A vous qui cherchez la paix en ce mois de janvier
Dans un Etat fantôme déchiré par les
stigmates de la guerre, les quelque 20 000 scouts et guides du pays sont
parmi les seuls à pouvoir offrir aujourd’hui d’inestimables services à la
population civile : sensibilisation à la vaccination, au dépôt des armes,
aide dans les camps de déplacés…. Ils y incarnent l’espoir, ténu, d’un retour
de la paix.
L’association des scouts catholiques
centrafricains (ASCCA) revendique entre
1O OOO et 12 000 membres dans les neuf diocèses à travers le pays.
Les scouts sont identifiés comme des
gens de confiance car ils aident beaucoup la population.
-
Des premières missions traumatisantes :
Après la guerre sanglante entre Saleka
et anti-balaka, l’Ascca avait fait appel à ses unités pour assurer la
gestion Logistique des camps de déplacés …….diverses missions bénévoles.
Ce qu’il faut maintenant c’est
travailler avec nos mouvements éducatifs à reconstruire la cohésion sociale
-
Le spectre d’une nouvelle
crise :
Depuis 2018, le conflit a baissé
d’intensité mais le contexte sécuritaire reste fragile. Des groupes armés
contrôlent toujours des pans de territoire mais les agglomérations ont été
reprises début 2022 par les forces loyalistes
L’Ascca dispose de centres régionaux
comme à Sibut où sont formés les futurs chefs scouts.
Comme de nombreux autres cadres des
mouvements, Bienvenu en est intimement convaincu : « dans ce pays où, selon l’ONU près d’un enfant sur deux n’achève
pas sa scolarité à l’école primaire, le scoutisme peut bel et bien représenter
une alternative au désœuvrement de la jeunesse et l’enrôlement dans les milices
qui sévissent toujours activement dans l’arrière-pays. Les scouts sont une
pépinière de grâces ici. Ils sont pleins d’enthousiasme, de joie et leur
énergie doit être canalisée pour qu’ils prennent leurs responsabilités dans
l’Eglise, et continuent à œuvrer justement pour la réconciliation ».
En République Centrafricaine existe UNE GALAXIE DE MOUVEMENTS SCOUTS
L’association des scouts catholiques
centrafricains (ASCCA) – l’association nationale des guides de Centrafrique
(10 700) – les scouts musulmans de Centrafrique (300 jeunes contre 500
avant la guerre). Depuis quelques mois des « scoutes musulmanes »
(une trentaine à Bangui) - les autres
confessions ont aussi leurs mouvements
dont notamment l’association des scouts et guides de Kibango
(« aconfessionnelles ») – les scouts du christianisme prophétique en
Afrique (protestants) – les scouts de Centrafrique (laïcs). Leurs effectifs
demeurent difficiles à mesurer.
Fontana « Un VILLAGE DE
PAIX » : aux portes de Bangui, le Centre national de formation scout
de Fontana a été inauguré le 15 août après quatre ans de rénovation en lien
avec les scouts et guides de France (SGDF) et la fondation Don-Bosco. Ouvert au
dialogue interconfessionnel, le site entend faire rayonner le scoutisme en
terre centrafricaine.
Quand, en août 2018, des soupçons
d’épidémie d’Ebola avaient gagné une zone frontalière de la RDC gravement touchée,
des scouts avaient encore été déployés, en première ligne, pour évaluer les
risques de propagation
Le 22 février, pour la journée mondiale du scoutisme, un
gigantesque défilé inter confessionnel avait paradé devant de nombreux
officiels dont le couple présidentiel. C’était
un évènement pour réaffirmer devant tous notre vocation à construire la paix.
Mais comme association nous respectons la
neutralité et n’appelons pas à soutenir un candidat affirme Chabeille. De
fait, il y a dans leurs rangs des « pro » et des « anti »
Touadéra. Mais c’est encore la cheftaine Pélagie qui résume le mieux le
sentiment dominant. « Tout ce qu’on
veut c’est que la situation sécuritaire nous permette de poursuivre nos actions
éducatives. Est-ce qu’on serait sinon capable de traverser un conflit plus
violent que les précédents ? »
Prions pour que l’Esprit
de Dieu mette au cœur de chacun le désir
d’œuvrer pour la paix en transmettant
une culture de solidarité telle
que celle de tous ces groupes de scouts, jeunes, courageux, pleins d’espoir en
un avenir de paix et de fraternité.
Source : la Croix l’Hebdo - les
scouts guerriers de paix en Centrafrique.
A
vous qui cherchez la paix en ce mois de décembre
Intention
de prière : l'organisation « Leaders pour la paix »
L’organisation « Leaders pour la paix » a pour vocation de « proposer une sagesse politique au service de la paix et de l’intérêt général en sensibilisant les dirigeants et les opinions publiques sur les risques de conflits armés ». Son réseau international d’Écoles itinérantes de la Paix a pour but d’assurer « la transmission des outils et des méthodes de construction de la paix » pour faire des jeunes « des producteurs de paix dans leurs propres environnements ».
Discours
du pape François aux membres de l'organisation, en visite au Vatican le 2
décembre
Je
suis heureux de ce temps de rencontre avec vous, membres des Leaders pour la Paix, et je vous
remercie pour votre présence et pour ce que fait votre École itinérante de la paix, qui
se tient ces jours-ci à l’Université pontificale du Latran.
Être
un Leader pour la Paix dans
la période que nous traversons est une grande responsabilité et pas seulement
un engagement. Nous avons pris conscience que la famille humaine, menacée par
la guerre, court un danger plus grand encore : le manque de volonté de construire la
paix. Le manque de volonté de
construire la paix. Par votre expérience vous savez que, face à la guerre,
faire taire les armes est le premier pas à accomplir. Mais ensuite il faut
reconstruire le présent et l’avenir de la coexistence, des institutions, des
structures et des services. La paix requiert des formes de réconciliation, des
valeurs partagées et – chose indispensable – des parcours d’éducation et de
formation.
Construire
la paix nous demande d’être créatifs, de dépasser si nécessaire les schémas
habituels des relations internationales, et en même temps de nous opposer à
ceux qui confient à la guerre le rôle de résoudre les différends entre États et
à l’intérieur des États, ou qui pensent même réaliser par la force les
conditions de justice nécessaires à la coexistence entre les peuples. Nous ne
pouvons oublier que le sacrifice de vies humaines, les souffrances de la
population, la destruction aveugle de structures civiles, la violation du principe
d’humanité ne sont pas des « effets collatéraux » de la guerre, non,
ce sont des crimes internationaux. Cela nous devons le dire et le répéter.
Le
recours aux armes pour résoudre les conflits est un signe de faiblesse et de
fragilité. Négocier, faire de la médiation et engager la conciliation demande
du courage. Le courage de ne pas se sentir supérieur aux autres ; le
courage de s’attaquer aux causes du conflit, en abandonnant intérêts et projets
d’hégémonie ; le courage de dépasser la catégorie d’ennemi, pour devenir des
bâtisseurs de la fraternité universelle qui trouve sa force dans la diversité
et son unité dans les aspirations communes à toute personne.
Face
au défi des derniers qui
demandent non pas une paix théorique, mais un espoir de vie, le courage de
travailler ensemble est encore plus nécessaire. Construire la paix signifie
alors initier et soutenir des processus de développement pour éradiquer la
pauvreté, vaincre la faim, garantir la santé et les soins, sauvegarder la
maison commune, promouvoir les droits fondamentaux et surmonter les
discriminations causées par la mobilité humaine. Ce n’est qu’alors que la paix
deviendra synonyme de dignité pour chacun de nos frères et sœurs.
J’invoque
sur vous tous et sur votre travail les grâces abondantes de Dieu et je vous
demande de ne pas oublier de prier pour moi. Et si l’un ou l’autre ne prie pas,
parce qu’il ne sait pas ou ne le peut, qu’il m’envoie au moins de « bonnes
ondes »: j’en ai besoin pour ce travail. Merci.
Prière avec
les paroles du Pape François à l'Angelus du 30 novembre « que
l’intercession des saints frères apôtres Pierre et André accorde bientôt à
l’Église de jouir pleinement de son unité et de la paix dans le monde
entier » Le pape François a aussi évoqué la guerre en Ukraine soulignant
que « la chère et martyre Ukraine » est « toujours dans nos
cœurs et dans nos prières ».
LA MUSIQUE, PORTE D’ENTREE VERS LE CIEL
En cette époque troublée par des guerres, des dictatures, des persécutions, où l’on peut s’inquiéter de voir que les droits de l’homme sont bafoués dans de nombreux pays , nous serions tentés par le fatalisme et la désespérance, il semble important de retrouver le chemin vers ce qu’il y a de meilleur en nous , la quête de sens, de la beauté qui élève l’âme….
La musique serait-elle une porte d’entrée vers le ciel ? le chant sacré touche le cœur et l’âme, lorsque nous chantons, nous sommes traversés par quelque-chose de plus grand que nous. La musique est une forme de liturgie et aide à retrouver l’unité perdue ; plus de barrière culturelle et de langage, il n’y a plus que des êtres humains et des cœurs, la musique engage un processus d’unité elle nous unifie dans ce que l’être humain a de plus beau .
« Le chant, véritable instrument d’évangélisation fait sentir la beauté du Paradis » a déclaré le pape François à l’occasion des 50 ans de la rencontre internationale des chorales ,Musicam Sacram : « que la musique soit un instrument d’unité pour rendre efficace l’évangile dans le monde d’aujourd’hui à travers la beauté qui fascine encore et qui rend possible de croire en se confiant à l’amour du Père (…) votre chant et votre musique , surtout dans la célébration, rendent évident que nous sommes un seul Corps et que nous chantons d’une seule voix notre unique foi même si nous parlons des langues différentes, tout le monde peut comprendre la musique par laquelle nous chantons la foi que nous professons et l’espérance qui nous attend ».
Parmi les promoteur de la paix à travers la musique il est indispensable de mettre à l’honneur le chef d’orchestre Daniel BARENBOIM, nommé messager de paix des Nations Unies qui a créé plusieurs fondations qui œuvrent en collaboration dont « l’orchestre du Divan » qui développe plusieurs projets éducatifs et culturels visant à promouvoir les valeurs humanistes à travers le langage universel de la musique. Avec Edwards Saïd il crée un orchestre dans lequel des musiciens d’Israël , de Palestine du moyen orient et d’Afrique du nord joueraient de la musique ensemble et créeraient ainsi une base de discussion avec une possibilité de compréhension mutuelle, projet contre l’ignorance « la musique est un pont et l’on ne peut pas séparer l’esthétique de l’éthique ».
Expérience est faite par diverses organisations non-gouvernementales quand elles rassemblent des palestiniens et des juifs pour vivre ensemble et apprendre à mieux se connaître ; que les peurs et les craintes sont transformées en un sentiment d’amitié et de considération. Nous pouvons croire à la possibilité pour l’humanité de transcender les conflits et d’effectuer une profonde réconciliation en dépassant les préjugés et les divisions et réaliser plus que jamais que la paix est possible et n’est pas une illusion, quand on travaille sérieusement pour elle dans toutes ses dimensions : politiques, sociales, économiques mais aussi culturelles et spirituelles.
« la musique naît du silence et retourne au silence, elle remplace tout ce qui manque à la louange », « paradoxalement, la nature éphémère de la musique nous permet de prendre conscience de notre appartenance à l’infini ». Pensée spirituelle, que nous devons à la pianiste Elisabeth SOMBART qui a créé la « Fondation Résonnance » dont les missions sont d’offrir la musique classique dans les hôpitaux, maisons de retraite, et les établissements pénitentiaires.
« Le chant Grégorien a façonné l’Europe, une culture et une civilisation » pour Louis- Marie VIGNE qui a fondé le chœur grégorien de Paris , grand apôtre du renouveau de ce chant en France et dans le monde. Ce passionné nous emmène à la découverte d’un trésor longtemps oublié. « La musique liturgique est là pour exécuter le culte dans sa totalité ,la Parole de Dieu nous est donnée par la liturgie, elle nous habite et nous la rendons à Dieu par le chant c’est un mouvement puissamment liturgique, le chant grégorien est une pratique de l’oraison. Alors que tout passe , toutes les modes, ce chant lui, ne passe pas il est vivant, souple, il joue sur des registres très différents, il y a un renouvellement constant de la prière dans le grégorien. Le grégorien peut offrir à l’homme moderne une aventure de liberté, ayant la fluidité d’un chant d’oiseau il permet l’envol de l’âme , c’est une musique pour Dieu, rien n’y fait obstacle entre Dieu et l’homme ; chanter le grégorien c’est brûler comme l’encens à l’offertoire comme si nous donnions notre respiration, notre souffle pour qu’il monte vers Dieu, c’est le cri de l’homme à Dieu, c’est l’homme nu devant Dieu sans artifice, le grégorien est le chant à son degré le plus dépouillé, il est une école du silence.
Prions : l’hymne « Ode à la joie, » a été choisi pour élever l’âme de l’Europe vers un idéal de paix qui paraît inaccessible, mais Seigneur, donne-nous ta paix et conduis-nous vers l’unité parfaite, nous t’en prions.
Sources : France Catholique- Wikipedia – émission « en quête d’Esprit » - Liturgie et Sacrements -(frère Irénée Rezende Guimares : Correspondance avec Irène p.459 et 460)
Si tu veux la paix, prépare la paix !
Une réflexion du sociologue Frédéric de Coninck sur la "fabrique de la paix".
- 06/09/2022
La pause de juillet août touche à son terme. Je vais donc laisser de côté, ici, mes réflexions sur les Béatitudes, qui suivront leurs cours au travers d’autres canaux.
Une transition me permettra de revenir à l’actualité directe en méditant sur la
formule des Béatitudes, qui parle « d’artisans » ou de
« fabricants de paix ». Oui la paix, quand elle survient, est
l’aboutissement d’un travail. On a du mal à penser à ce genre de
considérations, en ce moment où nous sommes impressionnés par la guerre en
Ukraine. Mais c’est peut-être justement le moment de voir plus loin que
l’actualité immédiate, en regardant autant le passé que l’avenir.
La
guerre juste ? Attention !
L’Ukraine
ayant été envahie par l’armée Russe, les ukrainiens sont considérés comme en
état de légitime défense. Je ne le conteste pas
du tout et, à court terme, c’est ainsi que je vois les choses, moi aussi.
Les Béatitudes ne parlent évidemment pas de légitime
défense. Ce n’est pas un aveuglement de leur part. Le fond du problème est que
la fabrique de la paix, si on s’y intéresse, ne peut pas seulement reposer sur
la mise en œuvre de cette légitime défense. Quand je discute avec des chrétiens
moins concernés par la paix que moi, ils m’opposent souvent, précisément,
l’exception de la légitime défense. Mais regardons quelques exemples récents.
Le
réseau Al-Qaïda s’est structuré lors de
l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS. Il a ensuite continué à prospérer du
fait que l’armée américaine soutenait certaines factions dans le pays. Ces
personnes étaient donc en état de légitime défense, au départ. Par la suite, le
projet a dérapé et a mené à des actes terroristes, un peu partout dans le
monde, légitimés (il faut souligner le mot) par les agressions subies sur le
territoire afghan.
Daech, pour sa part, a vu le jour à l’occasion de l’invasion de l’Irak par
les troupes américaines en 2003, avec le chaos qui s’en est suivi et les
comportements contestables de l’armée d’occupation. Une fois encore, ces
personnes étaient en état de légitime défense, au départ. Et l’organisation a
légitimé (une fois encore) ses actes terroristes par les agressions qu’elle
subissait sur le terrain.
Mais l’Irak avait
été envahi, lui-même, au nom de la légitime défense des USA qui prétendaient y
avoir décelé des armes de destruction massive, tout comme l’Afghanistan avait
été envahi par l’URSS, au départ, au nom de la défense de ses frontières
méridionales.
Chacun peut, en son for intérieur, considérer que telle
réaction est plus légitime qu’une autre. Et, je le répète, les ukrainiens qui
défendent leur territoire ont beaucoup plus de sympathie, à mes yeux, que
d’autres usages des armes. Mais j’ai insisté sur le recours au vocabulaire de
la légitimité pour souligner la difficulté.
Qui parle de « légitimité » parle de loi et
donc d’un juge pour la faire appliquer et trancher les différends. Or le juge
doit être indépendant des parties. Et c’est précisément ce qui est impossible
dans la quasi-totalité des conflits armés : il n’existe pas de tiers
indépendant des parties qui puisse servir d’arbitre. Dès lors n’importe qui
peut invoquer la légitime défense, sans risque d’être contredit … sinon par ses
adversaires.
La fabrique de la paix doit emprunter d’autres voies.
Pour souligner la différence, notons qu’aujourd’hui, un
policier qui fait usage de son arme au nom de la légitime défense doit,
ensuite, s’en expliquer devant des enquêteurs et, souvent, devant un juge, qui
écoute les deux parties et décide si, oui ou non, cette qualification peut être
retenue. Là il y a un tiers.
Mais, pour l’heure, qui pense que construire la paix
est possible autrement qu’en jouant le rapport de force armé ?
L’origine
des guerres est souvent une autre guerre
Ces dernières années, la plupart des gouvernements ont
considéré, en fait, que le seule manière de mettre fin à des opérations
militaires était de mater militairement les ennemis. Tous les gouvernements qui
ont lutté contre les mouvements terroristes se réclamant de l’Islam ont cherché
à diminuer leur puissance par les armes. Ces stratégies ont rencontré un
certain succès (mais pas en Afrique, par exemple). Mais qu’a-t-on fait, pendant
ce temps-là, pour tenter de construire quelque chose de positif avec les
territoires qui abritaient ces mouvements ? La guerre économique ne s’est
nullement apaisée et l’incompréhension entre des visions du monde divergentes a
continué à prospérer.
Or, il
faut bien voir que si l’on ne tente rien, à la fin d’une guerre, elle donnera
naissance à une autre guerre. Les pays
d’Europe de l’Ouest (d’abord) ont décidé d’œuvrer de concert et de renoncer au
conflit armé entre eux, à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, notamment
parce que tout le monde s’était rendu compte que l’humiliation de l’Allemagne,
à la fin de la Première Guerre mondiale avait soufflé sur les braises des
mouvements revanchards.
J’ai lu et relu récemment deux livres de l’écrivaine Biélorusse,
Svetlana Alexievitch. Dans le premier, Les cercueils
de zinc, qui parle de la guerre en Afghanistan, elle
a interrogé les familles de soldats tués au combat ainsi que des anciens
combattants. Elle a mis en forme ces témoignages. Il en ressort beaucoup de
tristesse, ainsi que l’humiliation subie par toutes ces personnes qui ont
contribué à une guerre perdue et jugée, après coup, illégitime. Ils ne peuvent
guère parler autour d’eux de ce qu’ils vivent ou ont vécu, car personne n’a
envie de les entendre. Ce livre a été publié en 1990, peu après le retrait des
troupes d’URSS.
L’enlisement
de ce conflit a ouvert la voie à la Perestroïka.
