cibles de violences... Paix aux hommes que Dieu aime.


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Novembre 2017
Intention de prière : l’abolition de l’arme nucléaire

   Les tensions  entre la Corée du Nord, ses voisins et les Etats Unis au sujet du programme nucléaire nord-coréen sont  une source d'inquiétude pour la communauté internationale. Le président des USA a même menacé de détruire complètement la Corée du Nord. Devant cette escalade de violence, au moins verbale, le secrétaire général de l'ONU, Mr Guterres  a rappelé que «  des paroles incendiaires pouvaient  mener à des malentendus fatals ». L'ONU juge que la menace nucléaire est à son plus haut niveau depuis la fin de la guerre froide : « il y a toujours  environ 15000 ogives nucléaires dans le monde ». C'est dans ce contexte que le 6 octobre dernier, le Prix Nobel de la paix a été attribué à l' ICAN.

L'ICAN est une coalition internationale qui réunit des centaines d'ONG en provenance d'une centaine de pays différents. Son objectif est d’aboutir à l'interdiction et à la destruction des armes nucléaires.  Créée en 2007 à Vienne (Autriche) en marge d'une conférence internationale du traité sur la non -prolifération des armes nucléaires (TNP), elle a son siège dans les bâtiments du Conseil œcuménique des Églises à Genève, près de l'ONU. L'ICAN est financée par des donateurs privés et par des contributions de l'Union européenne et d’États comme la Norvège, la Suisse, l'Allemagne et le Vatican..
Selon l'ICAN, certains pays européens, membres de l'OTAN, déclarent soit posséder, soit dépendre de l’arsenal nucléaire des USA pour leur sécurité. A quoi il convient d’ajouter que certains Etats possèdent des réacteurs nucléaires pouvant être détournés de leur usage civil afin de produire des armes. Par ailleurs, selon les études menées par les militants de l’ICAN, des programmes consacrés aux armes nucléaires détournent des fonds publics en priorité destinés à la Sécurité Sociale, à l'Education et même à l'aide aux victimes de catastrophes naturelles !

Ce 20 septembre 2017, le traité d'interdiction des armes nucléaires a été ouvert à la signature des pays membres de l’ONU. A ce jour, 22 pays l'ont signé, mais il n'entrera en vigueur qu’après la ratification de 50 pays ! Le but de ce nouveau pacte est de renforcer le traité de non-prolifération des armes nucléaires entré en vigueur en 1970, qui vise à éviter que la fabrication d'armes nucléaires ne se répande dans le monde. Quant au traité d'interdiction complète des essais nucléaires, il a été boycotté par les neuf puissances nucléaires.

Prions :
Seigneur, nous te rendons grâce pour la mobilisation de l'ICAN qui vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix 2017. Envoie ton Esprit Saint éclairer les consciences des dirigeants des puissances détentrices des armes nucléaires, afin qu'ils s'accordent à renforcer les traités de non prolifération et d'interdiction des essais des armes nucléaires. Seigneur, soit attentif à notre prière .



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’Octobre 2017
Intention de prière : un pas historique sur le chemin de la paix au pays basque


Après 58 ans de terreur, d'enlèvements et de sang versé, l'ETA a fait un pas de plus vers sa dissolution. La page de la lutte armée se tourne enfin définitivement.

En quelques mois une campagne d'action non-violente inédite a réussi à relancer le processus de paix qui se trouvait dans l'impasse au pays basque. L'organisation indépendantiste avait décidé la fin de la lutte armée en 2011. Le 8 avril dernier, suite à l'appel lancé par les « artisans de la paix », le processus de désarmement de l'ETA a pu être mené à son terme. Une action que l'on doit à un collectif de citoyens qui a décidé de prendre les choses en main après l’arrestation de militants non violents à Louhossoa le 16 décembre dernier 2016. Suite à cette arrestation, de nombreuses personnes parmi les élus et les membres de la société civile avaient manifesté leur soutien aux « artisans  de la paix » et s'étaient mobilisés afin d'exiger leur libération mais ce processus s’est trouvé dans l'impasse en raison du refus des gouvernements français et espagnol d'engager les démarches. Au final plus de 20 000 personnes se sont rassemblés le 8 avril, pour assister à la diffusion de vidéos et photos des opérations de démantèlement en présence de 174 observateurs des «  artisans de la paix ». Au total ce sont 120 armes à feu, 3 tonnes d'explosifs et des milliers de munitions et de détonateurs qui étaient contenus dans différentes caches, la plupart hors du pays basque !
Le résultat de cette journée à juste titre considéré comme un succès, apporte la preuve du rôle que peut tenir la société civile dans la conduite de processus permettant de transformer la société. Grâce à l'action des « Artisans de la Paix », la dernière organisation armée d'Europe occidentale est aujourd'hui totalement désarmée et la non-violence s’est affirmée comme une solution vraiment crédibles et infiniment souhaitable pour la résolution de conflits.

Le concept de non-violence progresse et, pour la première fois, l'ONU préconise une intervention civile pour la paix. Puisse le processus mis en œuvre au pays basque inspirer d’autres artisans de paix là où des revendications nationalistes font usage de moyens violents.

Prions : En réponse à l’appel du Pape François ‘implorant tous les croyants juifs, chrétiens et musulmans à unir leur prière pour la paix’ (tweet du 29/09) Vienne Ton Esprit, Seigneur, embraser le cœur des artisans de paix. Que la non-violence devienne la caractéristique de nos relations et de nos décisions pour que :
Justice et Paix s’embrassent. (Ps 84, 11)  Amen



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de septembre 2017
Intention de prière : la paix en Colombie
    
C’est en Colombie que le Pape François effectue sa prochaine visite apostolique du 6 au 10 Septembre. Il vient apporter ses encouragements au processus de paix qui a mis fin tout récemment à plus de cinquante ans d’une guerre civile qui a coûté des milliers de vie. L’Eglise catholique a joué un rôle important dans ce processus et de ce fait, est une instance appréciée d’une grande majorité de la population.

De 1964 à 2016, une guerre civile a en effet opposé le gouvernement colombien à la guérilla marxiste des Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes – FARC.  Aussi l'accord signé avec les FARC le 25 novembre dernier tourne une page dans l'histoire colombienne. En permettant aux anciens guérilleros d'intégrer la vie politique du pays, la Colombie s'inscrit dans les processus initiés  par d'autres pays comme l'Irlande du Nord, où l'IRA a renoncé à la lutte armée et où ses membres ont trouvé  leur place dans la vie politique locale.
L’Église catholique a joué un rôle important et reconnu dans ce processus de paix qui est, en quelque sorte, « la diplomatie de la miséricorde » chère au Pape  François. Mocoa cité amazonienne a été touchée par une coulée de boue le 31 mars dernier ; or, en visite dans cette ville le 6 avril, le représentant du pape avait salué les efforts conjoints de l 'État et de l'ex-guérilla des Farc pour l'assistance aux victimes, estimant que leur réaction coordonnée à cet événement tragique était un signe encourageant de la bonne volonté des deux parties pour une sortie concrète et définitive du conflit.

Mais malgré ces avancées politiques, la violence demeure toutefois fréquente, notamment vis à vis des défenseurs des droits de l'homme, des syndicalistes, des journalistes et envers les membres de l’Église. Si le  conflit avec les FARC peut être considéré comme réglé, une autre guérilla venue de l'extrême-gauche, l'Armée de Libération Nationale, n'a pas encore été réglé. C'est à une population encore traumatisée par la violence et fragilisée par tant d’années de lutte, que le pape vient apporter consolation et espérance. Nous pouvons accompagner sa démarche de notre prière.



Prions : Seigneur Dieu de paix, Isaïe ton prophète a annoncé qu'un jour « les épées seront transformées en charrues et les lances en faucilles » (Is 2-4). Nous te supplions donc de ne pas retarder l'accomplissement de ces paroles. Fais que  la visite du Pape François en Colombie consolide la paix naissante, que  ta Miséricorde puisse s'exprimer, et qu’advienne pour tous une paix juste et durable. Amen.


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois  d’août 2017
Intention de prière : la formation des jeunes du Burundi à la paix.

Le Burundi est un petit pays d'Afrique centrale, miné par les conflits ethniques et politiques depuis son accession à l'indépendance en 1962. Le REJA (réseau des Jeunes en Action pour la paix) a vu le jour en 2001, en pleine crise, pour réconcilier les gens et créer un vaste réseau qui serait plus efficace. Aujourd'hui le REJA fédère 164 associations. La mission est de bâtir un monde dans le respect mutuel et le bien-être de chacun. Cette promotion de la paix est surtout confiée aux jeunes qui représentent 60% de la population. Les jeunes y apprennent à régler les conflits par la médiation et la discussion. En adhérant à ce réseau ils s’engagent notamment à :
  • avoir un esprit patriotique  
  • être conscient de leur rôle dans la consolidation de la paix en résistant aux divers types de manipulation
  • adopter des comportements responsables  
  • s’abstenir d’adhérer aux mouvements de violence
  • cultiver la valeur de la vérité

Une  campagne de mobilisation des jeunes pour la culture de la paix au Burundi a été lancée, qui se propose de promouvoir une culture de paix au sein de la jeunesse pour qu’elle s’investisse dans le lent et laborieux processus de consolidation de la paix.
Les membres de la représentation locale de l’UNESCO organisent la campagne en partenariat avec le REJA. Cette campagne sous l’égide du PaynCoP  (réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix) s’inscrit dans le prolongement d’une autre lancée au Gabon en juillet 2016 et en Angola en Décembre 2016.
Parmi les activités mises en œuvre, on peut noter : la production et la diffusion de spots publicitaires, la participation à des émissions radio, la création d’une chanson sur la culture de la paix, l’organisation d’une marche-manifestation et d’une course pour la paix. Par ailleurs certains medias sensibiliseront les jeunes à la valeur de la tolérance et à l’acceptation mutuelle dans leurs différences. Les talents des jeunes artistes et athlètes burundais seront aussi repérés et mis au service de la promotion de la culture de la paix.

Prions : Seigneur, permets qu'à l'exemple des jeunes Burundais, nous devenions des artisans de paix et que nous formions les jeunes générations à devenir à leur tour des artisans de paix. Que tous, avec le soutien de la prière de Notre Dame, reine de la Paix, nous bâtissions un monde plus fraternel. Amen


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Juillet 2017
Intention de prière : les peuples indigènes du Brésil

Nommé le 31 août 2016 en remplacement de Dilma Rousseff, le nouveau président brésilien, Michel Temer, incarne le retour d'un conservatisme économique et politique. De quoi remettre en question les droits acquis, notamment ceux des petits agriculteurs et des peuples indigènes. L’annonce en mai dernier de la suppression du Ministère de Soutien à l'Agriculture familiale provoque l'inquiétude ; en effet, 70 % des aliments consommés par les brésiliens proviennent de l'agriculture familiale.

Les peuples indigènes sont parmi les autres grands perdants de cette nouvelle orientation économique ; des coupes franches ont été faites dans le budget de la Fondation Nationale de l'Indigène du fait que le Front parlementaire de l'agriculture (FPA) a diminué le budget alloué. Aux paysans sans terre et aux peuples indigènes qui tenteraient de s'opposer à cette politique en faisant valoir leurs droits, le FPA a suggéré à Michel Temer d'envoyer l'armée brésilienne pour faire de la « médiation » sur les sites « envahis » ! De quoi renforcer le sentiment partagé par l'opinion publique brésilienne que le géant sud-américain fait un retour en arrière de plus de trente ans. Bien que reconnus et protégés par la constitution de 1988, les peuples indigènes d'Amazonie sont de plus en plus menacés par l'exploitation des matières premières. Le programme d'accélération de la croissance, destiné à développer les infrastructures liées à l'énergie et les transports, a été conçu pour exploiter au mieux les ressources naturelles du Brésil. Les peuples indigènes qui vivent en Amazonie, région riche en matières premières, veulent préserver leurs terres, seule richesse qu’ils peuvent exploiter. Or les violences ne cessent d'augmenter : la déforestation sans limite, la création de complexes hydroélectriques et l'exploitation du pétrole menacent directement les populations indigènes. Privés de leur terre, ils ne peuvent plus cultiver manioc, riz et haricots qui sont les aliments de bases de leur nourriture, ni continuer l'élevage de cochons et de volailles ou s’adonner à la pêche de mars à septembre. Mgr Roque Paloschi (1) depuis octobre 2015 archevêque de Porto Velho, en Amazonie brésilienne déclare au CCFD «  qu'il existe au Brésil des groupes radicaux, très actifs au Parlement qui, alimentés par l'opportunisme de l'agrobusiness et du capital international, détruisent tout, en commençant par ce qu'il y a de plus sacré c'est à dire la vie des peuples et de la planète . »

Prions : Pour l’Église qui est au Brésil, ses pasteurs et tous ses missionnaires.
Qu’elle soit présente aux côtés des populations en souffrance et empêchées de vivre avec dignité.
Qu'elle puisse, sans entrave, assumer la mission que toi, Seigneur, tu lui as confiée.
Qu'elle soit témoin de ta tendresse et de ta miséricorde envers les plus faibles.


(1)   Dom Roque Paloschi, originaire du Sud du Brésil, grand ami du frère Irénée, avait pu le visiter à Tournay lors d’une visite qu’il faisait à Rome. Leur rencontre avait été d’un grand réconfort pour notre frère déjà très atteint par la maladie.


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Juin 2017
Intention de prière : l’AED – Aide à l’Eglise en détresse


L'année 2017 célèbre  plusieurs jubilés : 500 ans de la Réforme, 300 ans de la fondation de la franc-maçonnerie, 100 ans de la révolution bolchevique en Russie et les 100 ans  des apparitions de la Vierge à Fatima. Arrêtons-nous sur les 70 ans de l'AED - Aide à l’Église en Détresse.
Fondée en 1947 par le Père Werenfried  d’abord pour aider les chrétiens d'Allemagne de l'Est, contraints par le régime communiste à vivre cachés et objet de nombreuses discriminations. Progressivement, pratiquant une méthode spirituelle appelée « la révélation de l’Amour », l'AED s'est déployée, pour répondre aux appels des papes successifs, dans d’autres pays parmi les plus exposés aux persécutions et aux détresses multiples, œuvrant désormais dans 150 pays.

Cette « révolution de l’Amour » s’enracine dans la méditation du mystère de la croix du Christ et de son cœur transpercé.  En 70 ans d'une histoire très riche et multiforme, on peut citer des milliers de faits qui se  sont révélé une vraie source d'espérance. Pas d’autre explication que la lecture croyante et priante de ce verset de l’Evangile selon St Jean : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». (Jn 3, 17) Si  la majeure partie du monde occidental n’a pas connu la guerre depuis 1945, il serait inexact d’affirmer que la paix règne pour autant. Les nombreux attentats perpétrés en Europe ont fait dire à plusieurs responsables politiques que « nous sommes en guerre » ! Le Pape François lui-même n’a pas hésité à plusieurs reprises de parler d’une « guerre fragmentée » ! Lors de son récent déplacement à Fatima, le pape a voulu réaffirmer notre espérance en la réalisation de la promesse de la Vierge Marie aux trois jeunes bergers : « à la fin son cœur immaculé triomphera ». En cette année du jubilé de Fatima, pouvons-nous donc espérer nous approcher de ce triomphe de l’amour ? Certainement ! Sauf si nous nous décourageons d'œuvrer et de prier pour la paix.

Confortée par cette espérance et en tant qu’œuvre pontificale, l'AED a promis de s'engager de manière encore plus généreuse, en cette année 2017. Il s'agit d'un engagement d'amour plus qu' un devoir de charité. Un engagement de tous qui implique de se mettre au service des pauvres et de faire progresser la charité célébrée dans le sacrifice eucharistique.

            Chaque année, l'AED collecte de l'argent pour soutenir l’Église dans le monde. Des milliers d'églises et de chapelles ont été construites ou reconstruites. Elle soutient financièrement la formation des séminaristes des pays pauvres. Elle diffuse des Bibles, Des milliers de prêtres peuvent vivre décemment grâce aux offrandes de messe transmises par l'AED. Des centaines de programmes de radio et de télévision ont été financés pour soutenir les chrétiens isolés. Des milliers de véhicules ont été achetés pour propager l'Evangile. Le magazine d'information de l’AED n° 182 donne tous les renseignements sur cette action multiple cherchant à se faire proche des chrétiens en situation difficile, quelle qu’en soit les raisons.

            Le 25 mai dernier, à l’issue de leur entretien au Vatican, le Pape François en offrant au Président Trump un médaillon en bronze représentant un olivier unissant deux morceaux de terre, expliquait : «  la fracture symbolise la division de la guerre et l’olivier mon désir de paix ; je vous le donne pour que vous soyez instrument de paix. » « Nous avons besoin de paix » a répondu D. Trump.

Prions :

Seigneur, en cette année du jubilé de Notre Dame de Fatima que l'AED a choisie comme patronne, vienne Ton Esprit Saint, Esprit de paix, Esprit de communion, éclairer toutes les communautés chrétiennes. Pour qu’ils agissent ensemble pour la paix, donne à tous tes disciples le courage, comme Marie l'a demandé à Fatima, de prendre et reprendre le flambeau de la prière. Amen.



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Mai 2017
intention de prière : dénoncer l’hypocrisie du commerce des armes

Le dernier traité international sur le commerce des armes est entré en vigueur en décembre 2014. Il prévoit que les transactions de ventes d'armement soient mieux contrôlées pour éviter les détournements. Il stipule que les pays vendeurs doivent veiller à ce que l'usage qui sera fait des armes vendues ne soit pas contraire aux droits humains. Parce qu’ils en sont les principales victimes, les pays du Sud sont très demandeurs d'un encadrement plus rigoureux du commerce des armes.