Mais le sentiment d’humiliation a refait surface quelques années plus tard,
quand les russes ont constaté que la Perestroïka avait abouti à la fragmentation
et à la dilapidation de leur empire passé. C’est ce que racontent des
personnes, dans l’autre livre de Svetlana Alexievitch : La Fin
de l’homme rouge ou le Temps du désenchantement, paru
en 2013. Pour nous, Gorbatchev est un héros. Pour les russes, on le comprend en
lisant ce livre, c’est un « loser » : c’est lui qui a précipité la
chute de l’URSS et, avec elle, le glorieux souvenir des armées de Staline qui
avaient vaincu les armées nazies.
Et cela explique que la popularité de
Vladimir Poutine s’est nourrie d’expéditions
militaires d’abord au Moyen -Orient, puis vers les frontières de l’ouest de la
Russie. Aujourd’hui, la réaction de l’OTAN aux agressions de la Russie est
d’associer de nouveaux pays, autrefois neutres, à l’alliance atlantique. On joue
force contre force et, à court terme, cela a sans doute du sens. Mais la
fabrique de la paix ne passera assurément pas par une nouvelle humiliation de
la population russe. Il faudra envisager autre chose.
Semer des germes de paix
Les Béatitudes s’adressent en priorité aux croyants.
Cela dit, lorsque Jésus parle des fabricants de paix, il le fait sans
exclusive. Disons que pour lui, il était évident que des guerres se
produiraient, comme il le dit dans ses discours eschatologiques (cf. Mt
24.6-7). Au milieu de ce contexte sombre, les fabricants de paix pourraient
passer inaperçus, mais il les valorise.
En
fait, si les chrétiens commençaient par ne pas bénir les discours belliqueux de
leurs gouvernements et gardaient un recul
critique sur la stigmatisation des adversaires, ce serait déjà un point
important. Certains, il faut le souligner, sont fidèles à cette vocation au
risque de s’attirer des ennuis.
Pour
le reste, on ne peut pas demander à des gouvernements de se comporter comme des
Églises. Mais on peut les rendre sensibles à
certains engrenages. La guerre fait des victimes civiles. Elle fait aussi des
victimes militaires. Et les combattants qui survivent, même sans être blessés,
en portent des séquelles de longue durée. Elle construit aussi du ressentiment
et de l’hostilité. Par ailleurs, les sommes engagées dans l’achat d’armes et
dans l’entraînement des armées, limitent les actions civiles que l’on pourrait
mener, car les budgets ne sont pas extensibles à l’infini.
Et que pourrait-on faire ? Ces dernières années, c’est
surtout dans le dépassement des guerres civiles que l’on a trouvé des voies de
construction de la paix. Un point important qui émerge des commissions
« vérité et réconciliation » est qu’il est impossible de tout juger.
Au bout d’un moment, on doit donner quitus à ses adversaires, car les motifs de
condamnation sont trop nombreux. Si on veut retrouver la paix civile, il faut
admettre que toute injustice ne soit pas poursuivie. Dans les commissions
« vérité et réconciliation », les personnes sont censées raconter ce
qu’elles ont fait en tant qu’acteur d’une des parties belligérantes (certains
crimes restant, en tout état de cause, passibles des tribunaux). Il s’agit donc
de prendre acte d’une hostilité aiguë qui a existé et d’accepter, d’un commun
accord, de passer à autre chose.
Pourrait-on vivre quelque chose du même ordre dans une
guerre de nation à nation ? C’est ce qui a été fait après la Deuxième Guerre
mondiale. Les crimes contre l’humanité ont fait l’objet de procès. Mais, pour
le reste, il a fallu passer l’éponge… un peu trop vite au gré de certains.
Et puis sortons du conflit ukrainien et regardons ce qui
est à notre portée aujourd’hui en France. On
pense sortir des tensions religieuses en limitant les expressions publiques de
la religion, mais le dialogue inter-religieux (non limité à des échanges entre
spécialistes), avec toutes ses difficultés, est sans doute plus utile pour la
fabrique de la paix. Parlons même de dialogue entre des convictions
(religieuses ou non).
On
sait, autre exemple, que le réchauffement climatique va provoquer des conflits. Or on n’agit pas suffisamment pour mettre en œuvre les solutions
d’économie d’énergie ou la production d’énergies renouvelables. C’est un
domaine où les fabricants de paix peuvent être nombreux : aussi bien dans les
entreprises, dans l’administration que dans le tissu associatif.
Et que dire de tous les conflits, petits et grands, que
l’on règle provisoirement par la force, sans s’interroger plus avant sur les
démarches qu’il faudrait mettre en place, ensuite, pour faire évoluer la
situation.
Je mentionnerai un dernier point : la guerre s’alimente
des ressources de marchés qui existent du fait de nos dépendances diverses. On
le voit avec la question de l’énergie aujourd’hui. Mais, dans nombre de cas, la
guerre se finance par l’argent de la drogue qui n’existe que parce qu’il y a
des consommateurs. Et il y a quand même un lien entre l’usage de la drogue et
la désespérance dans laquelle évoluent des pans entiers de nos sociétés.
Ce sont quelques notes sur la fabrique de la paix. Il
ne s’agit, assurément pas, d’un travail facile et dépourvu d’embuches. Mais
c’est pourtant l’horizon de ce que devraient être les relations sociales, sans
avoir besoin, sans cesse, d’exhiber son revolver pour tenir l’autre en respect.
A vous tous
qui cherchez la paix en ce mois de septembre 2022
Yann Boissière, un rabbin à l’écoute des Voix de la paix
De retour d’un voyage en Terre sainte, en juin, avec l’association qu’il préside, « Les Voix de la paix », Yann Boissière , rabbin de JeM (Judaïsme en Mouvement), courant libéral juif , prêche le « dialogue interconvictionnel » pour remédier aux passions identitaires.
Ancrés dans la laïcité – « qui n’est pas une opinion, mais une
norme, » selon Yann Boissière –,
l’association anime des débats d’idées dans les milieux associatifs,
éducatifs et confessionnels, mais aussi dans celui de l’entreprise. « Le dialogue interreligieux est très
intéressant, mais si nous souhaitons nous adresser à toute la société il faut
passer non seulement par la foi mais aussi par la conviction, explique-t-il. Car, si on ne parle que de foi on perd 90%
des gens qui nous écoutent. »
Le rabbin puise en partie cette idée dans
son parcours personnel, n’étant pas né juif, et ne s’étant pas destiné à la
voix pastorale. Sa foi est aussi porteuse que cette perspective. «On l’appelle emouna en hébreu » c’est-à-dire
«fidélité » -« c’est différent de la fides chrétienne,
explique-t-il. Il y a une notion de
transmission, qui met autant l’accent sur l’étude que sur la foi. »
Les participants se réunissent dans la ferme
familiale de Khaled Abu Awwad, au sud de Bethléem en Cisjordanie. C’est une
oasis au milieu d’un territoire meurtri. « À 200 mètres, au rond-point,
je ne peux pas marcher sans prendre le risque de me faire tirer dessus par un
soldat israélien, assure l’homme palestinien, la quarantaine, le regard
pour toujours blessé. Mais ici, on peut tous se retrouver en paix. A côté de lui, Eliaz Cohen, une kippa brodée
posée sur des cheveux hirsute, hoche la tête.
Cette
scène se déroule en plein milieu du Goush Etzion, une grappe d’implantations
israéliennes dans les monts de Judée qui datent d’avant 1948. Tous ici ont été
meurtris par le conflit ouvert et par l’occupation militaire. Mais dans cette
ferme, depuis 2014, Palestiniens et colons israéliens membres de l’association
Shorashim/Judur (« racines » en français) s’écoutent, et surtout
acceptent de se remettre en question. Un exercice difficile, mais nécessaire,
que tente d’expliquer Noor Awad, la vingtaine « Notre message ce n’est pas d’essayer de changer les autres, mais
de remettre en question notre propre identité. »
Ce message résonne chez les participants
du voyage depuis la France avec l’association « Les Voix de la paix ». Ils sont une quarantaine de
juifs, chrétiens,- dont Mgr Michel Dubost, évêque émérite d’Evry-, ou des
agnostiques , ainsi que deux musulmans à être venus. Leur but : mieux
comprendre la réalité israélo-palestinienne grâce à une diversité de voix de la
société civile. Pendant une semaine, ils ont constaté les manifestations du
conflit et la pression du joug bureaucratique de l’occupation militaire
israélienne et les problèmes sociaux dont souffre la société palestinienne.
Aux manettes de ce voyage, Yann
Boissière, rabbin du courant juif libéral JeM (Judaïsme en mouvement).
L’association «Les Voix de la
paix », qu’il a fondée en 2016 en réponse aux attentats de Paris avec
leurs conséquences sur les communautés d’identité, cherche à dépasser les
clivages en prenant une perspective « interconvictionnelle ».
Les participants du voyage ne sont pas
revenus très optimistes. Ce qui m’a le
plus impressionné, c’est de constater à quel point la solution à deux Etats
était brocardée », souligne Yan Boissière. Même la diplomatie
française, que le groupe a pu rencontrer, semble apporter un soutien officieux
à une solution à un Etat. « L’héritage
de Benyamin Netanyahou est d’avoir fait oublier le conflit au profit de l’idée
de start-up nation, affirme Yann Boissière. Or, le nationalisme au sens noble, l’autodétermination des peuples, est
un paradigme inévitable. Mais, il est en train de se faire dévorer par la
passion identitaire et religieuse. »
Une passion qui n’est pas inconnue en
France, où l’association compte mener toutes ses activités. « La notion d’identité revient très fort en ce moment, c’est un
filtre sécurisant dans un monde de plus en plus instable, analyse le
président des Voix de la paix. En face, nous défendons une vision simple,
qui dit simplement : « Je veux
aller voir de l’autre côté ».
Prions : Sois loué Seigneur d’avoir suscité des hommes de paix, comme Yann
Boissière, qui luttent pour prouver que la compréhension et la fraternité entre
les peuples de toutes convictions
religieuses ou
agnostiques
peut exister dans ce monde gangrené par le communautarisme.
Source :
Nicolas Rouger (correspondant à Tel-Aviv du journal La Croix, édition du
05.08.2022)
Le 8 novembre prochain, en partenariat avec
Judaïsme en mouvement, une soirée de « retour » sur ce voyage sera
organisée à la synagogue de la rue Copernic, dans le 16e arrondissement de Paris
A vous
tous qui cherchez la paix en ce mois de juillet 2022
« RECHERCHER LA PAIX A L’ECOLE DE SAINT BENOIT »
L’Eglise célèbre le 11 juillet la solennité de Saint Benoît, père des moines d'Occident et patron de l’Europe.
Sa vie même est un
exemple d’invitation à pratiquer la non-violence pour sauvegarder la paix. Dans le chapitre 4
de la Règle, est dressée une liste de 74 attitudes, appelées « instruments
des bonnes œuvres » liste qui comprend Iun petit code pratique de non-violence : « Ne pas agir sous le coup de la
colère, ne pas ruminer la vengeance, ne pas méditer la ruse, ne pas donner une
fausse paix, ne pas se départir de la charité, ne pas jurer de crainte de se
parjurer. Dire la vérité de cœur comme de bouche. Ne pas rendre le mal pour le
mal. Ne pas commettre d’injustice, mais
supporter patiemment celle qu’on nous
fait. Aimer nos ennemis. Ne pas maudire qui nous maudit mais plutôt le
bénir » A la fin de ce même chapitre, Saint Benoît ajoute : « détester la contestation (…) par
amour du Christ, prier pour nos ennemis. Après un désaccord faire la paix avant
le coucher du soleil » On ne peut nier que la vie monastique est une
alternative à ce monde de violence. Ce n’est pas par hasard si les monastères bénédictins inscrivent sur
les portes du monastère le mot latin « pax »
- « paix » adressé comme et un salut à tout hôte.
Le psaume 33, plusieurs
fois repris, affirme qu’il faut chercher
la paix et la poursuivre (…) qu'on ne doit pas donner une fausse paix
. Par trois fois, Saint Benoît mentionne le « baiser
de paix », qui pour lui, n’est pas simplement un geste fraternel entre
frères, mais bien plutôt « un signe et un sacrement pour le monde »
(cf 1).
Saint-Benoît ne
voyait pas dans l’hôte un ennemi, mais bel et bien un frère. Insistant beaucoup
sur l’hospitalité et l’accueil ces propos sont étonnamment contemporains. Saint
Paul VI donna Saint Benoît comme patron de l’Europe le 24 octobre 1964.
Dans son allocution
prononcée au Mont-Cassin, Saint Paul VI déclare ; « La paix, nous la trouvons comme un trésor
jalousement gardé (…) la paix que nous célébrons ici comme une lumière
resplendissant de nouveau après la guerre
qui avait éteint sa flamme sainte et bienfaisante, la paix nous apparaît
aussi vraie que vivante, active et féconde, elle montre combien elle est
capable de reconstruire de renaître, de régénérer. Saint Benoît est à l'origine de l’unité
spirituelle de l’Europe. La foi que lui et son ordre ont prêché spécialement
dans la famille Europe, est la foi chrétienne, celle de la Sainte Eglise, mère
et éducatrice des nations et l’unité » (cf 2) par laquelle le grand moine nous a appris à être frères et par
laquelle l’Europe fût terre de chrétienté. Que
pourrions-nous souhaiter de meilleur pour le monde entier et spécialement pour
cette portion de choix qu’est l’Europe ? Qui y a-t’il de plus moderne, de
plus urgent, de plus difficile et de plus contrarié, de plus nécessaire et de
plus utile pour la paix ? C’est pour que cet idéal de l’unité spirituelle
de l’Europe soit désormais sacré et intangible pour les hommes d’aujourd’hui,
ceux qui peuvent agir et ceux qui ne peuvent que « désirer pour que ne leur manque pas l’aide
d’en Haut, pour mettre cet idéal en
pratique par d’heureuses décisions que nous avons voulu proclamer Saint-Benoît
patron et protecteur de l’Europe »
Un autre « père
de l’Europe » : Robert Schuman
homme politique lorrain et chrétien exemplaire né à Luxembourg en 1886 et
décédé le 4 septembre 1963, est considéré comme l’un des pères fondateurs de la
construction européenne. L’Institut St Benoît est demandeur de la Cause
de béatification de Robert Schuman car “l’Eglise
a besoin de saints qui répondent aux grands problèmes de l’heure qui sont en
relation avec la science et la foi, la reconciliation et la paix”. Le 19 juin2021, il est déclaré « vénérable » par le pape
François (cf3). Le rapport Schuman sur l’Europe, offre une
vue complète de l’union européenne, analyse les défis auxquels l’Europe fait
face depuis sa création. La fondation Robert Schuman s’intéresse à l’Ukraine,
à sa relation avec l’UE et ses enjeux géopolitiques. Elle propose des études qu’elle a consacrées à ce
pays voisin de l’Europe ; dans « questions
et entretiens d’Europe » (cf 4 elle souligne la destruction profonde des
échanges alimentaires mondiaux conséquence de la guerre menée à l’Ukraine par
la Russie (…) « ce qui était devenu
problématique avant la guerre en Ukraine est devenu catastrophique sauf à
défendre la décroissance mondiale, le repli européen et le chacun pour soi
.»
Prions Saint-Benoît «
Saint-Benoît, apprend nous la paix intérieure à l’exemple du Christ dans sa
passion… » « Pax : la Paix comme fruit de cette
prière pour chacun de nos cœurs, pour ceux qui nous entourent et pour le monde
entier, Amen. »
Cf – 1 -
frère Irénée “Correspondance avec Irène »
p.161 édition les ateliers de l’abbaye 65190 Tournay.
Cf - 2 -
Allocution du pape Paul VI à Montecassino le 24 octobre 1964, après avoir
consacré la basilique de l'abbaye détruite le 15 février 1944
Cf – 3 - http://www.robert-schuman.com/fr/pg-saintete/institut_st_benoit.htm
A vous qui
cherchez la paix en ce mois de juin 2022
Le chapelet pour
la paix du Pape François
Le pape a présidé
un « chapelet
pour la paix » en la fête liturgique de la Visitation de Marie, mardi
31 mai 2022 à 18h, en liaison par streaming avec les sanctuaires de différents
pays et en présence de nombreux fidèles ukrainiens, rapporte Vatican
News. Dans la basilique papale comble, des délégations de différents
groupes, représentant le peuple de Dieu, étaient présents ainsi que des
personnes directement touchées par les guerres.
Habitué à apporter
lui-même son bouquet sous l’icône de Marie « Salus Populi Romani »,
dans la chapelle Pauline de la basilique, avant et après chacun de ses voyages
apostoliques, c’est à un jeune homme, cette fois, que le pape en fauteuil
roulant a confié un simple bouquet de roses et orchidée qui a été déposé au
pied de la statue « Ave Regina Pacis ».
Après cet hommage
marial, le pape s’est adressé à la Vierge : « Ce soir, à la fin du
mois qui t’est particulièrement consacré, nous voici de nouveau devant toi,
Reine de la Paix, pour te supplier : accorde-nous le grand don de la paix,
fais que cesse bientôt la guerre qui fait rage depuis des décennies dans
diverses parties du monde, et qui a maintenant aussi envahi le continent
européen ».
« Nous
sommes certains qu’avec les armes de la prière, du jeûne, de l’aumône et le don
de ta grâce, il est possible de changer le cœur des hommes et le sort du monde
entier », a poursuivi François. « Aujourd’hui, nous élevons nos cœurs
vers Toi, Reine de la Paix : intercède pour nous auprès de Ton Fils, réconcilie
les cœurs remplis de violence et de vengeance, redresse les pensées aveuglées
par le désir d’enrichissement facile, fais régner Ta paix sur toute la
terre ».
Le pape a évoqué
les supplications adressées à Marie, « Mère de Dieu », pendant la
pandémie, en faveur des malades et du personnel médical, des mourants et de
« ceux qui souffraient en silence et dans la solitude ». Et, plus
récemment, la consécration
de l’Ukraine et de la Russie au Cœur Immaculé de Marie le 25 mars dernier,
dans la Basilique Saint-Pierre, pour demander le « grand don de la
conversion des cœurs ».
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Mai 2022
Prière à Marie
"reine de la paix"
Consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie
Ce vendredi 25 mars, fête de l’Annonciation et donc grande fête mariale, le pape en union avec les évêques du monde entier, les prêtres, et l’ensemble de l’Église, consacre l’univers, mais particulièrement la Russie et l’Ukraine, au Cœur immaculé de Marie. Nous pouvons apprécier combien le texte de cette consécration correspond à la situation terrible, dont nous ressentons chaque jour les effets sur des populations meurtries.
Auparavant, dans une lettre d’introduction, le
Saint-Père fait part des sentiments qui président à une telle initiative. Je le
cite : « Il se veut être un geste de l’Église universelle
qui, en ce moment dramatique, porte à Dieu, par sa Mère et notre Mère, le cri
de douleur de tous ceux qui souffrent et implorent la fin de la violence, et
qui confie l’avenir de l’humanité à la Reine de la paix. » On ne
peut mieux définir l’étau qui s’est resserré sur l’Ukraine et dont on se
demande comment il pourrait être levé. Il ne faut pas oublier non plus que la
souffrance et la mort concernent l’armée russe, qui compte des victimes par
milliers. Le recours à la prière et à cette consécration solennelle se comprend
d’autant mieux qu’à vue humaine il apparaît très difficile de se sortir de cet
affrontement.(…)
ACTE DE CONSÉCRATION AU CŒUR
IMMACULÉ DE MARIE
Ô
Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons
recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout
ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de
fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui
ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.