Quels efforts consentent les puissances occidentales qui, pour certaines, c'est le cas de la France, se sont enorgueillies d'avoir agi fortement pour l'adoption du traité ?
Dans un rapport rendu public en décembre 2015, d'éminents juristes mandatés par Amnesty International ont mis en évidence que les gouvernements britannique et français enfreignaient les articles du traité en vendant des armes à l'Arabie saoudite, certaines armes étant susceptibles d'être ensuite utilisées au Yémen où la guerre saoudienne continue de faire des ravages humanitaires.

La Chine et d'autres Etats non signataires du traité réclamaient de la souplesse en reprochant aux occidentaux de s'ériger en professeurs de morale après s'être enrichis dans le négoce des armes.

L'enjeu d'une telle règlementation est considérable car des armes détournées finissent régulièrement dans les mains de bandes armées et d'organisations terroristes. Dans un récent rapport de juin 2016, Amnesty International a ainsi établi que l'Etat Islamique a constitué l'essentiel de son arsenal en profitant de « la prolifération incontrôlée des armes en Irak et des contrôles peu rigoureux des transferts d'armes à destination de la Syrie et de l'Irak ». Daech possède notamment du matériel militaire en provenance de plusieurs pays occidentaux.

Tous les Etats doivent procéder à une évaluation beaucoup plus approfondie des risques institutionnels lorsqu'ils envisagent d'exporter des armes pour éviter qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains, en particulier en règlementant les activités de courtage car 85% des détournements commencent par un contrat de courtage. Les intérêts commerciaux et sociaux en matière d’emploi des Etats qui produisent des armes jouent un rôle important dans la vente d'armes d'où les réticences à mettre en œuvre les mesures d'une réglementation efficace.



 , ,k Prions : Seigneur nous t'en prions, envoie ton Esprit-Saint sur les gouvernants des pays qui vendent des armes pour qu'ils soient vigilants à ce qu'elles ne soient pas détournées et que des innocents ne soient pas les victimes de ce commerce mortifère. Amen.


A vous tous qui cherchez la Paix en ce mois d’Avril 2017
intention de prière : les Medias, acteurs de paix ou vecteurs de guerre ?

La puissance des medias est incontestablement devenue un « quatrième pouvoir » ces dernières années.  Ce « pouvoir » n’est pas sans poser de multiples questions dont se sont faits récemment l’écho plusieurs intervenants. Tout dernièrement l’Eglise en France n’a pas été épargnée par une émission de télévision à propos de la pédophilie : où est la vérité ? 

Le Jour de Pâques, la terre entière entendra à nouveau la seule bonne nouvelle à annoncer au monde : le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité ! Si cette bonne nouvelle pouvait être annoncée en boucle par les medias, sans aucune limite ni restriction d’une extrêmité du monde à l’autre, dans toutes les langues et toutes les cultures !

Tout citoyen a le droit d’être informé et le devoir moral de s’informer. Le but de l’information est, par la description de rapporter des faits et, par l’explication de donner sens à l’évènement en prévenant des conséquences possibles immédiates ou à venir. La manière de présenter un fait peut amener la paix ou entretenir la confusion. Une des conséquences de la mal information est, à coup sûr, la désorientation des consciences et des comportements.

Peut-on parler de la neutralité des medias ? En temps de guerre ou simplement de conflit de quelque nature qu’il soit, l’information se révèle comme une arme puissante soit pour la paix soit pour la guerre. Nombreux sont les exemples récents où l’annonce, par exemple, d’un massacre peut immédiatement servir de prétexte à la vengeance et à ses effets dévastateurs.

L’information perd son sens et s’avère manipulée quand les politiciens pour convaincre leur électorat et les medias pour ménager leur audience, ont été amenés progressivement et insidieusement à marginaliser ou ignorer les vecteurs de circulation de l’information. Ici les journalistes sont de réels médiateurs et disposent quasi automatiquement d’un vrai pouvoir pour que le conflit soit aggravé ou au contraire résolu.

Pas question pour autant de ne porter qu’un regard négatif. Nombreux sont les medias qui cherchent à travers de multiples instruments, tels que la musique, le théâtre, les bandes dessinée et les magazines, à influer sur les comportements et les perceptions invitant à privilégier la résolution pacifique des conflits. La recherche de la paix s’inscrit dans le long terme, se nourrit de patience et parfois de discrétion alors que les réseaux sociaux obéissent à l’immédiateté et au scoop avec toutes les simplifications abusives qui en découlent. La nécessaire sélection des informations ne donne accès qu’à une partie de la réalité, privant ceux qui la reçoivent des éléments nécessaires à former leur jugement et leur conscience avant d’agir. L’enjeu est grave.

Prions : Sois loué Seigneur pour les apôtres, premiers journalistes de la Bonne Nouvelle du salut. Nous te confions tous les acteurs des métiers de la communication : qu’ils aient le souci de la vérité et de la cohérence pour que tous découvrent le sens des évènements qui surviennent. Que, par ta grâce, tout homme de bonne volonté devienne messager de la Bonne Nouvelle que Ton fils ressuscité a annoncé le soir de Pâques : La paix soit avec vous.



A vous tous qui cherchez la Paix en ce mois de Mars 2017
intention de prière : les Organisations non gouvernementales (ONG) facteurs de paix

Les ONG sont aujourd'hui devenues des acteurs incontournables dans la résolution des conflits et des crises. Dans l’histoire ancienne les institutions dites « charitables » telles les confréries ou plus récemment une association internationale comme la Croix Rouge ont toujours été associés à l'idée de préserver la paix, paix civile, paix sociale. Aujourd’hui elles se distinguent des institutions politiques et religieuses vouées à la longévité voire à la pérennité ; les institutions charitables doivent, dans l'idéal, être temporaires, pour pallier aux imperfections momentanées des systèmes politiques et sociaux établis.

Il faut toutefois remarquer que la mission initiale d'assistance neutre des ONG peut être dévoyée par des actions marquées politiquement. Les actions de développement qu'elles coordonnent sont souvent imprégnées par les valeurs, la culture, les intérêts du pays donateur. Le risque existe aussi qu’elles soient alors utilisées comme des outils de politique extérieure ; ainsi le Président russe Vladimir Poutine a déposé un projet de loi qui confie aux services secrets la surveillance des organisations humanitaires étrangères ! Il est vrai que bien des ONG ont joué un rôle évident dans la libération des Républiques de l’ex-Union Soviétique ; c’est vrai de l’Ukraine et de la Géorgie par exemple ce qui laisse un mauvais souvenir au pouvoir actuel au Kremlin. Depuis quelques années certains Etats à l'instar de la Russie exercent des pressions et des menaces sur les ONG présentes dans leur pays, cherchant par là même à les discréditer. La multiplication des contrôles et des tracasseries administratives est le signe repérable de tels agissements.  Les ONG sont parfois des témoins gênants comme en République Démocratique du Congo ;  leurs initiatives dérangent comme au Rwanda et au Burundi.  Pourtant ces organisations non gouvernementales s’inscrivent toutes, sauf rare exception, dans la catégorie des institutions cherchant à promouvoir un état de paix durable.

 Au final, il y a lieu de craindre que si les pressions et les attaques perdurent, certaines ONG décident de suspendre leurs activités dans certains pays où leur présence est indispensable pour les populations. L’exemple récent de la Syrie l’a montré après les bombardements de lieux protégés comme les hôpitaux de la Croix Rouge ou de Médecins sans frontière.

Prions : Seigneur permets aux Organisations Non Gouvernementales d'assurer leurs missions, qu'elles puissent continuer à préserver la paix et envoie ton Esprit Saint afin qu'il éclaire l'intelligences et le coeur des dirigeants afin qu'ils soutiennent ces organisations aux lieu de les entraver. Par Jésus  ton Fils notre Seigneur.  Amen.


A vous qui cherchez la Paix en ce mois de février 2017
Intention de prière : Non aux murs de la honte


Mur de la honte est une expression utilisée pour la première fois par des médias et des hommes politiques occidentaux pour désigner le mur de Berlin qui séparait la ville durant la Guerre froide.
L’expression a depuis été employée dans bien d’autres contextes pour désigner tout mur ou barrière de séparation pour faire honte à ses initiateurs ou à une communauté plus large qui soutient la séparation ou reste passive devant la situation. Ce sont souvent les circonstances de la construction ou les objectifs recherchés qui justifieraient, pour ces mêmes personnes, l'idée d'un déshonneur apporté par l'édifice.
Au sens figuré, l'expression a pu également être employée pour désigner une ségrégation sociale, comme l’apartheid en Afrique du Sud
Il y a actuellement quelques 21 000 kilomètres de murs de la honte dans le monde parmi lesquels on peut citer les plus connus : Israël-Palestine, Algérie-Maroc, anti-migrants en Hongrie, la ligne verte à Chypre, la zone militarisée séparant Corée du Nord et Corée du Sud, la frontière entre Mellila et Ceuta en Espagne, celle entre l’Inde et le Bangladesh etc. La construction d’un véritable mur entre le Mexique et les Etats-Unis est à l’ordre du jour depuis l’arrivée à la Maison Blanche du nouveau Président américain.

Il n'y a jamais eu autant de murs dans le monde ! Une dizaine était recensée en 1989 après la chute du mur de Berlin, aujourd'hui la cinquantaine est dépassée. Les conflits politiques non réglés, les guerres, les replis ethniques, la montée du djihadisme conduisent sur notre planète à de telles solutions. La mondialisation n'a pas réussi à déboucher sur un monde sans frontières.

Sur le continent européen lui-même St Jean-Paul II livrait cette réflexion : "ne peut-on dire qu'après la chute du mur, le visible s'est encore plus dévoilé, autre mur invisible qui continue à diviser notre continent, un mur invisible qui passe par les cœurs  humains ? Il est construit de peur et d'agression, de manque de compréhension pour les hommes d'une autre origine (...) un mur fait d'égoïsme politique et économique et de sensibilité affaiblie envers la valeur de la vie humaine et la dignité de chaque homme (...) l'ombre de ce mur se projette sur toute l'Europe (...) la mesure d'une civilisation, mesure universelle, intemporelle, embrassant toutes les cultures et son attitude envers la vie. » Les murs de séparation, que certains protagonistes osent appeler « murs de la paix » mais qui sont objectivement  « murs de la honte », sont les tristes vestiges de quelques réflexes primitifs. Ces murs volent des vies, confisquent des familles, violent des terres, enferment, torturent et condamnent des peuples. N’est-il pas temps d’ouvrir enfin les débats sur cette triste réalité érigée au nom de quelques théories qui prônent la réconciliation par la séparation oubliant que la paix ne peut se faire qu’ensemble ?

Prions :

Seigneur, nous le savons, construire un mur est un acte égoïste et injuste commis envers celui qui est démuni par celui qui vit dans l'abondance et qui refuse le partage. Si  tes Saints Apôtres s'étaient heurtés à des murs ils n'auraient pas pu répandre ta parole. Par Jésus qui est venu parmi nous pour détruire tous les murs de séparation entre les peuples nous t'en prions aide-nous à œuvrer pour établir ton règne d'amour sur notre terre.


A vous qui recherchez la paix en ce mois de Janvier 2017
Intention : la paix aujourd’hui

« La plupart des gens mesurent mal à quel point nous vivons dans une époque pacifique. Aucun de nous ne vivait il y a un millénaire, si bien que nous oublions facilement à quel point le monde était plus violent. Alors même qu’elles deviennent plus rares, les guerres attirent davantage l’attention. Beaucoup plus de gens pensent aux guerres qui font rage aujourd’hui en Afghanistan, en Syrie et en Irak qu’à la paix dans laquelle vivent désormais la plupart des Brésiliens et des Indiens.
Pour apprécier les processus macro-historiques, il faut examiner les statistiques générales plutôt que les histoires individuelles. En l’an 2000, la guerre causa la mort de 310 000 personnes, et les crimes violents provoquèrent la mort de 520 000 personnes. Chaque victime est un monde qui est détruit, une famille ruinée, des amis et des parents meurtris à vie. Dans une perspective macro-historique, cependant, ces 830 000 victimes ne représentent que 1,5 % des 56 millions de personnes mortes cette année-là, dont 1 260 000 victimes d’accident de la route et 815 000 qui se sont suicidées.
Les chiffres pour 2002 sont encore plus surprenants. Sur 57 millions de morts, 172 000 seulement sont morts de la guerre et 569 000 de crimes violents, soit un total de 741 000 victimes de violences humaines, pour 873 000 suicides. L’année qui suivit les attentats du 11 septembre à New York, et malgré tout ce qu’on a pu dire du terrorisme et de la guerre, l’homme de la rue risquait moins de se faire tuer par un terroriste, un soldat ou un trafiquant de drogue que de mourir de sa propre main.
Dans la majeure partie du monde, les gens vont se coucher sans craindre qu’au milieu de la nuit une tribu voisine vienne entourer leur village et massacrer tout le monde. Les enfants n’ont plus à craindre d’être vendus en esclavage quand leurs parents ne peuvent plus payer leurs factures et les femmes savent que la loi interdit à leurs maris de les frapper et de les forcer à rester à la maison. De plus en plus à travers le monde, ces espérances sont réalisées.

Le déclin de la violence est largement dû à l’essor de l’Etat. Tout au long de l’histoire, la violence est le plus souvent née d’affrontements locaux entre familles et communautés. Aujourd’hui encore, les chiffres ci-dessus l’indiquent : le crime local est une menace bien plus meurtrière que les guerres internationales. Les premiers cultivateurs dont la communauté locale était l’organisation politique la plus importante, souffraient d’une violence endémique. En se renforçant, royaumes et empires devaient serrer la bride aux communautés en sorte que le niveau de violence décrût. Dans les royaumes décentralisés de l’Europe médiévale, entre 20 et 40 habitants sur 100 000 étaient assassinés chaque année. Dans les dernières décennies, alors que les Etats et les marchés sont devenus tout-puissants et que les communautés locales ont disparu, les taux de violence ont continué de baisser. La moyenne générale actuelle est de 9 meurtres par an pour 100 000 habitants et la plupart de ces crimes ont lieu dans des Etats faibles tels que la Somalie et la Colombie. Dans les Etats centralisés d’Europe, la moyenne est de 1 meurtre par an pour 100 000 habitants.
Il est certainement des cas où les Etats emploient leurs forces pour tuer leurs citoyens et ces épisodes occupent une grande place dans nos mémoires et nos peurs. Au XX° siècle, des dizaines, voire des centaines de millions de gens ont été victimes des forces de sécurité de leurs propres Etats. Reste que, même dans les dictatures les plus oppressives modernes, l’homme de la rue risque moins de mourir entre les mains d’une autre personne que dans les sociétés prémodernes.

Que la violence au sein des Etats ait décru ou augmenté depuis 1945 est peut-être sujet à discussion. Ce que personne ne saurait nier, c’est que la violence internationale est tombée au niveau le plus faible, toutes époques confondues. » Yuval Noah Harari, Sapiens, une brève histoire de l’humanité, Albin Michel, 2015, pages 429-434. Au premier jour d’une année nouvelle, journée de prière pour la Paix ces réflexions sont bonnes à entendre et à méditer ! Si la paix est toujours faire advenir, il est bon d’apprendre et de rendre grâce parce que « la violence internationale est tombée au niveau le plus faible, toutes époques confondues. Ne cessons pas d’appeler de nos vœux la paix sur la terre.  

A vous qui recherchez la paix en ce mois de Décembre 2016
Intention : trouver la paix dans les petites choses du quotidien



Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis !  (Ps 132-1) Habiter ensemble ? Le psalmiste n'a pas fait  l'éloge des cohabitations humaines.  Nous ne savons que trop que des frères se divisent précisément du fait qu'ils habitent ensemble sous le même toit, et que « la maison où il y a cohabitation  contient des ennemis ». (commentaire de Saint Hilaire de Poitiers).

 La paix est un don de Dieu qui naît dans des petits endroits : un cœur,  un rêve, une parole, un sourire...  La paix est un don artisanal que nous devons cultiver et en faire une voie dans notre vie, le faire entrer en nous, pour le faire entrer dans le monde. « Tu peux parler de la paix avec des paroles splendides, faire de grandes conférences... Mais si dans ta petitesse, dans ton quartier, il n'y a pas de paix, si dans ton travail il n'y a pas de paix, il n'y en aura pas non plus dans le monde. » (homélie du Pape François à Ste Marthe, le 8/09/2016).
Aujourd'hui, alors  que la guerre et les violences qui en découlent continuent de semer la terreur dans tant de cœurs humains, comment, là où nous vivons, œuvrer pour la paix ? Le Pape François nous invite à nous poser cette question : « Comment est ton cœur aujourd'hui ? Est-il en paix ? S'il n'est pas en paix, avant de parler de paix, mets ton cœur en paix. Si tu n'es pas capable de faire avancer  ta famille, ta communauté, ton presbyterium dans la paix, comment veux-tu la faire avancer dans le monde ? Les paroles de paix ne suffisent pas. Commençons par créer un climat de paix en nous et autour de nous, pour arriver au monde en paix. » (homélie du 8/09)

Les paroles de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus n’ont rien perdu de leur actualité : « Inspirées et portées par l'amour, les petites choses acquièrent une grande valeur, Jésus ne regarde pas tant à la grandeur des actions ni même à leur difficulté qu'à l'amour qui fait faire ces actes ».

A la fin du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, nous avons tous été exhortés à : « construire un avenir sur cette terre en travaillant à l’évangélisation du présent pour en faire un temps de salut pour tous ».
Joignons notre prière à celle du Pape François :
« Demander à Dieu la sagesse de faire la paix dans les choses de chaque jour, parce que c'est de ces petits gestes quotidiens que naît la possibilité de la paix à l’échelle mondiale.»  Que naisse la paix dans le cœur de chacun de nous pour bâtir un monde d'amour et de paix.
Viens, Seigneur Jésus, toi le Prince de la paix


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Novembre 2016

intention de prière : jamais , le nom de Dieu ne peut justifier la violence


A l’occasion du trentième anniversaire de la première rencontre des représentants des religions pour prier pour la paix, initiée à Assise par le pape Jean-Paul II, le Pape François a affirmé quelques convictions fortes. Un bref extrait de son discours de conclusion, pourra nourrir notre prière en ce mois novembre, mois qui a connu le 11 novembre 1918, la fin de la première guerre mondiale. 

« Nos traditions religieuses sont diverses. Mais la différence n’est pas pour nous un motif de conflit, de polémique ou de froide distance. « Nous affirmons ensemble que celui qui utilise la religion pour fomenter la violence en contredit l’inspiration la plus authentique et la plus profonde » (Jean-Paul II, Assise, 2002), qu’aucune forme de violence ne représente « la vraie nature de la religion. Elle en est au contraire son travestissement et contribue à sa destruction » (Benoît XVI, Assise, 2011). Ne nous lassons pas de répéter que jamais le nom de Dieu ne peut justifier la violence. Seule la paix est sainte, pas la guerre !

« La paix, un fil d’espérance qui relie la terre et le ciel, un mot si simple, et en même temps difficile. Paix veut dire Pardon qui, fruit de la conversion et de la prière, naît de l’intérieur et, au nom de Dieu, rend possible de guérir les blessures du passé. Paix signifie Accueil, disponibilité au dialogue, dépassement des fermetures, qui ne sont pas des stratégies de sécurité, mais des ponts sur le vide. Paix veut dire Collaboration, échange vivant et concret avec l’autre, qui est un don et non un problème, un frère avec qui chercher à construire un monde meilleur. Paix signifie Éducation : un appel à apprendre chaque jour l’art difficile de la communion, à acquérir la culture de la rencontre, en purifiant la conscience de toute tentation de violence et de raidissement, contraires au nom de Dieu et à la dignité de l’homme. Notre avenir est de vivre ensemble. C’est pourquoi nous sommes appelés à nous libérer des lourds fardeaux de la méfiance, des fondamentalismes et de la haine. »

PRIONS : Dieu Notre Père, toi qui as pardonné à Saul d'avoir persécuté tes enfants en ton nom, envoie ton Esprit Saint convertir tous ceux qui par aveuglement croient justifier leur foi en semant la terreur. Sanctifie ton Nom et emplis nous de ton Amour de Père, afin que notre conscience soit purifiée de toute tentation de vengeance car faire la paix signifie pardonner. Amen
A vous qui cherchez la paix en ce mois d'octobre 2016
Intention : la sécurité humaine, facteur de paix

On entend par sécurité humaine un ensemble complexe de menaces reliées entre elles contre la sécurité, tant des individus que des communautés.  Les inégalités entre communautés culturelles bien définies, celles des communautés ethniques, religieuses, raciales basées sur des castes, sont une réelle préoccupation pour nous chrétiens. Nombreux sont les risques de voir naître une guerre ou de voir faillir un Etat confronté à une discrimination ethnique, religieuse ou de caste .
Il est crucial d'identifier ce qui conduit les communautés à recourir à la violence plutôt qu'à la protestation pacifique. Parmi les raisons, la peur est le facteur le plus important . La peur vient des inégalités sociales et de la lutte pour le pouvoir politique ou pour la maîtrise des ressources naturelles et des territoires, peur du lendemain, peur de ne pouvoir protéger sa propre famille, ses biens, sa santé, sa propre vie,  peur de ne pouvoir se développer, peur d’avoir un accès limité aux ressources de bases : eau, nourriture, habitat, soins, éducation.
A  partir du moment où les gens sentent qu'ils n'ont rien à perdre, l'usage de la violence devient « la » solution. L'offre décroissante des ressources environnementales physiquement contrôlables telle l'eau potable et les terres agricoles peut provoquer des conflits entre Etats dus à la pénurie, conflits qui dégénèrent en guerres pour ces ressources. Quand des territoires sont convoités pour leurs ressources, élément vital de leur existence, les populations indigènes sont  expropriées, déplacées, et le risque existe qu’elles puissent disparaître. Ces mouvements de population créent des conflits de groupes et des affrontements ethniques. Les troubles civils et les révoltes sont souvent la conséquence de sévères pénuries environnementales car elles augmentent la pauvreté économique. Il est à prévoir que la dégradation et l'épuisement des terres agricoles, des forêts et des mers contribueront plus aux désordres sociaux dans les décennies à venir que les changements climatiques. La sécurité humaine est la clé du développement humain, mais aussi la seule qui peut garantir une paix durable entre les peuples et au sein des populations.


Prions : Seigneur, tu as créé le monde comme un grand jardin et tu nous as donné une terre à respecter  et des frères à aimer. Ne permets pas que l’avidité de biens matériels entraîne la dégradation et l’épuisement des ressources à partager. Nous te prions pour qu’il y ait  un juste partage des richesses  et  que chaque être humain puisse vivre dans un climat de paix, de fraternité, et de sécurité . Par Jésus notre Seigneur. Amen.



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de septembre 2016
                       intention de prière : dire non au terrorisme !

 Le 9 Juin 2016 deux palestiniens sèment la terreur aux terrasses de Tel-Aviv, faisant 4 morts, le 4 Juillet 2016 attentat suicide à Bagdad faisant 300 morts, le 14 Juillet 2016 un carnage perpétré par un camion à Nice faisant 84 morts, le 27 juillet, le Père Jacques Hamel est égorgé alors qu’il célèbre la messe dans la petite église de St Etienne du Rouvray. Ces drames récents, notamment d’assassinat de prêtres et de religieuses, font partie d'une longue liste qui, hélas, ne cesse de s’allonger.
On ne met pas un terme à la violence  en répondant par la violence, bien au contraire on la légitime ; aussi d'autres moyens de lutte sont à chercher. Dans un contexte international de plus en plus violent et tendu, il est urgent de prendre le temps de réfléchir et de mettre en œuvre des alternatives non-violentes.
Les médias ont une part de responsabilité car, à force de montrer sans cesse des informations relatant des crimes et des guerres, les consciences s’accoutument à leur dose quotidienne de violence médiatique. Les décapitations et les crucifixions perpétrées par l'Organisation État Islamique (DAECH) sont diffusées sur les réseaux sociaux. Le risque est d'être trop vite dans la réaction, il suffit d'un contexte de peur et d’anxiété pour qu'une culture de guerre s'exprime à plein, car la violence n'est pas seulement un phénomène extérieur elle est aussi à l'intérieur  de nous-mêmes. D'autre part, si seulement 20 % des sommes dépensées pour faire la guerre étaient affectées à conduire de vraies négociations de paix, des solutions pacifiques pourraient être mises en œuvre. Nos gouvernants devraient réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour désarmer tous ces groupes criminels, moyens économiques, politiques et culturels.  
Pour briser la spirale de la violence, il ne faut ni la légitimer ni la banaliser. La non-violence est une lutte, un engagement dans une résistance volontaire, elle n'est pas la négation des conflits, ni des combats et encore moins des massacres et des attentats, mais dans une inlassable quête de la paix, elle propose des solutions non-agressives.

  Seigneur  par la grâce de ton Esprit Saint, fais que toutes les personnes en deuil et blessées par les attentats n'aient pas de désir de vengeance, afin d'éradiquer la spirale de la violence. Face à toute situation de violence, faisons nôtre la prière du Père Christian de Chergé : « Seigneur désarme-les, Seigneur désarme-moi » Et fais que le projet terroriste de provoquer une guerre de religion n’aboutisse, mais soit occasion pour chrétiens et musulmans de se rapprocher et devenir « partenaires de paix » partageant leur foi en un même Dieu et reconnaissant la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité. Amen

A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2016
intention de prière : faire prévaloir l’Evangile de la non-violence


A l’initiative du Conseil Pontifical Justice et Paix et de Pax Christi international s’est tenue à Rome du 11 au 13 avril 2016 une conférence internationale intitulée : « Non-violence et paix juste : une contribution à la compréhension de la non-violence et à l’engagement envers celle-ci de la part des catholiques ». Quelques quatre-vingts participants venant des cinq continents parmi lesquels plusieurs évêques et de nombreux théologiens ont travaillé à partir d’une note préalablement envoyée à tous, précisant « qu’il était urgent de repenser la compréhension catholique de la non-violence. » Le message adressé par le Pape François était un encouragement pressant : « L’humanité a besoin de rénover tous les meilleurs outils à sa disposition pour aider les hommes et les femmes d’aujourd’hui à réaliser leurs aspirations pour la justice et la paix. (…) Dans notre monde complexe et violent, c’est une entreprise véritablement formidable de travailler pour la paix en vivant la pratique de la non-violence. » 

Appel à l’Eglise catholique pour qu’elle s’engage à réaffirmer 
la place centrale de l’Evangile de la non-violence.
Notre monde actuel connaît de terribles souffrances, des traumatismes et des peurs largement répandus, liés à la militarisation, à l’injustice économique, aux changements climatiques et à d’innombrables formes de violence. Les dernières semaines nous ont rapporté les multiples attentats terroristes en Europe, en Afrique, en Asie, au Moyen Orient. S’appuyant sur de nombreux témoignages des participants mais aussi sur des recherches universitaires, les membres de la Conférence de Rome ont adopté un texte final qui fait franchir un pas décisif :
« Le moment est venu pour notre Eglise d’être un témoin vivant et d’investir davantage de ressources humaines et financières dans la promotion d’une spiritualité et d’un exercice de la non-violence active, ainsi que dans la formation de nos communautés catholiques aux pratiques de la non-violence qui ont fait la preuve de leur efficacité. En tout cela, Jésus nous inspire. Il est notre modèle. » 

« Ceux d’entre nous qui se situent dans la tradition chrétienne sont appelés à reconnaître le caractère central de la non-violence active dans le message de Jésus. Ni passive ni faible, la non-violence de Jésus était le pouvoir de l’amour en action. De manière claire, la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus ne devraient jamais être utilisés pour justifier la violence, l’injustice et la guerre. » Et vient ce passage décisif : « Nous croyons qu’il n’existe pas de guerre juste. Trop souvent la doctrine de la guerre juste a été utilisée pour approuver la guerre plutôt que pour l’empêcher ou la limiter. Le fait même qu’une guerre juste est possible mine l’impératif moral de développer les moyens et les capacités nécessaires pour une transformation non-violente du conflit. Nous avons besoin d’un nouveau cadre éthique qui soit cohérent avec l’Evangile de la non-violence. » 

Les participants, s’appuyant sur diverses déclarations du Pape François, en appelle à lui pour qu’il « offre au monde une encyclique sur la non-violence et la paix juste entraînant à intégrer dans la vie la non-violence de l’Evangile et à promouvoir les pratiques et les stratégies non violentes : résistance non-violente, justice réparatrice, guérison des traumatismes, protection non armée des civils, transformation des conflits. » La rencontre de Rome propose un renouvellement en profondeur de la pensée de l’Eglise sur la question de la violence, pour rompre avec la doctrine séculaire de la guerre juste et pour proposer aux chrétiens de devenir acteurs de la non-violence. Une rupture qui pourrait être décisive pour l’avenir même de l’Eglise. 
   

En ce mois d’août où l’Eglise fête la Vierge Marie, nous te prions Seigneur : envoie ton Esprit Saint dans le cœur de tout homme pour que la non-violence, le dialogue et la prière soient les seules « armes » qui fassent advenir la paix. Que ton Eglise, avec le secours de ta sainte grâce, soit toujours fidèle à sa mission de combattre le mal par le bien. Amen. 



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de juillet 2016
intention de prière : l'Europe sous le patronage de St Benoît

Messager de paix, artisan d’union, maître de civilisation, et, avant tout, un hérault de la religion du Christ, et fondateur de la vie monastique en Occident, tels sont les titres qui justifient la glorification de saint Benoît, abbé. Alors que s’écroulait l’Empire romain désormais à son terme, que des régions de l’Europe s’enfonçaient dans les ténèbres, et que d’autres ne connaissaient pas encore la civilisation et les valeurs spirituelles, ce fut lui, Benoît, qui, par son effort constant et assidu, fit se lever sur notre continent l’aurore d’une ère nouvelle. C’est principalement lui et ses fils qui, avec la croix, le livre et la charrue, apporteront le progrès chrétien aux populations s’étendant de la Méditerranée à la Scandinavie, de l’Irlande aux plaines de la Pologne.

Avec la croix, c’est-à-dire avec la Loi du Christ, il affermit et développa l’organisation de la vie publique et privée. Il convient de rappeler qu’il enseigna aux hommes la primauté du Culte divin avec l’Opus Dei, c’est-à-dire la prière liturgique. C’est ainsi qu’il cimenta cette unité spirituelle de l’Europe grâce à laquelle des peuples de langues, de races et cultures diverses prirent conscience de constituer l’insigne peuple de Dieu ; unité qui, grâce à l’effort constant de ces moines qui se mettaient à la suite d’un maître si remarquable, devint la caractéristique du Moyen Age. Cette unité, ainsi que l’affirme saint Augustin, est « le modèle de toute beauté ». Elle a malheureusement été brisée par les vicissitudes de l’histoire, et aujourd’hui tous les hommes de bonne volonté travaillent à la rétablir.

Avec le livre, ensuite, c’est-à-dire avec la culture, au moment où le patrimoine humaniste allait se perdre, saint Benoît, en donnant, à tant de monastères, renommée et autorité, a sauvé avec une sollicitude providentielle la tradition classique des Anciens en la transmettant intacte à la postérité et en restaurant le culte du savoir.

Et enfin avec la charrue, c’est-à-dire avec l’agriculture et d’autres initiatives analogues, il réussit à transformer des terres désertiques et incultes en champs très fertiles et en gracieux jardins. En unissant la prière au travail manuel, selon son mot fameux : ora et labora, il ennoblit et éleva le travail de l’homme.

C’est en ces termes que le Bienheureux pape Paul VI déclarait, le 24 Octobre 1964, « Saint Benoît, patron de l’Europe. » Les premiers mots «  Messager de paix » disent plus que jamais le programme qu’il nous faut continuer à mettre en œuvre à l’heure où l’Europe traverse la crise la plus grave depuis la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957.

Dans la Lettre de Justice et Paix d’Avril 2016, l’éditorial est intitulé : « Construction européenne : comment relancer la dynamique ? » L’analyse des causes du malaise actuel et la prise de conscience des défis à relever obligent qui veut être, comme St Benoît, le fut à son époque, messager de paix. L’auteur de l’éditorial conclut : « L’Union européenne ne peut être tenue pour un acquis définitif. Au fil des élargissements, les peuples qui la constituent semblent avoir perdu de vue sa finalité et les contraintes qu’elle impose, notamment en matière de solidarité. Des initiatives nouvelles sont aujourd’hui devenues indispensables pour retrouver la dynamique des premiers temps de sa fondation. » (www.justice-paix.cef.fr / n° 212 – avril 2016) Portons dans notre prière ces « initiatives nouvelles » pour qu’elles portent des fruits de paix pour tous.

En ce mois de juillet où l’Eglise fête Saint Benoît, proclamé « patron de l’Europe » nous te prions pour l’Europe des nations à la recherche d’une nouvelle dynamique d’unité. Pour que les dirigeants n’oublient pas les racines chrétiennes de l’Europe et la dimension spirituelle des aspirations qui se font jour. Pour qu’au-delà des différences légitimes, nous sachions construire un monde de paix.

A vous qui cherchez la paix en ce mois de Juin 2016
Paix ! Veillez et priez pour la paix.....

L'américaine Marie Denis, coprésidente de PAX CHRISTI, reconnaît que militer pour la paix nécessite des efforts qui demandent beaucoup d'énergie : «  Pour mener à bien ce travail, il faut trouver une communauté capable de nous soutenir par la prière : association, paroisse, famille ... » disait-elle lors de la remise du « Prix du Public pour la Paix » qu'elle a reçu le 25 Janvier 2016.

Déjà huit mois que notre cher frère Irénée nous a quitté, en nous laissant son testament spirituel : nous devons continuer de prier pour la paix car c'était son vœu le plus cher. Dans les pages 372 et suivantes de son livre  Correspondance avec Irène, il écrit : « La prière pour la paix a aussi la capacité de toucher le cœur de Dieu pour qu'il nous donne la paix comme son don suprême, (…) la paix du monde repose dans cette synergie -travail commun- entre Dieu et l'homme ».

Prier pour la paix, c'est se tourner vers l'avenir, entretenir l'espoir que la paix est possible et que les cycles de la violence et de l'injustice peuvent être brisés. Des organismes comme Pax Christi, Justice et Paix, l'ACAT, l'Apostolat de la Prière aux intentions du Pape sont soutenus par une communauté de priants travaillant main dans la main pour un monde meilleur où la violence peut être remplacée par la parole, le compromis, l'acceptation de la différence de l'autre.
Il est important de fortifier ce réseau de priants pour la paix à travers le monde afin de soutenir ceux qui agissent sur le terrain, de leur permettre d'aller jusqu'au bout de la mission que Dieu leur a confiée.
En ce mois de juin, mois du Sacré Cœur, ayons à cœur d’inviter nos proches à participer à ce l’un ou l’autre réseau de priants pour la paix.

Prions :
Seigneur, toi qui as dit que nous serions exaucés lorsque nous nous réunirions pour implorer le Père en ton nom, accorde nous la paix que nous te demandons lorsque nous sommes réunis par la prière. Soutiens l'effort des associations qui oeuvrent pour la paix et l'unité et notre désir de nous mettre à ton service pour que vienne ton Règne de paix.