Mais
nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies
du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous
avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous
sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des
jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans
des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par
l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu,
vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler
des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la
maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous
avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs.
Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec
honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !
Dans
la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère
d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu
ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de
nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a
fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté
divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les
tournants les plus resserrés de l’histoire
Nous
recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers
enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion.
En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun
d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment
défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance
en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu
viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.
C’est
ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention
de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était
devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à
Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie
s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité,
nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de
toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.
Reçois donc, ô Mère, notre supplique.
Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la
tempête de la guerre.
Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et
des voies de réconciliation.
Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le
monde.
Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le
pardon.
Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace
nucléaire.
Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et
d’aimer.
Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la
fraternité.
Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.
Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les
larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre
haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière
nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent
et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console
ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Cœur
affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à
prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.
Sainte
Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à
tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis
au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère,
nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En
cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et
elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le
peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à
toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la
guerre, la faim, l’injustice et la misère.
Mère de
Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur
immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la
Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance
et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a
jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ;
nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons
l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des
peuples, les angoisses et les espérances du monde.
Qu’à
travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce
palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur
qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu.
Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as
tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché
sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen
Sources :- France
Catholique vendredi 25 mars 2022 Gérard Leclerc «
Consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie Consécration à Marie »
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’avril 2022
Le
Pape au Forum Mondial de l'Eau : « Le monde a soif de paix. L'accès à l'eau nous
concerne tous »
La communauté mondiale de l'eau et de l'assainissement s’est réunie à Dakar (Sénégal) du 21 au 26 mars 2022, pour le 9ème Forum mondial de l'eau, sous le thème : La sécurité de l'eau pour la paix et le développement. Le 9e Forum mondial de l'eau, le premier du genre en Afrique subsaharienne, représente un défi de taille. La journée mondiale de l’eau, promue par l’ONU est célébrée chaque année le 22 mars.
Elle nous invite à réfléchir à la valeur de ce don merveilleux et
irremplaçable de Dieu a expliqué le pape François « pour nous croyants « sœur
eau » n’est pas une marchandise c’est un symbole universel et une
source de vie et de santé » a souligné le Saint-Père. Regrettant que
trop de frères et sœurs aient accès à une quantité d’eau insuffisante ou
polluée, il est nécessaire de garantir une eau propre et des installations
sanitaires pour tous a demandé le pape. L’accès à l’eau, et en particulier, à
l’eau potable est désormais un point critique pour le présent et le futur
proche de la famille humaine, un enjeu prioritaire pour la vie de la planète et
pour la paix entre les peuples.
L’accès à l'eau potable dans
différents pays, notamment en Asie du Sud, en Afrique et en Amérique latine
risque de voir éclater des conflits pour cette ressource. L'eau potable est une
ressource capable de provoquer des conflits sanglants entre des pays qui se
disputent avec leurs voisins. Selon un rapport de l'ONU sur l'eau, en 2020,
environ 2,2 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable à
travers le monde. 800 enfants meurent toujours quotidiennement de maladies
résultant de l'utilisation d'eau non potable. Ho Avuto Sete («J'ai eu soif» en italien), organisation
humanitaire créée en 2012, a fait sienne les paroles du Christ : «J'ai eu soif et vous m'avez donné à boire». L'association
italienne travaille depuis 10 ans à pourvoir en eau potable les régions du
monde où elle fait toujours défaut, notamment à travers le développement de
réseaux d’acheminement et la construction de puits.
Lors du forum sur l’eau, présidé par le cardinal Secrétaire
d'Etat Pietro Parolin, le message transmis a rappelé que l’eau constitue « un atout précieux pour la paix et que le
droit à l’eau potable et à l’assainissement est étroitement lié au droit à la
vie. L’accès à l’eau constitue le droit humain primordial, fondamental et
universel parce qu’il détermine la survie des personnes. »
Quand
des pays voisins n’ont pas d’accord sur le partage de l'eau et si l'un d'entre
eux construit un barrage en amont, il y a conflit et dans la plus part des cas
des tensions politiques. La sécheresse ou les changements climatiques
entraînent des tensions. En cause, les réservoirs et barrages érigés ou en
construction qui bloquent les cours d’eau longeant des frontières entre deux ou
trois pays. Dans ces lieux, l'absence de frontières «justes» et «équitables» établies entre Etats pèse particulièrement sur les
populations, a-t-il noté. Mentionnant les fleuves du Nil, du Niger et du
Sénégal, le cardinal Secrétaire d'Etat a invité les dirigeants présents au
Forum à faire de l’eau «un symbole
d’accueil et de bénédiction, un motif de rencontre et de collaboration qui
fasse grandir la confiance mutuelle et la fraternité».
Une responsabilité partagée. L'eau, insiste-t-il, est une ressource encore
trop peu appréhendée comme un bien commun à échelle internationale. «On
ne saurait considérer (l'eau) simplement comme un bien privé, générateur de
profit mercantile et sujet aux lois du marché», exprime-t-il. Par
conséquent, le monde a «une grave
dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable», mais
aussi envers tous ceux «pour qui les
sources d’eau potable traditionnelles ont été polluées au point de les rendre
dangereuses, détruites par les armes et rendues inutilisables, ou encore taries
suite à une mauvaise gestion forestière.»
Les multinationales qui veulent privatiser cette ressource vitale
favoriseraient ainsi une élite de l’eau. Dans un tel scénario, l’eau ne serait
plus disponible que pour ceux qui en auraient les moyens.
L'eau, motif de «rencontre
et de collaboration» ? Pietro
Parolin a ensuite lancé un appel à tous les responsables et dirigeants
politiques et économiques, afin «qu’ils
aient à cœur de servir dignement le bien commun, avec détermination, intégrité
et dans un esprit de coopération.» Coopération d'autant plus
importante dans les nombreuses régions du monde où coulent des eaux douces
transfrontalières. De fait, l’eau nous
est un don de Dieu et un héritage commun dont il convient d’assurer la destination
universelle pour chaque génération.
Prions :
Seigneur, Notre Père, nous t’en prions, que l’Esprit Saint, fasse comprendre
aux dirigeants des nations, la nécessité des accords sur le partage de l’eau,
et l’intérêt de la non-marchandisation de cette ressource essentielle à la vie,
pour l’humanité.
Sources :
Vatican news 21. 03.21, Zenith 21.03.21
A vous tous
qui cherchez la paix en ce mois de mars 2022
Prions pour la paix en Ukraine et dans le
monde…
Nous sommes tous conscients qu’il est évident que le sujet est bien sûr la paix à retrouver entre la Russie et l’Ukraine mais nous n’oublions pas pour autant tous les lieux de guerre dans le monde … sans oublier les réfugiés terrestres et ceux qui migrent par différentes mers du monde.
Dimanche dernier, 6
mars 2022, la Messe de l’émission
« le Jour du Seigneur » avait lieu en l’Eglise Ste Marie à Anglet
dans les Pyrénées Atlantiques.
Lors de son homélie du Frère Franck
Dubois, dominicain disait : "Hier,
j’ai profité d’un peu de temps libre pour aller voir la mer, j’y ai vu des
vagues terribles, menaçantes et quelques surfeurs à leur sommet...Et j’ai pensé
aux vagues si sombres qui ces derniers jours semblent vouloir tout engloutir
autour de nous. Allons-nous sombrer ?"
Dans cette même
célébration, il a été rappelé la prière du Pape Jean-Paul II pour la
paix
« Entends ma
voix, Seigneur, car c’est celle des victimes de toutes les guerres
et de toutes les violences entre les individus et les peuples.
Entends ma voix, car c’est celle de tous les enfants qui souffrent
et qui souffriront tant que les gens mettront leur confiance dans les armes et
la guerre.
Entends ma voix quand je te prie d’insuffler dans le cœur de tous
les humains
la sagesse de la
paix, la force de la justice et la joie de l’amitié.
Entends ma voix car je te parle pour les multitudes qui dans tous
les pays,
en tout temps ne
veulent pas la guerre et sont prêts à parcourir la route de la paix.
Entends ma voix et donnes-nous la force de répondre toujours à la
haine par l’amour,
à l’injustice par
un total engagement pour la justice, à la misère par le partage.
Entends ma voix ô mon Dieu et donne ta paix éternelle au
monde. »
…"Que
le Seigneur éclaire les gouvernants, convertisse les cœurs qui doivent l’être
et soutienne tous ceux qui se mobiliseront pour restaurer la paix, le
dialogue et la concorde entre les peuples. Qu’il inspire aux
évêques des différentes confessions les paroles et les gestes
qui réconforteront et qui serviront le véritable esprit de paix"….
Extrait de la déclaration de soutien et de prière pour l’Ukraine de Mgr de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, le 24 février 2022.
« Seigneur, entends notre
prière ! Ouvre nos yeux et nos cœurs, infuse en nous le courage de
construire la paix. Maintiens en nous la flamme
de l’Espérance, afin qu’avec persévérance nous fassions des choix de
dialogue et de réconciliation, pour que la paix gagne enfin. » Pape
François, le 2 mars 2022.
A
vous tous qui cherchez la paix en ce mois de février 2022
à Dieu à Mgr Desmond Tutu, un prince de la pais
Icône de la lutte non violente contre l’apartheid, prix Nobel de Ia paix en 1984, l’archevêque anglican est mort le 26 décembre 2021, à 90 ans. Retour sur le destin d’un homme d’exception
« On est un être humain à travers d’autres
êtres humains. Nul ne vient au monde achevé » disait Mgr Desmond Tutu,
né à Kleksdorp, en Afrique du Sud, le 7 octobre 1931. Alors qu'il se destine à
la médecine, faute de moyens, il devient enseignant en 1953. Il démissionne en
1957, lorsque la loi instaurant l'apartheid dans les établissements scolaires
est promulguée et se tourne alors vers la théologie, à Johannesburg. En 1955,
il se marie avec Nomalizo Leah Shenxane, enseignante. Le couple a quatre
enfants. "C'est en famille que les
enfants apprennent ce que sont le pouvoir et la justice, la paix et la
compassion. Ils deviendront des adultes oppresseurs et opprimés, ou libres et
libérateurs, selon que nous leurs parents nous les aurons opprimés ou libérés.
« NOUS
SERONS LIBRES, UN JOUR» - A 30 ans, en 1961, Mgr
Desmond Tutu devient prêtre anglican, et son destin prend un tour nouveau. En
1975, il devient le premier noir élu doyen de la cathédrale Sainte Mary à
Johannesbourg. Accordant déjà ses convictions et ses actes, il renonce à son
logement de fonction et s'installe dans le ghetto de Soweto. C'est ainsi qu'il
se retrouve en première ligne, en 1976, quand éclatent des émeutes sanglantes
dans le quartier. Excellent orateur, il plaide pour des actions non violentes,
tout en défendant avec fermeté les droits des Noirs et dénonçant la ségrégation
dans le pays. Cette même année, il lance un avertissement au gouvernement qui
instaure l’apartheid. « Nous serons
libres, un jour, vraiment libres, tous, Blanc et Noir, dans une Afrique du Sud
libre. Rien, je répète, rien n’arrêtera notre libération … Nous ne voulons pas
de violence, nous ne voulons ni la mort ni la destruction. Nous voulons la
paix, la justice, l’ordre. »
En
1978, Mgr Desmond Tutu est nommé secrétaire général du Conseil œcuménique
d'Afrique du Sud. Sa stature et sa voix pèsent de plus en plus dans Ia lutte
contre l’apartheid, « pire régime depuis
Ie nazisme … » « Si vous restez
neutres dans les situations d'injustice, alors vous avez choisi le côté de
l’oppresseur », pensait l'homme d'Église. «Il faut aller plus loin que la justice, lL FAUT ARRIVER AU PARDON car sans pardon il n’y a pas d’avenir.»
Il est un opposant infatigable aux violences contre les Noirs, mais aussi entre
Noirs. Son engagement pacifiste et sa stature internationale lui valent de se
voir décerner le prix Nobel de Ia paix. « C’est notre dernière véritable chance de changement. Car, si cela ne se
produit pas, nous ne sommes plus rien ; si cela n’arrive pas, le bain de
sang est inévitable ». Par sa popularité et son aura, bien
au-delà de I’ Afrique du Sud, il joue un rôle déterminant dans la fin de
l’apartheid. Nommé au plus haut poste de l'Église anglicane d'Afrique du Sud,
archevêque de la ville du Cap, en 1986, dès l‘année suivante, il devient
président de la Conférence de toutes les Églises du pays, jusqu'en 1996.
«
A partir de 1991 Nelson Mandela élu premier président noir d'Afrique du
Sud et Frédérik de Klerk instituent la
Commission de la Vérité et de la Réconciliation, dans le but de mettre à jour
les violations des droits de l’homme commises à partir de 1960, de manière à
reconstituer le tissu social déchiré par le régime de l’apartheid. En 1995, Nelson
Mandela nomme Mgr Desmond Tutu à la tête de cette commission. Les victimes des violations rencontraient
leurs tortionnaires, ces derniers reconnaissaient leur responsabilités, tandis
que les premiers accordaient leur pardon, cette procédure a permis de dépasser
tout sentiment de vengeance en évitant toutes représailles où les victimes
deviennent des bourreaux… l’African National Congress a abandonné le concept de
clivage de race pour celui de clivage social, grâce notamment aux actions
conjuguées de Mgr Desmond Tutu et de la Commission de la Vérité et de la
Réconciliation.* « Le courage, ce
n’est pas de ne jamais avoir peur, mais de faire son devoir même quand on a
peur, » affirmait-il.
DE TOUTES LES LUTTES - Les Églises ont joué un rôle significatif
dans la lutte contre l’apartheid. Mgr Desmond Tutu en est I‘exemple. Devenu
émérite, l’archevêque continue de faire entendre sa voix pour les causes qui
lui tiennent à cœur. Il continue de défendre Ia cause palestinienne, qu'il a
embrassée depuis 2002 (faisant ressurgir épisodiquement à son égard des
accusations d'antisémitisme) et soutient celle des tibétains et des Rohingyas,
en Birmanie. Par de multiples prises de position contre la corruption,
l'homophobie, le commerce des armes ou encore en faveur des malades du sida, il
prend aussi fait et cause pour la lutte contre le réchauffement climatique
Si la figure de Mgr Desmond Tutu
a tant marqué, c'est aussi parce qu'il savait susciter la sympathie et
l'attachement par sa proximité avec les gens, mais aussi par son sens de
l'autodérision... et les plaisanteries ou les chansons dont il agrémentait
souvent discours et sermons, ponctuées de gigantesques éclats de rires. Mgr Jan
de Groef, évêque catholique du diocèse Bethléem dans l’est de l’Afrique du Sud
a souligné le caractère œcuménique du personnage. « C'était quelqu’un d'extrêmement ouvert qui entretenait de bonnes
relations avec toutes les communautés, et notamment avec l’Eglise catholique.
Il a aussi fait grandir l’unité entre nous. »
Prions :
Seigneur,
sois loué d’avoir suscité de grands hommes de paix comme Monseigneur Desmond
Tutu. Suscite encore de nombreuses personnalités religieuses et politiques qui
poursuivront son combat, nous t’en prions.
* cf. Irénée
Rezende Guimaraes, « correspondance avec
Irène. » édition de l’Abbaye de Tournay page 459.
A ceux qui
cherchent la paix en ce mois de Janvier 2022
Intention de
prière : relire le discours du Pape François à Chypre
« Pas
d'alternative à la paix »
Je suis venu en pèlerin dans ce pays, petit par la géographie, mais grand par l’histoire ; une île qui, au fil des siècles, n’a pas isolé les peuples, mais les a reliés ; une terre qui a la mer pour frontière ; un lieu qui forme la porte orientale de l’Europe et la porte occidentale du Moyen-Orient. Vous êtes une porte ouverte, un port qui relie : Chypre, carrefour de civilisations, porte en elle une vocation innée à la rencontre, facilitée par le caractère accueillant des Chypriotes.
Nous venons de
rendre hommage au premier Président de cette République, l’archevêque Makarios,
et en faisant ce geste, j’ai voulu rendre hommage à tous les citoyens. Son nom,
Makarios, évoque les paroles initiales du premier discours de Jésus : les
Béatitudes (cf. Mt 5, 3-12). Qui est makarios, qui est vraiment bienheureux
selon la foi chrétienne, à laquelle cette terre est inséparablement liée ? Tous
peuvent être bienheureux, mais surtout les pauvres en esprit, les blessés de la
vie, ceux qui vivent avec douceur et miséricorde, ceux qui, sans le montrer,
pratiquent la justice et construisent la paix. Les Béatitudes, chers amis, sont
la constitution pérenne du christianisme. Les vivre permet à l’Évangile d’être
toujours jeune et de féconder d’espérance la société. Les Béatitudes sont la
boussole qui guide, sous toutes les latitudes, les itinéraires que les
chrétiens affrontent sur le chemin de la vie.
C’est ici même où
l’Europe et l’Orient se rencontrent que la première grande inculturation de
l’Évangile a commencé sur le continent, et il est émouvant pour moi de marcher
à mon tour sur les pas des grands missionnaires des origines, en particulier
les saints Paul, Barnabé et Marc. Me voici donc pèlerin parmi vous pour marcher
avec vous, chers Chypriotes ; avec vous tous, dans le désir que, d’ici, la
Bonne Nouvelle de l’Évangile puisse apporter à l’Europe son joyeux message sous
le signe des Béatitudes. Ce que les premiers chrétiens ont donné au monde par
la douce force de l’Esprit était un message de beauté sans précédent. Ce fut la
nouveauté surprenante du bonheur à portée de tous, à gagner les cœurs et les
libertés de tant de personnes. Ce pays a un héritage particulier à cet égard,
en tant que messager de beauté entre continents. Le territoire de Chypre
resplendit de beauté, une beauté qui doit être protégée et sauvegardée par des
politiques environnementales appropriées et concertées avec ses voisins. La
beauté transparaît également à travers l’architecture, l’art, notamment l’art
sacré, l’artisanat religieux et les nombreux trésors archéologiques. En
utilisant une image à partir de la mer qui nous entoure, je dirais que cette île
est comme une perle de grande valeur au cœur de la Méditerranée.
Une perle, en
effet, se forme au fil du temps : il faut des années pour que les différentes
stratifications la rendent compacte et brillante.(...) Une perle fait ressortir
sa beauté dans les circonstances difficiles. Elle naît dans l’obscurité,
lorsque l’huître « souffre » après une visite inattendue qui menace
son intégrité, comme par exemple un grain de sable qui l’irrite. Pour se
protéger, elle réagit en assimilant ce qui l’a blessée : elle enveloppe ce qui
lui est dangereux et étranger, et le transforme en beauté, en perle. La perle
de Chypre a été obscurcie par la pandémie, qui a empêché de nombreux visiteurs
d’y accéder et d’en voir la beauté, aggravant, comme en d’autres lieux, les conséquences
de la crise économique et financière.
Mais la blessure
dont souffre le plus cette terre est la terrible lacération subie au cours des
dernières décennies. Je pense à la souffrance intérieure de tous ceux qui ne
peuvent pas retourner dans leurs maisons ni dans leurs lieux de culte. Je prie
pour votre paix, pour la paix de toute l’île, et je la souhaite de toutes mes
forces. Le chemin de la paix, qui guérit les conflits et régénère la beauté de
la fraternité, est balisé par un mot : dialogue. Nous devons nous aider à
croire à la force patiente et douce du dialogue, en puisant cette force dans
les Béatitudes. Nous savons que ce chemin n’est pas facile, qu’il est long et
sinueux, mais il n’y a pas d’alternative pour parvenir à la réconciliation. Nourrissons
l’espérance par la force des gestes, plutôt que d’espérer des gestes de force.
Ce sont
précisément les périodes en apparence peu propices et durant lesquelles le
dialogue piétine, qui peuvent pourtant préparer la paix. C’est encore une fois
la perle qui nous le rappelle, lorsqu’elle devient elle-même en tissant, dans
une obscure patience, de nouvelles substances avec l’agent qui l’a blessée.
Dans ces moments-là, ne laissons pas la haine l’emporter, ne renonçons pas à
panser les plaies, n’oublions pas le sort des disparus. Et lorsque vient la
tentation du découragement, pensons aux générations futures qui souhaitent
hériter d’un monde pacifique, coopératif et uni, qui ne soit pas habité par
d’éternelles rivalités et pollué par des querelles non résolues. C’est à cela
que sert le dialogue, sans lequel la suspicion et le ressentiment grandissent.
Que la Méditerranée soit notre point de référence, aujourd’hui malheureusement
lieu de conflits et de tragédies humanitaires. Dans sa profonde beauté, elle est
la Mare nostrum, la mer de
tous les peuples qui l’entourent pour être reliés et non divisés. Chypre,
carrefour géographique, historique, culturel et religieux, bénéficie de cette
position pour mettre en œuvre une action de paix. Qu’elle soit un chantier ouvert
pour la paix en Méditerranée.
Bien souvent, la
paix ne vient pas des grands personnages, mais de la détermination quotidienne
des plus petits. Le continent européen a besoin de réconciliation et d’unité,
il a besoin de courage et d’élan pour aller de l’avant. Parce que les murs de
la peur et les vetos dictés par des intérêts nationalistes ne contribueront pas
à sa progression, pas plus que la reprise économique ne garantira à elle seule
sa sécurité et sa stabilité. Regardons l’histoire de Chypre et voyons comment
la rencontre et l’accueil ont porté des fruits bénéfiques à long terme. Cet
esprit d’ouverture, cette capacité à regarder au-delà de ses propres frontières
rajeunit, et permet de retrouver le lustre perdu.
A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois décembre 2021
intention de prière : La situation du LIBAN
Douze mois après la terrible explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a tué plus de 200 personnes, en a blessé des milliers et a laissé environ 300 000 habitants sans abris, la descente dramatique du Liban dans la crise économique et politique s’aggrave.
Le Liban, république démocratique
parlementaire semi-présidentielle, s’inscrit dans le cadre général du
confessionnalisme mis en place depuis la création de l’Etat sous mandat
français. La répartition des pouvoirs
entre communautés religieuses et celle des postes les plus élevés sont
proportionnellement réservées aux représentants de certaines communautés religieuses.
Le sectarisme politique a abouti à une situation dans laquelle un groupe de
'seigneurs de la guerre civile' et de magnats ont utilisé leur position de
chefs de communautés élues pour s’emparer des institutions économiques de
l’Etat et cette situation a entraîné une haine de l’autre qui leur permet de
s’assurer l’allégeance de ces communautés.
L’économie du pays reposait
essentiellement sur le tourisme et le secteur bancaire, deux secteurs effondrés
suite à la pandémie de la Covid 19. L’effondrement économique du pays est si
grave que la Banque mondiale le classe parmi les trois plus graves jamais
observés depuis le milieu du 19ème siècle. Un million de Libanais ne sont plus
en mesure de se procurer suffisamment de nourriture et de bénéficier des
services de base, eau, électricité, essence… Les prix ont augmenté de 580 %
depuis octobre 2020, le taux de chômage officiel a augmenté de 35% et la moitié
de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Les services de base,
soins, électricité, gaz et hôpitaux sont de plus en plus contrôlés par des
factions communautaires et privées. L’inquiétude règne car un conflit
socio-économique manipulé par des hommes politiques pourrait devenir
confessionnel. Une dégradation de la situation pourrait entraîner des tensions
avec les réfugiés syriens dont l’afflux a créé un sentiment de racisme et de
xénophobie chez certains libanais. A Beyrouth, nombreux sont les candidats au
départ pour Minsk, prêts à tout pour se rendre en Biélorussie. L’occident
considère encore le Liban comme un acteur clé de la stabilité dans la région.
Les communautés chrétiennes du Liban sont
parmi les plus anciennes du monde
puisque le christianisme a pris racine dans l’ancienne Phénicie dès les
premiers siècles de notre ère. L’islam n’y est pas religion d’Etat et un accord
informel impose même que le président soit catholique maronite Le Liban a
accueilli des milliers de chrétiens fuyant les persécutions en Irak et en
Syrie.
Les Chrétiens du Liban représentent environ 40 % de la population,
pourcentage le plus élevé de tous les pays du Proche et Moyen Orient.
L’explosion du 4 août qui a frappé de
plein fouet les quartiers chrétiens de Beyrouth, s’inscrit dans la logique des
grands drames qui ont précipité la fin douloureuse de maintes minorités non
musulmanes au Moyen-Orient. Les Chrétiens du Liban pourraient cesser d’exister
politiquement dans les prochaines années. Partir est le nouveau mot d’ordre et
les demandes d’immigration se comptent par centaines de milliers. Si les
Chrétiens quittent le pays c’est pour chercher sous des horizons plus cléments
la stabilité et la prospérité qu’ils ont perdues depuis trop longtemps au
Liban. Actuellement les écoles catholiques sont menacées de fermeture et les
Hôpitaux et cliniques luttent pour survivre. L’église maronite a plaidé dernièrement
pour un statut de neutralité pour le Liban, ultime tentative de sauver ce qui
peut l’être ; si cette démarche échoue les choix seront alors réduits à
deux options ; soit partir en masse définitivement, soit protéger les régions chrétiennes via un
processus de séparation avec les régions musulmanes
Prière : Sainte Marie, vénérée et
respectée par toutes les religions, intercède pour le Liban auprès de ton divin
Fils, afin que ce pays parvienne à articuler unité et différences, et qu’il
s’ouvre sur de nouvelles réalités en restant un modèle où toutes les
confessions religieuses pourront coexister dans la paix, nous t’en prions.
intention de prière pour ce mois de novembre 2021
Cardinal Parolin à l'ONU : la paix se
construit par la fraternité
Au service de
la personne
Dans la perspective de la COP26 à Glasgow, le cardinal
Secrétaire d'Etat a exhorté à saisir l'occasion de prendre un nouveau départ
après des décennies d'inaction qui ont eu des effets dévastateurs sur le climat
mais aussi sur la vie des gens. Ses pensées se sont tournées vers Haïti, un
pays frappé par des catastrophes naturelles, avec «un peuple qui souffre déjà des défis politiques et des urgences
humanitaires» auxquels il est confronté. Il a appelé la communauté
internationale à intervenir pour aider au développement «durable et soutenable» du pays.
Pour un
cessez-le-feu mondial
«La récente
situation humanitaire en Afghanistan et les tensions politiques actuelles en
Syrie et au Liban, ainsi que dans d'autres endroits, nous rappellent clairement
l'impact que les conflits ont sur les peuples et les nations», a regretté le cardinal Parolin. «Le Saint-Siège appelle les États à tenir compte de l'appel du
Secrétaire général et du Pape François en faveur d'un cessez-le-feu mondial, et
d'une responsabilité humanitaire partagée». Il a salué l'entrée en vigueur,
en janvier dernier, du traité sur l'interdiction des armes nucléaires. «Le Saint-Siège espère fermement que cela
stimulera également les progrès dans la mise en œuvre du Traité sur la
non-prolifération des armes nucléaires (Tnp), dont la conférence de révision
est prévue en janvier prochain», a précisé le cardinal Parolin.
Devenir des
artisans de la paix
Les Nations unies doivent être revitalisées dans leur
mandat et ne pas être un instrument des puissants, mais une institution au
service de tous. Face à cette responsabilité, le cardinal Parolin a livré une
lecture très critique de la paralysie récurrente de certaines instances
onusiennes d’une importance fondamentale, comme le Conseil de Sécurité. «Le Saint-Siège voit avec inquiétude la
poussée de certains à briser la division utile du travail entre les comités,
les commissions, les réunions et les processus, les transformant tous en
organes qui se concentrent sur un nombre limité de questions controversées»,
a-t-il expliqué.
En conclusion de son discours, le cardinal Parolin a
souligné qu'il existe «de nombreux
signes d'espérance, même dans nos sociétés fatiguées». «Être des bâtisseurs de paix, c'est trouver
ces graines et ces pousses de fraternité», a-til souligné, invitant
notamment à ne pas se détourner de la souffrance des migrants et des réfugiés.
«Travaillons
ensemble pour leur donner l'avenir, pour qu'ils s'épanouissent dans la paix». «La paix n'a pas besoin de
gagnants ou de perdants, mais plutôt de frères et de sœurs qui, malgré tous les
malentendus et les blessures du passé, passent du conflit à l'unité»,
a-t-il martelé en reprenant les mots du Pape François en Irak, lors de son
voyage apostolique de mars dernier.
Message du pape François à la COP 26
Le changement climatique et la pandémie de Covid-19 mettent en
évidence la vulnérabilité radicale de tous et de tout et soulèvent bien des
doutes et des questions sur nos systèmes économiques et l’organisation de nos
sociétés. Nos sécurités se sont effondrées, notre soif de pouvoir et notre
besoin de tout contrôler s’effritent.Nous avons découvert que nous sommes
faibles et remplis de peurs, plongés dans une succession de «crises» :
sanitaires, environnementales, alimentaires, économiques, sociales,
humanitaires et éthiques. Ce sont des crises transversales, fortement interconnectées,
annonciatrices d’une « tempête parfaite », capable de briser les « liens » qui
tissent notre société au sein du don précieux qu’est la création.
Toute crise exige une vision, une capacité de planification et
une rapidité d’exécution, ainsi que de repenser l’avenir de notre maison
commune et de notre projet commun. Ces crises nous mettent face à des choix
radicaux qui ne sont pas faciles. En effet, tout moment de difficulté comporte
également des opportunités que nous ne pouvons pas gaspiller.
On peut y faire face en faisant prévaloir des attitudes telles
que l’isolationnisme, le protectionnisme ou l’exploitation ; ou bien elles
peuvent représenter une véritable occasion de transformation, un
véritable point
de conversion, pas seulement dans un sens spirituel. Cette dernière
voie est la seule qui conduise vers un horizon « lumineux » et ne peut être
poursuivie qu’à travers une coresponsabilité mondiale renouvelée, une nouvelle
solidarité fondée sur la justice, sur le partage d’un destin commun et sur la
conscience de l’unité de la famille humaine, projet de Dieu pour le monde.
C’est un défi
de civilisation en faveur du bien commun et d’un changement de
perspective, dans l’esprit et dans le regard, qui doit placer au centre de
chacune de nos actions la dignité de tous les êtres humains d’aujourd’hui et de
demain.
La leçon la plus importante que ces crises nous donnent est
qu’il est nécessaire de construire ensemble, parce qu’il n’y a pas de
frontières, de barrières ou de murs politiques derrière lesquels il est
possible de se cacher. Et nous le savons : d’une crise, on ne sort pas
tout seul. Il y a quelques jours, le 4 octobre, je rencontrais des chefs
religieux et des scientifiques pour signer un appel conjoint demandant une
action plus responsable et cohérente de notre part et de celle de nos
gouvernants. À cette occasion, j’ai été frappé par le témoignage de l’un des
scientifiques qui a déclaré : « Ma petite fille, qui vient de naître,
devra vivre dans un monde inhabitable d’ici 50 ans, si les choses continuent
ainsi ». Nous ne pouvons pas permettre cela !
L’engagement de chacun pour ce changement de cap si urgent est
fondamental ; cet engagement doit aussi être nourri de la foi et de la
spiritualité de chacun. Dans notre appel conjoint, nous avons rappelé la nécessité
d’œuvrer de manière responsable en faveur de la « culture du soin » de notre
maison commune et également de nous-mêmes, en cherchant à extirper les «
graines des conflits : l’avidité, l’indifférence, l’ignorance, la peur, la
justice, l’insécurité, et la violence ».
L’humanité n’a jamais eu autant de moyens pour y parvenir
qu’aujourd’hui. Les décideurs politiques qui prendront part à la COP 26 de
Glasgow sont appelés de toute urgence à offrir des réponses efficaces à la
crise écologique dans laquelle nous vivons et, ainsi, un espoir concret aux
générations futures. Mais tous – il est bon de le répéter, qui que nous soyons
et ou que nous soyons – nous pouvons jouer un rôle en modifiant notre réponse
collective à la menace sans précédent du changement climatique et de la
dégradation de notre maison commune.
A tous ceux qui cherchent la paix,
intention de prière pour ce mois d’octobre 2021
LA CONDITION DES FEMMES AFGHANES SOUS LE
REGIME TALIBAN
La
condition des femmes en Afghanistan est sujette à de nombreuses difficultés
dans un pays traditionnellement patriarcal et ayant connu de nombreuses années
de guerre civile. Après une période plus favorable sous l’occupation
soviétique, les conditions de vie des femmes se dégradent avec l’application de
la charia depuis 1992 . L’arrivée des talibans au pouvoir en 1996 renforce
cette situation. En 2021, après le retrait des troupes américaines la reprise
en main du pays par les talibans fait craindre une nouvelle dégradation de leur
condition. En 2010, la chercheuse Sonia Jedidi affirmait déjà à propos de
l’Afghanistan, l’histoire des femmes n’est qu’une succession d’avancées vers un
statut moderne puis de régression suite aux violentes oppositions des hommes
qui ne veulent pas perdre leur pouvoir de contrôle sur les femmes.
Les
talibans sont sur le point d’annoncer la formation de leur nouveau gouvernement
qui ne devrait pas inclure de femmes, une fermeture contre laquelle des
dizaines d’afghanes ont protesté en manifestant, illustrant les défis auxquels
le pouvoir va être confronté. Ce genre d’expression publique de mécontentement
est une nouveauté pour les talibans qui réprimaient impitoyablement toute
contestation lors de leur régime précédant, cela montre qu’ils vont devoir
s’adapter à une société afghane devenue plus libérale et plus ouverte sur le
monde extérieur ces 20 dernières années. Lors des manifestations, des femmes de
tous âges étaient entièrement voilées, brandissant des pancartes appelant au
respect de leurs droits « la liberté
est notre devise, elle nous rend fières » peut-on lire sur certaines
d’entre elles, elles n’étaient pas plus d’une centaine, mais leur courage vaut
un millier, alors qu’elles risquent leur vie en marchant dans les rues sous les
yeux des soldats islamistes.
Le
porte parole du groupe talibans a déclaré qu’ils s’engageaient à respecter les
droits des femmes et qu’elles travailleraient «côte à côte avec nous » qu’elles pourraient continuer
d’étudier à l’université, quoique en accord avec la charia, loi islamique, et
sans que les femmes et les hommes ne soient mélangés, des promesses insuffisantes
pour rassurer les femmes pour qui le souvenir du régime taliban, qui avait
strictement interdit l’éducation pour les filles et femmes est encore présent.
A l’époque des talibans les femmes ont subi une vie limitée, elles étaient
enfermées dans leur maison, elles n’avaient aucun droit sans permission de
l’homme de la famille, les femmes n’avaient pas le droit d’aller à l’école.
Lorsqu’ils dirigeaient le pays entre 1996 et 2001, les talibans avaient imposé
leur version ultra rigoriste de la loi islamique, les femmes ne pouvaient ni
travailler ni étudier, le port de la burqa était obligatoire et elles ne
pouvaient quitter leur domicile qu’accompagnées d’un chaperon masculin de leur
famille, les flagellations et les exécutions y compris les lapidations pour
adultère étaient pratiquées sur les places des villes et les stades,
L’Afghanistan est classé comme étant le pire endroit au monde pour une femme
Malgré
les efforts du gouvernement précédent et des donateurs internationaux pour
éduquer, on estime que deux tiers des filles n’allaient pas à l’école en 2020.
Il est important de savoir que plus de 87 pour cent des femmes sont
analphabètes et que 70 à 80 pour cent d’entre elles sont victimes du mariage
forcé avant l’âge de 16 ans pour la plupart. Les associations s’étaient
engagées pour l’amélioration de la condition des femmes mais le résultat ne fut
pas satisfaisant. Les femmes travaillant dans l’espace public à Kaboul
portaient moins le voile et étaient contre le voile intégral contrairement aux
zones rurales où elles restaient totalement dépendantes de la loi islamique. En
l’absence d’éducation, la santé sociale et la santé des femmes vont se
détériorer et la société sera dans une crise totale, un cauchemar pour les
femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour
elles-mêmes et les générations futures. Aujourd’hui, alors que les magasins
vendant des burqas ne désemplissent pas, des jeunes femmes disent avoir caché
leurs diplômes et pièces d’identité. Dans certaines régions, toutefois les
filles retournent à l’école voilées en tunique noire, mais trop heureuses de
reprendre la classe, mais la peur est là indéracinable, « la peur reste en vous comme un oiseau noir, il déploie ses ailes
et vous ne pouvez plus respirer » explique la maîtresse de conférence
à l’université américaine.
Les images de femmes sont désormais prescrites
dans l’espace public, une photo devenue virale montre un homme recouvrant de
peinture la photo d’une mariée souriante affichées sur la vitrine d’un magasin
avant même l’entrée des talibans dans Kaboul., les devantures des instituts de
beautés sont recouvertes de peinture noire afin de dissimuler les visages des
mannequins. Ces gestes montrent qu’il faut désormais effacer les femmes de
l’espace public. Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres s’est
dit horrifié de voir que les droits durement acquis par les femmes afghanes
sont en train de leur être enlevés. Chékéba Hachemi première femme diplomate
auprès du gouvernement provisoire déclare « les femmes vont être emmurées vivantes ».
Prions :
Sainte Marie, notre Mère à tous, protégez les femmes afghanes et toutes celles
qui sont opprimées par le rigorisme islamique. Que se lèvent des voix, dans le
monde entier, pour faire évoluer leur condition vers l’égalité entre les hommes
et les femmes, et qu’elles puissent promouvoir la paix pour l’avenir de leurs
enfants.
A tous ceux qui cherchent la paix
intention de prière pour ce mois de Septembre
2021
Bâtir une
culture de la paix, le défi des responsables politiques
L'ancien Premier ministre français, président de la Fondation "Leaders pour la Paix", a répondu à Radio Vatican après l'audience du 3 septembre 2021 accordée par le Pape François à cette organisation rassemblant des responsables politiques et institutionnels engagés dans l'éducation à la paix et à la fraternité.