A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de mai 2016

intention de prière : l'esclavage moderne


«  Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude . L'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. » article 4 de la Déclaration Universelle des Droits l'Homme.
Le dictionnaire de théologie catholique définit l'esclavage comme étant : « l'état de celui qui est considéré comme la propriété d'un autre et ne peut, par conséquent, avoir lui même aucune propriété. »
Malgré son abolition officielle, nos sociétés ont perpétué l'esclavage sous diverses formes, un fléau qui n’épargne aucun pays dans le monde. Ses principales formes en sont : l'esclavage pour dettes, le travail forcé, le mariage forcé, l'esclavage sexuel notamment la prostitution forcée, le travail des enfants, les enfants-soldats, les ateliers clandestins, la mendicité etc.


Les victimes qui se comptent par millions, sont principalement des femmes et des enfants, main d’œuvre sans voix et sans défense, poussée par la misère et l'espérance d'une vie meilleure. Une fois tombées entre les mains d'exploiteurs sans pitié, ces victimes sont l'objet de trafic et de réseaux criminels. En Europe, on doit parler de « traite des êtres humains ». Dans d'autres continents, le mariage forcé de fillettes sous prétexte de traditions est assimilable à une prostitution forcée. Dans certains pays d'Asie, poussés par la misère, des pères et mères de famille, sont conduits à contracter des emprunts que leur prêteur leur demande de rembourser en travaillant pour lui, aliénant toute une famille jusqu'au remboursement du prêt qu'elle n'arrive pas à réaliser.


Le travail forcé concerne des adultes, mais aussi des enfants privés de leur identité, soumis à des violences physiques et psychologiques, qui travaillent à la limites de leurs forces, dans des mines, des champs ou des ateliers clandestins, sans oublier les enfants-soldats. Mendicité forcée ou servitude domestique en sont les manifestations les plus répandues.


Partout où les droits de l'homme sont bafoués, la paix est menacée.


Prière: Seigneur, Toi qui as signifié ton amour pour les pauvres, les humbles et les petits, ne permets pas qu'ils soient aujourd'hui asservis par des personnes cupides pour qui la valeur humaine se résume à une valeur marchande. En ce mois consacré à la Vierge Marie, ta mère, nous attendons la venue de l'Esprit : qu'il change nos cœurs de pierre en cœur de chair pour aimer tous les hommes comme tu les aimes. Amen             


A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d'avril 2016



Les persécutions antireligieuses dans le monde d'aujourd'hui



Beaucoup de pays ignorent la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 «  Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ... » On ne peut oublier non plus que la « Déclaration sur la Liberté religieuse » du Concile Vatican II, votée le 7 décembre 1965 est un des textes les plus novateurs sur ce sujet. Dans son n° 2, la déclaration affirme : « Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. (…) Le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'ont fait connaître la parole de Dieu et la raison elle-même. »





On distingue les persécutions de type politico-idéologique et celles de type religieux . L'intolérance religieuse fait chaque année des dizaines de milliers de victimes, toutes confessions confondues, à travers le monde ; elles sont en augmentation depuis 2010. Les persécutions religieuses ont provoqué entre 2013 et 2015 les plus importants déplacements de populations. Les principales victimes de ces persécutions sont les chrétiens, leur religion étant considérée comme la religion de l'Occident. Par ailleurs, l’Église dérange par son anthropologie fondée sur la dignité inaliénable de toute personne ce qui la distingue radicalement d'autres cultures comme en Inde où le système des castes perdure.


Selon l'Aide à l’Église en Détresse, l'Asie est le continent le plus touché par les persécutions religieuses. La Chine mène la guerre contre le bouddhisme tibétain, les autonomistes musulmans et les églises clandestines protestantes et catholiques. En Iran la religion officielle est l'islam chiite : les chrétiens, les juifs, les zoroastriens et les musulmans sunnites bénéficient d'une reconnaissance mais sont étroitement surveillés ; quant aux bahaïs, ils sont persécutés violemment. En Inde les musulmans et les chrétiens sont persécutés, car perçus comme une menace pour l'identité du pays. Au Vietnam les religions non enregistrées sont persécutées.


Dans plusieurs pays d' Afrique qui interdisent toute religion officielle au nom de la liberté de croyance, des affrontements confessionnels se multiplient. Dans certaines régions d'Amérique du Sud, ce sont les cartels de la drogue ou la guérilla qui combattent le christianisme considéré comme contraire à leur idéologie. De ce fait des milliers de chrétiens sont déplacés. En occident, les discriminations relèvent davantage d'un climat de méfiance généralisé depuis les attentats du 11 septembre 2001 et que les derniers attentats ne font qu'amplifier. Tout ce climat de violence appelle plus que jamais notre engagement dans la prière pour qu'advienne la paix !




Prions : Seigneur Jésus, tu nous donnes des frères et des sœurs avec qui partager notre foi et la célébrer en église, tout en respectant celles et ceux qui ne la partagent pas. Aide nous à construire la paix entre les États et les peuples afin que nul ne puisse être persécuté en raison de ses convictions religieuses.



A vous tous qui cherchez la paix, en ce mois de mars 2016

Le droit de mourir dans la paix


Pâques, célébrée le 27 mars, fête la résurrection du Christ, la fête des fêtes qui est victoire définitive de la vie sur la mort. Nous le croyons :

Dieu n'a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Dieu a créé l'homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu'il est en lui-même. (Sagesse 1, 13. 2, 23)

Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance:tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. (Psaume 15, 9-10)

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, Jésus vint, et il était là au milieu des disciples. Il leur dit : la paix soit avec vous. (Jn 20, 19-20)

Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité, tous nous en sommes témoins. (Ac 2, 32)

Si la mort reste un grand mystère, les conditions du « bien mourir » n'ont cessé d'interroger les hommes et particulièrement le monde médical et les diverses croyances. En France, le 28 janvier dernier, la proposition de loi Claeys-Leonetti a été adoptée par les parlementaires. Une loi pour encadrer les conditions du « bien mourir ». Dès l'adoption de cette loi, les membres du groupe de travail sur la fin de vie, groupe composé de deux évêques, trois médecins de soins palliatifs et deux théologiens spécialistes d'éthique biomédicale, ont signé une tribune. De cette tribune, il est bon de connaître quelques éléments qui soulignent le positif de la loi.

1.   Les parlementaires ont heureusement écarté l'idée qu'une vie pouvait être inutile ; oui, chaque personne est digne du plus grand respect jusqu'au terme de sa vie.

2.   Pendant le débat législatif, une demande massive a été entendue : que soient développés l'accès et la formation aux soins palliatifs. Tout cela lutte contre le « mal mourir » qui subsiste par endroit.

3.   La loi donne des droits aux patients afin de respecter leur autonomie, or celle-ci s'inscrit toujours dans une relation.

4.   Dans chaque situation, l'art médical cherche à procurer le meilleur apaisement possible de la souffrance. Nourri par un vrai dialogue entre professionnels de santé, patients et proches, cet art permet de s'ajuster aux situations les plus délicates. Cet art est celui de l'accompagnement.

5.   Face à l'opacité de la mort et à son énigme, la conscience cherche au plus profond d'elle même, et avec l'aide d'autrui, la lumière qui l'habite pour trouver réconfort et paix.

6.   La culture palliative est « un élément essentiel des soins de santé. »


Prière : Seigneur, nous te confions les équipes de soins palliatifs et toutes les personnes qui accompagnent leurs proches en fin de vie. Sainte Marie, debout au pied de la Croix de Jésus, nous confions à votre cœur de mère, les personnes malades, celles qui sont en fin de vie, celles que la fatigue et le désespoir découragent, affermissez-nous au service de nos frères à l'heure de la souffrance et à l'heure de la mort "           AMEN




FÉVRIER 2016 : GAGNER SUR L'INDIFFÉRENCE ET   REMPORTER LA PAIX


Dans son message pour le 1er Janvier 2016, journée mondiale de prière pour la paix, le Pape François a exhorté les disciples du Christ à gagner sur l'indifférence pour remporter la paix. Dieu n’est pas indifférent ! Dieu accorde de l’importance à l’humanité, Dieu ne l’abandonne pas ! Chacun de nous, engagé fermement et avec confiance, ne doit pas perdre l’espérance de voir progresser justice et paix en cette année nouvelle. La paix est don de Dieu, don confié à tous et à chacun. Reprendre quelques propos de ce beau texte nous introduit dans le Carême !
Après les douloureux événements qui ont marqué l’année 2015, sachons garder l’espérance dans la capacité de l’homme, avec la grâce de Dieu, à vaincre le mal et à ne pas s’abandonner à la résignation et à l’indifférence.
Sous quelles formes peut se présenter l’indifférence ?
L’indifférent ferme son cœur pour ne pas prendre en considération les autres, ferme ses yeux pour ne pas voir ce qui l’entoure ou s’esquive pour ne pas être touché par les problèmes des autres. De nos jours, nous constatons un phénomène de « globalisation de l’indifférence ».
* La première forme d’indifférence dans la société humaine est l’indifférence envers Dieu, dont procède l’indifférence envers le prochain et envers la création.
* L’augmentation des informations, propre à notre époque, n’entraîne pas davantage d’attention aux problèmes, s’il n’y a pas ouverture des consciences dans un sens solidaire.
* L’indifférence se manifeste encore comme un manque d’attention vis-à-vis de la réalité environnante, surtout la plus lointaine.
* L’indifférence enfin s'exprime vis-à-vis de l’environnement naturel : déforestation,  pollution,  catastrophes naturelles déracinant des communautés entières de leur milieu de vie, les contraignant à la précarité et à l’insécurité, voire à l’immigration créant de nouvelles pauvretés, de nouvelles situations d’injustice aux conséquences souvent néfastes en termes de sécurité et de paix sociale. 
La paix peut être menacée par l’indifférence globalisée !
L’indifférence envers Dieu dépasse la sphère intime et spirituelle de la personne individuelle, et elle investit la sphère publique et sociale. L’indifférence envers le prochain peut conduire à des conflits, ou en tout cas, générer un climat d’insatisfaction qui risque de déboucher tôt ou tard sur des violences et de l’insécurité. Souvent, en effet, les projets économiques et politiques des hommes ont pour fin la conquête ou le maintien du pouvoir et des richesses, sans tenir compte des droits et des exigences fondamentales des autres. Quand les populations voient leurs propres droits élémentaires niés, comme la nourriture, l’eau, l’assistance sanitaire ou le travail, elles sont tentées de se les procurer par la force. La paix est alors compromise.

Le 10 février, toute l’Église entrera dans le temps de Carême. Sachons combattre notre indifférence afin  d’ouvrir notre cœur à la miséricorde qui est le cœur de Dieu.  Là où l’Église est présente, la miséricorde du Père doit être manifestée. 

Prions pour que l'Esprit de Dieu mette au cœur de chacun la compassion pour  « transmettre une culture de solidarité et de miséricorde pour vaincre l’indifférence. »
« Le jeûne qui me plaît, n'est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? »  
(Isaïe 58, 6-7 / lecture de la messe du 12 février, vendredi après les Cendres) 

 JANVIER 2016: PRIER POUR LA PAIX AVEC NOS FRÉRES JUIFS


Pas de doute : Joseph le juste, Marie la comblée de grâce et Jésus né à Bethléem de Judée, sont juifs. Ils appartiennent au peuple d'Israël, peuple élu à qui a été confié la Promesse dans une Alliance scellée avec Abraham et sans cesse invoquée dans l'histoire d'Israël. Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables affirme St Paul dans la Lettre aux Romains. (Rom 11, 29)

Les vingt siècles de christianisme depuis « l'événement Jésus » ont été marqués par beaucoup d'incompréhension, d'ignorance et aussi de mépris dans la relation de l’Église catholique avec le judaïsme. A l'occasion du 50ème anniversaire de la Déclaration conciliaire Nostra Aetate, la Commission pontificale pour les rapports religieux avec le judaïsme, a publié le 10 décembre dernier un document de la toute première importance, insistant notamment sur la lutte contre l'antisémitisme facteur de violence. En invoquant les racines juives du christianisme, le document rappelle que : « les deux traditions de foi sont appelées à exercer ensemble une vigilance incessante, tout en étant attentives aussi aux questions sociales. Au nom des solides liens d'amitié entre juifs et catholiques, l’Église catholique se sent tenue de faire avec ses amis juifs tout ce qui est en son pouvoir pour contrecarrer les tendances antisémites. » 

Du point de vue théologique, le document reconnaît « une seule histoire de l'alliance de Dieu avec les hommes ; par conséquent Israël est le peuple élu et aimé de Dieu, le peuple de l'alliance jamais abrogée ni révoquée. » « La foi des juifs attestée dans la Bible n'est pas pour les chrétiens une autre religion mais le fondement de leur propre foi. » La conséquence de ces affirmations avait déjà été soulignée par Jean Paul II en 1980 : « La première dimension du dialogue (entre juifs et catholiques), à savoir la rencontre entre le peuple de Dieu de l'Ancien Testament, jamais révoquée par Dieu, et celle du Nouveau Testament, est en même temps un dialogue interne à notre Église, pour ainsi dire entre la première et la deuxième partie de sa Bible ».
Le rabbin David Rosen a qualifié les positions explicitées dans ce nouveau document de « changement révolutionnaire dans l'approche catholique envers les juifs et le judaïsme. » Sa mise en œuvre très concrète est que « les chrétiens peuvent apprendre beaucoup de l'exégèse juive pratiquée depuis 2000 ans. »  

Du point de vue éthique, le document indique « l'engagement pour la justice et la paix dans le monde, la préservation de la création et la réconciliation ; la paix en Terre Sainte -qui fait défaut et pour laquelle nous prions constamment- joue un rôle de premier plan dans le dialogue entre juifs et chrétiens. » Là encore, le texte de 2015 rappelle des paroles de Jean-Paul II, à Mayence en 1980: « Juifs et chrétiens, les uns et les autres fils d'Abraham, sont appelés à être une bénédiction pour le monde, dans la mesure où ils s'engagent ensemble pour la paix et la justice de tous les hommes, et où ils le font en plénitude et en profondeur, comme Dieu lui-même l'a pensé pour nous, et avec la disponibilité au sacrifice que ce noble projet peut exiger. » 

(pour accéder au texte complet de la déclaration : www.paxchristi.cef.fr)

Prière de Saint Paul quand il fait mémoire de son peuple (Rom 11, 33-36) :

Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu !
Que ses jugements sont insondables et ses vues impénétrables ! 
Qui a connu la pensée du Seigneur ?
Car tout est de lui, et par lui, et pour lui.
A lui la gloire pour l'éternité ! A M E N


Pour vous dire nos meilleurs vœux pour l'année nouvelle, l'équipe de rédaction reprend ceux du Pape François dans son message pour le 1er Janvier 2016, journée mondiale de prière pour la paix :

Je confie ces réflexions, ainsi que mes meilleurs vœux pour la nouvelle année, à l'intercession de Marie, la Très Sainte, Mère attentive aux besoins de l'humanité, afin qu'elle obtienne de son Fils Jésus, Prince de la Paix, d’exaucer nos supplications et de bénir notre engagement quotidien pour un monde fraternel et solidaire.
                    Pape François




DÉCEMBRE 2015 : PRIER POUR LA TERRE

A vous tous qui cherchez la paix

Après les événements qui ont endeuillé la France le mois dernier l'interpellation retentit avec plus de force : comment faire advenir la paix entre les peuples ? Juste avant la Toussaint, s'est réunie à Castel Gandolfo, l'Assemblée européenne de Religions for Peace à laquelle ont participé juifs, chrétiens et musulmans. Leur sujet de réflexion « s'accueillir les uns les autres : de la peur à la confiance ». Dans un message de bienvenue, le Cardinal Tauran rappelait que « la véritable mission de la religion est la paix parce que la religion et la paix vont de pair ». Oui, comment pouvons-nous transformer la peur en confiance, la discrimination en respect, l'inimitié en amitié, une culture du jetable en une culture bienveillante et la confrontation en dialogue ? Voilà bien les questions à porter dans notre prière.

L'événement COP21 « 21ème conférence des parties signataires de la Convention Climat des Nations Unies » revêt une importance capitale pour notre avenir commun. Parmi les quatre enjeux soulignés par Justice et Paix, enjeu pratique, enjeu responsable, enjeu solidaire, prêtons attention au quatrième enjeu qui est spirituel et nous engage dans la prière.
« Le quatrième enjeu est d'ordre spirituel et moral car la crise climatique relève d'un tel défi. Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants dit un proverbe africain cité en 1939 par Antoine de Saint-Exupéry dans Terre des Hommes. La voix des autorités religieuses est considérée en ce sens comme une alliée importante dans la perspective d'une réussite du sommet climatique. Il n'est pas anodin en France, pays à laïcité revendiquée, de préparer un événement international avec la contribution des voix des religions et des spiritualités. En tant que ces voix portent le sens d'un bien commun pour l'humanité. » (La Lettre de Justice et Paix, n° 206, octobre 2015 / http://www.justice-paix.cef.fr)

La réussite ou l'échec de COP21 aura un impact direct sur l'avènement ou le recul de la paix entre les peuples, pensons notamment au déséquilibre démographique provoqué par les migrations climatiques. Il est en ce sens significatif qu'ait été lancé à Rome le 26 octobre dernier un appel signé des Cardinaux, des Patriarches et des Évêques du monde entier représentant les cinq continents. Dans la continuité de l'Encyclique Laudato Si' ces pasteurs réaffirment que le climat est un bien commun de toute l'humanité, que l'environnement est un bien collectif sous la responsabilité de tous. Les pauvres, premières victimes du changement climatique, doivent être associés au développement durable. L'appel de Rome se décline en dix appels précis que vous pouvez trouver en suivant le lien suivant  http://zenit.org/fr/articles/cop21-appel-inedit Paul VI déclarait en 1967 : « le développement est le nouveau nom de la paix. » 
Prions pour que grandisse notre conscience écologique, elle conduira à la paix.