"Leaders pour la Paix", en
fait, c'est une coopérative de leaders. Nous sommes neuf anciens Premiers
ministres, huit anciens ministres des Affaires étrangères, des diplomates, des
professeurs, des entrepreneurs, le président de la Fédération internationale de
judo, c'est-à-dire un certain nombre de gens qui ont eu l'expérience des
responsabilités mais qui sont aujourd'hui libres, et qui peuvent donc avoir une
certaine flexibilité, notamment dans les conflits, pour trouver les marges de
manœuvre, de négociation. Nous sommes une coopérative, un par pays, et donc
nous pouvons, les uns et les autres, construire une réflexion collective.
Et puis nous
avons un certain nombre de nos leaders qui avaient des responsabilités avant,
mais aussi d’autres qui ont pris des responsabilités. Par exemple, M. Antony
Blinken, qui était le représentant des États-Unis, est aujourd'hui le ministre
des Affaires étrangères. Nous avons M. Enrico Letta qui a pris des
responsabilités ici en Italie. Nous avons la nouvelle directrice de l'OMC, qui
est avec nous aussi. Donc nous avons un certain nombre de leaders qui sont
aujourd’hui dans des organisations internationales puissantes.
Voilà notre idée,
nous avons d'abord un rôle de think-tank, en
publiant un rapport annuel, et puis nous travaillons sur le terrain, notamment
en essayant d'inventer une pédagogie de la paix. La paix, c'est quelque chose
de complexe, c’est un travail, ça ne tombe pas du ciel - même au Vatican, on
peut dire ça ! -, et au fond, ça demande des efforts.
Il y a partout
des écoles de guerre, il n’y a pas beaucoup d’écoles de paix! Nous voulons
créer une école itinérante de la paix qui va aller transmettre, notamment aux
jeunes dans les pays en conflit, ce qu’est la paix, comment on la prépare,
comment on négocie, comment on fait des médiations. Tout ceci peut être enrichi
par le travail que nous pouvons développer avec les équipes du Vatican,
notamment pour définir certains sujets d'études qui sont essentiels à la paix.
Je pense à la dignité humaine, je pense à la fraternité.
Bien sûr nous
travaillons sur l'histoire des guerres, sur les techniques de la diplomatie,
mais il faut quelquefois aller plus en profondeur. Quand on porte atteinte à la
dignité de quelqu'un, on crée souvent de la violence. Et la violence, ce n’est
pas loin de la guerre.
Cette pédagogie de la paix dont vous parlez, c'est l'un des
leitmotivs du Pape François depuis le début de son pontificat. Il ne cesse de
prendre des risques en allant physiquement dans des pays dangereux, comme la Centrafrique
par exemple. Comment le Pape est-il perçu par vos confrères des Leaders pour la
Paix qui ne sont pas tous de culture catholique? Qu'est-ce que le Pape
représente dans cette géopolitique mondiale instable?
D’abord, c'est
une reconnaissance de sa stature personnelle. C'est-à-dire que les musulmans,
les gens qui sont athées, tout le monde voulait venir dans cette délégation, on
a été obligé de la réduire. Et donc il est clair qu’il y a un certain nombre de
gens qui avaient exprimé à cette occasion une forme de respect, de
considération, et, pour ceux qui étaient présents, une forme d'émotion. Donc il
y a déjà ce prestige, ce charisme, dirions-nous, cette grâce que porte le Pape.
Et puis il y a
aussi naturellement les efforts qu'il a pu faire. Il y a les encycliques, il y
a cette pensée de la fraternité, cette pensée de la dignité, et au fond cette
volonté de communiquer la paix. Et donc ça c'est assez structuré, aujourd'hui,
au Vatican. Nous avons travaillé avec la Communauté Sant’Egidio, avec l’Université
du Latran, où, visiblement, on voit que le Pape veut nourrir la culture de la
paix. Et ça c'est très important, parce qu’au fond la politique, quelquefois,
ne remplit pas ce vide de la pensée.
Et cette pensée
de la fraternité, de la paix, c'est une culture. C'est aussi quelque chose qui
est plus grand que nous et qui doit se travailler. Et finalement l'un des lieux
où l'on travaille cette réflexion, c'est quand même le Vatican. Et donc, je
suis assez étonné de voir que mes amis musulmans, juifs, athées, tous ceux qui
aujourd'hui s'intéressent aux questions de paix, écoutent le Pape, et le Pape a
une influence stratégique très importante aujourd'hui.
La pandémie de coronavirus a été largement abordée par le
Pape dans son intervention. Cette pandémie a eu des conséquences dévastatrices
sur le plan sanitaire, mais aussi psychologique, politique. Beaucoup de gens
ont peur, y compris parmi les dirigeants des États. Est-ce que la dimension
spirituelle et la voix que porte le Saint-Siège dans le monde peut être un
moteur dans la reconstruction des peuples et aussi la reconstruction la
confiance des peuples aussi dans leurs dirigeants ?
Moi, je crois
qu'il n'y a que la pensée, le spirituel, qui peut répondre à la peur, qui peut
rassurer. Et au fond, on voit que la peur, elle entraîne le repli. On voit
aujourd'hui que ce virus qui est mondial, qui se moque des frontières, a
réveillé un certain nombre d'égoïsmes, et chacun a voulu travailler pour soi.
Dans la grande
crise de 2008-2010, on avait vu des initiatives multilatérales qui avaient
renforcé la coopération. Aujourd’hui, on a vu surtout la compétition être
renforcée par le virus. Et donc, au fond, il y a aujourd’hui une sorte de vide
de la relation internationale, qui ne s'exprime que par des coups de menton,
par des tensions aujourd’hui, voire une "guerre froide", quand il
s'agit des États-Unis et de la Chine. Et donc on voit bien qu'il y a
aujourd’hui un déficit de pensée. Et la politique sans pensée, c'est dangereux.
C'est pour ça que
quelles que soient les sources, quand une source crée une pensée, une culture,
il faut y être attentif. C'est ce que fait aujourd'hui le Pape. Il donne au
fond des arguments, tout en donnant sur une certaine forme d’altitude. C’est
vrai que quand il parle des migrants, et quand vous êtes gouvernant, ce n'est
pas facile de trouver les mesures cohérentes avec le discours, mais ça c'est le
problème de toute pensée qui doit entrer en action. La pensée, elle est
quelquefois éloignée d’un certain nombre de réalités, mais elle est nécessaire.
Vous savez, je
suis un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le pèlerin, il a besoin du
chemin et de la destination. L’un va avec l'autre : sans destination, le
chemin est difficile, mais sans la marche quotidienne, la destination n'existe
pas. Et c'est ça, aujourd'hui, le rôle de la pensée: c'est d'être un peu la
destination de notre chemin.
A vous
tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2021
La souffrance du peuple Malien entre
conflits et corruption…
La
république du Mali est un état francophone d’Afrique de l’ouest, ancienne
colonie française du Soudan français devenue indépendante le 22 septembre 1960.
La capitale est Bamako ;
L’islam
est présent au Mali depuis le 10ème siècle. Les musulmans
représentent environ 90 % de la population pour leur majorité des sunnites. L’état
est aconfessionnel et la liberté de religion est garantie. Les relations entre
la majorité musulmane et les minorités religieuses chrétiennes sont plutôt
bonnes. Cependant depuis 2012, le Mali est la cible d’attaques djihadistes et confronté à des conflits communautaires.
Trois groupes djihadistes, Al quaida, Ansar Dine et Mudjao ont voulu imposer un
régime de terreur avec les châtiments corporels. Le religieux semble clairement
vouloir prendre le dessus sur le politique à travers les idées que les
organisations musulmanes imposent progressivement. Le 21 Décembre 2012, Le
Conseil de sécurité des Nations Unies autorise le déploiement d’une force
africaine au Mali. Le 12 janvier 2013, les troupes françaises
interviennent en appui de cette force africaine, c’est le début de l’opération
Serval suivie de l’opération Barkhane.
Insuffisamment diversifiée, l’économie
malienne est fortement dépendante de l’extérieur, c’est le cas pour ses importations
notamment de denrées et intrants agricoles ainsi que de produits raffinés comme
le gas-oil et l’essence mais également pour ses exportations d’or, de coton et
de produits agricoles, principales productions et exportations du Mali. Dans le
domaine agricole, la forte exposition aux aléas climatiques doit être prise en
compte, les revenus agricoles sont extrêmement bas, le système de stockage de
conservation et de transformation se traduit par des pertes post-récoltes
particulièrement élevées pour certaines cultures. Le coût de la vie est élevé, ainsi
que celui de l’alimentation, du logement, de la terre. Se rajoutent le manque
des possibilités d’emploi, la pression démographique, la pauvreté, la pollution.
Le manque d’infrastructures et d’approvisionnement en eau potable accompagné
d’une pluie dérisoire est particulièrement problématique, l’accès à l’eau
potable est médiocre en milieu urbain. L’eau non-potable est responsable de
nombreuses maladies. Le taux de mortalité infantile est important. La moitié,
environ, des enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition, la part de la
population dont les besoins nutritionnels de base ne sont pas satisfaits reste
élevée. Les performances en matière d’éducation sont également faibles. Les
taux d’alphabétisme les plus bas ont été observés en Afrique subsaharienne. Moins
de la moitié de la population adulte était en mesure de lire et d’écrire. L’enclavement
géographique du Mali constitue un handicap naturel à son développement économique
et social. Le Mali est un pays en marge des technologies. La plupart de la
population ne bénéficie même pas de la diffusion des technologies anciennes
telles que le téléphone et l’électricité. Le réseau ferroviaire ne comporte
qu’une ligne reliant Dakar à Bamako.
Les
femmes sont sous-représentées au sein du gouvernement. Certaines lois
accentuent la limitation des droits des femmes ainsi que leur participation politique.
L’ordre politique ne tient pas compte des préoccupations des citoyens, ne
respecte pas ses promesses et s’engage dans la corruption et le favoritisme. Tous
les secteurs de la société sont touchés par le fléau de la corruption qui
gangrène le pays et freine le développement à tel point que l’on parle de
corruption systémique.
La
troisième République a fait naître un espoir dans la population qui aspirait à
des changements plus judicieux et plus équitables. Malheureusement les
pratiques comme celles de la corruption continuent de faire le chemin.
Le
Président Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane et la mise en œuvre
d’une alliance internationale associant les états de la région. La France a
annoncé la fin de ses opérations militaires conjointes au Mali secoué par deux
coups d’Etat en 9 mois. La France reste tiraillée entre une réelle volonté de
renforcer la coopération stratégique contre le terrorisme et l’islamisme et le
souhait d’asseoir durablement des régimes fondés sur la démocratie et l’Etat de
droit. Lors de l’annonce du désengagement de la France, le Président Macron a
déclaré « nous ne pouvons pas sécuriser
des régions qui retombent dans l’anomie parce-que des Etats décident de ne pas
prendre leur responsabilité ». Cependant si Barkhane se retirait
brutalement, on risquerait d’assister à une extension des mouvements djihadistes
dans tout le Sahel et l’ouest africain.
La
présence de l’armée française évite aux régimes en place de prendre vraiment en
charge leur sécurité, à leurs yeux les français sont là pour s’en occuper. Les
missions de formation et d’encadrement européennes ne suffisent plus à empêcher
cette recrudescence des actions terroristes au Sahel. La réponse militaire, si
dense soit-elle, ne suffira jamais à juguler l’attirance que ces groupes exercent
sur certaines populations, expliquant la poursuite des recrutements dont
profitent les organisations djihadistes…
Prière : Seigneur, nous Te confions le sort de tous ces pauvres habitants du
Mali, qu’ils ne perdent pas l’espoir et la foi en ta miséricorde, que
l’alliance internationale parvienne à promouvoir la démocratie et la paix. Nous
t’en prions.
Réf :
l’Express- Le Point –Le Monde-La Croix.
A tous ceux qui cherchent la paix en ce mois de juin 2021
La journée mondiale des réfugiés, Dimanche 20 juin 2021
Pendant des années, plusieurs pays et régions ont célébré leur propre Journée des réfugiés. La plus connue est la Journée africaine des réfugiés, célébrée le 20 juin dans plusieurs pays. Par solidarité avec l'Afrique, qui abrite le plus grand nombre de réfugiés, et envers qui elle a toujours montré une grande générosité, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution le 4 décembre 2000. Constatant que l’année 2001 marquait le cinquantième anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) avait accepté que la Journée internationale des réfugiés coïncide avec la Journée africaine du réfugié du 20 juin, l'AG des Nations Unies a décidé qu’à compter de 2001, le 20 juin marquerait la Journée mondiale des réfugiés. Elle met à l'honneur la force et le courage des personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays d'origine pour échapper à un conflit ou à la persécution. Elle est aussi une occasion de susciter l’empathie et la compréhension à l’égard de la situation difficile que connaissent les réfugiés et de souligner leur capacité à résister aux épreuves et à reconstruire leur vie.
La France prend sa part de responsabilité dans l’accueil des réfugiés. L’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) conduit notamment des missions de soutien en Europe et dans les pays tiers dans le cadre de programmes de relocalisation et de réinstallation de réfugiés. Elle poursuit sans relâche son action, notamment à travers la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés adopté en 2018. En décembre 2019, la France s’est par aussi fortement impliquée dans la préparation du premier Forum mondial sur les réfugiés tenu à Genève. Dans ce cadre, elle a renouvelé son engagement de réinstaller 10 000 réfugiés en 2020/2021. Elle a également parrainé un groupe de travail sur l’énergie et les infrastructures et elle a soutenu le « Clean Energy Challenge » lancé par le Haut-Commissaire aux réfugiés, M. Filippo Grandi. Elle salue l’engagement et l’efficacité de l’action du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), qui agit dans des conditions toujours plus difficiles, avec lequel elle nourrit un dialogue continu, à Genève, à Paris et sur le terrain à travers la forte implication du réseau des ambassades françaises dans le monde. La France a augmenté ses contributions volontaires au HCR en 2020.
Un record dont on se passerait volontiers...
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) dans un récent rapport annuel un nombre record de plus de 70 millions de déracinés ayant fui des guerres ou des persécutions. Niveau jamais atteint depuis la création du HCR, chiffre ayant doublé en 20 ans. Le mode de calcul de l'ONU permet de catégoriser le nombre total de "déracinés" dans le monde de la façon suivante :les réfugiés (25,9 millions), les déplacés internes (41,3 millions), les demandeurs d'asile (3,5 millions) .
Lors d’une audience privée tenue le 16 avril 2021 au Saint-Siège, le Haut Commissaire, Filippo Grandi, a salué l’approche holistique du pape François concernant les déplacements à travers le monde et les besoins des personnes les plus vulnérables – notamment celles qui ont été forcées de fuir leurs foyers – telle qu’énoncée dans l’encyclique « Fratelli Tutti ». Le Haut Commissaire a souligné l’importance du renforcement de la coopération entre le Saint-Siège et le HCR, en vue d’accueillir, de protéger et d’intégrer les demandeurs d’asile et les réfugiés. En remettant au Haut Commissaire un exemplaire signé de son message pour les célébrations de la 54ème Journée mondiale de la paix, François a fait part de ses préoccupations face à l'ampleur des situations d'urgence humanitaire à travers le monde. les pays les plus pauvres étant les plus durement touchés. « Le pape François porte la voix des personnes les plus marginalisées : réfugiés, déplacés internes et migrants », a déclaré Fiiippo Grandi. « Son engagement sans faille a apporté une amélioration concrète à la réponse mise en œuvre au bénéfice des personnes qui ont été forcées de fuir des crises humanitaires massives, en offrant un lieu sûr et une assistance efficace pour favoriser l’intégration des plus vulnérables dans les pays d’accueil », a-t-il ajouté.
La Journée mondiale du réfugié met en lumière les droits, les besoins et les rêves des réfugiés, et contribue à sensibiliser la classe politique et à mobiliser des ressources pour que les réfugiés puissent non seulement survivre, mais aussi s’épanouir. S’il est important de protéger et de chercher à améliorer la vie des réfugiés chaque jour, la Journée mondiale du réfugié contribue à attirer l’attention du monde entier sur le sort des personnes qui fuient les conflits ou les persécutions.
Chaque année, la Journée mondiale du réfugié est marquée par une série d'événements en leur faveur. Ces activités sont menées par les réfugiés eux-mêmes et/ou impliquent des réfugiés, des représentants gouvernementaux, des membres des communautés d'accueil, des entreprises, des célébrités, des écoliers etc.
En cette période de Covid, bien des réfugiés sont en première ligne pour combattre la pandémie, avec le soutien de leurs pays d’accueil et des travailleurs humanitaires.
L'église catholique a institué la journée mondiale du migrant et du réfugié, célébrée le dernier dimanche de septembre avec pour thème cette année : « Vers un nous toujours plus grand ».
A vous qui cherchez la paix en ce mois de mai 2021
Etre témoins de la paix du Christ
Une méditation de Dietrich Bonhoeffer
Il ne s’agit pas seulement de faire preuve de bienveillance envers les gens bienveillants, mais justement aussi envers les malveillants ; pas seulement d’être pacifique avec les pacifiques, mais justement avec ceux qui ne veulent pas nous laisser vivre en paix. Le reste, les païens le peuvent aussi ; Jésus-Christ n'est pas mort pour les bienveillants et les pacifiques, mais pour les pécheurs et les ennemis, les malveillants, ceux qui haïssent, qui donnent la mort. Jésus, lui, se tenait au milieu de ses ennemis. C'est là qu'il voulait être. C'est là qu'il nous faut être aussi. Cela nous distingue des adeptes de toute autre doctrine ou religion. Leurs fidèles aiment à rester entre eux. Mais le Christ veut que, comme lui, nous nous tenions parmi nos ennemis. C'est au milieu de ses ennemis qu'il a souffert la mort de l'amour de Dieu, et qu'il a prié : «Père, pardonne leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » (Luc 23, 34) C'est parmi ses ennemis qu'il veut remporter sa victoire. Ne battez donc pas en retraite, ne vous écartez pas, mais ayez de bonnes intentions envers chacun, procurez la paix à tous, pour autant qu'il dépend de vous.
« Pour autant qu'il dépend de vous » (Rom 12,
18) Ce n'est donc pas à votre portée, quand on ne vous laisse pas la paix,
quand on vous outrage et vous persécute. « Pour autant qu'il dépend de vous »,
cela veut dire: Vous ne devez jamais être la source du conflit. Il faut que
votre coeur soit toujours plein de paix. Cela implique-t-il que la Parole de
Dieu aussi doit se taire par amour de la paix ? jamais. Existe-t-il en effet
parole ou œuvre plus chargés de paix que la prédication de celle que Dieu a
conclue avec le monde et l'humanité qui lui appartiennent ? Une chose ne dépend
pas de vous : taire la parole divine. Mais il dépend de vous de la dire pour la
paix, celle des hommes avec Dieu, au milieu d'une humanité divisée, déchirée.
Le Christ a fait la paix avec nous quand nous étions ennemis. Il a aussi fait
la paix sur la Croix avec tous nos ennemis. Puissions-nous être, devant
n'importe qui, les témoins de cette paix là !
pasteur protestant a été un opposant au régime
nazi.
Arrêté et conduit en camp de concentration, il
a été pendu le 9 avril 1945 ; il avait 39 ans.
« Pâques, la mort n’aura jamais le dernier mot ! »
A vous
tous qui cherchez la paix en ce mois d’avril
prions en
particulier pour les chrétiens persécutés de par le monde.
Mais n’oublions pas également toutes les personnes persécutées au nom de leur religion …
Les guerres qui secouent plusieurs pays du Moyen Orient ont conduit à l’exode de nombreux chrétiens d’Orient, au moins 300 000 chrétiens ont fui la Syrie. Le nombre d’églises fermées, attaquées, endommagées, incendiées a été multiplié par 5 dans le monde. En Corée du nord, la foi en Dieu est considérée comme un crime contre le régime, raison suffisante pour finir sa vie en camps de travaux forcés… puis l’Afghanistan, la Somalie, la Lybie, le Pakistan, l’Erythrée, le Soudan, Le Yémen, l’Inde, l’Iran, La Syrie. Les médias occidentaux ne parlent presque pas des nettoyages ethniques en cours qu’endurent des chrétiens au Mozambique ou au Nigéria alors qu’on parle des Ouïghours musulmans en Chine.
Lorsqu’on
parle des chrétiens persécutés on pense d’abord au Proche-Orient où ils tendent
à disparaître, que ce soit en Irak en Syrie, voire au Liban, mais de jeunes chrétiens ont été sauvagement
tués au Mozambique et ailleurs en Afrique. L’islamisme se répand d’une façon préoccupante
sur la Bande du Sahel et dans de
nombreux pays comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger et bénéficient
de l’appui des trafiquants en tous genre. On voit des mosquées être érigées
partout grâce aux investissements venus d’Arabie saoudite, du Qatar, du Koweit
de Turquie et des Emirats. Avec 1350 morts, le Nigéria est en tête des pays qui
compte le plus grand nombre de chrétiens tués pour leur foi.
L’A.E.D
(Aide à l’Eglise en détresse) fondation pontificale, fondée par le père
Werenfried en 1947, soutient les chrétiens partout dans le monde, là ou ils
sont confrontés à des persécutions. Elle organise une « nuit des
Témoins » soirée de témoignages et de prières dédiée à tous ceux qui sont
persécutés à cause de leur foi à travers le monde et qui la vivent en silence
au prix de leur vie, pour interpeller sur la situation dramatique de la liberté
religieuse dans le monde et soutenir
ceux qui sont persécutés. L’A.E.D. a été fondée après guerre pour aider les
chrétiens de l’Est, vivant sous le joug communiste mais la doctrine marxiste a
cessé d’être la principale menace à laquelle les chrétiens sont confrontés, les
différentes formes d’islamisme ont désormais pris le relais. La haine est
dirigée contre celui qui croit différemment parce qu’il est perçu comme une
menace pour sa propre croyance,
Aujourd’hui en Irak, l’A.E.D. finance la rénovation de 2086 maisons et
reconstruit d’importantes infrastructures ecclésiales pour permettre aux
communautés et aux familles de revenir sur leurs terres.
L’O.N.G Portes Ouvertes estime que plus de 260 millions de chrétiens
(1 sur 8) sont fortement persécutés dans le monde ! Il est utile de
considérer que la persécution a deux aspects :
-
La persécution marteau qui consiste en une violence physique et matérielle soudaine et
brutale. Plus choquante, elle est chiffrable et manifeste pour les médias.
Cette visibilité de la persécution est le but recherché par ceux qui la
perpètrent.
- La persécution étau moins visible mais avec un impact plus néfaste. Il s’agit d’une discrimination faite de rejet, d’oppression discrète, de déni des droits, d’exclusion et de procès truqués subis au quotidien.
De
Bagdad à Erbil en passant par Ur et Qaraqosh, le pape François n’a eu de cesse,
au cours de son voyage en Irak du 5 au 8 mars dernier, de consoler un peuple
affligé par les guerres et de bâtir des ponts. « Je viens comme pèlerin de
paix, au nom du Christ, Prince de la paix » s’est-il exclamé devant le président Barham Salih. Ce qui ne l’a
pas empêché de dénoncer avec fermeté « la plaie de la corruption » !
« Il a touché du doigt le cœur de
notre maladie » relève le frère dominicain irakien Amir Jagé.
Le pape François a exhorté à dépasser les « intérêts partisans » et « à donner la parole aux artisans de paix. » Venu réconforter les chrétiens, le Saint Père souhaitait s’adresser à tous les Irakiens ; à commencer par les musulmans, pour bâtir l’avenir du pays ensemble. Après avoir relancé le dialogue avec l’islam sunnite à Abu Dabi en 2019, il a tendu la main à sa composante chiite. Son tête à tête, le samedi 6 mars, avec le grand ayatollah Al-Sistani, sommité du chiisme à Nadjaf, au sud du pays, fut un moment historique. La très belle rencontre interreligieuse d’Ur, cette plaine désertique liée à la mémoire d’Abraham, père des croyants des trois monothéismes fut également historique. De manière inédite, les responsables religieux du pays, jadis ennemis, ont récité autour du Saint Père « une prière des fils d’Abraham » : sunnites, chiites, yézidis, chrétiens, sabéens kakais rejetant le terrorisme commis au nom de la religion. Comme François d’Assise qui était allé vers les musulmans, le pape François, avec son esprit prophétique, affirme que « nous sommes capables de vivre en frères. » A Mossoul la visite du pape « a apporté paix et courage ». Eclatant symbole de renaissance à Qaraqosh où la moitié des habitants est revenue après des années d’exil ! « En ce temps de Carême, c’est déjà un peu Pâques à Qaraqosh. »
Pâques est LA grande fête de l'Église chrétienne,
célébrée depuis les premiers jours du christianisme. C'est un moment de
réjouissance pour tous ceux qui suivent Jésus. Parfois, il faut du courage
pour célébrer une fête… Pour de nombreux chrétiens dans le monde, Pâques est
synonyme de danger. C'est une période où l'Église devient beaucoup plus visible
et donc plus vulnérable aux attentats. Mais à travers ce constat de la dure
réalité jaillit l’espérance, comme le précise Kasim (pseudonyme):«Nous essayons de rester ici et d'aimer comme
Jésus-Christ aime. Nous essayons de donner au christianisme cette signification
: que l'amour et la vie sont meilleurs que la mort et le meurtre.»
Prière : Formons dans la prière un lien d'amour pour la protection des chrétiens qui célèbrent Pâques partout dans le monde. Joignons-nous à nos frères et sœurs persécutés pour proclamer le grand message pascal: Jésus-Christ est ressuscité, il est vivant ! Dieu est vie et lumière. Les ténèbres et la mort n’auront jamais le dernier mot
A
vous tous qui cherchez la paix en ce mois de mars 2021.
Prendre soin : un
parcours de paix pour 2021
L' éditorial du n° 264 du Bulletin Justice et Paix, daté de janvier 2021, signé de Mgr Jacques BLAQUART, évêque d'Orléans et Président de Justice et Paix France, s'appuie sur le message du 1er Janvier du Pape François, pour inviter au « prendre soin » comme parcours de paix pour 2021.
Le
reproduire comme lettre de la paix en ce début d'année est une manière de faire
connaître ce texte très pertinent en ces temps de pandémie.
« Dans
son message pour le 1er Janvier, journée mondiale de la paix, le pape François
nous invite à prendre comme parcours de paix pour 2021 la culture du
soin et à prendre soin les uns des autres.
« Rappelant
que la crise de la COVID 19 aggrave des crises liées entre elles,
climatique, alimentaire, économique et migratoire, il nous propose les
principes de la Doctrine Sociale de l'Eglise comme boussole et la
dignité inaliénable de la personne humaine comme gouvernail pour un cap
réellement humain.
« Il est intéressant de voir que le Pape s'adresse
prioritairement aux chefs d'Etat et de gouvernement, leur rappelant
inlassablement que tout est lié. La Doctrine sociale de l'Eglise, écrit
François, s'offre à toutes les personnes de bonne volonté comme un
précieux patrimoine de principes dont on peut tirer la grammaire du soin: la
promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité avec les
pauvres et les personnes sans défense, la sollicitude pour le bien commun, la
sauvegarde de la Création.
« On peut dire que cette affirmation, qui est la
raison d'être de la commission Justice et Paix, devrait l'être pour
toute personne de bonne volonté.
« L'incarnation
de Dieu nous oblige à cette fraternité large où tout être vivant est reconnu
comme un frère ou une sœur à aimer, sans exclusion de quiconque, sans séparer
le cri des nécessiteux et celui de la Création. Le Pape pose la question :
Qu'est ce qui a conduit à la normalisation du conflit dans le monde ? Et
surtout : Comment convertir
notre cœur et changer notre mentalité pour chercher vraiment la Paix ? En
prenant soin les uns des autres, spécialement des plus faibles, répond-il à
la fin de son message.
« Je
pense souvent à cette parole de St Jean de la Croix : 'au terme de
cette vie, nous serons jugés sur l'amour' ! Alors, quel souhait formuler
pour une année 2021 de paix ? La réponse est claire : prenons soin les uns des autres. »
+ Jacques BLAQUART
Aimer, c'est
prendre soin de l'autre ; par là même se placer résolument du côté du
bien. Le bien ? s'interrogeait Zundel, « quelqu'un à aimer et pas
d'abord quelque chose à faire »
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de février
2021
Le prix Nobel de la paix
a-t-il vraiment un sens ?
Dans les faits, les récipiendaires correspondent rarement à cette description
Le premier fut décerné en
1901.
L'histoire du prix Nobel est
entachée de lauréats polémiques, de revirements honteux et de décisions
incompréhensibles. La figure d’Aung San Suu Kyi en est un exemple récent.
En fait, personne ne sait
réellement quels sont les critères actuels d'attribution du prix Nobel de la Paix. « C'est normal, tout se déroule dans le plus grand secret depuis
la remise du premier Nobel en 1901 », confirme l'avocate
norvégienne Unni Turrettini (cf sources). L'année précédant la cérémonie, les
noms proposés sont transmis aux cinq membres du comité Nobel par des personnes
habilitées (des parlementaires, des professeurs et d'anciens Prix Nobel de la
paix). Les heureux(ses)
lauréats ont souvent été choisis pour servir des intérêts politiques.
Mais il existe aussi, dans
l'histoire contemporaine, des personnalités hors du commun qui ne seront jamais
récompensées. Gandhi, par exemple, a été sélectionné plusieurs fois mais ne l'a
jamais reçu. Le comité regrette aujourd’hui que Gandhi devenu une icône de la
non-violence et du pacifisme n’ait pas été primé (il s‘opposait á l'Angleterre qui
était un allié très important de la Norvège...)
Le comité a parfois fait des
choix courageux qui ont même mis l'État norvégien dans une position difficile.
Le premier d'entre eux fut Carl von Ossietzky, un journaliste allemand engagé
dans la lutte contre le nazisme, primé en 1936 (au titre de l'année 1935) alors
même que la Norvège avait opté pour la neutralité face au régime hitlérien.
La plupart des lauréats du prix
connaîtront une même destinée. Une fois distinguée, la personnalité va devenir
une sorte de saint laïc. Une particularité qui s'explique en partie par le
charisme de son fondateur, Alfred Nobel « Dès sa naissance, le prix Nobel
a eu une portée mondiale ! »
Le Programme alimentaire mondial (PAM), prix Nobel de la paix 2020, pour l'amélioration des conditions de paix dans
les zones de conflit, a été récompensé pour avoir agi comme force motrice
des efforts pour empêcher l'utilisation de la faim comme arme de guerre et de
conflit : alors que près de 9 % de la population
mondiale ne mange pas à sa faim, le PAM, prix Nobel de la paix, redonne une
visibilité à ce drame, encore aggravé par la pandémie de la Covid-19.
Prions ... Seigneur, fais
que le prix Nobel, destiné à récompenser des personnes ou organismes ayant
œuvré pour la promotion des droits de l’homme, soit décerné avec discernement
et ne serve pas des intérêts politiques, nous t’en prions. Amen !
La Vie « Le
prix Nobel de la paix a-t-il vraiment un sens ? » 10.12.2020,
France Culture « Prix Nobel de la paix : ceux qui ont déçu » 11/10/2019
Unni Turrettini qui
vient de publier Betraying the Nobel : The Secrets and
Corruption Behind the Nobel Peace Prize (« La trahison du
Nobel. Secrets et corruption dans les coulisses du prix Nobel de la paix »)
A
vous tous qui cherchez la paix en ce mois de décembre 2020.
Le pape encourage à « vivre au milieu du
monde » pour y « faire grandir la paix »
« Le XXème siècle a témoigné d’un tournant dans le
Magistère de l’Eglise catholique qui, d’une certaine indifférence au mouvement
pour la paix, est passée à un engagement
explicite pour la paix et la non-violence. On peut vraiment parler d’un
enseignement systématisé et ordonné, qui a permis à l’Eglise une ouverture bien
au-delà des limites de la théologie de la guerre juste et lui aussi a donné la
possibilité d’apporter des contributions bien concrètes, au niveau de la
pratique et au niveau de la théorie, pour la paix du monde. »
( fr Irénée Rezende Guimaraes
« Correspondance avec Irène »
p 311 §1)
Préface du pape
François : la paix s’apprend ! »
Le
changement d’époque que connaît l’humanité est habité par ce que j’ai souvent
appelé « une troisième guerre mondiale en morceaux ». Nous savons combien la
crainte d’un conflit mondial, capable de détruire l’ensemble de l’humanité, a
marqué notre passé récent. St Jean XXIII a consacré sa dernière encyclique,
adressée à tous les hommes de bonne volonté, au thème de la paix. Et comment ne pas rappeler l’appel vibrant de
st Paul VI à l’Assemblée des Nations unies : « Jamais plus les uns contre les
autres, jamais, plus jamais la guerre! » (4.10.1965) Malheureusement, nous devons constater que le
monde est encore aujourd’hui plongé dans un climat de guerre et de violence
mutuelle : cette douloureuse réalité exige non seulement que nous maintenions
vivant l’appel à la paix, mais nous oblige presque à nous poser des questions
décisives. Pourquoi, dans un monde où la mondialisation a fait tomber tant de
frontières, où nous sommes tous, dit-on, interconnectés, la violence
continue-t-elle à être pratiquée dans les relations entre les individus et
entre les communautés ? Pourquoi ceux qui sont différents de nous nous
effrayent-ils souvent, au point que nous adoptons une attitude de défense et de
suspicion qui se transforme trop souvent en agression hostile ? Pourquoi les
gouvernements des États pensent-ils que le fait d’afficher leur force, même
avec des actes de guerre, peut leur donner une plus grande crédibilité aux yeux
de leurs citoyens et accroître le consensus dont ils bénéficient ?
Il
n’est pas possible de répondre à ces questions et à d’autres de manière
générale et hâtive. Il faut s’engager à étudier, il faut aussi investir dans la
recherche scientifique et la formation des jeunes générations. Pour ces
raisons, j’ai jugé nécessaire d’instituer à l’Université pontificale du Latran
un cycle d’études en Sciences de la paix, en partant de la conviction que
l’Eglise est appelée à s’engager à trouver la solution aux problèmes concernant
la paix, l’harmonie, l’environnement, la défense de la vie, les droits de
l’homme et les droits civils. Dans cet engagement, le monde universitaire a un
rôle central, une place qui symbolise cet humanisme intégral qui a
continuellement besoin d’être renouvelé et enrichi, afin de pouvoir produire un
courageux renouveau culturel que le moment présent exige. Ce défi interpelle
également l’Église qui, grâce à son réseau mondial d’universités
ecclésiastiques, peut apporter la contribution décisive du levain, du sel et de
la lumière de l’Évangile de Jésus-Christ et de la Tradition vivante de
l’Église, toujours ouverte à de nouveaux scénarios et à de nouvelles
propositions, comme je l’ai rappelé récemment lors de la réforme de
l’organisation des études universitaires dans les institutions ecclésiastiques.
Cela ne signifie certainement pas qu’il faille modifier le sens institutionnel
et les traditions consolidées de nos réalités académiques, mais plutôt d’en
orienter la fonction dans la perspective d’une Eglise plus sensiblement “en sortie”
et missionnaire. En effet, il est possible d’affronter les défis du monde
contemporain en répondant avec des contenus adaptés et un langage compatible,
en s’adressant avant tout aux nouvelles générations.
Le
présent volume offre un premier aperçu de centres d’intérêt de cette nouvelle
entreprise académique. Celle-ci est nécessairement interdisciplinaire et
exprime un dialogue fécond entre philosophie, théologie, droit et histoire. Je
suis confiant qu’un approfondissement rigoureux de ces pistes de recherche,
alimentées aussi par des contributions des sciences humaines, pourra favoriser
la croissance d’un “savoir de la paix” afin de former vraiment de précieux
ouvriers de paix, prêts à se mettre en jeu dans les milieux les plus divers de
la vie de nos sociétés. J’ai à cœur de souligner qu’un bon ouvrier de paix doit
être en mesure de faire mûrir un regard sur le monde et sur l’histoire qui ne
tombe pas dans un “excès diagnostique”, qui n’est pas toujours accompagné de
propositions de solutions réellement applicables.
Il
s’agit, en effet, d’aller au-delà d’une approche purement sociologique qui a la
prétention d’englober toute la réalité de façon neutre et aseptique. Celui qui
entend devenir expert des sciences de la paix a besoin d’apprendre à être
attentif aux signes des temps : le goût de la recherche scientifique et de
l’étude doit être accompagné d’un cœur capable de partager les joies et les
espérances, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’hui, pour
savoir faire un vrai discernement évangélique.
Nous
avons vraiment besoin d’hommes et de femmes, bien préparés, dotés de tous les
instruments nécessaires pour lire et interpréter les dynamiques sociales,
économiques et politiques de notre temps. S’engager dans ces parcours de
formation pourra aider efficacement tant de jeunes à découvrir que la vocation
laïque est avant tout la charité dans la famille et la charité sociale ou
politique : c’est un engagement concret à partir de la foi pour la construction
d’une société nouvelle, c’est vivre au milieu du monde et de la société pour en
évangéliser ses diverses instances, pour faire grandir la paix, la coexistence,
la justice, les droits humains, la miséricorde, et ainsi étendre le Royaume de
Dieu dans le monde.
Je suis
reconnaissant au Prof. Marengo, qui a préparé ce volume, ainsi qu’aux
intervenants dont les contributions ouvrent la voie à la maturation de ce
domaine de recherche scientifique indispensable, destiné à nourrir des
pratiques de paix et de concorde entre les hommes et les peuples.
PAPE FRANÇOIS 15
septembre 2020 - Traduction de Zenit, Hélène Ginabat et Anne
Kurian-Montabone
Prière :
Seigneur,
notre Dieu, Tu as envoyé ton Fils Jésus Christ pour nous guider sur les chemins
de la paix, il a proclamé bienheureux les artisans de paix… d'auprès de Toi, il
a envoyé l'Esprit qui réconcilie. Aide
les communautés chrétiennes à se souvenir que l'engagement pour la paix est une
composante essentielle de la vie chrétienne. – extrait d’une
prière de fr. Irénée –
Prière pour l’Avent IL N’Y AURA PAS DE NOËL ?