Prière pour la terre qui conclut l'appel de Rome : 
Dieu d'amour, enseigne-nous à prendre soin de notre maison commune.
Inspire nos chefs de gouvernement au moment de leur réunion pour :
qu'ils entendent le cri de la terre et le cri des pauvres
qu'ils soient unis de cœur et d'esprit en répondant avec courage
en cherchant le bien commun et la protection de ce jardin que Tu as créé pour nous, pour nos frères et sœurs, et pour les générations à venir. A M E N


OCTOBRE 2015 : L’ONU, 70 ANS ASSURANT LA PAIX ENTRE LES NATIONS !

Paix à vous tous qui cherchez la paix :

Le 24 octobre 1945, cinquante et un pays du monde ont signés la Charte des Nations Unies et ont créé l’Organisation des Nations Unies, pour assurer un nouvel ordre international, fondé sur la paix et la non-violence, après le carnage de la seconde guerre mondiale, de l’Holocauste et de la bombe atomique. Soixante-dix ans après, nous sommes invités à prier Dieu, pour rendre grâce pour tout ce que cette organisation a fait et pour Lui demander son inspiration à l’égard de son avenir. 
Actuellement, l'ONU compte 193 États membres et s'efforce d’accomplir ses objectifs : maintenir la paix et la sécurité dans le monde ; développer les relations amicales entre les nations ; réaliser la coopération internationale, en encourageant le respect des droits de l'Homme ; être un centre où s'harmonisent les efforts des nations dans des objectifs communs. L'organisation dispose de plusieurs instances fonctionnant autour de l'Assemblée Générale ; le Conseil de Sécurité, le Conseil Economique et Social, les cours de justice et des agences spécialisées. D'autres organes sont chargés de diverses questions et forment ensemble le système des Nations Unies. Les résolutions de tous ces organismes donnent une légitimité aux interventions des États et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international, par la signature de traités ou conventions internationales entre les nations.
Aujourd’hui, on parle d’une réforme du système des Nations Unies, dans la recherche d’une revitalisation de son fonctionnement, plus démocrate et plus agile dans son action de consolidation de la paix. Le philosophe allemand Jürgen Habermas (1929-) synthétise en trois points cette proposition de réforme : l’installation d’un parlement mondial, l’élargissement de sa structure juridique et la réorganisation du Conseil de Sécurité. Le premier point, l’installation d’un parlement mondial, facilitera la représentation des peuples, par la totalité des citoyens du monde, pas par leur gouvernement, mais par leurs représentants élus. A l’égard du deuxième point, l’élargissement de la structure juridique, il s’agit de donner du pouvoir effectif à la Cour Internationale de Justice, à la Haye, et à la Cour Pénale Internationale, à Rome ; la première pour juger les différends entre les nations, la seconde pour juger les conflits entre nations et citoyens. La réorganisation du Conseil de Sécurité impliquerait l’extinction des membres permanents, détenteurs du pouvoir de véto (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France), et la constitution d’un organe capable d’agir avec une autonomie politique ! 
Afin que l’ONU puisse jouer un rôle effectif dans la construction d’un monde de paix, prions le Seigneur, avec les paroles du prophète Isaïe (Is 26,1-4.7-9.12) :
« Nous avons une ville forte !  Le Seigneur a mis pour sauvegarde muraille et avant-mur. Ouvrez les portes ! Elle entrera, la nation juste, qui se garde fidèle. Immuable en ton dessein, tu préserves la paix, la paix de qui s’appuie sur toi. Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel. (…) Il est droit, le chemin du juste ; toi qui es droit, tu aplanis le sentier du juste. Oui, sur le chemin de tes jugements, Seigneur, nous t’espérons. Dire ton nom, faire mémoire de toi, c’est le désir de l’âme. Mon âme, la nuit, te désire, et mon esprit, au fond de moi, te guette dès l’aurore. Quand s’exercent tes jugements sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. (…) Seigneur, tu nous assures la paix : dans toutes nos œuvres, toi-même agis pour nous » !

Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 29 septembre 2015.



SEPTEMBRE 2015 : PARTENARIATS POUR LA PAIX, LA DIGNITE POUR TOUS !

Paix à vous tous qui cherchez la paix :

Depuis 1981, l’ONU a proposé la célébration annuelle d’une journée internationale de la paix. En 2001, l’Assemblée Générale de cette institution a établi le 21 septembre comme la date de cette journée annuelle de non-violence et de cessez-le-feu. Je vous invite à soutenir cette initiative par notre prière, afin que la Journée Mondiale de la Paix 2015 soit commémorée dignement par tous les peuples et nations !
On célèbre cette année le soixante-dixième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, par l’adoption d’un nouveau programme mondial de développement durable et par une action conjointe face aux changements climatiques. Pour cette raison, le thème choisi pour cette année est : « Partenariats pour la paix – Dignité pour tous ». Ainsi, on veut montrer l’importance d’un travail commun pour la paix, assumé par toutes les sphères de la société : les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les groupes confessionnels et d’autres organisations non-gouvernementales. Sans cette coopération réciproque, la paix resterait un idéal inatteignable ! On ne réussira pas à baisser les armes et à aller de l’avant, sans ce partenariat ! Pour cela, il faudra, d’abord, renouveler notre compréhension de paix, assez individualiste et subjective. Dans la Grèce antique, la déesse de la paix était aussi la gardienne et la protectrice des cités grecques. Mais, au long des siècles, nous avons perdu cette dimension politique de la paix. La philosophie stoïcienne de la paix a fini par imposer dans notre culture une compréhension de la paix fortement réduite à la tranquillité et à la sérénité de l’âme. Quelques expressions de notre vocabulaire quotidien, comme, par exemple, l’expression « laisse-moi en paix », montrent bien cette compréhension individualiste et solipsiste de la paix. Il faut récupérer le sens intersubjectif originel de la notion de paix : étymologiquement, le mot latin « pax » vient de « pangere », qui signifie établir un pacte et aboutir à un accord. La paix cesse d’être un attribut individuel – « je suis en paix » ou « j’ai la paix » –, pour décrire une relation entre personnes. La paix n’est pas une construction isolée, mais l’œuvre d’un collectif et d’une communauté ; elle n’est pas aussi responsabilité seulement des gouvernements ou de l’ONU, mais œuvre et tâche de nos mains !
Pour que  cette proposition des Nations Unies soit accueillie par tous les pays et tous les peuples, que les hostilités soient arrêtées et que des mesures éducatives et de sensibilisation du public aux questions liées à la paix soient mises en œuvre, prions le Seigneur, avec les paroles mêmes de la Constitution de l’UNESCO : 
Seigneur, Dieu de la Paix, tu nous as inspiré à comprendre que « de même que les guerres prennent naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ». Tu nous as fait comprendre aussi que pour « connaître une adhésion unanime, durable et sincère des peuples, la paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité ». Donne-nous la grâce de célébrer cette Journée Internationale de la Paix de 2015, avec intensité et profondeur, de façon que les peuples du monde entier réaffirment leur volonté de vivre en harmonie au sein de la grande famille humaine. Fait-nous découvrir la grâce et la responsabilité de vivre comme « partenaires de la paix », afin de permettre l’avènement d’un monde qui serait gage de prospérité et de dignité pour tous. Ainsi, l’œuvre de tes mains, renouvelée par ton Esprit, célèbrera la louange de ton nom ! Amen !
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 20 août 2015.




AOUT 2015 : LES PARCS POUR LA PAIX, DES NOUVELLES FAÇONS D’ETABLIR LES FRONTIERES !

Paix à vous tous qui cherchez la paix !

Si des murs et des barrières sont bâtis pour bien démarquer les frontières entre les pays, tels le mur qui sépare les palestiniens des juifs, les mexicains des américains, ou celui qui séparait la ville de Berlin, d’autres pays essayent de nouvelles façons d’établir des frontières : c’est la proposition des aires protégées transfrontalières pour la paix, connues aussi comme les parcs pour la paix. 
Le Parc du Glacier Waterton a été le premier parc pour la paix, créé en 1932, entre les États-Unis et le Canada. Le projet a reçu un nouvel essor avec la création de l’Union Mondiale pour la Nature et la Fondation des Parcs pour la Paix, en 1997, laquelle se charge de leur promotion : elle a recensé 169 parcs pour la paix potentiels dans 113 nations. Seulement en Afrique du Sud existent six de ces parcs, dont le plus important est le Great Limpopo Park, fondé en 1997, entre la frontière de l’Afrique du Sud et le Mozambique ; 16 nouveaux parcs sont encore envisagés ! Au Guatemala, à Laj Chimel, théatre d’une terrible guerre civile il y a vingt ans, on est en train d’installer

un parc pour la paix, afin de préserver la forêt et d’établir un centre de réconciliation. Le Parc de la Amistad, unissant le Costa-Rica au Panama, est devenu le symbole des deux pays qui ont aboli leurs armées ! La frontière entre l’Equateur et le Pérou, cause d’une guerre entre ces deux pays, en 1995, a été transformé en un parc écologique binational ! L’Archipel des Galapagos en Équateur, le Grand Canyon du Colorado, la Grande Barrière de Corail de l’Australie et les volcans de la Cordillère centrale du Costa Rica sont des exemples d’autres parcs pour la paix. Des écologistes Jordaniens et Israéliens rêvent de transformer un îlot jouxtant le Jourdain en parc de la paix. En 2001, Nelson Mandela a proposé que les deux Corées construisent un parc pour la paix à l’intérieur de la zone démilitarisée pour que la paix s’enracine dans l’ultime frontière de ce conflit. Les parcs pour la paix encouragent la paix et la coopération internationale entre les pays en créant une zone protégée au niveau de leurs frontières. Ils renforcent la protection de l’environnement et permettent des échanges plus efficaces d’informations et de recherches. Ils présentent aussi des avantages économiques par le tourisme et par la compréhension des conflits que la zone a traversés. Ils permettent de mieux maîtriser de nombreux problèmes transfrontaliers, tels l’exploitation illégale du bois, les incendies, le braconnage et la contrebande. En bref, il s’agit de démilitariser ces zones transfrontalières, en les transformant en des authentiques laboratoires de coopération pour le développement et la paix. Pour Nelson Mandela, patron d’honneur de la Fondation des Parcs pour la Paix, « aucun mouvement politique, aucune philosophie, aucune idéologie n’est en désaccord avec le concept des parcs pour la paix que nous voyons se concrétiser aujourd’hui. C’est un concept que chacun peut adopter. »  
Pour que cette proposition puisse générer beaucoup de fruits de paix pour tout le monde, prions le Seigneur : 
Seigneur, notre Père, Tu as créé le monde comme un grand jardin afin que l’humanité puisse vivre en harmonie et en concorde. Le péché, pourtant, a créé la haine, les frontières et les divisions. Ton Fils Jésus-Christ est venu apporter la paix pour tous, en abolissant les murs qui séparent les peuples et en rassemblant tes enfants dispersés de par le monde entier. Béni la proposition de parcs pour la paix : qu’ils puissent être source de bénéfices, par-delà leurs frontières dessinées sur la carte, par-delà les frontières des États nations, par-delà les cultures, les genres et les générations. 

Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 30 juillet 2015.




JUILLET 2015 : LE DIALOGUE INTERRELIGIEUX, SIGNE ET CONDITION DE PAIX SUR LA TERRE !

Paix à vous tous qui cherchez la paix :

Nous célébrons cette année le cinquantenaire de la déclaration « Nostra Aetate », par laquelle le Concile Vatican II exprimait l’importance du dialogue avec les religions non chrétiennes : « À notre époque où le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et où les relations entre les divers peuples se multiplient, l’Église examine plus attentivement quelles sont ses relations avec les religions non chrétiennes. Dans sa tâche de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes, et aussi entre les peuples, elle examine ici d’abord ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée » (Notra Aetate, 1). Cinquante ans passés, ces paroles gardent une étonnante actualité et nous invitent à prier Dieu pour qu’Il bénisse ces efforts ! 
Notre société actuelle est caractérisée par un tel pluralisme, que chrétiens, bouddhistes, islamistes ou juifs se rencontrent souvent dans d’autres domaines, comme l’économie et la politique, les convictions religieuses sont toujours présentes, même si on ne les explicite pas ! Un mode d’existence où chaque groupe religieux n’avait que peu, voire aucune communication avec d’autres groupes, n’est plus possible ! En plus, nous sommes en face de graves problèmes mondiaux qui dépassent les frontières religieuses, comme la menace de la vie, la préservation de la planète, la guerre, le terrorisme, etc. De plus en plus, augmente la considération de l’unité de la communauté humaine, c’est-à-dire, les liens qui rassemblent les croyants du monde entier par le simple fait d’appartenir à la même communauté de vie. Avant de confesser une ou certaine religion, les croyants sont des hommes et des femmes égaux dans la même dignité et dans les mêmes droits et donc coresponsables de l’avenir de l’humanité. Comme l’a bien exprimé Amadou Hampâté Bâ (1900-1991), écrivain et historien africain : « Face aux périls du temps, les croyants des diverses religions ne peuvent plus s'offrir le luxe mortel de se dresser les uns contre les autres en de vaines polémiques, en de vaines querelles. Le temps n'est plus aux conversions systématiques, de part et d'autre, mais à la convergence » (Jésus vu par un musulman. Abidjan : EDICEF, 1995, p. 49).
Le dialogue et la coopération entre des groupes religieux divers peuvent apporter des contributions significatives pour la paix du monde. Si un groupe religieux garde déjà des valeurs et des pratiques qui aident la société à marcher vers « un plus » de justice et de paix, combien plus ils peuvent faire s’ils s’associent ! Pour cette raison, le théologien suisse Hans Küng (1928-) affirme que la paix entre les religions est une condition nécessaire à la paix mondiale. Il formule sa proposition de la manière suivante : «   » (In : http://classic.weltethos.org/dat_fra/indx_1fr.htm). 
Reprenons, comme notre prière, ce qu’a dit Saint Cyprien, évêque de Carthage au 3ème siècle (~200-258) : 
« Dieu n’accepte pas le sacrifice des fauteurs de désunion, il les renvoie de l’autel pour que d’abord ils se réconcilient avec leurs frères : Dieu veut être pacifié avec des prières de paix. La plus belle oblation pour Dieu est notre paix, notre concorde, l’unité dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit de tout le peuple fidèle » (Sur la prière du Seigneur, 23).

Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 1er juillet 2015.


JUIN 2015 : PAS DE PAIX POUR LE MONDE, SANS LE RESPECT AUX MIGRANTS !
Paix à vous tous qui cherchez la paix :
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 L’odyssée et le drame des migrants qui, dans les dernières semaines, essaient de franchir les frontières et conquérir l’Europe, en recherche d’une vie plus digne, nous font demander à Dieu qu’Il puisse éclairer nos consciences afin de trouver une réponse juste à cette situation. Elle devient plus dramatique encore si confrontée à l’indifférence et à l’inertie des gouvernements, parfois même de certaines parties de la population.
Qui sont ces migrants qui mendient l’asile à nos portes, en demandant la dignité humaine comme une sorte d’aumône et de charité ? Nombreuses sont les raisons de ces courants migratoires. D’abord, il y a les réfugiés des guerres, qui quittent leur pays, en recherche de sécurité, afin d’assurer une tranquillité de vie pour leur famille. Ensuite, il y a ceux qui fuient la pauvreté de leur pays, en cherchant une réponse à leurs besoins vitaux d’alimentation, de travail, de logement, d’éducation, de santé etc. Il y a aussi les réfugiés politiques, qui laissent leur pays à cause de la dictature, du manque de démocratie et de la violation des droits de l’homme. Il y a également ceux que nous pouvons appeler des migrants écologiques, qui laissent leur terre suite aux catastrophes naturelles, comme la sécheresse, les inondations, les tremblements de terre etc. La majorité des migrants sont des minorités - raciales, culturelles, religieuses ou autres -, persécutées dans leur pays d’origine. Telle la fièvre qui est signe d’une maladie corporelle, ces migrants sont le signe que quelque-chose ne va pas dans notre monde globalisé et matérialisé. D’abord, s’ils existent, c’est parce que nous les avons produits ! Nous nous sommes appropriés des matières premières et des richesses de leurs pays, nous avons exploité leur population comme main d’œuvre à bon marché, nous avons vendu des armements pour leurs guerres, nous avons soutenu des dictatures et des gouvernements non démocratiques, nous ne sommes pas intervenus quand il le fallait et nous sommes intervenus quand il ne fallait pas ! Ce que nous n’avons pas compris c’est le fait que le développement et la paix sont des réalités globales : ou le développement et la paix viennent pour tous, ou ils ne viennent pour personne ! Ce n’est pas possible avoir la prospérité pour une infime partie de la population mondiale, pendant que la plupart de l’humanité franchit le seuil de la pauvreté et de la misère. La question des migrants ne peut pas être réduite à un simple problème mathématique - combien de migrants pouvons-nous accueillir ? combien de pays doivent être responsabilisés ?, etc. -, mais comme une grande question éthique qui exige une transformation de paradigme de notre société, en traitant les causes plutôt que les symptômes !

Pour que nous puissions trouver une solution pérenne et solide à ce problème, en passant d’une culture du déchet et de rejet à une culture de l’accueil et de l’inclusion, prions le Seigneur :

Seigneur, notre Dieu, tu es un Dieu des migrants ! Tu as béni le patriarche Abraham, migrant de sa patrie vers une terre où tu le conduisais ! Tu as béni ton peuple Israël, migrant de l’Egypte vers une terre promise, terre où coulent le lait et le miel ! Tu as donné à ton peuple le commandement d’accueillir l’étranger ! Tu as béni dans ton Fils Jésus, pèlerin de la Galilée et prophète de la bonne nouvelle, tes nouveaux enfants, ceux de la nouvelle alliance, migrants de ce monde vers la terre et le ciel nouveau ! Ainsi, nous te supplions de bénir les migrants d’aujourd’hui et de transformer leur souffrance en joie et bonheur ! Béni aussi notre société, en transformant nos pratiques d’exclusion et de marginalisation, en pratiques de partage et d’accueil ! Amen.

Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 30 mai 2015.



EN MAI 2015 : SI TU VEUX LA PAIX, FINI LA PEINE DE MORT !


A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !

Nous sommes invités à associer notre prière aux efforts de tous ceux qui travaillent pour l’abolition de la peine de mort. Si les droits de l’homme sont le fondement d’une société de paix, et si la peine de mort constitue une grave violation de ces droits, il n’y aura pas de paix sans la suppression de cette peine !
Parmi 197 pays du monde 97 prévoient la peine de mort, dont 22 pays l’ont appliquée en 2013 : Chine (plusieurs milliers), Iran (au moins 369), Irak (au moins 169), Arabie Saoudite (au moins 79), États-Unis (39), Somalie (au moins 34), Soudan (au moins 21), Yémen (au moins 13), Japon (8), Viêt-Nam (7), Taïwan (6), Indonésie (5), Koweït (5), Soudan du Sud (au moins 4), Nigéria (4), Autorité Palestinienne (au moins 3), Afghanistan (2), Bangladesh (2), Malaisie (2), Botswana (1), Inde (1), Corée du Nord (indéterminé). Nombreuses sont les raisons pour abolir cette peine cruelle, inhumaine et dégradante : le mépris du droit fondamental à la vie ; son caractère irréversible et les erreurs judiciaires qui peuvent être commises ; le fait que la criminalité ne diminue pas dans les pays où les exécutions sont courantes ; la possibilité de l’utiliser comme un outil politique ; l’existence des systèmes juridiques iniques et discriminatoires. Le mouvement contre la peine de mort propose la cessation immédiate de  toutes les exécutions ; la suppression de cette peine dans le code pénal des pays qui ne procèdent déjà plus à des exécutions ; et la commutation en peines d’emprisonnement de toutes les peines capitales déjà prononcées.
Le Pape François, à plusieurs occasions, a exprimé et synthétisé la doctrine de l’Eglise à cet égard : « De nos jours, la peine de mort est inadmissible, quelle que soit la gravité du délit du condamné. C’est une offense à l’inviolabilité de la vie et à la dignité de la personne humaine qui contredit le dessein de Dieu sur l’homme et sur la société, ainsi que sur la justice miséricordieuse, et empêche de se conformer à n’importe quelle finalité juste des peines. Cela ne rend pas justice aux victimes mais fomente la vengeance. Pour un Etat de droit, la peine de mort représente un échec, parce qu’elle l’oblige à tuer au nom de la justice. (…) On n’atteindra jamais la justice en tuant un être humain. (…) La peine de mort implique la négation de l’amour envers les ennemis, prêché dans l’Evangile. Tous les chrétiens et les hommes de bonne volonté sont donc aujourd’hui appelés à lutter non seulement pour l’abolition de la peine de mort, qu’elle soit légale ou illégale et sous toutes ses formes, mais également dans le but d’améliorer les conditions carcérales, dans le respect de la dignité humaine des personnes privées de la liberté » (http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/letters/2015/documents/papa-francesco_20150320_lettera-pena-morte.html).   
Avec les mots même du Pape François, prions le Seigneur :
Seigneur, notre Dieu, ton Fils Jésus a été capturé et condamné injustement à mort. De cette façon, il s’identifie à tous les détenus, coupables ou non. Lui, qui face à la femme adultère ne s’interrogea pas sur sa culpabilité, mais invita les accusateurs à examiner leur propre conscience avant de la lapider (cf. Jn 8, 1-11), accorde à toute l’humanité le don de la sagesse, afin que les initiatives pour l’abolition de la peine de mort soient opportunes et fécondes. Que tout homme et toute femme soient témoins de ta miséricorde et de ta tendresse. Amen.

                                                 Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 30 avril 2015.






AVRIL 2015 : « PAX CHRISTI », 70 ANS AU SERVICE DE LA PROMOTION DE LA PAIX !



A vous tous qui cherchez la paix :

Paix !




Dans ce moment où beaucoup se sentent touchés par diverses formes de violence, il est important de prendre conscience de l’existence d’une multitude de personnes et d’organisations qui œuvrent pour la paix, la non-violence et les droits de l’homme. En cette année 2015, nous célébrons les 70 ans d’une de ces organisations : « Pax Christi », mouvement catholique pour la paix.

« Pax Christi » est né dans le contexte de la fin de la deuxième guerre, quand plusieurs personnes prenaient conscience que la paix serait véritablement consolidée par une transformation des mentalités, dans ce cas précis, la réconciliation entre la France et l’Allemagne, en faisant de ceux qui étaient ennemis, des frères et des partenaires pour la construction d’une Europe de paix. En 1945, l’institutrice française Marthe Dortel-Claudot (1907-2002) et Mgr. Pierre-Marie Théas (1894-1977) ont fondé la « Croisade pour la réconciliation des nations, Pax Christi in Regno Christi ». Le mouvement a eu un grand retentissement, de sorte, qu’en 195O, il se transformait en « Mouvement Catholique International pour la Paix, Pax Christi ». Depuis cela, il a réalisé plusieurs initiatives afin de concrétiser toutes les dimensions de l’engagement  pour la paix. Dans les années 195O, il a organisé des rencontres internationales de jeunes afin de créer des moments d’échange. Pendant la période de la guerre froide et de la décolonisation, il est beaucoup intervenu pour le désarmement et la non-violence, le développement des peuples et le combat contre la faim et la pauvreté. Dans les années 1980, il a montré les liens entre l’engagement pour la paix et la sauvegarde de la planète, en plaidant pour de nouveaux styles de vie. Toutes ces initiatives peuvent être synthétisées par des mots commençant par la lettre « D » : Désarmement, Développement, Défense de la création, Droit de l’homme, Dialogue pour faire vivre les Institutions internationales, Dialogue interreligieux. Le mouvement a été très inspiré par le témoignage de l’abbé allemand Franz Stock (1904-1948), qui a beaucoup œuvré pour la réconciliation franco-allemande.  L’organisation a contribué à la naissance de générations de chrétiens très engagés pour la paix, la non-violence et la réconciliation. Parmi eux, le père Bernard Lalande (1910-1998), assistant spirituel du mouvement pendant de longues années, qui a beaucoup contribué à l’élaboration et à la diffusion d’une « théologie de la paix ».  Aujourd’hui, « Pax Christi » est présent dans plus de 50 pays sur les cinq continents. En 1979, Il a reçu le statut de consultant auprès de l’ONU et a été lauréat, en 1983, du Prix de l’Education pour la Paix de l’UNESCO.


Afin que ce travail puisse continuer à donner beaucoup de fruits, prions le Seigneur :

Seigneur, notre Dieu, Tu as envoyé ton Fils Jésus Christ pour nous guider sur les chemins de la paix (Lc 1,79). Il a proclamé bienheureux les artisans de la paix (Mt 5,9). D’auprès de Toi, il a envoyé l’Esprit qui réconcilie. Ce même Esprit a suscité, dans notre siècle, le mouvement « Pax Christi », pour aider les communautés chrétiennes à se souvenir que l’engagement pour la paix est une composante essentielle de la vie chrétienne. Nous te rendons grâce pour tout ce que ce mouvement a fait, en témoignant de la paix du Christ dans un monde de violence et de guerre. Nous te demandons qu’il puisse avoir toujours de la vitalité et du dynamisme, afin que la paix du Christ puisse régner pleinement parmi nous ! Amen.


Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães


Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France


 


 


MARS 2015 : POUR LA PAIX, CONTRE LE TERRORISME !



A vous tous qui cherchez la paix :


Paix !


Les attentats terroristes en France, en janvier 2015, nous invitent à prier avec ferveur pour que le terrorisme soit arrêté. Les faits sont tous connus : le 7 janvier, deux djihadistes français, les frères Kouachi, ont envahis le journal Charlie Hebdo, en laissant onze morts, entre les collaborateurs du journal et les forces de police, et onze blessés ; le 8 janvier, à Montrouge, Amedy Coulibaly, un proche des frères Kouachi, a tué une policière municipale et a blessé une autre personne ; le 9 janvier, les frères Kouachi se sont réfugiés dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële, au même moment que Coulibaly a pris en otage un supermarché cachère, à Paris, dont le résultat a été la mort de dix-sept personnes, policiers et clients, ainsi que des trois assassins. D’autres attentats et manifestations antisémites se sont suivis en France et ailleurs, comme au Danemark. Tout cela a suscité une profonde réaction de toute la société et des gouvernements, comme on l’a vu le 11 janvier à l’occasion de plusieurs manifestations, rassemblant environ 4 millions de personnes, dans plusieurs villes de France et de par le monde.
Le terrorisme constitue une forme très cruelle de violence, qui méprise totalement le droit international humanitaire : il se manifeste de la façon la plus inattendue possible, puisque ses cibles ne sont pas des objectifs militaires comme dans une guerre déclarée, mais les lieux de la vie quotidienne. Le terrorisme frappe profondément la dignité humaine et constitue une offense à toute l'humanité. Il doit être condamné absolument et rien ne peut le justifier. Dans sa logique, les fins justifient les moyens et l’homme devient un simple instrument. Pourtant, l’élimination du terrorisme n’est pas simple et suppose un ensemble de mesures, qui incluent des politiques de sécurité, d’inclusion sociale et culturelle, de coopération internationale et aussi d’éducation pour la non-violence et pour la paix. La responsabilité pénale du terrorisme reste personnelle et on ne peut pas l’attribuer aux religions, aux nations, aux ethnies, auxquelles appartiennent les terroristes. Justifier le terrorisme au nom de Dieu constitue une profanation et un blasphème, puisque on désire posséder la vérité divine. Aux religions est donné la mission de collaborer pour éliminer les causes du terrorisme et pour promouvoir l'amitié entre les peuples (Cf. Jean-Paul II, Décalogue d'Assise pour la paix, 1, le 24 février 2002). Aucune religion ne peut tolérer le terrorisme et, encore moins, le prêcher (Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2002, 7). On ne peut pas qualifier de « martyr » ceux qui meurent dans les actes terroristes, puisque martyr est celui qui meurt pour ne pas renoncer à Dieu et non pas celui qui tue au nom de Dieu.
Afin que la non-violence puisse prévaloir sur le terrorisme, prions le Seigneur :
Seigneur, Dieu de paix, Tu nous as donné, au Mont Sinaï, par Moïse, le commandement de ne pas tuer ; au Mont Thabor, par Jésus, Tu nous as appris à ne pas répondre au mal avec le mal, mais par le bien. Regarde avec tendresse l’humanité menacée par la violence du terrorisme ! Console avec ton amour tous ceux qui ont été touchés par ces attentats ! Réveille la conscience des citoyens pour que toute l’humanité puisse réagir avec vigueur à cette violence ! Inspire les croyants et les dirigeants de toutes les religions afin qu’ils soient artisans de paix et que les radicalismes et les fanatismes religieux soient éradiqués ! Et ainsi, par la force de ta grâce, toute la terre habitera en paix et aucun mal ne sera pratiqué devant ta face ! Amen.

Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 25 Février 2015






JANVIER 2015 : NOTRE ARGENT FINANCE-T’IL LA GUERRE OU LA PAIX ?



A vous tous qui cherchez la paix :

Paix !





Je vous invite, au début de cette nouvelle année, à réfléchir et à prier sur la dimension économique de la paix, en nous posant une question très sérieuse : notre argent finance-t’il la guerre ou soutien-t’il  la paix ?

Les dépenses militaires en 2013 ont été estimées, par le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), à environ 1747 milliards de dollars, ce qui représente 2,4% du Produit Intérieur Brut ou 248 dollars pour chaque habitant de la planète!. Le même Institut a pointé du doigt les dix compagnies les plus importantes de production d’armes en 2012 : Lockheed Martin (US$ 36 milliards), Boeing (US$ 27,61 milliards), BAE Systems UK (US$ 26,85 milliards), Raytheon (US$ 22,5 milliards), General Dynamics (US$ 20,94 milliards), Northrop Grumman (US$ 19,4 milliards), EADS Trans-Europe (US$ 15,4 milliards), United Technologies (US$ 13,46 milliards), Finmeccanica – Italy (US$ 12,53 milliards), L-3 Communications (US$ 10,84 milliards). Face à cette réalité, la question que l’on ne peut éluder, c’est par qui ces compagnies sont soutenues. Qui sont les investisseurs ? 

Il y a un consensus qui commence à s’imposer dans les banques et dans les fonds d’investissement du monde entier d’exclure totalement de leurs opérations financières les entreprises qui ont des rapports avec l’industrie des armements. On peut trouver cet engagement éthique dans la banque néerlandaise ASN Bank, dans la banque italienne Banca Etica ou la compagnie d’assurance suédoise Folksam, qui s’interdisent tout investissement et financement dans des sociétés impliquées dans la fabrication, la distribution ou le commerce d’armes. Même s’il s’agit d’un petit nombre d’institutions, ce désinvestissement peut avoir un impact significatif sur l’orientation stratégique d’une société.  Les firmes qui continuent à investir dans l’armement commencent à prendre conscience qu’elles seront considérées elles-mêmes comme illégitimes, ou comme un mauvais objet d’investissement (  "http://www.bastamag.net/L-industrie-des-armes-nucleaires" http://www.bastamag.net/L-industrie-des-armes-nucleaires ; "http://www.paxforpeace.nl/home" http://www.paxforpeace.nl/home). La même orientation est trouvée das le développement du commerce équitable : les gens veulent s’assurer que les marchandises qu’elles achètent  ne soient pas le fruit de l’exploitation de la misère humaine et que l’argent puisse contribuer au développement humain plutôt qu’à l’enrichissement de ceux qui ont déjà beaucoup.

Afin que puisse grandir dans la conscience de l’humanité  cette dimension éthique de l’économie, prions le Seigneur :

Seigneur, Dieu de Paix, tes prophètes ont annoncé qu’un jour les épées seront transformées en charrues et les lances en faucilles (Is 2,4). Nous te supplions donc, de ne pas retarder l’accomplissement de ces paroles. Que le sens de l’éthique puisse guider les personnes dans l’usage de leur argent, et que les industries de la guerre ne trouvent plus d’appui financier. Ainsi, la terre entière, l’œuvre de tes mains, vivra dans la paix que tu souhaites. Amen.  

Bonne année !

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 4 décembre 2014.


DECEMBRE 2014 : NON PLUS ESCLAVES, MAIS FRERES



A vous tous qui cherchez la paix :

Paix !



« Non plus esclaves, mais frères ». C’est le thème choisi par le Pape François pour la 48ème Journée Mondiale de la Paix qui aura lieu le 1er janvier 2015, en continuité à une tradition inaugurée par le Bienheureux Pape Paul VI, en 1968.

Le Pape François s’est inspiré de l’Epitre que Saint-Paul a écrit à son ami Philémon, en lui demandant de recevoir Onésime, un esclave fugitif devenu chrétien par le ministère de l’apôtre. Paul demande à Philémon de recevoir Onésime « non plus comme un esclave, mais bien mieux qu’un esclave, comme un frère très cher » (Phm 16). En évoquant ce verser biblique, le Pape désire que nous considérions l’esclavage, non pas comme un fait appartenant au passé, mais comme une plaie sociale très présente de nos jours. En ses messages, le Pape insiste sur le fait que notre filiation divine rend tous les êtres humains frères et sœurs avec une égale dignité. Or l’esclavage porte un coup mortel à cette fraternité universelle et, par conséquent, à la paix. En effet, pour qu’il y ait la paix, il faut que l’être humain reconnaisse dans l’autre un frère qui a une égale dignité.

    L’esclavage prend aujourd’hui dans le monde différentes formes, comme le trafic des êtres humains, la traite des migrants et de la prostitution, le travail forcé, l’exploitation de l’homme par l’homme, la mentalité esclavagiste vis-à-vis des femmes et des enfants. Et ces plaies font l’objet d’une honteuse spéculation de la part d’individus et de groupes qui profitent des nombreux conflits en cours, de la crise économique et de la corruption. L’esclavage n’est pas seulement une terrible plaie ouverte dans la société contemporaine, mais aussi une très grave blessure dans la chair du Christ ! Il faut, avant tout, reconnaitre l’inviolable dignité de chaque personne humaine et affirmer en même temps avec force la fraternité - qui comporte l’exigence de surmonter l’inégalité selon laquelle un homme peut assujettir un autre homme – et promouvoir un engagement de proximité et de gratuité pour un chemin de libération et d’inclusion de tous. De cette façon, on pourra bâtir une civilisation fondée sur l’égale dignité de tous les êtres humains, sans aucune discrimination ; ce qui requiert l’engagement du monde de l’information, de l’éducation et de la culture pour une société renouvelée et fondée sur la liberté, la justice et la paix. 

Afin que ce message du Pape soit accueilli par tous les hommes et femmes de bonne volonté, par tous les gouvernements et par toutes les églises et religions, prions le Seigneur :

Seigneur, Dieu de Paix, ton fils Jésus-Christ est venu pour annoncer que nous sommes tous fils et filles d’un même Père, et par conséquence, frères et sœurs les uns les autres. L’esclavage d’une personne par une autre blesse profondément cette fraternité universelle. Ainsi, nous te supplions de nous donner la force morale pour dénoncer et supprimer toutes les formes d’esclavages existantes parmi nous. De cette façon, nous mettrons en œuvre la vérité de l’Evangile annoncé par Saint-Paul : « Il n’y a ni esclave ni homme libre, (…) car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus ! » (Ga 3,28). Amen.  

Avec toute mon amitié,

Fr. Irénée Rezende Guimarães

Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 13 novembre 2014.






NOVEMBRE 2014 : LA PAIX POUR LE PEUPLE D'UKRAINE  : 

A vous tous qui cherchez la paix :

Paix !