Bien sûr que si ! Plus
silencieux et plus profond, Plus semblable au premier dans lequel Jésus est né,
dans la solitude.
Sans beaucoup de lumières sur
terre, mais avec celle de l’étoile de Bethléem,
Illuminant des chemins de vie dans
son immensité.
Sans parades royales
colossales mais avec l’humilité de nous
sentir
des bergers et des jeunes à la
recherche de la Vérité.
Sans grandes messes et avec des
absences amères, mais avec la présence d’un Dieu qui emplira tout.
IL N’Y AURA PAS DE NOËL ?
Bien sûr que si !
Sans les rues débordantes, mais
avec un cœur ardent pour celui qui doit venir
sans bruits ni festivals, ni réclamations ni bousculades ...
Mais en vivant le mystère sans peur
aux « Hérodes-covid » qui prétendent
nous enlever même le rêve
d’espérer.
Noël aura lieu parce que DIEU est de notre côté
et qu’il partage, comme le Christ
l’a fait dans une crèche,
notre pauvreté, nos épreuves, nos
pleurs, nos angoisses et notre orphelinat.
Noël aura lieu parce que nous avons besoin d’une lumière divine au milieu de
tant d’obscurité.
Jamais la Covid-19 ne pourra atteindre le cœur ou l’âme de ceux qui mettent
dans le ciel leur espérance et leur idéal.
NOËL AURA LIEU !
NOUS CHANTERONS DES CHANTS DE NOËL!
DIEU VA NAÎTRE ET NOUS APPORTER LA
LIBERTE !
P. Javier Leoz, curé de la paroisse San Lorenzo, Pampelune (Navarre en
Espagne)
(texte qui lui a valu un appel téléphonique du pape François le
7/11/2020).
A
tous ceux qui cherchent la paix en ce mois de novembre 2020
Discours
du Pape François à Rome le 20 Octobre 2020
à
l'occasion de la 34° Rencontre internationale
pour la paix
Chers frères et sœurs,
C'est un motif de joie et de gratitude à Dieu de pouvoir rencontrere ici au Capitole, au cœur de Rome, d'illustres leaders religieux, d'éminentes autorités et de nombreux amis de la paix. Nous avons prié, les uns proches des autres, pour la paix. (…) Je suis heureux de me retrouver avec mon frère, Sa Sainteté le patriarche oeucuménique Bartholomée. J'apprécie tellement que, malgré les difficultés de voyage, lui et d'autres personnalités ont voulu participer à cette rencontre de prière. Dans l'esprit de la rencontre d'Assise, convoquée par saint Jean-Paul II, la communauté de Sant'Egidio célèbre annuellement, de ville en ville, cet événement de prière et de dialogue pour la paix entre croyants de diverses religions.
Nous avançons dans le brouillard d’un nouveau monde. La grande majorité de la population ne veut plus du monde d’avant basé sur le productivisme, la recherche de rentabilité, l’influence de la finance et réclame un protectionnisme économique beaucoup plus strict aux frontières de l’Union Européenne. L’envolée des réflexes nationalistes a ses conséquences sur l’expression de la solidarité, «à l’heure du coronavirus, il ne fait pas bon être un réfugié syrien»… Le monde étant interconnecté, la concertation doit être globale au niveau des continents. La Covid ne signe pas la fin de la mondialisation mais sans doute une certaine pratique de la mondialisation ; on peut conclure en souhaitant qu’une fois l’épreuve passée on n’oublie pas les bonnes résolutions, les épidémies ne changent que rarement le cours de l’histoire, mais elles l’accélèrent…
Forum de Paris sur la Paix du 11 au 13 novembre 2020
- Messages de la journée mondiale de la paix des Papes Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François présentés et commentés par Mgr Gérard Defoix, président émérite des commissions justice et paix pour l’Europe aux éditions St Léger. (4 tomes).
Cet ouvrage sous forme de questions réponses sur la paix, est élaboré de façon a être très accessible. Il se propose, dans le prolongement des rencontres d’Assise, de faire témoigner des personnes, hommes, femmes, religieux ou laïques, jeunes et moins jeunes, représentants de diverses traditions œuvrant pour la paix et la fraternité à travers leurs engagements divers.
SANCTUAIRE DE LA PAIX A SOUVIGNY
Le sanctuaire de la paix à Souvigny (Allier) est une cité monastique clunisienne fondée en 915 par la donation d’Aymar l’ancêtre de la branche des Bourbons qui ont fait ici leur sépulture. A l’époque médiévale, le pèlerinage de St Mayeul et St Odilon, réputés pour leurs miracles dont le témoignage évangélique était charité, humilité, paix et miséricorde, comptait parmi les plus grands de l’occident chrétien sur le chemin de St Jacques de Compostelle. Leurs reliques attiraient des foules de fidèles. En 1990 s’installe au prieuré une communauté des frères St Jean et en 1995 Souvigny est élue Grand site de la région Auvergne. Dans les années 2000 sont découverts des tombeaux ; en 2003, l'église devenue paroisse est proclamée grand sanctuaire d’Auvergne. Les 6 et 7 avril 2016, sous l’impulsion de Monseigneur Percerou évêque de Moulins, le premier pèlerinage est instauré puis un second les 6 et 7 mai 2017 et depuis chaque premier dimanche de mai.
Le 7 mai 2017 le lieu est officiellement proclamé Sanctuaire de la Paix : paix intérieure, paix en famille, entre personnes, régions, peuples et nations.
La section française du mouvement catholique pour la paix « Pax Christi », reconnue comme ONG consultative auprès des Institutions Internationales de l’O.N.U et de l’Union Européenne, devait célébrer son 75ème anniversaire au sanctuaire de Sauvigny, les 2 et 3 mai. Pélerinage annulé pour cause de pandémie.
Pax Christi soutient l’appel d’Antonio Guterres, secrétaire Général des Nations Unies, pour que « toutes les parties aux conflits armés dans le monde déposent les armes et que seul soit dorénavant mené le combat fait contre le Covid 19 » Plus de 70 Etats, mouvements et organisations y ont répondu positivement.
Le virus ne connaît ni confins ni sauf-conduits, il se propage à la barbe et au nez des déclarations tonitruantes de celles et ceux qui, pareillement pris de folie de grandeur, déclarent leurs territoires à l’abri, leurs économies insubmersibles, leurs armées à même de terrasser cet ennemi sans visages.
Non, les « terrassés » sont avant tout les pauvres, les millions d’hommes et femmes sans accès aux points d’eau, ou trop éloignés d’un dispensaire pour pouvoir y chercher refuge et soins, enfermés dans les prisons, bloqués sur des plages et des camps de réfugiés qui risquent de se transformer en immenses mouroirs.
Faut-il ajouter la guerre, le conflit armé, à ce déluge de malheurs ? A. Guterres voudrait proclamer une « trêve universelle » un peu comme celle qui s’imposait aux cités de la Grèce antique le temps des Jeux Olympiques. Si les Jeux Olympiques prévus cet été au Japon ont été reportés, plus que jamais nous avons besoin de « trêve ».
Aux dernières nouvelles, aucun des belligérants de la planète – et ils sont nombreux, dans tous les continents– n’a répondu à M. Guterres pour lui signifier que sa voix avait été entendue, et qu’il serait écouté. Un seul homme, seul chef d’un Etat sans armée et guide d’un peuple « de rachetés » à qui la paix a été donnée, à qui le Christ a laissé « sa » paix, a répondu : ce cri-là est le mien aussi, écoutez-le, vous qui avez le pouvoir de commander à « vos » hommes de déposer les armes. Ecoutez-le vous aussi qui avez en toute circonstance le pouvoir de faire la paix. (Pape François)
Pax Christi lance un appel : « éviter de reprendre l’escalade des conflits après la trêve, arrêter de vendre des armes aux belligérants, soutenir les organisations vouées à la paix et la non-violence. Que les peuples de tous les continents poursuivent leur engagement pour un mode non-violent qui adopte la solidarité, la générosité, la compassion, la pitié et l’affection aimante dans chaque éventualité.
Hadja Moussa , présidente de l’association des femmes musulmanes ainsi que des femmes chrétiennes se sont retrouvées pour faire face à cette crise violente, et à l’instar des leaders religieux qui ont créé en fin 2012, la plate forme des confessions religieuses de Centrafrique ont décidé de tout faire pour que le conflit ne tourne pas à la guerre de religion et ont appelé à la paix « nous avons toutes un mari ou un enfant susceptible d’être tenté par la violence et que nous pouvons stopper » explique Clarisse Martial Manehou, coordinatrice des Femmes chrétiennes catholiques de Centrafrique. Parler leur paraît d’autant plus nécessaire que ce sont parfois les mères elles-mêmes qui poussent leurs enfants à rejoindre les milices en espérant que cela leur rapportera de quoi faire vivre leur famille.
« Jean-Louis Tauran, le courage et la liberté » un collectif sous la
direction de Jean-Marc Aveline (2019)
Textes tirés :: Grégory Roth Echo Magazine Suisse. 27 août 2019, fr. Irénée dans son livre « Correspondance avec Irène » 2015.
La Croix - Croire , « Dom Helder Camara, avocat des pauvres » fr. Marcelo Barros,23.09.17.
Voici un extrait de la lettre de frère François de Taizé un an après son assassinat
Certains diront qu’il est vain de chercher une explication à l’assassinat de frère Roger. Le mal déjoue toujours toute explication. Un juste de l’Ancien Testament disait qu’on le haïssait « sans raison », et saint Jean a mis cette même affirmation dans la bouche de Jésus : « Ils m’ont haï sans cause. »
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2019
Qui était frère Roger, le fondateur de Taizé ?
LA GUERRE AU YEMEN, CRISE HUMANITAIRE ?
La guerre continue, malheureusement quatre ans après le début du conflit, personne n’a véritablement envie de s’asseoir à la table des négociations. Les Houthis sont certainement capables de tenir encore un certain temps, pas très longtemps : les stocks d’armes venant à s’épuiser. Ils se savent en position de force. Les Saoudiens aimeraient se débarrasser du problème yéménite mais redoutent un affront supplémentaire par une forme de défaite militaire ou des négociations qui les forceraient à reconnaître une forme d’échec. Ils sont partagés entre cette volonté de sortir du conflit qui finit par leur coûter cher financièrement , déconsidère leur image de marque internationale et le fait de laisser se déprécier leur image régionale en donnant l’impression qu’ils s’affaiblissent en négociant. Ce conflit ne rencontre que peu d’intérêt. Pourquoi une telle indifférence ? Comment mobiliser l’opinion ?
Cette guerre oppose le gouvernement central, soutenu par une coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite et appuyée par Washington, aux rebelles houthis, chiites zaydistes, dans ce pays à majorité sunnite. La situation humanitaire a été qualifiée de « pire crise au monde » par les Nations unies : plus de 22 millions de yéménites ont besoin d’aide alimentaire soit trois habitants sur quatre ! C’est une des guerres actuellement oubliées.
Cette guerre a commencé par une révolte des chiites dans un pays peuplé à 60 % par des musulmans sunnites ; la rébellion est nommée « houthiste » du nom de son chef, Hussein Badreddine al-Houthi, tué en septembre 2004. En 2011, dans la foulée des printemps arabes, les rebelles se joignent à la contestation et sont durement réprimés. Les houthistes réclament une région qui leur soit propre et un accès à la mer. Le président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi s’enfuit et trouve refuge à Riyad. L’armée saoudienne bombarde le palais présidentiel, l’aéroport international, une base militaire et le bureau politique des rebelles. la guerre s’enlise.
Sur les 22 millions de Yéménites en grave danger, on compte 11 millions d’enfants, un enfant meurt toutes les dix minutes d’une maladie qui aurait pu être évitée et près de 30 000 enfants meurent chaque année à cause de la malnutrition. De plus, est constaté le retour de la diphtérie, des épidémies de rougeole et le choléra. Les Nations Unies estiment qu’il y aurait 3,4 millions de déplacés dans ce pays dépendant à 80 % de l’aide humanitaire et 7 millions de personnes sont exposées au risque de famine. A ce déjà bient triste tableau, il faut ajouter les effets désastreux des nombreuses mines installées par les rebelles houthis.
L’ONU dit avoir de bonnes raisons de croire que les belligérants aient commis des crimes de guerre : torture, viols, enrôlement d’enfants, violations de la dignité humaine… Il a fallu l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istambul par un commando venu de Ryad pour que les médias américains dénoncent l’attitude de l’Arabie Saoudite, ainsi que la publication de la photo d’une fillette yéménite squelettique, à l’agonie.
Jusque-là soutien indéfectible de Mohamed Ben Salmane, Donald Trump doit désormais composer avec son opinion publique. La France est également mise en cause, pour ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis, des rapports d’experts ayant certifié que l’Arabie Saoudite se sert des armes contre la population civile. Martin Griffith, émissaire de l'ONU pou le Yémen se démène pour donner une chance à la paix, ayant comme objectif premier de faire appliquer les accords obtenus en Suède en décembre 2018 portant sur le retrait des combattants de la ville de Hodeida, principal point d’entrée de l’aide humanitaire internationale.
Jusques à quand la souffrance de tout un peuple ?… Invités par le pape François à ne pas tomber dans le piège de « la mondialisation de l’indifférence » osons intercéder auprès du Seigneur.
Prière : Seigneur, en ce mois de juin où nous fêtons la venue de l'Esprit de paix, que l’Esprit-Saint inspire les dirigeants de toutes les nations pour que cesse le commerce honteux des armes utilisées contre des êtres humains innocents et que les populations civiles ne soient plus persécutées.
Source : reportage d'Anne Brigaudeau / France Télévisions –
25ème anniversaire du génocide Rwandais
A l’indépendance, l’alliance historique s’inverse et de nombreux Tutsi sont contraints à l’exil au début des années 1960. L’animosité entre Tutsis et Hutus ne cesse de croître, les exilés tentent à plusieurs reprises de rentrer au pays, mais la répression est sanglante. En 1990, une guerre civile éclate, l’attentat perpétré contre le Président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, signe le début du génocide. Le 4 juillet, la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais dirigée par Paul Kagamé, homme fort qui a présidé depuis lors au redressement de son pays sorti du néant, entre à Kigali.
En interdisant toute référence à l’appartenance ethnique dans la vie publique et en faisant une priorité de la justice à l’égard des acteurs du génocide, à l’aide des tribunaux populaires, les autorités ont réussi à faire coexister pacifiquement bourreaux et victimes. Toutes les plaies de la tragédie ne sont en effet pas cicatrisées. La réconciliation tant célébrée est encore imparfaite. Pour les familles des victimes, le pardon reste difficile à accorder quand les corps de leurs proches n’ont pas été retrouvés ou que les tueurs ont échappé à la justice. Faute d'hommes, morts par centaines de milliers après le génocide, les femmes rwandaises ont dû reconstruire le pays. Elles se sont impliquées dans les postes clés du pays alors qu’avant le génocide elles étaient exclues du pouvoir et sous la tutelle de leur mari. Aujourd'hui, elles sont majoritaires à l'Assemblée et occupent partout des postes stratégiques.
M. Kagamé, depuis toujours, reproche à la France d’avoir été complice du régime Hutu responsable du génocide, à l’armée française d’avoir pris une part active dans les massacres, de par l’ampleur de l’assistance militaire apportée au régime du président rwandais Hutu de 1990 à 1994 et les circonstances de l’attentat qui lui coûta la vie, élément déclencheur du génocide.
Une association œuvre pour la paix et la réconciliation : « Never Again Rwanda » (plus jamais ça au Rwanda). Le but de cette association est d’organiser ce dialogue communautaire, des espaces thérapeutiques pour que les gens parlent. Elle s'adresse notamment aux jeunes : les générations qui n'ont pas directement vécu le génocide. Au Rwanda, 80% de la population a moins de 25 ans.
Le Pape et le grand Iman d’al-Azhar montrent que la promotion de la culture de la rencontre n’est pas une utopie mais la condition nécessaire pour vivre en paix .
“soyons des artisans de paix”
En février 1968, dans un lycée de Rome, Andréa Riccardi, humaniste chrétien, fonde la communauté Sant'Egidio.. Cette communauté chrétienne est souvent citée pour son rôle actif de médiation dans des négociations de paix. Elle est également très engagée pour les migrants et les Roms. Acteur rassemblant plus de 60 000 personnes dans 74 pays à travers le monde, Sant’Egidio est reconnue par le Saint-Siège. Proposant de vivre l’amitié sous toutes ses formes depuis 50 ans, sa doctrine est d’organiser le dialogue direct entre des ennemis irréductibles. Son action enracinée dans la prière, est service des plus pauvres et travail pour la paix.
Andréa Riccardi né à Rome en 1950, est professeur d’histoire contemporaine à l'Université. En 2009, il reçoit le Prix Charlemagne pour la promotion d’une Europe unie et la diffusion d’une culture de la Paix et du Dialogue. Dans un entretien publié dans le Pèlerin n° 7103 du
17 janvier 2017, il nous explique : “ Malgré le retour des frontières, le terrorisme, les crises migratoires, je ne suis pas pessimiste car l'Histoire estpleine de surprises. Mais il faut avoir le sentiment de notre responsabilité et regarder le monde tel qu'il est. Je ne suis pas non plus nostalgique de la guerre froide, mais je dis que nous sommes face à une situation pleine de dangers.“La guerre est la mère de toutes les pauvretés, et elle constitue un drame aussi bien pour les perdants que pour les vainqueurs.” Après la chute du mur de Berlin en 1989, on a pu croire que la paix serait éternelle ! Mais nous n'avons pas su profiter de toutes les chances qu'offrait la fin de la guerre froide. Nous n'avons pas bâti un nouvel ordre international, ni une culture de la paix.
N'oublions pas que l'Union européenne a vu le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de consolider la paix. Il nous faut trouver un nouveau langage pour parler de la paix aux jeunes générations, qui n‘ont pas connu la guerre.
La question des migrants est complexe car les situations sont différentes : il y a ceux qui fuient la guerre, ceux qui cherchent un avenir meilleur, les réfugiés climatiques…La crise migratoire doit être traitée à plusieurs niveaux. Tout d'abord, mettre les moyens pour réussir l'intégration des nouveaux arrivants. En Europe, cette assimilation est capitale ; d'ailleurs certains États ont besoin des migrants pour.
combler leur vide démographique. Ensuite, il faut s'attaquer aux réseaux de trafiquants d'êtres humains. Enfin, il est nécessaire de créer et développer l'emploi des jeune dans leurs pays, afin qu'ils puissent vivre dignement en restant chez eux. Nous devons comprendre que les migrations sont un phénomène global, et ce n'est pas une frontière qui arrêtera ce flux. Le pacte de Marrakech, Pacte mondial sur les migrations adopté en décembre 2018 à l'ONU, est en cela important.
Dans la Bible, après avoir créé l'homme, Dieu a dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. » Là réside aussi le sens de la communauté Sant'Egidio : la valeur d'être ensemble. Il faut bâtir la paix au cœur de nos societés. Aujourd'hui, le monde est moins pauvre, il y a moins de guerres, nous avons les ressources pour bâtir un avenir meilleur. Ne les gaspillons pas en vivant de manière individualiste.
« La bonne politique est au service de la paix »
Heureux le politicien dont la personne reflète la crédibilité.
Heureux le politicien qui travaille pour le bien commun et non pour son propre intérêt.
Heureux le politicien qui reste fidèlement cohérent.
Heureux le politicien qui réalise l’unité.
Heureux le politicien qui s’engage dans la réalisation d’un changement radical.
Heureux le politicien qui sait écouter.
Heureux le politicien qui n’a pas peur. [Discours à l’exposition-colloque ‘‘Civitas’’ de Padoue, ‘’30 giorni’’, n. 5 de 2002]
Chacun peut apporter sa pierre à la construction de « la maison commune ». Nous vivons ces temps-ci dans un climat de méfiance qui s’enracine dans la peur de l’autre ou de l’étranger, dans l’angoisse de perdre ses propres avantages, et qui se manifeste malheureusement aussi, au niveau politique, par des attitudes de fermeture ou des nationalismes.
6. Non à la guerre et à la stratégie de la peur
Cardinal Dieudonné Nzapalainga : « Le conflit en Centrafrique n’est pas religieux »
L’évêché d’Alindao, dans le centre de la Centrafrique, a été attaqué, jeudi 15 novembre, par l’Union pour la paix en Centrafrique, un groupe armé musulman. Près de soixante personnes, dont deux prêtres, ont été tuées lors decetteattaque. Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, membre de la Plateforme des confessions religieuses revient sur ce drame et sur le conflit en Centrafrique.
L’évêché d’Alindao abrite un camp de déplacés qui accueille des populations civiles. Des anti-balaka, groupe armé majoritairement chrétien, se sont infiltrés parmi elles. Des membres de la Séléka son adversaire musulman, sont plusieurs fois venus exiger que les anti-balaka soient exfiltrés. Mais là n’est pas le rôle des prêtres qui gèrent ces camps de réfugiés. Ces derniers temps, il y a eu des évènements successifs qui ont fait monter la tension. Des gens qui allaient aux champs ont été tués et l’on a soupçonné la Séléka. Le 14 novembre, deux compatriotes musulmans ont été tués, l’un à Alindao, l’autre à Bambari (centre). Cela a été l’élément déclencheur car les Séléka de l’UPC –union pour la paix en Centrafrique - ont supposé que ces meurtres ont été commis par des anti-balaka cachés à l’évêché. Ils ont mis le feu au camp et tiré à balles réelles. Malheureusement, ce sont des enfants et des personnes âgées qui ont été tués, les personnes valides ayant fui. L’évêque et les prêtres sont restés sur les lieux mais un des prêtres qui était sorti chercher sa valise a été arrêté et tué. Trois vagues de groupes armés ont tout pris à l’évêché. Le vicaire général, le gardien et un scout ont été tués par le dernier groupe. L’évêque s’est finalement réfugié à la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).Pendant 8 jours, la population a fui et s’est réfugiée dans un petit village situé à 8 km de là. Mais la localité est petite pour accueillir 26 000 personnes. Un drame humanitaire s’y déroule. Les gens n’ont rien à manger. Ils grattent à même le sol pour trouver des restes de nourriture. L’école est fermée et de nombreux enfants sont malades » Le Cardinal persiste et signe : « le conflit en Centrafrique n’est pas religieux. Je donne un exemple. À Alindao, le responsable d’un groupe armé avait demandé à l’imam de s’opposer au redéploiement de l’armée régulière. Cet imam a refusé, arguant qu’il est apolitique. Après ce refus, il a été destitué et remplacé par une équipe qui fait allégeance à ce groupe armé. Et ce groupe fera des provocations qui feront croire que tous les musulmans sont impliqués. Ce n’est pas le cas. Les musulmans également sont pris en otage dans ce conflit. Nous devons être vigilants car on nous tend un piège pour que nous nous entre-déchirions au nom de la religion. Il y a eu des cas très concrets où certaines troupes de la Minsuca ont eu des comportements qui laissent à désirer. Par exemple, le contingent mauritanien n’a rien fait lors des exactions d’Alindao, pas un seul coup de feu. Le mandat de la Minusca affirme pourtant qu’elle doit protéger les populations. Il est souvent reproché à l’Église d’être complaisante avec les anti-balaka. Est-ce le cas ? L’Église catholique accueille des réfugiés musulmans et chrétiens. C’est le cas à Bagassou, Berbérati, etc. J’ai moi-même accueilli des musulmans peuls qui étaient en difficulté. Nous accueillons tout le monde. Le prêtre ne peut pas désarmer des personnes armées qui s’infiltrent dans les camps. Les évêques demandent toujours aux personnes armées de sortir des camps des réfugiés mais avec 6 000 réfugiés à gérer, il est difficile de vérifier. L’Église ne protège pas les anti-balaka. Elle demande à ceux qui peuvent les désarmer de le faire, mais elle n’a ni les moyens ni la force de le faire. Elle est, en outre, une mère qui accueille tout le monde. Le chrétien est habité par l’espérance. Nous allons bientôt entrer dans le temps de l’Avent, qui prépare à la venue du Messie. Je me dis que quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par se lever. Christ a vaincu la mort, c’est la vie qui triomphera. Il n’y a pas d’alternative pour nous, Centrafricains, que de dialoguer et de chercher des solutions sans exclusion. Personne n’écrira l’histoire à notre place. Que tous, musulmans, protestants, catholiques, main dans la main, construisent ce beau pays. »
Recueilli par Lucie Sarr, le 28/11/2018 pour le journal La Croix du 28.11.18
Prière : Seigneur Jésus tu as vaincu la mort, c’est la vie qui triomphera fait que tous, musulmans, protestants, catholiques, main dans la main construisent la Centrafrique.
Nous te confions, également, tous les pays qui connaissent un conflit de quelque ordre qu’il soit comme nous y invite le Pape François, à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix célébrée le 1er janvier.
Pour le norvégien Johan Galtung, fondateur de l’irénologie, la science de la paix, il est important de différencier une paix positive et une paix négative pour traiter l’information de la meilleure façon qui soit. Une paix négative, «marquée par une absence de violence n’est pas réelle», «c’est un problème, car beaucoup de gens croient que c’est la vraie paix», alors qu’il s’agit réellement d’une situation de coexistence, «comme dans un mariage malheureux».
Le journalisme de paix est particulièrement en vigueur en Indonésie, en Colombie, en Afrique du Sud et au Népal. Il est complémentaire d'une autre approche, plus ancrée aux Etats-Unis : le journalisme préventif, qui applique une approche similaire aux rubriques sociale, économique, environnementale et institutionnelle. Le journalisme préventif combine le journalisme d'investigation avec le reportage didactique, en mettant l'accent sur les solutions et en vérifiant que les solutions trouvées sont efficaces ou pas. Il s'efforce de détecter les problèmes sociaux au moment où ils émergent ainsi que les solutions possibles de façon à alerter la société et les autorités avant que ces problèmes ne prennent l'ampleur d'une crise.
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de novembre
Le prix Nobel de la Paix a été décerné vendredi 5 octobre au gynécologue congolais Denis Mukwege, surnommé « le Docteur miracle » et à l’irakienne ancienne esclave sexuelle Yézidie de Daech, Nadia Murad. Ces deux personnalités combattent, depuis des années, l’emploi des violences sexuelles comme « arme de guerre dans les conflits. ».
Quant à la jeune Yézidie, Nadia Murad, elle fut une esclave sexuelle de Daesh en 2014. La communauté yézédie étant jugée hérétique, les djiadistes tuent les hommes et kidnappent des milliers de femmes pour en faire des esclaves sexuelles. Citons, Patrick Desbois, prêtre : « ma grande surprise c’est de constater que lorsqu’une famille de Daech fuit les bombardements elle emmène ses esclaves. Soit les disparues sont devenues Daech en quelque sorte, soit la stratégie c’est de s’en servir comme arme terroriste pour commettre des attentats » (….) « Il faut accepter d’entendre que l’islamisation forcée est à un moment intégré comme un lavage de cerveau » (…. ) « D’autre part, les femmes esclaves qui ont eu des enfants avec leurs ravisseurs restent avec Daech pour ces enfants.
Prière : Seigneur, Dieu de la Paix, donne-nous la grâce
de célébrer le 70ème anniversaire de la déclaration des droits de
l’homme en ce 21 septembre, avec intensité et que ces artistes courageux soient
comme ta Croix Glorieuse dressée devant nous pour nous indiquer le chemin de la
paix ! Amen .
A vous qui cherchez la paix en ce mois de Juin 2018
Quand il a prononcé son discours « I have a dream », lors de la marche de Washington en 1963, Martin Luther King était désapprouvé par deux tiers des américains. Devenu l’homme le plus dangereux des Etats Unis, il était assassiné le 4 avril 1968, il y a cinquante ans !
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de septembre 2017
- avoir un esprit patriotique
- être conscient de leur rôle dans la consolidation de la paix en résistant aux divers types de manipulation
- adopter des comportements responsables
- s’abstenir d’adhérer aux mouvements de violence
- cultiver la valeur de la vérité
Intention : la sécurité humaine, facteur de paix
On entend par sécurité humaine un ensemble complexe de menaces reliées entre elles contre la sécurité, tant des individus que des communautés. Les inégalités entre communautés culturelles bien définies, celles des communautés ethniques, religieuses, raciales basées sur des castes, sont une réelle préoccupation pour nous chrétiens. Nombreux sont les risques de voir naître une guerre ou de voir faillir un Etat confronté à une discrimination ethnique, religieuse ou de caste .
Il est crucial d'identifier ce qui conduit les communautés à recourir à la violence plutôt qu'à la protestation pacifique. Parmi les raisons, la peur est le facteur le plus important . La peur vient des inégalités sociales et de la lutte pour le pouvoir politique ou pour la maîtrise des ressources naturelles et des territoires, peur du lendemain, peur de ne pouvoir protéger sa propre famille, ses biens, sa santé, sa propre vie, peur de ne pouvoir se développer, peur d’avoir un accès limité aux ressources de bases : eau, nourriture, habitat, soins, éducation.
A partir du moment où les gens sentent qu'ils n'ont rien à perdre, l'usage de la violence devient « la » solution. L'offre décroissante des ressources environnementales physiquement contrôlables telle l'eau potable et les terres agricoles peut provoquer des conflits entre Etats dus à la pénurie, conflits qui dégénèrent en guerres pour ces ressources. Quand des territoires sont convoités pour leurs ressources, élément vital de leur existence, les populations indigènes sont expropriées, déplacées, et le risque existe qu’elles puissent disparaître. Ces mouvements de population créent des conflits de groupes et des affrontements ethniques. Les troubles civils et les révoltes sont souvent la conséquence de sévères pénuries environnementales car elles augmentent la pauvreté économique. Il est à prévoir que la dégradation et l'épuisement des terres agricoles, des forêts et des mers contribueront plus aux désordres sociaux dans les décennies à venir que les changements climatiques. La sécurité humaine est la clé du développement humain, mais aussi la seule qui peut garantir une paix durable entre les peuples et au sein des populations.
Prions : Seigneur, tu as créé le monde comme un grand jardin et tu nous as donné une terre à respecter et des frères à aimer. Ne permets pas que l’avidité de biens matériels entraîne la dégradation et l’épuisement des ressources à partager. Nous te prions pour qu’il y ait un juste partage des richesses et que chaque être humain puisse vivre dans un climat de paix, de fraternité, et de sécurité . Par Jésus notre Seigneur. Amen.
A vous tous qui cherchez la paix en ce mois d’août 2016
A l’initiative du Conseil Pontifical Justice et Paix et de Pax Christi international s’est tenue à Rome du 11 au 13 avril 2016 une conférence internationale intitulée : « Non-violence et paix juste : une contribution à la compréhension de la non-violence et à l’engagement envers celle-ci de la part des catholiques ». Quelques quatre-vingts participants venant des cinq continents parmi lesquels plusieurs évêques et de nombreux théologiens ont travaillé à partir d’une note préalablement envoyée à tous, précisant « qu’il était urgent de repenser la compréhension catholique de la non-violence. » Le message adressé par le Pape François était un encouragement pressant : « L’humanité a besoin de rénover tous les meilleurs outils à sa disposition pour aider les hommes et les femmes d’aujourd’hui à réaliser leurs aspirations pour la justice et la paix. (…) Dans notre monde complexe et violent, c’est une entreprise véritablement formidable de travailler pour la paix en vivant la pratique de la non-violence. »
Appel à l’Eglise catholique pour qu’elle s’engage à réaffirmer
« Ceux d’entre nous qui se situent dans la tradition chrétienne sont appelés à reconnaître le caractère central de la non-violence active dans le message de Jésus. Ni passive ni faible, la non-violence de Jésus était le pouvoir de l’amour en action. De manière claire, la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus ne devraient jamais être utilisés pour justifier la violence, l’injustice et la guerre. » Et vient ce passage décisif : « Nous croyons qu’il n’existe pas de guerre juste. Trop souvent la doctrine de la guerre juste a été utilisée pour approuver la guerre plutôt que pour l’empêcher ou la limiter. Le fait même qu’une guerre juste est possible mine l’impératif moral de développer les moyens et les capacités nécessaires pour une transformation non-violente du conflit. Nous avons besoin d’un nouveau cadre éthique qui soit cohérent avec l’Evangile de la non-violence. »
Les participants, s’appuyant sur diverses déclarations du Pape François, en appelle à lui pour qu’il « offre au monde une encyclique sur la non-violence et la paix juste entraînant à intégrer dans la vie la non-violence de l’Evangile et à promouvoir les pratiques et les stratégies non violentes : résistance non-violente, justice réparatrice, guérison des traumatismes, protection non armée des civils, transformation des conflits. » La rencontre de Rome propose un renouvellement en profondeur de la pensée de l’Eglise sur la question de la violence, pour rompre avec la doctrine séculaire de la guerre juste et pour proposer aux chrétiens de devenir acteurs de la non-violence. Une rupture qui pourrait être décisive pour l’avenir même de l’Eglise.
Pas de doute : Joseph le juste, Marie la comblée de grâce et Jésus né à Bethléem de Judée, sont juifs. Ils appartiennent au peuple d'Israël, peuple élu à qui a été confié la Promesse dans une Alliance scellée avec Abraham et sans cesse invoquée dans l'histoire d'Israël. Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables affirme St Paul dans la Lettre aux Romains. (Rom 11, 29)
Les vingt siècles de christianisme depuis « l'événement Jésus » ont été marqués par beaucoup d'incompréhension, d'ignorance et aussi de mépris dans la relation de l’Église catholique avec le judaïsme. A l'occasion du 50ème anniversaire de la Déclaration conciliaire Nostra Aetate, la Commission pontificale pour les rapports religieux avec le judaïsme, a publié le 10 décembre dernier un document de la toute première importance, insistant notamment sur la lutte contre l'antisémitisme facteur de violence. En invoquant les racines juives du christianisme, le document rappelle que : « les deux traditions de foi sont appelées à exercer ensemble une vigilance incessante, tout en étant attentives aussi aux questions sociales. Au nom des solides liens d'amitié entre juifs et catholiques, l’Église catholique se sent tenue de faire avec ses amis juifs tout ce qui est en son pouvoir pour contrecarrer les tendances antisémites. »
Du point de vue théologique, le document reconnaît « une seule histoire de l'alliance de Dieu avec les hommes ; par conséquent Israël est le peuple élu et aimé de Dieu, le peuple de l'alliance jamais abrogée ni révoquée. » « La foi des juifs attestée dans la Bible n'est pas pour les chrétiens une autre religion mais le fondement de leur propre foi. » La conséquence de ces affirmations avait déjà été soulignée par Jean Paul II en 1980 : « La première dimension du dialogue (entre juifs et catholiques), à savoir la rencontre entre le peuple de Dieu de l'Ancien Testament, jamais révoquée par Dieu, et celle du Nouveau Testament, est en même temps un dialogue interne à notre Église, pour ainsi dire entre la première et la deuxième partie de sa Bible ».
Le rabbin David Rosen a qualifié les positions explicitées dans ce nouveau document de « changement révolutionnaire dans l'approche catholique envers les juifs et le judaïsme. » Sa mise en œuvre très concrète est que « les chrétiens peuvent apprendre beaucoup de l'exégèse juive pratiquée depuis 2000 ans. »
Du point de vue éthique, le document indique « l'engagement pour la justice et la paix dans le monde, la préservation de la création et la réconciliation ; la paix en Terre Sainte -qui fait défaut et pour laquelle nous prions constamment- joue un rôle de premier plan dans le dialogue entre juifs et chrétiens. » Là encore, le texte de 2015 rappelle des paroles de Jean-Paul II, à Mayence en 1980: « Juifs et chrétiens, les uns et les autres fils d'Abraham, sont appelés à être une bénédiction pour le monde, dans la mesure où ils s'engagent ensemble pour la paix et la justice de tous les hommes, et où ils le font en plénitude et en profondeur, comme Dieu lui-même l'a pensé pour nous, et avec la disponibilité au sacrifice que ce noble projet peut exiger. »
(pour accéder au texte complet de la déclaration : www.paxchristi.cef.fr)
Prière de Saint Paul quand il fait mémoire de son peuple (Rom 11, 33-36) :
Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu !
Que ses jugements sont insondables et ses vues impénétrables !
Qui a connu la pensée du Seigneur ?
Car tout est de lui, et par lui, et pour lui.
A lui la gloire pour l'éternité ! A M E N
Pour vous dire nos meilleurs vœux pour l'année nouvelle, l'équipe de rédaction reprend ceux du Pape François dans son message pour le 1er Janvier 2016, journée mondiale de prière pour la paix :
Je confie ces réflexions, ainsi que mes meilleurs vœux pour la nouvelle année, à l'intercession de Marie, la Très Sainte, Mère attentive aux besoins de l'humanité, afin qu'elle obtienne de son Fils Jésus, Prince de la Paix, d’exaucer nos supplications et de bénir notre engagement quotidien pour un monde fraternel et solidaire.
Pape François
DÉCEMBRE 2015 : PRIER POUR LA TERRE
Avec toute mon amitié,
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 30 juillet 2015.
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 1er juillet 2015.
Pour que nous puissions trouver une solution pérenne et solide à ce problème, en passant d’une culture du déchet et de rejet à une culture de l’accueil et de l’inclusion, prions le Seigneur :
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 30 mai 2015.
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 30 avril 2015.
Afin que ce travail puisse continuer à donner beaucoup de fruits, prions le Seigneur :
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 25 Février 2015
Pour tout le peuple d’Ukraine, menacé par une situation de tensions et de conflit qui ne s'apaise pas, générant tant de souffrance dans la population civile, prions le Seigneur :
Tournay, le 3 octobre 2014.
OCTOBRE 2014 : POUR LA PAIX POUR L’IRAK
JUILLET 2014 : A L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Le récent pèlerinage du Pape François en Terre Sainte, ainsi que la rencontre de prière célébrée au Vatican le 8 juin, avec la présence du Président de l’Autorité Palestinienne et de l’Etat d’Israël, tout cela a rallumé les espérances de paix pour cette région. Ainsi, je vous invite à soutenir par notre prière ces initiatives.
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