Ukrainian girl.
Je vous invite à prier pour le peuple d’Ukraine, qui vit depuis 2013 une crise de relations avec la Russie, connue d’abord sous le nom de « Printemps Russe » et, avec son évolution, comme la « Guerre du Donbass ».
Tout a commencé avec les manifestations contraires à la position du président ukrainien Viktor Ianoukovytch,  connu pour son opposition à l’intégration de l’Ukraine à la Communauté Européenne.  Les manifestants ont réussi la nomination d’un nouveau président  par intérim, le 23 février 2014, Monsieur Oleksandr Toutchynov. Pourtant, le pays est resté fortement divisé entre l'ouest pro-européen, qui a pris le pouvoir, et le sud-est pro-russe. Des brigades d’auto-défense et des manifestations pro-russes ont lieu dans les régions russophones du pays. Avec le rattachement de la Crimée à la Russie, le 16 mars 2014, les manifestants pro-russes ont proclamé  la «  République Populaire de Donetsk ». Des forces militaires et des volontaires russes jouent un rôle important dans l’organisation de cette insurrection et dans la prise de plusieurs bâtiments fédéraux. En réaction, le gouvernement ukrainien a organisé une opération contre les séparatistes pro-russes. Le 17 avril 2014, à Genève, la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l’Union Européenne, se mettent d'accord sur le fait que les formations militaires illégales en Ukraine doivent être dissoutes, et que toute personne occupant les bâtiments administratifs doit déposer les armes et les quitter. L'accord ajoute la possibilité d'une amnistie pour tous les manifestants anti-gouvernementaux. Le 17 juillet, l'Ukraine accuse l’armée de l’air russe d’avoir abattu un avion ukrainien et un Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, avec 298 personnes à bord. Les représentants de la République Populaire de Donetsk, de la République Populaire de Lougansk et le gouvernement de Kiev signent le 5 septembre 2014, à Minsk, un protocole d'accord pour un cessez-le-feu.
D'après le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, entre janvier 2014 et début août 2014, environ 168 000 personnes se sont réfugiées en Russie et environ 117 000 personnes ont été déplacées, dont 102 600 de Lougansk et Donetsk,  et 15 200 de Crimée. Selon l’ONU, le nombre de victimes du conflit a presque doublé en deux semaines, passant de 1 129 morts au 26 juillet à 2 086 au 10 août. En moyenne, plus de 60 personnes ont été tuées ou blessées chaque jour. On dénombre près de 5 000 blessés, dont des soldats ukrainiens, des membres de groupes armés et des civils. Plusieurs journalistes sont tués pendant le conflit.
Pour tout le peuple d’Ukraine, menacé par une situation de tensions et de conflit qui ne s'apaise pas, générant tant de souffrance dans la population civile, prions le Seigneur :
Seigneur, Dieu de Paix, ton fils Jésus-Christ est venu pour rassembler tous les hommes et toutes les femmes dans un seul troupeau. Nous te prions pour le peuple ukrainien, qui vit une situation de guerre civile et d’un effondrement de l’unité nationale. Répand sur ce peuple ton regard de tendresse et de compassion : que le dialogue puisse remplacer les armes. Et ainsi, en dépassant ses différends, ce pays puisse vivre dans la paix et dans la prospérité. Amen.  Avec toute mon amitié,Fr. Irénée Rezende GuimarãesMoine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 3 octobre 2014.








OCTOBRE 2014 : POUR LA PAIX POUR L’IRAK

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !
Une fois encore, l’Irak  attire l’attention de l’opinion publique internationale par son instabilité politique. Je vous invite à prier pour la paix en ce pays millénaire, berceau de la civilisation, qui vit maintenant une situation dramatique.
La stabilisation politique de ce pays et le renversement de son dictateur, Saddam Hussein, a constitué la raison principale de l’« Opération de Libération de l’Irak »,  l’intervention armée, par les Etats-Unis et par ses coalisés, le 20 mars 2003. Huit ans et neuf mois après, le 21 décembre 2011, les Etats-Unis ont quitté ce pays. Cette guerre a laissé environ 250 mille irakiens morts, presque 5 mille soldats morts et plus de 36 mille militaires blessés. L’absence d’une puissance militaire expressive, a laissé l’espace pour l’action des groupes insurgés sunnites, principalement l’Etat Islamique d’Irak, qui poursuivent leurs attaques contre le gouvernement central et la population chiite. En 2012, une « Armée Irakienne Libre » a été fondée, sur le modèle de l'armée syrienne combattant le régime de Bachar el-Assad, en Syrie. On estime déjà à plus de 15 mille morts les victimes de cette guerre civile et à plus de 250 mille le nombre de personnes obligées à se déplacer, à cause de la persécution religieuse, surtout des chrétiens et des yézidis.
Face aux innombrables et terribles violations des droits de l’homme, on appelle les Nations Unies à assurer le déploiement immédiat d’unités militaires spéciales venant du plus grand nombre possible de pays, unités qui auront la capacité nécessaire pour arrêter la purification ethnique et sectaire en cours, assurer le retour sain et sauf des réfugiés dans leurs foyers et traduire les responsables en justice. Il faut aussi prendre des mesures pour arrêter l’approvisionnement en armes des responsables et de sanctionner ceux qui continuent à leur en fournir. Une réponse immédiate sera capable de déminer la crise humanitaire, et ceci avant qu’elle ne prenne des proportions incontrôlables. Cela suppose aussi des mesures de protection aux membres des communautés minoritaires persécutées et, selon le droit humanitaire international, leur garantir un droit d’asile immédiat. Cet ensemble d’initiatives permettra de mettre en place immédiatement des conditions de dialogue et de négociations de paix qui incluent toutes les composantes de la société.
Pour une prise de position claire et courageuse de toute la communauté internationale, prions le Seigneur :
 Seigneur, notre Dieu, Dieu des vivants et non Dieu des morts, regarde avec compassion le pays où est né le patriarche Abraham, l’Irak. Accomplis pour ce  peuple tes promesses de paix ! Que l’on cesse les violations des droits de l’homme ! Que l’on puisse constituer un pays démocratique et tolérant, de façon que chrétiens, musulmans et croyants de tous les crédos puissent vivre ensemble, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils soient fiers ! Qu’aucune religion ne justifie les violences et que toutes les religions puissent travailler ensemble en faveur de la dignité humaine ! Amen.
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 20 août 2014.

SEPTEMBRE 2014 : LE DROIT DES PEUPLES A LA PAIX

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !

Depuis 1981, l’ONU a consacré le 21 septembre comme la Journée Internationale de la Paix, pour renforcer les idéaux de paix, tant au sein des nations et des peuples qu’entre ceux-ci. Cette année, le thème choisi est « Le droit des peuples à la paix », pour célébrer le trentième anniversaire de la « Déclaration sur le Droit des Peuples à la Paix ». Je vous invite à soutenir avec  notre prière cette initiative de l’ONU.
Cette déclaration, approuvée le 11 novembre 1984, par la résolution 39/11 de l’Assemblée Générale de l’ONU, fondée sur les principes fondamentaux du droit international, exprime le désir et la volonté de tous les peuples d'éliminer la guerre de la vie de l'humanité et, surtout, de prévenir une catastrophe nucléaire mondiale. L'absence de guerre est une condition primordiale du bien-être, de la prospérité matérielle et du progrès des Etats. En cette ère nucléaire, l'instauration d'une paix durable sur la Terre est une condition primordiale de la préservation de la civilisation humaine et de la survie de l'humanité. Pour assurer à tous les peuples une vie pacifique, cet important document :
- « proclame solennellement que les peuples de la Terre ont un droit sacré à la paix ;
- déclare solennellement que préserver le droit des peuples à la paix et promouvoir la réalisation de ce droit constituent une obligation fondamentale pour chaque Etat ;
- souligne que, pour assurer l'exercice du droit des peuples à la paix, il est indispensable que la politique des Etats tende à l'élimination des menaces de guerre, surtout de guerre nucléaire, à l'abandon du recours à la force dans les relations internationales et au règlement pacifique des différends internationaux sur la base de la Charte des Nations Unies ;
- lance un appel à tous les Etats et à toutes les organisations internationales pour qu'ils contribuent par tous les moyens à assurer l'exercice du droit des peuples à la paix en adoptant des mesures appropriées au niveau tant national qu'international ».
Pour que ce droit soit assuré et pour que le 21 septembre soit profondément vécu, prions le Seigneur, inspirés par les paroles du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon :
Seigneur Dieu, Créateur et Sauveur, par le Christ, ton Fils et notre Seigneur, tu as préparé pour toute l’humanité un avenir de paix. A l’occasion de la célébration de la Journée Internationale  de la Paix, nous te supplions : que l’humanité tout entière défende le droit à la paix et que  les combattants déposent leurs armes. Animés par ton Esprit, puissions-nous marquer  notre solidarité à l’égard des civils auxquels le terrorisme et la guerre ont coûté la vie, à l’égard des familles traumatisées qui n’ont plus ni maison ni avenir et à l’égard des pays dont le niveau de développement est revenu plusieurs décennies en arrière. Que tous ceux qui sont épris de paix puissent  œuvrer, avec leurs amis, leurs voisins, leur gouvernement et les organisations locales, à promouvoir l’exercice du droit des peuples à la paix. Ainsi, tous tes fils et tes filles feront ce qui est agréable à tes yeux et l’œuvre de tes mains chantera ta louange à jamais ! Amen.
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 14 août 2014.
AOÛT 2014 : LA PAIX ET LA REUNIFICATION DE LA PENINSULE COREENNE

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !

Je vous invite à accompagner avec notre prière le voyage du Pape François en République de Corée, du 13 au 18 août. Le Pape François continue son pèlerinage vers les régions en conflits pour témoigner l’Evangile de la Paix.
La division de la péninsule coréenne s’est faite, à la fin de la guerre de Corée, en 1953, avec la création de la République Populaire Démocratique de Corée, au nord, et de la République de Corée, au sud. Le 4 juillet 1972, les deux parties ont déclaré leur désir d'une réunification pacifique, sans ingérence étrangère. A la fin de la guerre froide, en 1991, les deux Corées ont fait leur entrée conjointe aux Nations-Unies, en signant des accords de réconciliation, de non-agression, d'échanges et de coopération.
L’enjeu de l’unification de cette région touche aussi la conscience chrétienne. Le Conseil Mondial des Eglises, organisme qui rassemble plus de 300 églises chrétiennes, a célébré, à Busan, République de Corée, en 2013, sa dixième assemblée générale, avec le thème « Dieu de la Vie,  conduis-nous vers la justice et la paix ! », et a approuvé une déclaration intitulée  « La paix et la réunification  de la péninsule coréenne ». Dans cet important document, on trouve des pistes d’action, comme, par exemple :  
- encourager le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des initiatives en vue de l’édification de la paix et à lever les sanctions imposées à la Corée du Nord ;
- lancer une campagne universelle en vue d’un traité de paix qui remplacera l’Accord d’armistice de 1953, mettant ainsi fin à l’état de guerre ;
- appeler toutes les puissances étrangères de la région à mettre une fin à tous les exercices militaires et à réduire les dépenses militaires ;
- veiller à l’élimination des armes et des centrales nucléaires, en vue de l’établissement d’une zone dénucléarisée, en rejoignant les initiatives  en vue d’une interdiction mondiale  des armes nucléaires ;
- appeler les deux gouvernements à restaurer la communauté humaine fondée sur la justice et la dignité humaine, en mettant en place un processus durable  de libre échange de courrier et de visites entre les familles séparées ;
- collaborer avec les deux gouvernements pour proposer une coopération internationale en vue de maintenir une zone véritablement démilitarisée et la transformer en une zone de paix.
Pour que ces propos se concrétisent et pour que le voyage du Pape François produise les fruits attendus, prions le Seigneur :
Seigneur, notre Dieu, tu as envoyé  Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur, pour détruire les murs de séparation entre les peuples, en faisant un seul peuple, celui qui t’es agréable et qui pratique la justice et la paix. A l’occasion de la visite du Pape François à la République de Corée, nous te supplions pour la paix et la réconciliation dans cette péninsule : que les deux nations arrivent à une entente, que les familles séparées puissent se rencontrer et que les dépenses avec les armes soient remplacées par des actions de promotion de la dignité humaine. Amen.
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 22 juillet  2014.

JUILLET 2014 : A L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !


La première grande guerre a transformé énormément le cours de la civilisation contemporaine, en apportant des modifications dans les plus divers domaines, et en transformant l’art de la guerre, avec ses armements de destruction massive. Il ne faut pas oublier les 9 millions de morts et environ 20 millions de blessés ! A l’occasion de ce centenaire, je vous invite à prier Dieu pour éclairer  le chemin et la marche de la civilisation.
Il faut se souvenir de toutes les initiatives prises en faveur de la paix, telle par exemple la Communauté Internationale pour la Réconciliation, fondée en 1914, quand des chrétiens des douze pays belligérants ont proclamé leur unité en Christ. En 1915, des femmes, dont les maris se battaient dans des camps opposés, ont créé la Ligue Mondiale des Femmes pour la Paix. Plusieurs hommes et femmes ont refusé d’être enrôlés, en payant avec la prison et même avec la mort le prix de leur choix. Des personnalités importantes, telles le Pape Benoit XV et l’empereur Charles 1er d’Autriche,  se sont engagées  à chercher une issue pour le conflit.
Benoît XV (1854-1922) a été élu pape le 3 septembre 1914, en proclamant, tout de suite, la neutralité du Saint-Siège. Dès sa première encyclique, le 1er novembre 1914, il appelle à la fin de « cette guerre si désastreuse » et dénonce la sophistication de l’art de tuer. À Noël 1914, il propose une trêve - non acceptée - entre les belligérants. Le 28 juillet 1915, il reprend l’appel à  mettre terme à ce qu’il appelle le carnage horrible. Malgré l’indifférence et l’opposition avec laquelle ses propos sont reçus, le pape ne se décourage pas. Le 1er août 1917, il propose un plan précis pour la fin du conflit. Il développe aussi un service d'assistance aux blessés et prisonniers de guerre. Après la fin de la guerre, le 23 mai 1920, il écrit une deuxième encyclique pour exhorter à une réconciliation plus profonde que les traités, sans laquelle il n’y a pas de paix véritable.
L’empereur Charles 1er d’Autriche (1887-1922), dès son avènement le 22 novembre 1916, prend des mesures pour diminuer la souffrance de ses concitoyens, comme par exemple, de ne pas envoyer aux postes dangereux des personnes trop atteintes par les fatalités. En janvier 1917, il envoie deux émissaires à Paris en proposant un traité de paix, en reconnaissant les droits légitimes de la France sur l'Alsace-Lorraine et la souveraineté de la Belgique. Malheureusement ces propositions n’ont pas eu la force de changer les événements et l’empereur est forcé à abdiquer à la fin de la guerre. Il meurt en 1922, exilé aux iles Madère. A cause de ses efforts pour la paix et la justice sociale, il est proclamé bienheureux par le Pape Jean-Paul II, en 2004.
Illuminés par ces témoignages, prions le Seigneur :
Seigneur notre Dieu, Maître du temps et de l’histoire, écoute notre prière à l’occasion du centenaire du début de la première guerre mondiale. Illumine  la conscience de l’humanité, pour qu’elle renouvelle la conviction, déjà exprimée par le Pape Pie XII, que  « avec la paix, rien n'est perdu ; mais tout peut l’être par la guerre » (Radio message du 24 août 1939). Que nous puissions rendre effectives les paroles du Pape Paul VI à l’ONU : « Il suffit de rappeler que le sang de millions d'hommes, que des souffrances inouïes et innombrables, que d'inutiles massacres et d'épouvantables ruines sanctionnent le pacte (…) : jamais plus la guerre, jamais plus la guerre! C'est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l'humanité! » (Discours à l’ONU, le 4 octobre 1965). Par Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur. Amen.
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 18 juillet  2014.


JUIN 2014 : LA PAIX POUR LE MOYEN ORIENT

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !



Le récent pèlerinage du Pape François en Terre Sainte, ainsi que la rencontre de prière célébrée au Vatican  le 8 juin, avec la présence du Président de l’Autorité Palestinienne  et de l’Etat d’Israël, tout cela a rallumé les espérances de paix pour cette région. Ainsi, je vous invite  à soutenir par notre prière ces initiatives.
Le Pape François n’a pas cessé d’appeler les Palestiniens et les Israéliens à mettre fin à ce conflit : « que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque» (Rencontre avec les autorité palestiniennes , le 25 mai 2014). Il a repris la proposition déjà énoncée par Benoît XVI : « qu’il soit universellement reconnu que l’État d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Qu’il soit également reconnu que le Peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine, à vivre avec dignité et à voyager librement. Que la ‘‘solution de deux États’’ devienne réalité et ne demeure pas un rêve » (Cérémonie de bienvenue à l’aéroport  international Ben Gurion, le 25 mai 2014). En rappelant  l’étymologie hébraïque du mot Jérusalem - « Cité de la Paix » -, le Pape a proclamé son désir et de toute l’humanité : « Que Jérusalem soit vraiment la Ville de la paix ! Que resplendissent pleinement son identité et son caractère sacré, sa valeur religieuse et culturelle universelle, comme trésor pour toute l’humanité ! » (Visite de courtoisie au président de l'Etat d'Israël, le 26 mai 2014).
Dans la rencontre  au Vatican, après le voyage et en présence des autorités des deux peuples, le Pape a affirmé la nécessité de mettre toutes les énergies pour aboutir à la paix : « pour  faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme » (Invocation pour la paix , le 8 juin 2014).
Avec les paroles du Pape François, prions le Seigneur :
Seigneur Dieu de paix, écoute notre supplication ! Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes ; tant de moments d’hostilité et d’obscurité ; tant de sang versé ; tant de vies brisées, tant d’espérances ensevelies… Mais nos efforts ont été vains. A présent, Seigneur, aide-nous Toi ! Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix. (…) Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation. (…) Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour (…)  que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam ! Amen ! (Invocation pour la paix , le 8 juin 2014).
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France




MAI 2014 : LA PAIX POUR LA REPUBLIQUE CENTRE-AFRICAINE


A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !

Je vous invite, ce mois, à prier pour la paix en Centrafrique. Depuis 2003, ce pays vit un conflit entre deux factions : celle qui soutient l’ex-président François Bozizé, connue sous le nom de anti-balaka, et celle  qui appuie l’ancien président, Michel Djotodia, appelé la Seleka. Ce conflit politique et militaire devient pourtant un conflit intercommunautaire, suite à de nombreuses exactions contre les civils, musulmans ou chrétiens, lesquels fuient les villages pour trouver un refuge dans la brousse. Il atteint  aussi une dimension internationale, de sorte que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 5 décembre 2013, par la résolution 2127, autorise le « déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois », avec l’objectif de mettre fin à la « faillite totale de l'ordre public, l'absence de l'état de droit et les tensions interconfessionnelles ».
Les évêques de la République Centrafricaine insistent sur le fait que la résolution de la crise ne se fera pas sans la participation de leurs concitoyens et les invitent à assumer leur part de responsabilité dans cette crise qui a plongé ce pays dans le chaos et les a opposés les uns aux autres. Pour eux, « les jeux politiques et la sauvegarde des intérêts égoïstes et particuliers ont vidé notre société des valeurs humanistes et du respect de la personne, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. (…) Tuer devient un acte banal et anodin ». Plus qu’une lutte politique, les évêques centrafricains affirment que « la véritable bataille est celle du développement, de la relance économique et de la lutte contre la pauvreté, la misère et l’impunité ». Concrètement les évêques proposent plusieurs chemins, comme : la refondation de l’appareil sécuritaire par le rétablissement urgent d’une armée républicaine, formée et équipée en vue d’assurer la sécurisation du territoire national et la sécurité de tous les Centrafricaines et Centrafricains ; la réduction de la période de transition et l’organisation rapide des élections ; la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante afin de faire la lumière sur les violations des droits humains en Centrafrique ; le déploiement rapide des casques bleus vu la complexité de l’opération sur le terrain ; un désarmement sans complaisance des ex-seleka, des anti-balaka et de toute personne détentrice d’armes ; la mise en place du processus de démobilisation, désarmement et rapatriement des mercenaires tchado-soudanais et de réinsertion des combattants centrafricains ; la promotion du dialogue entre les fidèles des différentes religions qui cohabitent en Centrafrique ; la réparation et l’indemnisation des victimes de la rébellion ; la lutte contre le système d’exclusion sociale fondée sur l’appartenance ethnique, religieuse et régionale ; l’assainissement des relations avec les pays voisins, en particulier le Tchad (http://justice-paix.cef.fr/IMG/pdf/Reconstruisons_ensemble_notre_pays_dans_la_paix.pdf).  
Pour que la paix revienne dans ce pays, prions le Seigneur :
Ô Dieu de Paix, ton Fils Jésus-Christ, par sa mort et par sa Résurrection, a détruit le mur de la haine entre tous les peuples. Nous te prions pour nos sœurs et nos frères de la Centrafrique : qu’ils puissent mettre en œuvre le désarmement des mains, du cœur et de l’esprit ; qu’ils puissent récupérer la confiance, la tolérance et le pardon ; qu’ils puissent, enfin, renouveler leur espérance en Toi et en l’homme. Qu’ils vivent ainsi la culture de la vérité, de la justice et de la paix que Jésus nous a apportée. Amen.
Avec toute mon amitié,



AVRIL 2014 : LA PAIX ET LES FAMILLES


A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !

Le  Pape François a convoqué pour le mois d’octobre de cette année une Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Evêques, pour discuter sur le thème « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».  Le 2 février, il a écrit une lettre à toutes les familles en les invitant à participer activement à la préparation de cet évènement, par des suggestions et surtout par la prière.
 C’est pour nous une opportunité pour réfléchir et prier sur la contribution des familles pour la paix sur la terre. Le Pape Jean-Paul II a consacré le message de la Journée Mondiale de la Paix de 1994 sur ce thème : «  De la famille naît la paix de la famille humaine ». D’emblée, Jean-Paul II réfléchit sur la famille comme communauté de  vie et d’amour : « Les vertus familiales, fondées sur le profond respect de la vie et de la dignité de l'être humain,  et se traduisant par la compréhension, la patience, les encouragements et le pardon mutuels, donnent à la communauté de la famille la possibilité de vivre l'expérience première et essentielle de la paix » (n° 2). Pourtant, il constate que souvent la famille est une victime de l’absence de paix et que « contrairement à sa vocation première de paix, la famille se révèle malheureusement, dans bien des cas, être un lieu de tensions et de violences, ou bien la victime désarmée des nombreuses formes de violence qui caractérisent la société actuelle » (n° 3-4). Notre propre expérience nous montre combien de foyers sont déchirés par des querelles et des conflits, soit entre parents et enfants, soit entre frères, la plupart pour des motifs mesquins. Malgré toutes ces limites, on peut considérer la famille comme un protagoniste de la paix : « Pour que les conditions de la paix soient durables, il est nécessaire qu'existent des institutions qui expriment et qui affermissent les valeurs de la paix. L'institution qui correspond de la manière la plus immédiate à la nature de l'être humain est la famille. Elle seule peut assurer la continuité et l'avenir de la société. La famille est donc appelée à devenir protagoniste actif de la paix, grâce aux valeurs qu'elle exprime et qu'elle transmet à l'intérieur du foyer et grâce à la participation de chacun de ses membres à la vie de la société » (n° 5). Pour aboutir à cette mission, il faut surtout vaincre le défi de la pauvreté : «  L'indigence est toujours une menace pour la stabilité sociale, pour le développement économique et donc, finalement, pour la paix. La paix restera en péril tant que les personnes et les familles se verront contraintes à lutter pour leur survie » (n° 5). Finalement, Jean-Paul II comprend la mission de la famille comme un service de pour la paix.  Ainsi il recommande  et suggère à  chaque famille : « Recherche cette paix, prie pour cette paix, travaille pour cette paix ! » (n° 6).  Les parents  sont appelés à être éducateurs de la paix ; les enfants à se préparer pour l’avenir, en aspirant au bien et en gardant des  pensées de paix ; les grands parents à communiquer leur expérience et leur témoignage pour relier le passé et l'avenir en un présent de paix. Pour ceux qui n’ont pas de famille, l’Eglise est chargée d’accomplir cette responsabilité en étant la grande maison des enfants de Dieu (n° 6).
Pour que les familles du monde entier puissent vivre cette vocation d’artisans de la paix, prions le Seigneur :
Ô Dieu, Père de toute l’humanité, tu souhaites que tous les hommes et toutes les femmes puissent vivre comme des frères et des sœurs sur la terre. Bénis chaque famille humaine et donne leur la grâce de vivre en paix et d’être source de paix pour le monde.  Amen.
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Tournay, le 30 mars 2014.


MARS 2014 : LA PAIX ET LA PARTICIPATION DES FEMMES

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !

L’ONU a proclamé le 8 mars comme la « Journée Internationale de la Femme », pour susciter une prise d’attitude à l’égard du rôle des femmes dans la société d’aujourd’hui. A cette occasion, je vous invite à réfléchir et à prier sur la contribution des femmes pour la paix sur le monde. Si elles sont maintes fois victimes de la guerre et des conflits, elles sont aussi des bâtisseuses importantes de la réconciliation.
 Si plusieurs processus et dialogues pour la paix n’aboutissent pas, c’est parce qu’on ne donne pas un espace suffisant aux femmes. Le médecin palestinien, Izzeldin Abuelaish, qui a perdu trois filles dans un bombardement à Gaza et qui a fondé « Filles pour la vie », affirme : « Nous devons accepter l’idée que les femmes puissent largement contribuer aux changements qui sont à faire. (…) Quand les valeurs féminines seront mieux prises en compte à tous les niveaux de la société, les valeurs de cette dernière changeront et la vie sera plus facile ».
Pour assurer cette participation des femmes dans les négociations de paix, le Conseil de Sécurité de l’ONU, dans sa 4213ème séance, le 31 octobre 2000, a approuvé la Résolution 1325. Ce document propose que l’ONU et ses Etats-Membres puissent mettre en œuvre des initiatives pour donner aux femmes une place importante dans la prévention des conflits, les négociations de paix ainsi que la reconstruction des sociétés déchirées par la guerre. Trois mots peuvent résumer cette résolution : prévention, protection et participation.
La Résolution insiste pour que les nations fassent des efforts afin que les femmes soient mieux représentées à tous les niveaux des prises de décisions – national, régional ou international – pour la prévention, la gestion et le règlement des différends. Qu’elles soient plus présentes en qualité d’observateur militaire, de membre de la police civile, de spécialiste des droits de l’homme et de membres d’opérations humanitaires. Le document propose également une démarche soucieuse d’équité entre les sexes à l’occasion de la négociation et de la mise en œuvre d’accords de paix. Il exige aussi que toutes les parties d’un conflit armé respectent pleinement les normes du droit international à l’égard des femmes et des petites filles, en les protégeant contre les actes de violence, en particulier le viol et d’autres formes de sévices sexuelles. Ce document propose l’introduction de la perspective du genre dans le processus de paix : il faut repenser la relation homme et femme dans une perspective de partenariat pour la paix, ce qui exige une nouvelle compréhension de l’identité masculine, moins guerrière et plus réconciliatrice.
Afin que ces résolutions soient mises en pratique par tous les pays du monde, prions le Seigneur :
Ô Dieu de paix, tu as créé l’homme et la femme à ton image et à ta ressemblance, pour qu’ils soient un. Bénis toutes les initiatives de collaboration entre hommes et femmes pour la paix du monde. Inspire toutes les femmes qui se consacrent à la réconciliation et à la résolution des conflits. Eclaire tous les chefs des nations pour qu’ils puissent donner aux femmes plus de place dans les négociations et les processus de paix. Et toute la terre réconciliée, comme une grande famille, bénira ton nom à jamais. Amen.
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 25 février 2014.

FEVRIER 2014 : La paix et les migrants

A vous tous qui cherchez la paix:
Paix !
embarcation réfugiés migrants turquie morts enfants mer rocher bateau pêcheurLe 19 janvier 2014, on a célébré la 100ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, avec l’objectif de sensibiliser la conscience chrétienne et humanitaire à une prise d’attitude à l’égard de ces hommes et femmes obligés de quitter leurs terres, à la recherche d’une vie plus digne. Et, pourtant, même avec toute cette mobilisation, le drame de ces gens ne semble pas arriver à sa fin.   
Le symbole majeur de cette tragédie est une petite île italienne – l’ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele" \o "Île" île de Lampedusa –, de 20,2 km² de superficie et d’environ 5 milles habitants. A mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique, l’île est devenue une porte d’entrée pour ceux qui désirent arriver en  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Europe" \o "Europe" Europe de façon irrégulière. Des dizaines de milliers de  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tranger_en_situation_irr%C3%A9guli%C3%A8re" \o "Étranger en situation irrégulière" sans-papiers y sont arrivés, par des bateaux nommés « bateaux de l’espérance », en payant très cher. Sans sécurité, les migrants sont entassés comme des sardines dans une boîte. On estime ainsi que plus de 20 milles personnes ont perdu leur vie en faisant la traversée. Le cas le plus récent est celui du 3 octobre 2013, quand un bateau transportant 500 migrants a pris feu et chaviré, en faisant 350 morts.
 La question n’est pas simple : faut-il accueillir en Europe tous ces migrants ? Faut-il les renvoyer ? Faut-il les laisser périr ? En 2007, deux capitaines de bateaux de pêche italiens ont été mis en justice pour avoir voulu secourir des « bateaux d’espérance », accusés d’aider à l’entrée illégale de migrants sur le territoire. Le 8 juillet 2013, le Pape François, lui-même, s’est rendu sur cette île pour manifester sa solidarité à toutes les victimes, ainsi qu’à la communauté de Lampedusa qui sans cesse démontre sa charité envers les plus démunis. A cette occasion, il nous a rappelé notre responsabilité humanitaire dans cette situation : « Beaucoup de nous, je m’y inclus aussi, nous sommes désorientés, nous se sommes plus attentifs au monde dans lequel nous vivons, nous ne soignons pas, nous ne gardons pas ce que Dieu a créé pour tous et nous ne sommes plus capables non plus de nous garder les uns les autres. Et quand cette désorientation assume les dimensions du monde, on arrive à des tragédies comme celle à laquelle nous avons assisté ». Dans son message pour la Journée du Migrant et du Réfugié, publié le 5 août 2013, il nous invité au « passage d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation – qui, en fin de compte, correspond à la « culture du rejet » – à une attitude qui ait comme base la « culture de la rencontre », seule capable de construire un monde plus juste et fraternel, un monde meilleur ».
La paix mondiale dépendra en grande partie de la solution et de la réponse que nous donnerons à l’égard des migrants et des réfugiés. Ou la paix viendra pour tous, ou la paix ne viendra pour personne : il faut établir un ordre cosmopolite où le monde se transforme dans la maison de tous et que tous soient bien accueillis partout. 
Avec les paroles du Pape François  à Lampedusa, assumons notre part de responsabilité dans cette question : 
Seigneur, nous demandons pardon pour l’indifférence envers beaucoup de frères et sœurs ; Père, nous te demandons pardon pour celui qui s’est accommodé et s’est enfermé dans son propre bien-être qui porte à l’anesthésie du cœur, nous te demandons pardon pour ceux qui par leurs décisions au niveau mondial ont créé des situations qui conduisent à ces drames. Pardon Seigneur ! Seigneur, que nous entendions aujourd’hui aussi tes questions : « Adam où es-tu ? », « Où est le sang de ton frère ? ». Amen.
Avec toute mon amitié,
          fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France




JANVIER 2014 : LA FRATERNITÉ, FONDEMENT ET ROUTE POUR LA PAIX

A vous tous qui cherchez la paix:
Paix !


Le Pape François a choisi comme thème pour ce 1° janvier 2014, Journée Mondiale de la Paix: « La fraternité, fondement et route pour la paix ». La méditation de ce message pourra bien nourrir notre prière pour la paix dans ce premier mois du nouvel an.
Le point de départ de la réflexion du pape c’est l’existence en chacun d’une « soif irrépressible de fraternité, qui pousse vers la communion avec les autres, en qui nous ne trouvons pas des ennemis ou des concurrents, mais des frères à accueillir et à embrasser ». Pourtant cette vocation est niée par une « mondialisation de l’indifférence, qui nous fait lentement nous habituer à la souffrance de l’autre, en nous fermant sur nous-mêmes », dans un monde où manque la référence à un Père commun, fondement ultime de la fraternité entre les hommes (n° 1). Si Caïn symbolise le refus à la responsabilité vis-à-vis de nos frères (n° 2), le Christ, dans son abandon à la mort par amour du Père, réconcilie en lui tous les hommes  (n° 3). La paix est comprise comme un mouvement de solidarité envers tous, spécialement les plus pauvres, aimés « comme l’image vivante de Dieu le Père, rachetée par le sang du Christ et objet de l’action constante de l’Esprit Saint » (n° 4). Ainsi la fraternité, se présente comme un chemin pour vaincre la pauvreté, soit « par la redécouverte et la valorisation de rapports fraternels au sein des familles et des communautés », soit par des politiques efficaces « qui assurent à tous leur dignité et leurs droits fondamentaux, soit encore par « des styles de vie sobres et basés sur l’essentiel » (n° 5). La grave crise financière et économique contemporaine peut être aussi une opportunité pour retrouver un modèle d’économie plus fraternel (n° 6). De la même façon, la fraternité s’avère une alternative pour résoudre les différends humains, en redécouvrant comme frère celui qu’aujourd’hui on considère comme un ennemi à abattre : ce qui exige un ferme effort « en faveur de la non-prolifération des armes et du désarmement de la part de tous, en commençant par le désarmement nucléaire et chimique » ainsi qu’une conversion des cœurs (n° 7). Un authentique esprit de fraternité peut contrecarrer les multiples formes de corruption,  comme le trafic illicite d’argent, de drogues, de personnes et de organes humains, etc.  (n° 8). Enfin, une éthique de la fraternité s’étend aussi à la nature, en utilisant sagement les ressources au bénéfice de tous, de manière à ce que tous soient délivrés de la faim (n° 9). « Le nécessaire réalisme de la politique et de l’économie ne peut se réduire à une technique privée d’idéal, qui ignore la dimension transcendante de l’homme » : c’est seulement dans l’ouverture à Celui qui aime chaque homme et chaque femme, que la politique et l’économie pourront être un instrument efficace de développement humain intégral et de paix (n° 10).
Pour que ces paroles du Pape François soient accueillies par tous,  prions ainsi, en utilisant ses paroles :
 O Dieu de la Paix, « le Christ est venu dans le monde pour nous apporter la grâce divine, c'est-à-dire la possibilité de participer à sa vie. (…) Cette bonne nouvelle réclame de chacun un pas de plus, un exercice persistant d’empathie, d’écoute de la souffrance et de l’espérance de l’autre, y compris de celui qui est plus loin de moi, en s’engageant sur le chemin exigeant de l’amour qui sait se donner et se dépenser gratuitement pour le bien de tout frère et de toute sœur. Que Marie, Mère de Jésus, nous aide à comprendre et à vivre tous les jours la fraternité qui surgit du cœur de son Fils, pour porter la paix à tout homme sur notre terre bien-aimée ». Amen.
Avec les vœux d'une nouvelle année bénie !

          fr. Irénée Rezende Guimarães

moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France.
                                                                                                        Tournay, 30 décembre 2013.

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